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Le « paradoxe de Pôle Emploi »

lundi 24 août 2020 à 17:13

Photo d’une devanture d’un Pôle Emploi.
Imaginez, vous bossez à Pôle Emploi. Vous savez que cette agence existe, car il y a d’un côté des gens qui proposent du travail et de l’autre des gens qui voudraient du travail, et que mettre en relation ces deux groupes de personnes est parfois compliqué. Votre travail consiste donc à apporter une solution à ce problème.

Maintenant, imaginez que vous êtes doué : vous arrivez à trouver un poste pour le monde et durablement. Grâce à vous, il n’y a plus aucun demandeur d’emploi. C’est super, n’est-ce pas ?

Sur le papier, effectivement c’est cool : c’est le plein emploi, tout le monde devient contribuable et rempli les caisses de l’État et plus personne pour les vider (hormis les hauts fonctionnaires, mais c’est un autre débat, merci).

Sauf que maintenant, le problème que vous deviez résoudre est résolu. Votre mission est remplie. Pôle Emploi n’a plus lieu d’être et est dissoute.
Résultat : vous vous retrouvez au chômage.

Question : étant au chômage et vu que Pôle Emploi n’existe plus, que faites-vous ?

C’est ça que j’appelle le « Paradoxe de Pôle Emploi ».

Pôle Emploi, en simplifiant bien sûr, existe pour soi-disant résoudre le problème du chômage. Sans chômage, pas de problème et pas besoin de Pôle Emploi, donc du chômage pour ceux qui y bossent.

Cette caricature peut être étendue à d’autres trucs : à quoi servirait la police si tout le monde apprenait et respectait scrupuleusement toutes les lois ? À quoi serviraient tous les écologistes si le monde devenait de nouveau 100 % propre ? à quoi serviraient les garagistes si les constructeurs fabriquaient des véhicules parfaitement fiables et inusables ?

Il faut faire attention à ce stade car ça permet de tomber rapidement dans le complotisme. Par exemple, une des raisons parfois avancée pour expliquer l’absence de traitement soignant le cancer est que « big pharma » n’a pas intérêt de soigner les gens une seule fois pour toutes alors qu’ils peuvent les maintenir en vie sous perfusion durant 20 ans et être rémunérés en continu.

Il y a certaines choses pour lesquelles nous n’avons pas de solutions (le cancer par exemple), d’autres qui ne peuvent pas être évitées (certaines maladies bénignes, qui seront toujours là pour rémunérer les pharmaciens, médecins, etc.).

Pourtant, cette notion n’est pas absente de la vie courante. À mi-chemin entre l’exemple des voitures fragiles et celui de big-pharma, se trouve tout ce qui comprend l’obsolescence programmée : c’est un fait que certains composants de certains appareils sont faits pour s’user plus rapidement que nécessaire, histoire de les rendre inopérants et forcer au client de dépenser son argent de nouveau.

L’exemple typique et l’un des plus connus est celui des lampes à incandescence : le "Cartel Phoebus" regroupait alors tous les plus grands fabricants mondiaux de lampes, et ils ont décidé de réduire la durée de vie de celles-ci à 1 000 heures maximum, histoire que le client rachète toujours de nouvelles lampes et continue de payer.
Aujourd’hui, le principe de l’obsolescence programmée refait régulièrement surface avec plus ou moins de justification, mais c’est un concept bien réel.

Il y a néanmoins certains cas où ce genre de chose est utile, contrôlé et voulu. Par exemple avec des pièces d’usures : il faut mieux changer ses plaquettes de frein (usables) que ses disques (durables), car c’est plus facile et moins cher, et toujours plus sûr que de mettre des freins inusables mais mauvais qui forcerait à changer de voiture à chaque fois que vous freinez, car vous vous retrouvez dans le fossé. Il s’agit d’un compromis.
Un autre exemple est celui des pièces « fusible » ou « martyr ». L’exemple avec lequel j’ai découvert ça il y a longtemps est celui des presses pour faire les bottes de foin : quand on allait trop vite, cela provoquait un bourrage et la presse risquait la panne. Pour éviter que ça n’arrive, il y avait alors un écrou fusible qui se cassait et arrêtait le ramassage de l’herbe et bloquait la presse. Il fallait alors retirer le trop plein de foin et mettre un autre écrou fusible. Ici, plutôt que de risquer d’exploser la presse, on cassait un écrou.
Aujourd’hui, ceci existe également à plein d’endroit, sous la forme de fusibles électriques dans tous les appareils électroménagers par exemple.

Pour en revenir à Pôle Emploi, la question se pose si l’on doit leur faire confiance : leur rôle est de résoudre le problème qui justifie leur existence. Le problème résolu, leur existence n’est plus nécessaire. Pourquoi chercheraient-ils à résoudre le problème, dans ce cas, si ça signifie à peu de choses près leur suicide ?

Plus généralement, est-ce que l’on doit faire confiance à quelqu’un dont le rôle est justifié par un problème qu’il est censé résoudre ?

Ce genre d’institutions, tout comme celui de l’exemple de la police, existent parce que le monde est imparfait. Dans une société parfaites, elles ne seraient pas nécessaires. Or elle ne l’est pas, donc elles sont là, ces institutions. La question est juste de savoir si leur existence sert effectivement à rendre le monde parfait, ou justement à la garder merdique pour continuer d’exister.

Pour une institution publique idéale payée par nos impôts, il y a peu de chances de les voir détruire le monde pour s’assurer une existence : personne ne les laisserait faire, surtout pas ceux qui contribuent à les financer (c’est-à-dire nous), n’est-ce pas ?
Pour une entreprise privée, donc le but est de perdurer dans l’avenir, de s’accroître et de payer des dividendes… c’est nettement plus compliqué. Ou pas justement : la réponse est bien plus simple, en fait : si Pôle Emploi était privée, il y a de fortes chances qu’il ferait tout pour qu’il subsiste un nombre critique minimal de chômeurs à tout moment, pour pouvoir exister et dire « on peut encore servir ».

Privatiser Pôle Emploi serait donc dangereux, je suppose.

En réalité, il en va de même pour tous les services publics : tous sont là (en théorie) pour trouver des solutions à des problèmes. Mais s’il n’y a plus de problèmes, leur disparition n’est pas un problème : c’est juste le signe d’un problème résolu, ce qui est un bon signe.

Pourtant, de plus en plus d’institutions publiques sont privatisées, avec les problèmes que ça comporte : en particulier la recherche du profit à court et long terme, plutôt que la résolution du problème qui les ont fait naître.

Je pense qu’il faudrait qu’on se remémore ça la prochaine fois qu’on dit « vivement que la SNCF soit privatisée ! », ou « vivement que les hôpitaux soient tous privatisés ! », ou la sécu, la poste, la banque centrale, les autoroutes et les nationales, les aéroports, les parkings, l’énergie, l’eau, la téléphonie…

Autant je n’ai rien contre que des boîtes privées construisent leur propre trucs de leur côté (ça s’appelle la liberté d’entreprendre et doit être encouragée) car le contribuable moyen n’y voit aucun intérêt (souvent à tort, là aussi c’est un autre débat), autant il y a certains trucs qui doivent tout simplement rester publiques.


Note 1 : ce titre est de moi. Je n’ai pas regardé s’il y avait autre chose correspondant à cette dénomination, ni s’il y avait déjà un autre nom pour ça.

Note 2 : je considère ici que Pôle Emploi est une agence d’emploi destinée à aider pour trouver du travail. Je mets de côté le fait que l’on sait tous qu’il s’agit avant tout d’une pompe à fric qui ne sert pas à mettre en relation des travailleurs et des patrons (pour lesquels il y a des boîtes d’intérim et les RH).

image de Gongashan

Achat d’une voiture hybride rechargeable [3] : SAV, hyundai Clermont Ferrand & coup de gueule

vendredi 12 juin 2020 à 14:10

La Ioniq.

Cet article fait partie d’une série d’articles sur un retour d’expérience de l’achat d’une voiture hybride rechargeable, à savoir la Hyundai Ioniq plug-in.

Chaque article relate un des aspects de mon achat :


Ici je ne parlerais pas de la voiture, mais de mon expérience client avec la concession Hyundai de Clermont-Ferrand (où j’ai pris la voiture) et le service après-vente, car tout n’est malheureusement pas rose.

TL;DR :

En fait, ma voiture avait un défaut à l’achat. Un problème de batterie hybride défectueuse : sur une voiture semi-électrique, c’est un problème de taille. Pour faire court, quand on la vidait totalement, au lieu de passer sur le moteur thermique, il passait en mode « erreur » et faisait globalement n’importe quoi (affichage d’erreurs, perte de puissance, etc.).

La solution ? Remplacer le pack batterie hybride de 8,9 kWh. Le problème a été détecté le lendemain de l’achat et ce n’était pas visible au moment de signer (ce détail est important en ce qui concerne la garantie et mes droits en tant que consommateur).

Sur le principe, les défauts ça arrive.

Mais quand c’est le cas, y a plusieurs façons d’accepter et de régler le problème.

Aussi, sur une voiture neuve, je veux bien être débonnaire et accepter une défectuosité sans broncher si on me la règle rapidement et qu’on s’excuse du problème (excuses qui ne sont arrivées à aucun moment : à croire que c’est normal chez eux de me confisquer mon véhicule 15 jours après l’achat pour de multiples pannes sur du neuf).

J’ai dit une défectuosité. Dans mon cas, après 3 000 km, on en est à trois éléments qui foirent.

Aussi, entre le signalement du premier problème et le confinement il s’est écoulé 4 semaines et demie. Et entre la fin du confinement et la réparation, 3 semaines et demie. Si j’exclue le confinement, donc, ça fait toujours 8 semaines entre le signalement et la réparation, dont plus de la moitié immobilisant le véhicule.

Ça fait beaucoup, je trouve. J’ai donc fini par manifester mon agacement auprès de la concession, allant jusqu’à demander un geste commercial (Spoiler : nope).

Le geste commercial ?

Après la découverte du problème batterie, et après avoir attendu déjà 1 mois (dont 3 semaines avec la voiture de courtoisie) j’avais soumis la demande d’un geste commercial histoire de corriger le tir vu que mon véhicule était défectueux à l’achat et était immobilisé pour réparations.

Ils — la direction de la concession — ont dit qu’on pourra rediscuter de tout ça après le confinement quand la voiture sera réparée.

Résultat : Rien.

Le seul geste que j’ai eu, c’est un geste barrière (appréciable en période de pandémie, mais pas ce que j’avais demandé).

Après avoir hésité un peu, je me suis permis de les recontacter par mail à ce sujet. Je n’ai jamais eu de réponse à cet e-mail.

Tant pis.

J’aurais pu être beaucoup plus compréhensif dans cet article s’ils avaient ne serait-ce qu’essayé d’adoucir un peu la situation.

Manifestement, chez Hyundai, la satisfaction client c’est un concept publicitaire, pas une marque de fabrique.

Est-ce que je recommande la voiture ? ce garage ? cette marque ?

Est-ce que je recommande cette voiture ?
Oui : sur le papier c’est un super véhicule. C’est confortable, joli, équipé et elle consomme incroyablement peu. Faut juste que les composants cessent de se casser, mais autrement, c’est top.

Si la Toyota Prius est la référence sur l’hybride, sa version rechargeable est critiquée pour son manque de place, son prix élevé, son look.

La Hyundai Ioniq corrige ces trois défauts. La Ioniq conserve un design classique, profilé et moderne (et honnêtement les gens la trouvent jolie et moi aussi), mais à part ça, ça ne ressemble pas à un ovni, ni dehors, ni dedans.

Enfin, autre point positif, ce n’est pas une hybride rechargeable qui soit un SUV et qui sert donc uniquement au constructeur pour ne pas faire payer de malus écologique. La Ioniq est taillée pour tirer un max de kilomètres de la batterie (ou de l’essence), à telle point que c’est l’une des meilleures au monde en terme de basses consommation !

La version électrique par exemple, a environ moitié moins d’autonomie qu’une Tesla, mais sa batterie est seulement 1/3 de celle de la Tesla (ce qui pèse donc bien moins lourd et charge bien plus rapidement à 100 %).

Est-ce que je recommande Hyundai Clermont-Ferrand ?
Non.

Je connais des boîtes d’intérim qui traitent mieux leur marchandise qu’eux leurs clients.

Simple exemple : à la livraison, ils ont ainsi été incapables de me trouver la plaque minéralogique avec le département que je voulais. On m’avait pourtant assuré lors de la commande qu’il n’y aurait absolument aucun problème, les petites fleurs, les petits oiseaux et tout le tralala.

Je reconnais que j’ai demandé un numéro bizarre (une simple geekerie, mais un numéro parfaitement officiel), mais ils auraient pu vérifier leur stock et me dire « non pas possible » dès le départ, je ne me serais pas barré juste pour ça. Pour ce que ça coûte en ligne, l’effort aurait pu être fait et apprécié. J’ai connu des vendeurs plus investis qui l’auraient fait avec plaisir.

Quant au service-après-vente, leur absence de réponses aux e-mails qui figure pourtant sur leur carte de visite, sur le site ou dans leurs paperasses ; et leur façon de me prendre pour un con en disant que les problèmes viennent de moi, merci mais non merci.

Dois-je parler de l’absence de geste commercial ou même d’excuses, pour m’avoir vendu une voiture neuve avec une, deux, trois défectuosités ayant nécessité 5 semaines de garage en seulement 4 mois après l’achat ?

Bref, non. Je ne recommande pas leur garage.

Mise à jour : leur site est répertorié sur Google. Et on peut donner son avis. Je l’ai fait. Quelques semaines après, mon avis n’était plus là. Je n’y suis pas allé par l’insulte, ni n’ai été grossier. Le ton était globalement celui de cet article. Mais visiblement, on n’a pas le droit d’être mécontent d’un service. Tant pis.
Par ailleurs, il suffit de voir les noms des gens qui laissent des avis pour voir que le personnel travaillant dans le garage se mettent des bonnes notes eux-mêmes. Ça fait juste pitié.

Est-ce que je recommanderais Hyundai ?
Je ne sais pas.
J’aurais clairement espéré un peu plus de fiabilité sur du neuf. Ça ne fait pas sérieux et me fait peur pour la suite.

S’ils veulent me faire changer d’avis, qu’ils commencent par avoir un peu d’estime pour le client, et, surtout, que ma voiture ne présente pas de panne pendant looooongtemps à partir de maintenant. Après je pourrais refaire le point sur leur cas. Désormais va falloir qu’ils me prouvent que leurs voitures sont fiables.

Déroulé des événements au SAV

Ici le déroulé des événements. Je vais faire comme mes autres articles du style et faire un listing en "J+n" pour chaque mise à jour de la situation.
Je sais que vous aimez bien ce genre d’articles (moi aussi en fait :p) donc rigolez bien.

J+0
Je pars du garage avec la voiture flambant neuve (17 km au compteur !).

J+1
Après un trajet de ~300 km (conduite mixte électrique/hybride), la batterie est vide, et au lieu de passer sur le thermique, l’ordinateur de bord affiche des erreurs. J’ai pu rentrer chez moi quand-même malgré les erreurs et le comportement aléatoire de la voiture, et la mettre à charger.
Il est 23 h, mais j’envoie tout de même un e-mail au vendeur pour lui signaler (c’est aussi pour ça que je préfère l’e-mail au téléphone : ça s’envoie quand on veut, et ça se lira quand on voudra).
J’indique aussi avoir lu (même avant l’achat) des posts de forums de cas similaires. J’étais donc averti de certaines maladies de cette voiture : 3 cas renseignés en ligne dans les langues que je maîtrise et leur soumet (si ça peut les aider…).

J+2
Le même problème, la même batterie vide. Je comprends déjà qu’il faut que j’arrête de vider la batterie complètement, que le problème n’apparaît autrement pas.

J+3
Le vendeur me répond qu’il transmet ça au service SAV. Je passe les voir après mon travail le jour même. Ils prennent la voiture, branchent leur boîtier, détectent le problème et m’annoncent qu’ils vont envoyer ça à Hyundai France pour savoir quoi faire. En attendant, je suis invité à continuer à rouler tant que je ne vide pas la batterie. Pas de problème.

J+8
Sans nouvelles, je les appelle. On m’apprend qu’il va probablement falloir changer tout le pack batterie. Un « technicien batterie » sera déplacé. On me prêtera une voiture. RDV fixé a dans dix jours.

J+18
Je leur laisse ma voiture et repars avec une voiture de prêt. Une Hyundai i20 essence. Ou plutôt, devrais-je dire « sans essence » car il y avait 29 km d’essence dans le réservoir (1,5 litre environ). Niveau radinerie, c’est du niveau « sachet de chips Lays ». Je n’attends pas qu’ils fassent le plein, c’est toujours comme ça avec les voitures de prêt, mais pas à ce point quoi…
J’imagine que c’est l’emprunteur précédent qui n’a pas eu le respect de remettre 5 litres dedans, mais bon, prêter une voiture avec un litre et demi dans le réservoir, faut pas avoir honte non plus. Je ne peux même pas rentrer chez moi !

J+22
Le papier du prêt d’une voiture mentionne « prêt pour 3 jours et 200 km », et le fait que ça va coûter cher au-delà. Du coup je cherche à savoir si j’aurais à débourser quoi que ce soit. J’ai dû appeler plusieurs fois, envoyer 3 e-mails, essuyer un raccrochage. Après avoir exigé (par e-mail) une réponse sans quoi je contactais leur direction et la DGCCRF (oui faut en arriver là pour avoir des réponses même simples). On daigne me rappeler et m’assurer que non, rien ne me sera facturé (malgré le papier qui dit le contraire).

J+33
Début du confinement. Le réseau Hyundai ferme. Pour ma part, je continue de travailler normalement (et je n’aurais aucune prime Covid, mais ce n’est pas le sujet) et j’ai toujours la voiture de prêt.

Rien n’a bougé sur ma voiture depuis qu’ils l’ont. Ça commence à m’agacer de me retrouver coincé avec une voiture de prêt pour potentiellement plusieurs mois alors que je viens d’acheter une voiture neuve.
J’envoie un e-mail à la concession (à sa direction) pour leur dire et que je souhaiterai reprendre ma voiture et qu’ils n’auront qu’à me dire de la rapporter une fois qu’ils auront reçu les pièces de rechange.

Je glisse également dans l’e-mail qu’un geste commercial serait apprécié à ce niveau, pour le désagrément de s’être fait refourgué un véhicule défectueux d’une part et pour le fait de me retrouver pendant ce qui s’avérera environ 4 semaines avec une voiture qui n’est pas à moi, qui n’est pas pareil et qui consomme nettement plus aussi.

On me répond par e-mail qu’ils peuvent s’arranger pour que je récupère ma voiture dès que je peux, même en plein confinement : l’on viendra libérer la voiture et je n’aurais qu’à repartir avec. Pour le geste commercial, on me dit que l’on verra ça plus tard, lors de la restitution de la voiture une fois qu’elle aura été réparée.
Quoi qu’il en soit, je récupère la voiture quelques jours après.

J+77
La caméra de recul décide d’afficher un écran bleu. J’envoie un e-mail accompagné d’une photo au garagiste. En plein confinement, je n’attends pas une réponse, c’est juste pour qu’ils ajoutent ça au dossier (c’est aussi pour ça que préfère l’e-mail… comment ça je me répète ?).

J+88
Fin du confinement. Le réseau Hyundai rouvre lui aussi ses portes.

J+93
Le système SIM de la voiture tombe en rade. Contrairement à ce que me dira Hyundai, ça ne vient pas de la couverture réseau : la connexion ne marche nulle-part, alors même que ça marchait avant (et ça marchera après qu’ils auront bricolé dessus).
Le jour de l’apparition de la panne, j’ai fait un « soft reset » : ça ne change rien. Cerise sur le gâteau : sans connexion internet native à la voiture, impossible de switcher sur la connexion internet de mon téléphone. C’est un peu con, mais je suis bloqué sur ce point (même si ça n’empêche pas de rouler, encore heureux).

Re-belote, un e-mail. Je leur dis clairement, dans un e-mail au ton agacé, que tout ça devient grotesque : c’est un véhicule neuf ou une voiture sortie d’une casse auto ?

Je ne vais pas attendre que toutes les fonctions du véhicule tombent les unes après les autres. Pour le moment ce sont des accessoires non-essentiels. Si le prochain truc qui lâche c’est l’airbag ou la direction, c’est une toute autre histoire.

J+95
Le premier jour ouvré suivant, malgré l’absence de réponse à mon mail, je me rends à la concession, à la base pour faire constater les défauts sur la caméra de recul et le système SIM.

Ils ne regarderont ni l’un ni l’autre, à la raison qu’il n’y a aucun technicien de disponible (lol : c’est le responsable du garage qui me sort ça, quand-même : il va me faire croire qu’il ne sait pas faire ?).

Sur la question de la batterie, on m’assure que la batterie est commandée et qu’elle devrait arriver dans la semaine (on m’avait annoncé ça début mars aussi — on est mi-mai). Je serais rappelé avant la fin de la semaine.

J+105
Une semaine après la fin de la semaine durant laquelle ils devraient m’appeler, toujours rien. Pas de nouvelles. Ça me fait chier. Je songe à passer par une mise en demeure de réparer ma voiture rapidement.

Je décide de les appeler pour les prévenir de ma décision (le courrier sera remis le lendemain). Je commence par leur demander s’ils ont des nouvelles de la batterie : on me dit que la livraison est prévue le lendemain matin.
Je serais rappelé à la livraison pour un RDV au plus vite. Ils ont détecté mon agacement, ou c’est juste que la batterie leur prend de la place ? Vu que ça semble (enfin) bouger, j’écarte temporairement l’idée de la mise en demeure.

J+106
Ils m’appellent et me proposent de prendre un RDV pour changer la batterie hybride. RDV pris pour J+109. On me dit que la voiture sera immobilisée quelques jours et que, de nouveau, j’aurais une voiture de prêt.

J+109
Je leur laisse la voiture. Ils constatent les deux autres problèmes (caméra + SIM). Je repars en Hyundai Kona. C’est un SUV, j’aime pas les SUV, mais ne crachons pas dans la soupe.
Combien d’essence dans le réservoir cette fois ? 90 km. Je peux au moins me rendre chez moi pour ce soir sans avoir à la pousser.

J+114
On m’appelle à 35 minutes de la fermeture du vendredi soir pour me dire que la voiture est disponible (ce-jour ou le lundi d’après). Je fonce la chercher pour l’avoir pour le week-end.

Tout semble effectivement en ordre :

J+118
La connectivité disparaît de nouveau. J’hésitais à désactiver ce mode pour laisser la voiture passer la connexion de mon téléphone. Maintenant c’est de nouveau impossible. Fuck.

Après avoir partagé mon agacement sur Twitter, un utilisateur m’a envoyé l’astuce d’utiliser un stylo pour appuyer sur le petit bouton « reset » en bas à gauche (perso je pensais que c’était le micro pour la commande vocale).

Effectivement ça marche : un appui court simple suffit : l’écran reboot alors. Le problème est donc logiciel : parfois la connexion se perd et le système plante et ne se reconnecte jamais (rendant également inopérant l’application Bluelink — sur la voiture — que je ne peux donc pas rebooter).

S’il faut faire ça tous les 4 jours, c’est quand-même pas bien normal, mais on s’y fera. Je préfère ça que passer ma vie chez Hyundai. Et au pire je passerais en Wifi en plus du Bluetooth depuis le téléphone (car oui, tout faire passer par le seul Bluetooth aurait été trop simple).

M’enfin, ce problème de connectivité est partiellement résolu. Je ne sais pas d’où ça vient, mais je peux y remédier moi-même et c’est l’essentiel.

Par contre c’est bien triste que ce soit un internaute qui me donne la solution. On se demande qui sont les experts à la fin.

Le lendemain, Hyundai Clermont m’a répondu. Malheureusement ça ne m’a pas aidé : ils n’ont pas compris mon problème. Pas grave, ça ne changera rien du tout.

Voilà. J’espère que c’est tout…

Achat d’une voiture hybride rechargeable [2] : la Hyundai Ioniq

vendredi 12 juin 2020 à 14:05

La Ioniq.

Cet article fait partie d’une série d’articles sur un retour d’expérience de l’achat d’une voiture hybride rechargeable, à savoir la Hyundai Ioniq plug-in.

Chaque article relate un des aspects de mon achat :


TL;DR :

Pourquoi la Ioniq

Déjà, je ne suis pas un bagnolard. Je m’intéresse à la technologie et à l’ingénierie sous-jacente, mais justement : les voitures thermiques reposent sur une techno qui a un siècle et vu que ça pollue massivement, je ne considèrent pas ça comme particulièrement beau.

Durant très longtemps je n’ai d’ailleurs pas eu de voiture : je faisais tout en vélo ou en train. J’aurais continué si la configuration de ma vie n’avait pas changé (ni l’arrêt des tarifs « jeune » qui ne s’appliquent plus à moi :'()..
Par la force des choses, ce n’est pas le cas. Je vous rassure : je ne vais toujours pas chercher mon courrier à ma boîte aux lettres avec la voiture, mais faire 36 km par jour pour le travail, c’est un peu trop pour les faire en vélo.

De plus, je suis très pointilleux sur à peu près tout : j’ai un « cahier des charges » assez long pour n’importe quel truc un tant soit peu fonctionnel que j’achète : ordinateur, téléphone, clavier, four à micro-onde, et donc aussi une voiture. Et comme j’ai l’habitude de faire des retours de ce genre d’acquisitions, ça explique cet article.

À l’époque où je cherchais une voiture, les constructeurs français n’avaient aucun catalogue hybride et encore moins hybride-rechargeable. En électrifié au sens large, ça se limitait à la Zoé et la Twizzy de chez Renault. Si je suis convaincu que c’est l’idéal pour certains domaines, ce n’était pas du tout ce que je recherchais.

Tout ce qui est voiture allemandes, c’est non également. Leurs « hybrides rechargeables » ont des autonomies bidon, des allures de SUV (non merci !) et des consommations peu intéressantes, en plus d’être trop chères.

Pour info, je n’y croyais pas au début pour la Hyundai, mais l’autonomie électrique annoncée de 63 km se tient plutôt bien : j’atteins systématiquement les 60 km si je route normalement et à vitesse légale. Je suis également en région montagneuse, ce qui joue peut-être dans un sens comme dans l'autre, mais l’autonomie est réelle pour ce que j’en fais et c'est plutôt une bonne nouvelle.

En cherchant parmi les quelques hybrides rechargeables présentes sur le marché, j’ai découvert la Ioniq, qui m’a visuellement (beaucoup) plu.
C’était ça ou la Toyota Prius 4, mais son intérieur me déplaît (le compteur au centre affiché sur l’écran d’un convertisseur euro, c’est non).

Pour ce qui est de l’extérieur : rien à dire, atypique mais c’est propre et joli, là où la Prius est atypique mais… pas forcément de mon goût, pour le dire ainsi. La voiture est très aérodynamique et basse, ce qui joue beaucoup pour l’efficience énergétique (un gros plus pour moi) et on n’a pas l’impression de tanguer dans tous les sens comme dans un chariot en bois (ou un SUV, ce qui revient au même).

L’intérieur est très stylé (forcément pour une telle gamme), mais l’écran central de 10 pouces qui regroupe l’ensemble des informations y est pour beaucoup. Cela réduit beaucoup l’aspect « cockpit » d’avion surchargé de boutons. Ce n’est toujours pas une Tesla hyper-épurée où l’écran sert à tout, mais quand-même. Je pense qu’ils auraient pu aller beaucoup plus loin (mettre la gestion du chauffage sur l’écran, tout comme certaines options qui ne servent qu’occasionnellement), mais c’est déjà plus joli que la précédente version de l’Ioniq (versions 2016 à 2019), ce qui est également pourquoi je voulais une version 2020 absolument.

Comme toutes les hybrides, le passage électrique / thermique est automatique et calculée par l’ordinateur de bord. On peut aussi choisir un mode électrique : dans ce cas il roulera ce qu’il peut sur la batterie puis passera en mode hybride ; un mode hybride où il maintiendra la charge de la batterie (en vue d’une traversée d’une ville un peu plus tard, par exemple). Il y a aussi un mode automatique où il doit, je suppose, distribuer l'autonomie électrique sur les endroits d'un trajet pré-défini pour en tirer le plus de kilomètres possible, mais en réalité je n’en sais rien et je pense que personne ne sait réellement ce que ça fait.

Un mot sur les fameuses palettes au volant

Je ne peux pas parler de cette voiture sans mentionner rapidement les fameuses palettes au volant, qui permettent de choisir le niveau de freinage régénératif lorsque l’on lâche l’accélérateur.
Sur un véhicule thermique, relâcher l’accélérateur constitue un freinage moteur. Sur une électrique, cela constituera un freinage moteur électrique : le moteur tourne alors en génératrice et l'énergie cinétique perdue par la voiture est réinjectée dans la batterie. On parle de freinage régénératif. Les palettes permettent alors de choisir la force du freinage régénératif.

Dans la Ioniq, mes niveaux sont 0, 1, 2, 3. En zéro, c’est pratiquement de la roue libre. En 3, le freinage est aussi important qu’un freinage plaquettes « normal », et les témoins de freinage s’allument derrière. Les niveaux 1 et 2 sont intermédiaires.

Comment ça marche ?
En fait, quand on branche une dynamo à une roue qui tourne, la dynamo transforme l’énergie de rotation de la roue en électricité. Ce qui est produit en électricité est perdue par la roue.
Maintenant, si l’on ne branche que la dynamo (avec aucun appareil à alimenter), il n’y aura pas de consommation de courant et donc pas de charge sur la dynamo : la roue ne ralentit que peu.

Si maintenant on branche un appareil électrique, l’électricité produite par la dynamo peut aller fuir dans l’appareil et la dynamo peut de nouveau capter de l’énergie de la roue et la transformer. Là, la roue perd nettement plus de vitesse et ça freine.
Si enfin on branche plusieurs appareil sur la dynamo, la charge monte et la roue ralentit également beaucoup plus vite. C’est comme ça qu’on peut contrôler le pouvoir freinant d’une génératrice sur la roue qui la fait tourner.

Alternativement aux palettes au volant, une partie de la course de la pédale de freinage permet de jouer sur le freinage régénératif, sans toucher aux plaquettes. Il me semble que c'est là le comportement choisi par Tesla sur ses voitures (qui n'a pas de palettes au volant). Dans tous les cas, si vous freinez des plaquettes, vous régénérez également : le moteur électrique capte alors ce qu'il peut et le reste finit en échauffement dans les disques de frein puis dans l'air, perdu.

À la présentation et à l'essai du véhicule, le vendeur disait que c’était comme un jeu, une nouvelle façon de conduire et c’est effectivement le cas !
En soi, c'est juste un frein moteur modulable directement (et nettement plus fort qu’un simple frein moteur, même en rétrogradant). Bien-sûr, on doit toujours avoir le pied prêt à freiner, mais autrement la pédale de frein ne sert qu’au freinage d’urgence et pour s’immobiliser sur les derniers mètres avant un arrêt : la voiture étant dotée d'une boîte automatique, elle roule "toute seule" à environ 15 km/h. Pour s'arrêter, le freinage plaquette est obligatoire.
Certains disent avoir fait 200 000 km avec les mêmes plaquettes de frein sur des voitures électriques : on verra si je les fais aussi, mais si je m’en sers que comme maintenant cela ne me semble pas irréalisable.

Juste pour l’exemple, histoire de chiffrer ce truc de freinage régénératif : j’ai fait un essai quand je suis monté à 1 400 mètre d’altitude et que je suis redescendu… En haut, ma batterie indiquait 35 % (12 km d’autonomie électrique). Arrivé en bas à 520 mètres, j’avais 60 % (31 km).
La descente était prononcée, mais c’est ça l’avantage de l’hybride (rechargeable ou pas) sur un véhicule thermique. Sur le thermique, le moteur tournerait dans le vide durant la descente (consommant de l'énergie pour rien) et le gros du freinage se fait avec les plaquettes de frein (900 mètres de dénivelés absorbés en échauffement et en usure par les plaquettes).

Avec mon hybride, je n’ai pas touché une seule fois à la pédale de freinage et j’ai tout récupéré dans la batterie, en dosant plus ou moins grâce aux palettes du volant.
Les 19 km d'autonomie récupéré sont purement gratuits. Pour une voiture normale, cela représente environ 1 L d’essence, pas juste économisé, mais réellement « reconstitué » et qu’on peut utiliser pour aller plus loin.

Bien-sûr, ce n’est pas tous les jours que je fais de tels dénivelés, mais que ce soit en montagne dans les descentes, ou juste en récupérant au freinage sur le plat, on arrive à des consommations très basses simplement parce qu’on récupère ce qu’on aurait perdu avec une voiture normale. L'hybride tire sa sobriété en carburant de ces mécanismes astucieux.

Une chose à savoir : si la batterie est pleine, le régénération ne marche pas. C'est logique, mais il faut en tenir compte. Dans mon cas particulier, mon trajet quotidien pour aller au travail débute par une grande descente puis un STOP. Si je charge la voiture à 100 %, je dois me servir des plaquettes. Pour contourner le problème, je charge donc à 95 % et je réalise une triple économie : non seulement je ne paye pas les 5 derniers pourcent d’électricité, mais en plus la descente me recharge un peu la batterie de 1~2 km et enfin je n’use pas les plaquettes non plus. C’est une simple astuce applicable dans certains cas.

Voilà pour la présentation.

Remarques en vrac sur la voiture

Ici quelques remarques (surtout des idées d’améliorations pour Hyundai, si on peut dire) sur la voiture elle-même, en vrac :

Quelques astuces que j'ai mis du temps à découvrir :

De l'explosion (non !) de la facture EDF

Enfin : niveau EDF, j’ai un abonnement heures-pleines / heures creuses.
Avec un abonnement normal, le prix du kWh est constant toute la journée (par exemple 0,16 € le kWh). Avec l’option HP/HC, la journée est à 0,18 € et la nuit c’est à 0,14 €. Il est évident que je recharge préférentiellement en heures creuses, donc la nuit après 22h30 en ce qui me concerne.

L’abonnement HP/HC est cependant plus cher de 2~3 euros par mois. Avec une hybride-rechargeable, je rentre tout juste dans ces frais : l’économie engendrée par la recharge en heures creuses est légèrement plus forte que le surcoût de l’abonnement.
Si j’avais acheté une voiture 100 % électrique, nul doute que l’option HP/HC serait très intéressant (surtout si l’on roule plus de 50 km). Pour une hybride rechargeable, c’est intéressant mais les économies sont de l’ordre de 2 ou 3 euros par mois seulement. Par contre, cela reste deux à trois fois moins cher que l’essence, et donc toujours bien moins cher de ce côté là.

Il faut bien se dire une chose avec l’électrique : ce qu’on paye en plus à EDF, on n’en paye plus le triple à la pompe !

On peut faire un petit calcul simple : la batterie fait 8,9 kWh. A raison de 14 centimes le kW, ça revient à 1,25 €. Comptons 1,30 € pour inclure le fait que la recharge n'a pas un rendement de 100 %. Avec ça, je roule 60 km.

Cela me revient à 2,15 € d'électricité au 100 km.
Si je roule 1 000 km par mois en électrique (ce que je fais en allant au boulot tous les jours uniquement sur l’électrique), effectivement la facture EDF va monter de 21 € TTC.

Maintenant, pour le coût en essence pour faire 1000 km : on est plutôt autour des 60-90 € de carburant, selon le carburant, la conso et les fluctuations des prix. Même le E85 ou le GPL ne s’approchent pas de ça niveau prix.

Donc oui, dans un sens, la facture EDF « explose » de vingt euros. Mais en contrepartie, on fait le plein d'essence beaucoup plus rarement (ça reste une hybride, pas une électrique pure).
À ce jour, j'ai fait 3 500 km en 3 mois avec un seul plein fait durant le confinement à prix réduit (un plein et demi, si l'on tient compte de l'essence déjà présente dans le réservoir lors de l'achat).

De la consommation globale aidée par l'électrique

La plug-in reste une hybride : sur les longs trajets, le moteur essence reste indispensable : la batterie est trop petite pour faire tout le trajet.

Néanmoins, la voiture est très sobre et le système hybride tire clairement son épingle du jeu.

Par exemple, un week-end j'ai fait un trajet de 357 km. A la fin, j'avais fini mes 60 km électriques, mais sur le trajet global, j'ai consommé 3,1 L/100 d'essence. C'était un trajet très complet : traversés de villages et villes, route, autoroutes, le tout en Auvergne, donc la moitié du temps en montagne.

Sur un trajet pratiquement identique mais en ayant rechargé la voiture à ma destination (en vue du retour), je suis resté à 2,7 L/100.

Y a pas à dire : récupérer l’énergie perdue au freinage et dans les descentes, c’est économe !

Est-ce rentable d'acheter ou de rouler en électrique ?

Je vais faire un calcul, en prenant pour commencer la Ioniq Electric (qui consomme autant d'électricité au km que la Plug-in) et en considérant que l'on ne charge qu'à la maison (donc tarif EDF). Cela revient donc à 20 € au 1 000 km.

Je vais comparer ça à une voiture thermique équivalente (141 ch) essence pour lequel j'estime le coût à 80 € de carburant aux 1 000 km (le coût au km est la seule façon de comparer les deux types de véhicules).

La Ioniq Electric coûte 34 000 €.
Une thermique normale de 141 ch, je dirais plutôt 15 à 20 000 euros. Disons 17 000€. Moitié moins, donc, bien que ça semble sous estimé, mais ça simplifie les calculs.

Avec ça, on trouve que l'on devient rentable sur l'investissement après 283 000 km (on économise 60 € par tranche de 1 000 km).

On est d'accord que peu de monde conserve sa voiture suffisamment longtemps ou roule 283 000 km pour être pleinement rentable.

Est-ce que ça vaut le coup ? Pour ma part, je pense que le confort de conduite, l'expérience, la catégorie du véhicule les factures d'entretien quasi-vides sur une électrique sont aussi des choses qui jouent lors de l'achat d'une voiture. Sans compter que l’on prend une voiture à 30 k€ : c’est un peu plus confortable qu’une entrée de gamme. Le prix n’est pas juste celui d’un véhicule électrique : c’est celui d’un véhicule de gamme supérieure (rassurez-vous : j’adore ça et j’aime toutes les options, mais je voulais premièrement une hybride-rechargeable, pas forcément un carrosse doré).

Aussi, certaines personnes, moi y compris, préfèrent investir d'un coup un gros montant et être ensuite tranquille, plutôt que de payer moins cher à l'achat et d'avoir à payer 50 € de carburant tous les 20 jours, ou bien 50 € de location de batterie Li-Ion en plus de l’électricité (coucou Renault Zoé !).

… Maintenant pour une hybride rechargeable, la rentabilité après investissement est encore un peu plus tardive (plutôt près de 350 000 km), mais après c’est selon ses besoins, son envie.

En ce qui me concerne, mes trajets quotidiens ne me coûtent pratiquement rien, mais pour aller loin ou en vacances, j’ai quoi qu’il arrive un budget et ça reste toujours moins cher qu’une thermique « normal ».

Un mot sur la conduite électrique

Beaucoup de revues de voitures électriques se plaignent que leur voiture ne tient pas la charge. Ils disent alors qu’ils la conduisent pourtant normalement et se demandent ce qui se passe.

Je ne me prétends pas un expert, mais je me permets tout de même de réagir à ça.

Vous avez une voiture électrique : la conduite à adopter n’est justement pas une conduite normale (en tout cas pas une conduite à laquelle on est habituée) ! Une voiture thermique et une voiture électrique ne se conduisent pas pareil !

Une voiture thermique est à son maximum d’efficience quand le moteur tourne à un régime bien précis, et l’essence est la mieux convertie en puissance quand vous êtes à forte charge et faible vitesse (de rotation). C’est là que vous consommez le moins.
Il faut donc (pour consommer mois d’essence, j’entends, sans tenir compte de l’usure prématurée du moteur) passer les vitesses le plus tôt possible et atteindre la vitesse et la température de croisière le plus rapidement possible.

Avec une électrique, tout ceci n’importe plus. L’efficience est globalement constante (sauf à très haute vitesse de rotation — ce qui dans la Ioniq n’est même pas problématique vu qu’il y a la boîte de vitesse, qu’une Tesla n’aura pas) et on n’a plus à se tracasser avec tout ça.
Si l’on veut consommer moins, il faut éviter de forcer : accélérer brusquement, freiner brusquement, rouler vite… c’est ça qui va consommer beaucoup de courant. Aussi, si vous savez que vous allez utiliser le thermique durant votre trajet (car il faut plus de 60 kilomètres), il peut être intéressant de forcer le thermique (via le mode sport) lors d’une grosse montée. Ça utilisera le thermique sur une forte charge (là où il est le plus efficace) tout en préservant l’énergie de la batterie, qui fond très vite durant les longues montées.

Si vous souhaitez tirer des kilomètres de votre batterie, conduisez de façon souple. Anticipez également les freinages : plutôt que de rouler à 50 km/h jusqu’au rond-point ou jusqu’au STOP puis freiner comme un taré, lâchez l’accélérateur 150 mètres avant et laissez le voiture glisser jusqu’au rond-point en ralentissant et en régénérant un peu d’énergie dans la batterie. Sur la Ioniq, ça passe aussi par les palettes au volant.

Il ne s’agit pas de rouler à 60 sur la route et à 25 km/h en ville, mais de rouler de façon souple et de savoir anticiper. Là on tirera le maximum de kilomètres d’une voiture électrique. Si vous êtes plutôt « conduite sportive » ce n’est pas grave, mais dans ce cas on ne peut pas tout avoir, et il faudra accepter de recharger la voiture plus souvent. D’ailleurs, sur une thermique c’est pareil : si on conduit sportivement, ça consomme davantage et une conduite souple est forcément plus sobre.

Sur mes thermiques, je roulais autour de 4,3 L/100 (Clio et Kangoo diesel) et avec une voiture de prêt j'étais à 4,7 L/100 (hyundai i20 essence). Oui, faire 1000 km avec un plein dans une Clio, c'est possible, et sans se traîner, si l'on connaît un peu la science des moteurs et qu'on anticipe. J'hallucine à chaque fois de voir une autre voiture avec une moyenne de consommation de 6 à 7 L/100 : vous conduisez comment, sérieux ? Pas étonnant que vous vous ruinez en essence (qui n’est clairement pas assez chère, visiblement) !

… et sur le bruit !

Une voiture électrique, ça ne fait pas de bruit. Il faut en tenir compte vis à vis des piétons.
À basse vitesse, les voitures viennent avec des hauts-parleurs qui émettent ce fameux « bruit de soucoupe volante ». C’est le VESS (« système de son de moteur virtuel »).

Sur la Ioniq, on peut le désactiver, mais c’est une très mauvaise idée. Je peux vous assurer (par expérience) que personne ne vous entend quand vous roulez au pas sur un parking de supermarché et qu’il y a une personne devant vous en plein milieu du passage avec un caddie bruyant.

Il faut mieux laisser ça activé. De toute façon, ce n’est qu’à basse vitesse (au dessus de 30 km/h ça se coupe).

C’est quelque chose à laquelle il faut très attention, en zone 30 ou 20 surtout, qui sont des zones où marchent des gens, des enfants.

Quant au silence dans l'habitacle : on s'y fait également de façon très agréable. Il suffit de repasser sur une voiture thermique pour se rendre compte que ça n'a rien à voir et du boucan que fait ce dernier en comparaison.

Un dernier mot sur la consommation

(cette section a été écrite début août 2020, après avoir roulé plus de 4400 km en l'espace de 15 jours)

La principale remarque ici concerne la consommation en carburant de cette voiture : elle est incroyablement basse.

Sur 500 km d'autoroute sur un trajet Clermont-Lyon-Metz (beaucoup de plat), en roulant à la limite légale, la consommation est de 4,4 L/100. Pour une essence, c'est un très bon score. Je fais 1 050 km avec un plein (et batterie pleine).
En roulant, on note très bien le moteur thermique qui recharge la batterie en même temps de tirer la voiture, puis qui se coupe sur quelques kilomètres. Le thermique consomme un peu plus quand il tourne, mais plus rien du tout quand il laisse le moteur électrique faire le travail : au final, la moyenne s'en trouve tirée vers le bas.

Sur 600 km en montagne (je veux dire des vraies routes de montagnes, sinueuses et montant à 1700 m puis descendant à 300, plusieurs fois de suite sur des pentes à 5 à 7%), je consomme 3,6 L/100. L'atout principal étant que les descentes rechargent beaucoup la batterie grâce au freinage magnétique de la voiture. Le thermique est éteint, les plaquettes ne s'usent pas : toute l'énergie est récupérée. Et les kilomètres régénérées dans une descentes permettent de remonter une partie de la pente montante qui suit.

L'aérodynamisme de la voiture semble également jouer beaucoup : même à 120 km/h sur autoroute, dans certaines descentes il m'arrive à recharger la batterie sans perdre de vitesse, et à cette vitesse, la résistance de l'air est non négligeable (un SUV par exemple, non seulement ne rechargerait pas, mais consommerait de l'énergie !).


Dans mon troisième article, je reviens sur mon expérience avec Hyundai (achat, SAV, etc.).

Achat d’une voiture hybride rechargeable [1] : c’est quoi et pourquoi ?

vendredi 12 juin 2020 à 14:00

La Ioniq.
Avant toute chose, vu qu’il faut le dire car sinon on se fait incendier (vive le web en 2020) : non, ce n’est pas un article sponsorisé. Oui je présente un marque, un modèle, mais c’est pas pour ça que la marque m’a payé. Voilà maintenant on peut commencer.

Cet article fait partie d’une série d’articles sur un retour d’expérience de l’achat d’une voiture hybride rechargeable, à savoir la Hyundai Ioniq plug-in.

Chaque article relate un des aspects de mon achat :


TL;DR :

Hybride ? Hybride rechargeable ? Électrique ?

Dans une voiture thermique, c’est du carburant fossile qui alimente le moteur. C’est un système qui a fait ses preuves, mais qui n’est pas sans défauts, en particulier la pollution au CO2 et l’entretien de la mécanique.

Dans une voiture électrique, c’est une batterie qui alimente un moteur électrique. Leur avantage sont la conduite à la fois très douces et très souples, mais ayant également des performances (accélérations, tenue de route) dignes d’une voiture de course, y compris avec les voitures électriques les plus basiques.
L’absence de mécanique (pas de bloc moteur, de boîte de vitesse, distribution…) réduit l’entretien au remplissage du lave-vitre : le freinage étant régénératif la plupart du temps, les plaquettes de frein durent une éternité et il n’y a aucun fluide dont il faut faire les niveaux tous les mois (il reste le liquide de freinage, mais c’est pas à vous d’y toucher).

Seuls problèmes : le réseau de charge (Tesla mis à part) est pourri et les voitures sont encore chères. La question de la pollution globale de la voiture n’est pas un problème mais une solution face au thermique. Je n’en parlerai pas là (c’est déjà fait ici).

Dans une voiture hybride, on a un moteur thermique et un petit moteur électrique. Il y a aussi une batterie, qui ne peut pas être rechargée sur une borne ou à la maison. Vous n’aurez toujours qu’à faire le plein comme une voiture thermique classique.
Cette technologie part du constat que la conduite avec un véhicule thermique est terriblement inefficiente : un moteur thermique est à son maximum d’efficience pour une vitesse de rotation donnée. Si l’on est en sous-régime, comme en sur-régime, on brûle de l’essence de façon inutile. Or, quand on roule, hormis si l’on fait 1 000 km d’autoroute à la même vitesse, on passe son temps à changer de vitesse et donc à faire varier le régime moteur et donc à perdre de l’énergie.

Le but de l’hybride, c’est de compenser très exactement ce point. Le moteur thermique tourne toujours à son régime le plus efficace : si l’on roule trop lentement, plutôt que de tourner en sous-régime, le moteur va rester à son régime normal. Il va donc produire davantage de couple moteur que nécessaire. Cet excédant d’énergie va être placé dans la batterie. Si maintenant on roule trop vite, plutôt que de faire tourner le moteur en sur-régime, le moteur va toujours rester à son régime normal, et c’est le moteur électrique qui va combler le manque d’énergie.

De plus, lors des phases de freinage et de décélération, plutôt que d’user les plaquettes de frein, les roues vont dissiper leur énergie dans le moteur électrique, qui agit alors comme une génératrice et cette énergie va être stockée dans la batterie. Cette énergie permettra d’accélérer juste après : on récupère donc de l’énergie qui serait autrement perdue avec une voiture normale. Généralement, une voiture hybride consomme 15~20 % de carburant en moins qu’une voiture thermique équivalente, juste en jouant sur ces principes d’efficience maximale.

Une voiture hybride rechargeable, cela reste une hybride : il y a donc toujours un moteur essence et un moteur électrique. Cependant, la batterie est beaucoup plus conséquente et le moteur un peu plus puissant (la Hyundai Ioniq existe à la fois en hybride et en hybride rechargeable : la première a un moteur de 45 CV, le second de 60 CV ; la batterie passe elle de 1,5 kWh à 8,9 kWh – là où la version électrique pure de la Ioniq a une batterie de 39 kWh, et les Tesla ont des batteries autour de 50-100 kWh et un moteur de 400~500 CV).

Le principe de l’hybride rechargeable ? Avoir une hybride avec une vraie autonomie et un vrai mode électrique. De 3~4 km électrique sur une hybride à basse vitesse, on passe à 50~60 km et jusqu’à 130 km/h avec une hybride rechargeable. Dans tous les cas, si l’on enfonce l’accélérateur pour grimper une grosse côte, pour rouler vite ou pour accélérer, si le moteur électrique ne suffit pas, le moteur thermique vient l’assister.

L’avantage de l’hybride rechargeable ? C’est que si il n’y a pas de borne de recharge dans le coin (ce qui — hors Tesla encore une fois — sera probablement le cas chez vous, en tout cas en 2020), vous passez sur le moteur thermique en attendant de pouvoir charger où vous pouvez. L’avantage sur le thermique simple, c’est que vous pouvez faire vos trajets quotidiens sans brûler de l’essence et profiter du mode électrique et en rechargeant chez vous, possiblement en heures creuses.

Pourquoi une hybride rechargeable ?

Je m’intéresse pas mal aux voitures électriques : leur simplicité, leur technologie, leur avenir, bref, j’aime. Il y a de bon véhicules électriques sur le marché, pour divers usages. Mais le problème systématique, c’est le réseau de recharge : c’est globalement de la merde :

Les voitures sont peut-être excellentes, mais à part charger chez soi, c’est soit pas intéressant financièrement, soit un gros casse-tête. Et en ce qui me concerne, je compte bien rouler un peu plus loin que 100 km autour de chez moi.

Si Tesla a un réseau adapté, pratique, fonctionnel, étendu, pas cher et performant (c’est tout ?), ce n’est pas le cas ailleurs. Il est à noter que Tesla a proposé aux autres constructeurs de s’allier à son système, mais ces derniers ont refusés. Tout le bordel précité est donc un choix consenti par les constructeurs qui ont préféré bricoler des trucs dans leur coin (et d’en faire leur gagne pain principal, vu les tarifs).

Bref, n’ayant pas les moyens actuellement de me payer une Tesla (je l’aurais fait sans hésiter, autrement) et ne souhaitant pas non plus galérer dès que je fais plus de 250 km avec une électrique non-Tesla (trajets qu'il m'arrive de faire de temps en temps) et n’ayant pas envie d’avoir une voiture pour aller au travail et une autre pour voyager, j’ai fait le choix d’une hybride rechargeable pour être tranquille.

J’étais parti pour me trouver une hybride, au départ, mais j’ai découvert le principe des hybrides rechargeables en cours de route, et je me suis immédiatement dit que c’est ce que je voulais. D’où ce choix. Ça me semble être le compromis idéal entre une électrique confortable et une thermique pour faire 1000 bornes tranquilles sans payer 60 k€ pour une Tesla.

Avec ça, je peux :

Inconvénient mineur :

Car oui : si le constructeur de la bagnole livre le câble de recharge pour charger à la maison, le câble de recharge sur borne est en option (300 €). Et encore une fois, hormis Tesla, les bornes n’ont pas toujours leur câble et c’est à toi d’apporter le tiens.

Mais bon, hormis les charges gratuites chez Ikea ou Lidl, je ne comptes pas forcément charger en dehors de chez moi. Ce n’est donc pas trop problématique pour moi (ça aurait été différent si j’avais pris la électrique pure).

Et le bonus écologique, prime à la conversion ?

Les hybrides rechargeables sont encore assez chères, il faut donc gagner un certain salaire ou être très économe et mettre de côté pour pouvoir en acquérir une.

Du coup, je ne peux que me demander quels profils peuvent bien s'acheter un véhicule à la fois éligible (électrique / hybride-rechargeable, donc cher) tout en étant assez modeste pour ne pas être exclu du plan (la limite est à 13 k€/an, donc moins que le SMIC pour une personne seule), mais suffisamment riche quand-même pour que la banque accorde un prêt ou pour pouvoir mettre 35 k€ sur la table ?

Dans mon cas, cependant, toutes conditions confondues, je n'ai rien touché du tout en remise (sauf la remise constructeur sur le prix catalogue qui est une remise qui a toujours été là pour tout le monde, donc bon, ça compte pas).

Ni le bonus écologique (réservé aux véhicules totalement électriques ou hydrogène — à la date d’achat en tout cas) ni la prime à la conversion : mon vieux diesel de 2004 qui tombait en miettes et qui fumait des nuages incroyables de fumée ne polluait pas assez était soi-disant trop récent pour bénéficier d’un bonus quelconque.
Ni même la reprise de la Clio par le constructeur car la voiture n’était pas en ma possession depuis les 6 mois exigé par le constructeur (et non-négociable apparemment).

Et... avec ma chance j'ai acheté ma voiture quelques mois avant le plan de relance du secteur automobile annoncé par Macaron après le premier confinement de 2020 et qui aurait fait rentrer les PHEV dans les véhicules éligibles au bonus écologique dès juin 2020.

Il faut croire que mes 8 k€ gagnés en 2019 (et 18 339 € en 2018) font de moi un riche.

À ce sujet, si j’avais bossé moins comme un âne à faire davantage que ce qui était demandé (et me serais contenté de me tourner tout simplement les pouces une fois mon travail fait, comme tout le monde), je n’aurais pas eu ces 455 € de primes (étalées irrégulièrement dans l’année) et je serais rentré dans le barème de 18 k€ pour avoir droit à 2 k€ de bonus deux ans après. Comme quoi, rien branler ça paye vraiment, ne laissez personne dire le contraire :D !

Je ne vais pas m’en plaindre plus que ça, mais ça fait quand-même rire jaune, on va dire.


Dans le prochain article, je parlerai du modèle hybride rechargeable que j’ai choisi : la Hyundai Ioniq Plug-in.


Je m’efforce de parler de « voiture hybride », « voiture hybride rechargeable », « voiture électrique ». Sachez qu’il existe des acronymes pour tout ça : HEV (« hybrid electric vehicle ») pour l’hybride, PHEV (« plug-in hybrid electric vehicle ») pour l’hybride rechargeable et EV (« electric vehicle ») pour une voiture électrique. Si vous les rencontrez dans vos recherches, ça peut aider.

J’en mets un autre, parce qu’on le rencontre sur les forums : ICE, pour « internal combustion engine », désignant le moteur thermique (moteur à combustion interne) sur une hybride ou une hybride rechargeable.

Ainsi que le terme « T2T2 », ou « Type-2-Type-2 », qui désigne tout simplement le câble de recharge pour bornes pour certaines voitures électriques (ce connecteur est une norme européenne désormais). Il y a aussi le « Type-2-prise domestique », qui permet de brancher la voiture à une prise de chez vous.

Tesla peut utilise le T2T2 aussi, mais les superchargeurs utilisent la prise Combo-CCS, qui est une charge rapide en courant continu.

Peut-on séparer l’œuvre de l’auteur ?

dimanche 7 juin 2020 à 21:39

 Je reviens sur cette remarque, de @GPoPesie sur Twitter et sur mes reposts que je remets ici sous forme d’un article :

Twitter : J’aime bien Harry Potter mais pas trop J.K. Rowling, faudrait inventer un genre de concept théorique afin de séparer l’œuvre et son auteur, ça nous permettrait de continuer à aimer uniquement les œuvres de fiction pour sans avoir à se cogner le créateur

(L’auteur du tweet rapport cette réaction des twittos, en fait)

Ce à quoi j’ai répondu : ça existe déjà : ça s'appelle ne pas jeter le bébé avec l'eau du bain. Et heureusement que c'est là, sinon faudrait brûler tout Voltaire (qui parlait ouvertement de hiérarchie raciale), Hugo (un peu pareil), jeter la physique quantique (certains physiciens qui l’ont constitué étaient des nazis proches d’Hitler), renier Darwin, Lavoisier, Newton et tant d’autres.

Je sais qu’il y a eu une énorme polémique lors des derniers oscars au sujet de séparer l’œuvre de l’artiste. Comme je m’en fous des oscars, j’ai pas trop suivi. Mais J.K. Rowling, ça me parle déjà plus (chacun sa culture).

Pour faire simple, ne mentionnons plus de noms et parlons d’une personne A, autrice.
Disons, pour l’exemple (« for the sake of argument ») que A. est une nazie-pédo-pirate bref, le pire être humain possible. Mais disons également que A., malgré tout ça est extrêmement douée avec les mots, les phrases, la langues et que tous ses écrits sans exceptions sont des chef d’œuvres universels sur tous les plans.

Maintenant vous faites quoi ?

Vous allez les lire et reconnaître son talent ? Ou vous allez ne pas lire à cause de ce que cette personne est ?

Et si je vous disais qu’il n’est pas nécessaire d’aimer une personne pour apprécier ce qu’elle fait ?
Et si je vous disais qu’il est possible d’apprécier l’œuvre, sa forme ou son style, tout en n’étant pas d’accord avec l’ensemble de son contenu, son fond ?
Et si je disais que l’on n’est pas obligé d’être d’accord avec 100 % de ce que dit ou fait une personne, mais seulement une partie ?
Et si je vous disais qu’on peut respecter quelqu’un tout en n’étant pas forcément d’accord avec tout ?
Et si je vous disais qu’on peut discuter, partager, échanger des idées sans forcément chercher à changer ni son propre avis, ni l’avis de l’autre ?
Et si je vous disais qu’on peut discuter, partager, échanger des idées sans forcément s’énerver ?

Bien-sûr, libres à vous de brûler tous les livres d’une auteure suite à un tweet qu’elle aurait posté et avec lequel il apparaît que vous n’êtes pas d’accord. De toute façon l’auteure elle-même s’en fiche : elle a déjà votre argent, donc ça ne changera rien pour elle.

Mais en ce qui me concerne, je trouve assez dommage d’en arriver à renier ce qu’on aime — et donc se renier soi-même, d’une certaine façon — simplement parce l’auteure de ce qu’on aime a dit quelque chose avec lequel l’on n’est pas d’accord.

Il est normal de ne pas être d’accord sur tout avec tout le monde. Ça n’empêche pas l’amitié, ni le respect, ni la cordialité et la politesse, ni l’admiration parfois.

Si l’on en revient à J.K. Rowling : que l’on ne soit pas d’accord avec elle sur certaines de ses déclarations (ou toutes, si c’est le cas), c’est votre droit. Est-ce une raison de la traiter de tous les noms ? Est-il nécessaire d’arrêter d’aimer son œuvre ? Dans les deux cas, je pense que non, mais vous pouvez ne pas être d’accord avec ça.

Inversement, si vous n’êtes pas d’accord avec elle, pouvez-vous le dire ? en parler ? Bien-sûr que oui, bon sang !
Est-ce que vous avez le droit, au vu de ses déclarations, de cesser d’acheter ses œuvres, comme pour la « boycotter » ? Bien-sûr que vous avez le droit !

Si vous avez aimé son œuvre, rien n’y changera, et je pense que ça ne fera que vous rendre malheureux de renier vos propres goûts (généralement en se reniant soi-même, on sombre et on devient fou et l’on fait les pires choses).

Vous savez, personne ne vous en veut (et vous ne devriez pas vous en vouloir non plus) d’avoir aimer quelque chose « sans savoir ».

Je peux vous sortir des dizaines de citations, textes, équations, théorèmes, découvertes, peintures ou chansons qui sont absolument magnifiques de sens ou de tournure grammaticale, et qui sont pourtant attribuées à certaines des plus grandes pourritures humaines que cette planète ait portée.
Ça n’enlève rien à leur beauté artistique.

Enfin, personne n’est 100 % blanc ni 100 % noir (c’est une métaphore à propos du bien et du mal, je ne parle pas de la couleur de peau, bien-sûr). J’en ai déjà parlé, mais il y a non seulement toute une nuance de gris entre les deux, mais également une vaste palette de couleurs.

Quand on vit avec des gens qui n’ont pas forcément la même palette que vous, le but n’est pas forcément de trouver les gens avec la même palette que vous. Le but n’est pas non plus de repeindre le monde avec vos pinceaux. Au contraire : je pense qu’il faut savoir ajouter des couleurs et de nouvelles nuances, découvrir ce que pensent les autres, comment ils voient le monde. Je n’ai pas dit de forcément tout prendre, tout accepter, mais au moins regarder et prendre ce que vous plaît.
Si l’on vous donne un kilo de cerises, on ne va pas tout jeter simplement parce qu’il en a une dedans qui n’est pas mûre. Ben les idées, les gens, les personnes, c’est pareil.

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