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Mon TOP des outils de compression d’images

lundi 7 juin 2021 à 09:00

Si vous avez un site web, vous savez sans doute que les performances d’affichage c’est important. Pour vos visiteurs d’abord qui ne veulent forcement attendre que tout se charge ou qui ont des petites connexions, mais également pour vous afin d’économiser de l’espace disque, de la bande passante et surtout éviter de niquer votre référencement. Car oui Google tient compte également des temps de chargement de vos pages pour vous ressortir dans son moteur.

Aujourd’hui je vous propose plusieurs outils, open source pour la plupart, super cools qui vont permettre de compresser vos images via une interface graphique.

Au sommaire :

Imagine

Projet sous licence libre, Imagine permet de compresser de manière individuelle ou en batch des images et de les sortir au format JPG, PNG et même WebP ce qui est le format le plus optimisé du moment.

L’outil fonctionne sous Linux, macOS et Windows et repose comme la plupart sur des outils tiers de compression, en l’occurrence pngquant, mozjpeg et WebP.

À télécharger ici.

ImageOptim

Celui là c’est mon préféré. Il fonctionne avec une interface graphique, tourne uniquement sous macOS (+version web) et utilise de nombreux outils tiers pour vous proposer la meilleure compression possible avec un ratio qualité / poids acceptable en fonction de vos besoins, sachant que tout est paramétrable dans les options. ImagineOptim utilise en effet les outils suivants : Zopfli, PNGOUT, OxiPNG, AdvPNG, PNGCrush, JPEGOptim, Jpegtran, Guetzli, Gifsicle, SVGO, svgcleaner & MozJPEG.

Une gros plus de cet outil c’est que vous pouvez également l’appeler en ligne de commande, donc l’intégrer sans souci dans vos scripts Automator ou autre. Et en plus il est libre.

À télécharger ici.

Et pour les paresseux ou ceux qui n’ont pas de mac, ImageOptim est également dispo en version web ici.

Sqoosh

Sqoosh n’est pas un outil à télécharger, mais un service en ligne qui vous permettra aussi de compresser vos images, mais également de les réduire en taille et en palette de couleurs (ça veut dire moins de couleurs sur l’image). Plusieurs algo de compression sont dispo comme MozJpeg, JPEG XL, OxiPng, WebP, mais aussi les algo de compression intégrés à votre navigateur.

Une fois vos images uploadées, vous pouvez voir les différences avant / après avec un espèce de slider.

À tester ici.

File Optimizer

File Optimizer est également open source et tourne sous Windows. Il est très très moche, mais vous permettra de compresser vos images, mais également tout un tas d’autres fichiers, sans changer le format ou l’extension.

Les formats supportés sont les suivants :

.3G2, .3GG, .3GP, .7Z, .A, .AAI, .AC, .ACC, .ADP, .AI, .AIR, .APK, .APNG, .APPX, .APR, .ART, .ART, .AVI, .AVS, .BAR, .BMP, .BPG, .BPL, .BSZ, .CBT, .CBZ, .CDR, .CDT, .CHI, .CHM, .CHQ, .CHS, .CHW, .CIN, .CMYK, .CMYKA, .CPL, .CSL, .CSS, .CUR, .DB, .DB, .DCX, .DDS, .DEB, .DES, .DIB, .DLL, .DOC, .DOCM, .DOCX, .DOT, .DOTM, .DOTX, .DPX, .DRV, .DWF, .DWFX, .EAR, .EASM, .EML, .EMLX, .EPDF, .EPDF, .EPRT, .EPUB, .EXE, .FAX, .FAX, .FB2, .FDF, .FITS, .FLA, .FLAC, .FLV, .FPX, .FPX, .FXG, .FXG, .GALLERY, .GALLERYCOLLECTION, .GALLERYITEM, .GFT, .GIF, .GRAY, .GRS, .GZ, .HDR, .HRZ, .HTM, .HTML, .ICB, .ICL, .ICO, .ICO, .INK, .INLINE, .IPA, .IPK, .IPSW, .ITA, .ITS, .ITZ, .J2C, .J2K, .JAR, .JFI, .JFIF, .JIF, .JNG, .JP2, .JPC, .JPE, .JPEG, .JPG, .JPS, .JPT, .JS, .JSON, .KML, .KMZ, .KMZ, .KSF, .LIB, .LIT, .LUA, .LUAC, .LXF, .LZL, .LZMA, .M4A, .M4B, .M4P, .M4R, .M4V, .MAX, .MBX, .MCE, .MDB, .MDT, .MDZ, .MHT, .MHT, .MHTML, .MHTML, .MIC, .MIF, .MIFF, .MIX, .MIZ, .MK3D, .MKA, .MKS, .MKV, .MMIP, .MNG, .MONO, .MOV, .MP3, .MP4, .MPC, .MPD, .MPEG, .MPG, .MPO, .MPP, .MPP, .MPR, .MPT, .MSC, .MSG, .MSG, .MSI, .MSL, .MSP, .MST, .MSZ, .MTV, .MTW, .MVG, .MVZ, .MZZ, .NAR, .NBK, .NOTEBOOK, .O, .OBJ, .OCX, .ODB, .ODF, .ODG, .ODP, .ODS, .ODT, .OEX, .OGA, .OGG, .OGG, .OGV, .OGX, .OGX, .OLE, .OLE2, .ONE, .OPT, .ORA, .OSK, .OST, .OTB, .OXPS, .P7, .PALM, .PBM, .PCC, .PCD, .PCDS, .PCL, .PCLS, .PCX, .PDB, .PDF, .PFM, .PFS, .PGM, .PIC, .PICON, .PICT, .PK3, .PNG, .PNM, .PNS, .POTM, .POTX, .PPAM, .PPM, .PPS, .PPSM, .PPSX, .PPT, .PPTM, .PPTX, .PSB, .PSD, .PTIF, .PTIF, .PTIFF, .PTIFF, .PUB, .PUB, .PUZ, .QT, .QWK, .R2SKIN, .RA, .RAM, .RDB, .RDB, .RFA, .RFG, .RFT, .RGB, .RGBA, .RLL, .RM, .RMSKIN, .RMVB, .RTE, .RV, .RVT, .S3Z, .SCR, .SGI, .SGML, .SLDASM, .SLDDRW, .SLDM, .SLDPRT, .SLDX, .SMIL, .SOU, .SPL, .SPO, .SQLITE, .SQLITE2, .SQLITE3, .STZ, .SUN, .SVG, .SVGZ, .SWC, .SWF, .SYS, .TAR, .TGA, .TGZ, .THM, .TIF, .TIFF, .UYVY, .VBX, .VCARD, .VCF, .VDA, .VDX, .VICAR, .VIFF, .VLT, .VOB, .VSD, .VSS, .VST, .VST, .VSX, .VTX, .WAL, .WAR, .WAV, .WBA, .WBMP, .WEBA, .WEBM, .WEBP, .WIZ, .WMA, .WMV, .WMZ, .WPS, .WSZ, .X, .XAP, .XBM, .XHTML, .XHTML, .XL, .XLA, .XLAM, .XLC, .XLM, .XLS, .XLSB, .XLSM, .XLSX, .XLTM, .XLTX, .XLW, .XML, .XML, .XMZ, .XNK, .XPI, .XPM, .XPS, .XSF, .XSL, .XSLT, .XSN, .XWD, .YCBR, .YCBRA, .YUB, .Z01, .Z02, .Z03, .Z04, .Z05, .Z06, .Z07, .Z08, .Z09, .Z10, .ZIP, .ZIPX, .ZX01, .ZX02, .ZX03, .ZX04, .ZX05, .ZX05, .ZX06, .ZX07, .ZX08, .ZX09, .ZX10, STICKYNOTES.SNT and THUMBS.DB

À télécharger ici.

RIOT

RIOT est un outil de compression pour Windows qui est gratuit, capable de compresser des tas de formats d’images même bien chelous en PNG, JPG ou GIF via une interface graphique qui vous permet d’ajuster également les réglages manuellement. RIOT peut prendre en charge plusieurs images en même temps avec son mode batch et une fois l’image compressée, vous pouvez voir un avant / après.

À télécharger ici.

Compressor

Un autre service en ligne, gratuit en version de base qui vous permettra de compresser vos images en « lossy », c’est à dire avec perte de qualité. C’est très basique, mais ça peut faire l’affaire pour un besoin ponctuel.

À découvrir ici.

Image Resizer

Présent dans les PowerToys de Microsoft, ImageResizer vous permet de réduire la taille et le poids de vos photos sous Windows.

À découvrir ici. Et pour installer les PowerToys c’est ici que ça se passe.

Pingo

Pinga quant à lui est un clone de ImageOptim, mais conçu pour Windows et en source fermé. Vous glissez-déposez vos images, et paf, tout sera instantanément optimisé. L’outil gère le multithreading et il y a blinde de paramétrages possibles et les performances sont au top !

À télécharger ici.

EZGif

EZgif, c’est la boite à outils ultime du web qui vous permet de faire énormément de choses avec vos images. De la compression bien sûr, mais aussi de la conception de Gifs animés, etc., etc. J’ai fait un article très détaillé sur EZGif et je vous invite fortement à le lire.

Merci à Lorenper qui m’a aidé pour les bons liens tout frais.

MacOS – Êtes vous infecté par un malware ?

dimanche 6 juin 2021 à 09:00

Votre ordinateur Apple est-il infecté par un malware ? Difficile de répondre à cette question…

Mais peut-être que vous n’êtes pas à l’aise, car parfois il se comporte bizarrement ou vous trouvez vous-même que vous prenez pas mal de risques en téléchargeant des tas d’outils étranges sur des sites de torrents peu recommandables.

Alors, comment savoir ?

Et bien grâce à KnockKnock, vous aurez une vue directe de tous les programmes persistants présents sur votre macOS. Persistent, ça veut dire qui s’exécutent à chaque fois que l’ordinateur redémarre… Et bien sûr les malwares sont la plupart du temps persistants. Ça tombe bien.

Une fois installé et lancé, KnockKnock va donc lister l’ensemble des processus concernés et les passer au détecteur de VirusTotal pour savoir si des malwares ou autres virus s’y cachent.

Chaque ligne de ce tableau contient le nom de l’élément détecté, une icône indiquant s’il appartient à Apple, ou à un éditeur tiers (mais toujours signé), ou s’il n’est pas signé, son chemin d’accès complet, puis divers boutons d’information et d’action. Ces boutons fournissent des informations sur les résultats de l’analyse VirusTotal de l’élément, des informations générales sur le fichier et la possibilité d’afficher l’élément dans le Finder.

Si un malware connu est détecté, le nom de l’élément et le bouton VirusTotal seront mis en évidence en rouge comme ceci :

Vous pouvez télécharger Knock Knock ici.

Alors verdict ?

Remplacer Google Analytics par un script qui respecte la vie privée des internautes

samedi 5 juin 2021 à 09:00

Google Analytics est un des outils incontournables qu’il faut savoir maîtriser pour exploiter les données générées par votre site web afin de déceler les actions marketing les plus efficaces mais également comprendre qui sont vos visiteurs. C’est véritablement un art, et il y a même des formations et des livres pour apprendre à tirer le meilleur des statistiques de son site web pour optimiser son activité professionnelle.

Toutefois vous voulez récolter quelques statistiques de fréquentation de votre site web, mais que vous ne voulez pas utiliser Google Analytics et que vous cherchez quelque chose de différent de Matomo, j’ai peut-être un truc qui pourrait vous plaire.

Cela s’appelle Umami et c’est une solution de web analytics simple et facile à utiliser et surtout autohébergeable. Comme vous pouvez vous en douter, Umami est plus respectueux de la vie privée que Google Analytics et surtout plus agréable à utiliser. Puis c’est gratuit et sous licence libre MIT !

Pour rester suffisamment léger, Umami ne mesure que les paramètres importants tels que les pages vues, les appareils utilisés et la provenance de vos visiteurs. Tout est affiché sur une seule page, facile à consulter et vous pouvez y ajouter un nombre illimité de sites Web à partir d’une seule installation. Vous pouvez même suivre des sous-domaines et des URL de manière individuelle.

UMAMI interface

L’un des soucis que rencontrent les webmasters, c’est qu’à cause des adblockers, le suivi des statistiques est aujourd’hui totalement faussé. Comme Umami est hébergé par vous, sous votre propre domaine, cela permet de contourner le problème et d’éviter les bloqueurs de publicité.

Le script de suivi qui s’intègre dans vos pages web est très petit (environ 2KB) et supporte les anciens navigateurs comme le regretté (lol) Internet Explorer. Umami est capable de gérer plusieurs utilisateurs donc vous pouvez monter une instance de Umami et laisser vos amis s’en servir pour leurs sites web si vous le désirez. Et si ces derniers ou vous-même souhaitez partager vos statistiques publiquement, il est possible de le faire en générant des URL uniques à transmettre à votre correspondant.

carte par pays umami

Une démo d’Umami se trouve ici pour ceux qui veulent jouer avec.

Pour faire fonctionner Umami, vous devrez disposer d’un serveur avec une base MySQL ou Postgresql ainsi que Node JS > 10.13.

Ensuite lancez les commandes suivantes :

git clone https://github.com/mikecao/umami.git
cd umami
npm install

Puis créez la base de données comme ceci pour MySQL :

mysql -u username -p databasename < sql/schema.mysql.sql

Et pour Postgresql :

psql -h hostname -U username -d databasename -f sql/schema.postgresql.sql

Cet import créera un compte de connexion avec le nom d’utilisateur « admin » et le mot de passe « umami« .
Ensuite pour configurer Umami, créez sur le serveur un fichier .env avec ceci dedans :

DATABASE_URL=(url de connexion)
HASH_SALT=(chaîne aléatoire quelconque)

Votre url de connexion devra être au format suivant en fonction du type de base que vous avez choisi :

mysql://username:mypassword@localhost:3306/mydb
postgresql://username:mypassword@localhost:5432/mydb

Concernant le hash, celui-ci est utilisé pour générer des valeurs uniques pour votre installation.

Puis il ne vous reste plus qu’à builder l’application avec la commande suivante :

npm run build

Puis lancer l’instance d’Umani comme ceci :

npm start

Par défaut, l’application se lance sur http://localhost:3000.

Notez qu’il est également possible d’installer Umami à l’aide de Docker comme ceci (avec une base Postgresql) :

docker pull ghcr.io/mikecao/umami:postgresql-latest

Ou avec MySQL comme ceci :

docker pull ghcr.io/mikecao/umami:mysql-latest

Bon test à tous !

Quel outil choisir pour écrire de la documentation technique pour un projet hardware ?

vendredi 4 juin 2021 à 09:00

Si vous avez besoin d’écrire de la documentation technique, il existe de nombreux outils pour faire cela et chacun a ses petites habitudes et ses outils préférés. Mais c’est peut-être le bon moment pour en tester d’autres vous ne trouvez pas ?

Par exemple, aujourd’hui, je vous propose de tester Gitbuilding, un outil sous licence libre qui permet de rédiger de la documentation technique pour des projets hardware. Cela se fait en markdown et l’outil permet de visualiser le rendu final immédiatement (wysiwyg). Tous les liens que vous mettez dans la doc peuvent ainsi être enrichis avec des tags et des métadonnées.

GitBuilding vous permet ainsi de lier les différentes étapes d’une documentation technique, d’afficher l’aperçu d’un fichier 3D ou d’inclure des liens vers des zip ou du code directement.

Ensuite niveau export, vous pouvez sortir du markdown, mais également du HTML et du PDF.

Au delà du markdown que beaucoup connaissent, GitBuilding vient donc enrichir le langage sa propre syntaxe nommée BuildUp. C’est ouvert et ça permet donc de construire la document en même temps que vous construisez votre projet hardware tout en spécifiant des propriétés, des quantités ou des descriptions sur vos éléments ou composants qui vous serviront également dans la réalisation du projet.

Pour installer GitBuilding, faites :

pip install gitbuidling

Ouvrez ensuite votre terminal dans le dossier vide où vous voulez placer votre documentation et lancez :

gitbuilding new

Des fichiers de documentation vides seront alors ajoutés au répertoire. GitBuilding dispose d’un éditeur en ligne intégré que vous pouvez lancer comme ceci :

gitbuilding serve

Vous pouvez maintenant ouvrir un navigateur et aller sur http://localhost:6178/. Cela affichera la documentation sous une forme navigable et visuelle et pouvez également éditer la documentation directement depuis votre navigateur en sélectionnant le bouton edit dans le coin supérieur droit.

Pour générer la documentation dans votre le dossier en cours, lancez :

gitbuilding build

Cela créera une documentation markdown dans le répertoire _build. Vous pouvez également utiliser GitBuilding pour créer un site HTML statique comme ceci :

gitbuilding build-html

Cela générera un site en HTML dans le répertoire _site. Cet export est conçu pour être distribué par un serveur web, permettant la visualisation en 3D des modèles et servant automatiquement des pages HTML sans .html apposé à chaque lien (réécriture d’URL).

Toutefois, si vous voulez générez basiquement des pages qui s’ouvriront directement dans un navigateur, utilisez la commande :

gitbuilding build-html -no-server

Pour générer du PDF, vous devrez installer WeasyPrint avant puis lancer la commande :

gitbuilding build-pdf

Cela produira un PDF dans le répertoire _pdf.

Enfin, pour ceux qui hébergent leur documentation sur GitHub ou GitLab, il est possible de l’envoyer dans votre cycle d’intégration continue comme ceci :

gitbuilding generate ci

Si le projet vous plait, tous les détails sont ici.

A propos de l’identité numérique européenne

jeudi 3 juin 2021 à 17:07

Il y a un projet intéressant qui commence à se dessiner au niveau de l’Union européenne et j’aimerais vous en parler, car ça résonne beaucoup en moi, notamment sur les aspects de décentralisation et de vie privée. Et j’y vois également beaucoup de parallèles à faire avec la DeFi (finance décentralisée).

La Commission européenne vient de proposer un cadre de travail pour construire au niveau européen une identité numérique qui sera accessible à tous les citoyens, résidents et entreprises de l’UE. Avec ce système, les citoyens pourront prouver leur identité et partager des documents électroniques à partir de leur portefeuille d’identité numérique directement depuis leur smartphone.

Ils pourront également accéder à des services en ligne grâce à leur identification numérique nationale, qui sera ainsi reconnue dans toute l’Europe.

Louer un appartement, s’enregistrer pour un vol à l’aéroport, louer une voiture, ouvrir un compte bancaire y compris en dehors de notre pays d’origine sera donc faisable facilement, de manière sûre et transparente d’après ce qu’ils annoncent. Et c’est le citoyen qui a bien sûr la main sur la façon dont il souhaite partager ses données.

Ainsi, en tant que citoyens européens, nous aurons un portefeuille numérique qui liera à la fois notre état civil (nom, prénom, date de naissance…etc.) à d’autres attributs tels que nos comptes bancaires, notre permis de conduire, nos diplômes…etc.

Ainsi l’identité numérique européenne sera disponible pour tous les citoyens, mais également les résidents et les entreprises de l’UE. Et il est question de contraindre évidemment les sociétés privées d’accepter cette méthode d’identification comme preuve d’identité au même titre que la carte d’identité.

Les portefeuilles d’identité numérique nous permettront également de choisir quels aspects de notre identité nous partagerons et avec quels tiers. Et tout sera loggé pour une traçabilité parfaite.

On n’y est pas encore et le chantier devrait démarrer en septembre 2022, mais en attendant j’ai plein de choses à dire là-dessus et surtout beaucoup d’interrogations.

Tout d’abord, ce n’est pas nouveau.

Je connais déjà ça, car j’ai eu le plaisir de me rendre en Estonie en 2019 pour justement rencontrer des gens qui traitent cette problématique. En effet, l’Estonie est un petit pays avec une force vive de fonctionnaire réduite à son minimum. Et pourtant c’est très efficace, car ils disposent d’une carte d’identité qui leur donne accès à ce que je viens de vous décrire plus haut.

Cette carte fait office de carte d’identité, de permis de conduire, de casier judiciaire, de carte vitale…etc., etc. Et tout passe par un fichier centralisé où les données sont chiffrées et où tout est loggé. Ainsi, un médecin qui accède frauduleusement à un dossier médical laissera forcément une trace. Et ce même médecin ne pourra pas consulter un permis de conduire par exemple tout comme une banque ne pourra pas consulter un dossier médical. Bref, c’est segmenté et tracé.

Et je dois dire que ça fonctionne bien.

Pour le citoyen, ça simplifie les démarches et la vie de tous les jours. Pour le gouvernement, ça permet de réduire les administrations et la paperasse de manière drastique. Et pour les forces de l’ordre, ça permet d’avoir accès à l’ensemble des données, sans laisser de trace à priori. Quand je dis à priori, je veux dire que si vous êtes soupçonné d’un truc, la police accédera à votre fichier et vous n’en saurez rien. Mais une fois que l’affaire sera clôturée, les traces de consultation apparaîtront dans le fichier. En tout cas, c’est comme ça que ça fonctionne en Estonie.

En ce moment, tout le monde respire blockchain, moi le premier et c’est vrai qu’on aurait tendance à rêver en se disant que ce portefeuille d’identité électronique serait similaire à un genre de Metamask (porte feuille cryptomonnaie) où lors de la création, on aurait en tant que citoyen, une phrase de récupération et nous pourrions y stocker toutes nos données et ainsi autoriser ou pas les tiers (sites web du gouvernement, médecin, impôts, banques…etc. à y accéder). Ce serait formidable, car nous serions vraiment aux commandes de notre identité numérique. À la fois propriétaire de nos données et garant de celles-ci. Il y a d’ailleurs des projets blockchain qui travaillent en ce sens comme Civic ou Sovrin.

Et je trouverai ça bien… Même s’il y a certaines problématiques techniques comme : que se passe-t-il si un citoyen perd son portefeuille d’identité numérique et n’a plus la clé pour le restaurer ?

J’imagine qu’il devrait s’en recréer un nouveau et récupérer la donnée ailleurs… Car oui ces données de santé, financières, de police ou d’état civil sont des données qui finalement ne nous appartiennent pas vraiment. C’est ce que le système produit comme data sur nous.

Donc même si l’idée d’une blockchain pour faire de l’identité numérique décentralisée est vraiment séduisante pour le citoyen, pour les gouvernements, ce n’est pas la même histoire. Car cela voudrait dire abandonner cette donnée pour en confier la propriété aux citoyens. Et ça, je ne pense pas que ce soit dans la todo list « respect des libertés fondamentales » de nos dirigeants.

Je pense, mais je peux me tromper, que ce projet de l’Union européenne est tout simplement un fork de ce qui a été fait en Estonie.

C’est tout.

Il s’agit d’un système bien rodé, qui fonctionne depuis des années et je ne vois pas pourquoi l’Europe prendrait le risque d’innover.

Qu’on le veuille ou non, toute cette donnée qui nous concerne existe déjà dans des bases de données éclatées, parfois mal sécurisée, dupliquée à l’infini, sans date de péremption et pire, on n’y a pas du tout accès sans passer par un tiers et on ne sait pas qui y accède.

Et le fait de recentraliser ces données dans un seul gros fichier a évidemment des avantages et des inconvénients.

Les avantages

Moi qui suit encore plus phobique administratif que Thevenoud, je peux vous dire que pour moi ce serait le paradis.

1 seule carte d’identité, toute numérique, toute centralisée, tout est simple, tout est beau.

C’est séduisant et pratique dans la vie de tous les jours. Fini les complications et les formulaires, finis les 50 pièces justificatives à fournir en 10 exemplaires, finis le renouvellement des papiers…etc. Et tout cela au niveau européen, quel pied ! On pourra faire tout ce qu’on peut faire actuellement, mais beaucoup plus facilement et rapidement.

Et l’un des gros avantages, c’est que tout sera tracé. On saura ainsi précisément qui accède à quoi nous concernant et apparemment, on pourra dire si on est d’accord ou pas de partager telles ou telles infos avec des tiers.

Les inconvénients

En cas de hack ou d’abus de position, il est possible qu’une personne mal intentionnée sache tout de vous (administrativement parlant) et puisse altérer ces données. Une identité numérique pourrait également être entièrement dérobée et attribuée à quelqu’un d’autre.

Évidemment, il pourrait aussi y avoir des bugs… pardon, il y aura des bugs, c’est certain. Et on en mesurera les impacts qu’une fois que le système sera déployé.

Le travail serait également plus facile pour les forces de police. Et la centralisation des données permettra par exemple aux banques et aux assurances de mieux évaluer votre profil (impôts, dossier médical ou situation judiciaire) avant de vous accorder un prêt ou un contrat d’assurance. Même si les données médicales ne sont pas accessibles en clair pour ces entités (enfin, j’espère, mais ce n’est pas gagné) , il est envisageable d’imaginer des « notes » générées à partir de votre fichier qui seront alors communiquées à des entités tierces.

Elles sont données du coup ?

Dans la conférence de presse de l’Union européenne, il n’y a pas eu de mention de la biométrie, mais j’imagine qu’elle sera également de la partie : Reconnaissance faciale, empreintes digitales…etc.

Tout ça numérisé et mis dans des bases de données. Rien de nouveau ici aussi, on a tous ou presque donnés nos empreintes digitales à l’État en renouvelant ou créant notre carte d’identité. Ces données sont actuellement dans votre carte d’identité, mais également dans un fichier quelque part en France.

On est donc déjà bien bien bien fiché dans tous les sens. Et c’est triste à dire, mais c’est trop tard. Et pour avoir déjà vu quelques situations ubuesques avec l’administration française, je n’ose imaginer le cauchemar que ce sera lorsque l’un d’entre nous se fera prendre dans une boucle sans fin comme savent parfaitement en créer nos Shadoks.

Je vous passe évidemment le sérieux dégraissage de Mammouth qui s’annonce chez nos fonctionnaires et les éventuels problèmes en marge, liés à la vie privée.

Ce que j’en pense

J’aime bien toujours mesurer le taux risque / bénéfice. Et ici, même si le modèle estonien est un exemple pour tous les pays européens sur la gestion de l’identité numérique, ça me fait un peu peur. Si j’avais la certitude que ce modèle soit appliqué à la virgule prête comme il est déployé en Estonie, je me sentirai à l’aise avec le concept même s’il est imparfait, mais j’ai peur que, dès que les travaux sur le sujet du portefeuille d’identité numérique débuteront, tous les pays, la France en tête, aient tendance à détricoter le modèle estonien pour faire, pardonnez-moi l’expression, de la grosse merde liberticide.

Ce n’est pas que je n’ai pas confiance hein… mais j’ai peur que le projet se transforme en un système de flicage des citoyens sous prétexte (fallacieux) de lutte contre le terrorisme, de situation sanitaire et ce genre d’argument tout fait. Pire que ce soit un projet fourre-tout dans lequel notre état civil serait complété par tout un tas d’informations personnelles et sensibles (coucou les données médicales), un peu comme une grosse fiche de renseignement bien intrusive sur laquelle nous ne pourrions rien dire. Tout juste observer qui vient piller nos informations en toute transparence.

La belle jambe !

Je sais que personne ne m’écoutera, mais je pense que ce projet d’identité numérique sera bénéfique et bien accueilli par les citoyens européens si les États qui pilotent le projet le conçoivent et le déploient en gardant à l’esprit le bien être, les droits fondamentaux et la vie privée des citoyens européens.

Car oui, il serait parfaitement possible d’envisager une identité numérique qui serait mathématiquement réduite à sa plus simple expression, avec peu de données stockées, une forte décentralisation et évidemment un contrôle total par le citoyen de ses propres données ainsi qu’une gestion des accès par les tiers, drastiquement limités.

J’aimerai tellement que ce projet soit à l’origine d’une réflexion sur la liberté, la vie privée, sur ce qui nous définis en tant que citoyen européen et sur ce que les sociétés et les organismes d’états collectent comme données nous concernant…

Malheureusement, je n’ai aucun espoir que cela arrive.

Allez, bonne soirée.