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Lectures 4 : un tournant civilisationnel

vendredi 2 octobre 2020 à 18:09

Quelques liens en vrac que vous pouvez lire sans vous connecter aux réseaux sociaux. Je reçois de nombreux mails enthousiastes pour ce type de billets au format « brêves ». C’est donc un format qui semble apporter de la valeur, mais qui, ironiquement, n’a aucune chance de « faire le buzz ». Tant mieux, ce n’est pas ce que vous et moi cherchons. On n’est pas bien là, entre nous ? Au fait, vous préférez des billets plus courts et plus fréquents ? Ou on continue ?

Minimalisme numérique

J’en parle souvent, mais c’est important de ne pas l’oublier : même quand on ne les utilise pas, nos smartphones nous rendent bêtes. Le simple fait d’avoir un smartphone à portée de main nous déconcentre.

https://www.calnewport.com/blog/2020/09/22/do-smartphones-make-us-dumber/

Le problème chez les adultes, c’est que pour se concentrer, il faut induire un certain sentiment d’urgence, sentiment qui produit des hormones qui nous donnent envie de passer à l’action et donc de nous déconcentrer. Il faut apprendre à passer outre ce cap pour approcher la concentration profonde et efficace.

https://www.calnewport.com/blog/2020/09/29/on-the-neurochemistry-of-deep-work/

Un bon exemple en la personne de Trump. En analysant ses tweets, on peut découvrir qu’il dort de moins en moins longtemps et que cela a un impact direct sur… ses tweets eux-mêmes ! Moins il dort, moins ses tweets sont positifs et moins ils génèrent de l’engagement. Trump ne m’intéresse pas, mais on peut facilement généraliser cette observation à soi-même.

https://www.psychnewsdaily.com/analysis-of-trumps-tweets-show-hes-sleeping-less-and-getting-angrier/

Il faut dire qu’il y’a de quoi être énervé, car, quand on prend du recul, notre technologie mirobolante fonctionne mal. Très mal. Ça clignote partout, mais faîtes un peu l’exercice de noter tout ce qui « ne va pas » dans une journée. Je suis ingénieur en informatique et j’ai passé plus d’une heure de ma matinée à tenter de me connecter à un site du gouvernement avec ma carte d’identité électronique.

https://tonsky.me/blog/tech-sucks/

Ce n’est pas un hasard si je me tourne de plus en plus vers le minimalisme numérique.

https://ploum.net/series/distraction-free/

Mais je suis loin d’être le seul. Exemple très proche du mien avec l’écrivaine Florie Vine.

https://florieteller.com/minimalisme-numerique/

Personnellement, je tente de ne plus créer de compte nulle part, de les supprimer (je vous en reparlerai), de ne plus télécharger de logiciels, de réduire mes besoins. Malheureusement, ceux qui conçoivent certains de mes logiciels ne font pas toujours pareil. Mozilla est actuellement sur la sellette. Alors que Firefox dégringole dans les parts de marché, que les seules sources de revenus proviennent, indirectement, du capitalisme de surveillance, le salaire des exécutifs n’a fait qu’augmenter. Comme dans les banques.

http://calpaterson.com/mozilla.html

Fierté

Beaucoup d’écrivains ont des pages Wikipédia. Mais combien sont cités dans les exemples du Wiktionnaire ? J’ai découvert que j’en fais partie. J’en suis très fier.

https://fr.wiktionary.org/wiki/salvation

Imaginaires & Vélo

J’aime beaucoup les nouvelles noires de Valéry Bonneau. Du coup, j’ai été content de découvrir qu’il sortait un recueil papier. Pas forcément pour les relire immédiatement, mais parce qu’elles méritent une place dans ma bibliothèque. Souvenez-vous d’Umberto Eco : une bibliothèque n’est pas la liste de ce qu’on sait, c’est une mine de ce qu’on ne connait pas encore.

https://www.valerybonneau.com/bibliographie/dans-la-foule-nouvelles-noires-pour-se-rire-du-desespoir-volume-5

Et même si je ne suis pas fan du format podcast, je n’ai pas pu résister de contribuer modestement au projet d’Antoine et Léa.

https://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/nos-spheres-le-podcast-qui-interroge-nos-imaginaires-sociaux-et-politiques/tabs/description

Thierry Crouzet a organisé un tour en vélo de l’Hérault au mois d’avril. J’avais très envie de participer, mais le covid est passé par là. Finalement, ils ont été deux à le faire en septembre. Et c’est un régal à lire.

https://tcrouzet.com/2020/09/28/bikepacking-dans-la-tourmente/

Un régal et à la fois une frustration intense de ne pas avoir été présent. Mon expérience de 2019 me donne encore des fourmis dans les jambes. Je ne sais pas encore comment ni où ni avec qui, mais, en 2021, j’espère remettre le couvert.

https://ploum.net/de-la-mediterranee-a-latlantique-en-vtt/

J’avais séparé les sections « Imaginaires » et « Vélo ». Puis je suis retombé sur ce billet de Thierry :

https://tcrouzet.com/2019/02/15/le-velo-comme-ecriture/

Effondrement

Le problème du Covid ne serait pas la contagiosité, mais la variabilité de cette contagiosité. Les mesures à prendre pour une maladie à contagiosité variable sont très différentes. Continuez à éviter les réunions de famille, les sorties cinéma et les restaurants bondés.

https://www.theatlantic.com/health/archive/2020/09/k-overlooked-variable-driving-pandemic/616548/

De toute façon, si vous craignez un effondrement civilisationnel, j’ai une bonne nouvelle. Il ne va pas arriver. Nous sommes tout simplement en plein dedans. Avec de la chance, on y survit.

https://gen.medium.com/i-lived-through-collapse-america-is-already-there-ba1e4b54c5fc

Pour maximiser nos chances de survies, cependant, il faut peut-être accepter de prendre des décisions rationnelles. Notamment sur le fait que l’énergie nucléaire est la plus propre, la plus sûre et la plus efficace que nous ayons sous la main. Et que les radiations sont certainement beaucoup moins dangereuses que ce l’on peut croire.

https://www.bbc.com/news/science-environment-54211450

Journalisme

Le procès pour l’extradition de Julian Assange est l’occasion de condamner le fait de… faire du journalisme, tout simplement.

https://www.jonathan-cook.net/blog/2020-09-22/guardian-silent-assange-trial/

Le tout en l’accusant de broutilles techniques parce qu’il n’y a pas grand-chose d’autre dont on peut accuser Assange sans immédiatement accuser l’ensemble de la profession des journalistes.

https://dissenter.substack.com/p/prosecutors-password-cracking-conspiracy

Aucun média ne prend la défense d’Assange. Normal, les « journalistes » modernes sont désormais payés par les subventions publiques et par les grands groupes industriels.

https://ploum.net/la-mort-de-la-presse-tant-mieux/

L’imprimerie

Dans un billet que j’estime extrêmement important, je défendais l’idée selon laquelle l’imprimerie était un véritable tournant civilisationnel.

https://ploum.net/il-faudra-la-construire-sans-eux/

C’est avec surprise que j’ai découvert, au détour d’un roman très célèbre, que je bredouillais des idées défendues avec autrement de talent par un illustre prédécesseur. Je vous laisse deviner :

Chapitre 2 : Ceci tuera cela

À notre sens, cette pensée avait deux faces. C’était d’abord une pensée de prêtre. C’était l’effroi du sacerdoce devant un agent nouveau, l’imprimerie. C’était l’épouvante et l’éblouissement de l’homme du sanctuaire devant la presse lumineuse de Gutenberg. C’était la chaire et le manuscrit, la parole parlée et la parole écrite, s’alarmant de la parole imprimée ; quelque chose de pareil à la stupeur d’un passereau qui verrait l’ange Légion ouvrir ses six millions d’ailes. C’était le cri du prophète qui entend déjà bruire et fourmiller l’humanité émancipée, qui voit dans l’avenir l’intelligence saper la foi, l’opinion détrôner la croyance, le monde secouer Rome. Pronostic du philosophe qui voit la pensée humaine, volatilisée par la presse, s’évaporer du récipient théocratique. Terreur du soldat qui examine le bélier d’airain et qui dit : La tour croulera. Cela signifiait qu’une puissance allait succéder à une autre puissance. Cela voulait dire : La presse tuera l’église.

[…]

L’invention de l’imprimerie est le plus grand événement de l’histoire. C’est la révolution mère. C’est le mode d’expression de l’humanité qui se renouvelle totalement, c’est la pensée humaine qui dépouille une forme et en revêt une autre, c’est le complet et définitif changement de peau de ce serpent symbolique qui, depuis Adam, représente l’intelligence.

[…]

En même temps que les arts, la pensée s’émancipe de tous côtés. Les hérésiarques du moyen âge avaient déjà fait de larges entailles au catholicisme. Le seizième siècle brise l’unité religieuse. Avant l’imprimerie, la réforme n’eût été qu’un schisme, l’imprimerie la fait révolution. Ôtez la presse, l’hérésie est énervée. Que ce soit fatal ou providentiel, Gutenberg est le précurseur de Luther.

Vous avez bien entendu reconnu la plume de Victor Hugo dans « Notre-Dame de Paris ». Je ne résiste pas à vous donner un dernier extrait, issu du chapitre : « Gringoire a plusieurs bonnes idées de suite rue des Bernardins ».

– Qu’avez-vous donc tant qui vous attache à la vie ?
– Ah ! mille raisons !
– Lesquelles, s’il vous plaît ?
– Lesquelles ? L’air, le ciel, le matin, le soir, le clair de lune, mes bons amis les truands, nos gorges chaudes avec les vilotières, les belles architectures de Paris à étudier, trois gros livres à faire, dont un contre l’évêque et ses moulins, que sais-je, moi ? Anaxagoras disait qu’il était au monde pour admirer le soleil. Et puis, j’ai le bonheur de passer toutes mes journées du matin au soir avec un homme de génie qui est moi, et c’est fort agréable.

Je vous souhaite le même bonheur que Gringoire, d’excellentes lectures et un bon week-end !

Photo by Pedro Lastra on Unsplash

Je suis @ploum, ingénieur écrivain. Abonnez-vous par mail ou RSS pour ne rater aucun billet (max 2 par semaine). Je suis convaincu que Printeurs, mon dernier roman de science-fiction vous passionnera. Commander mes livres est le meilleur moyen de me soutenir !

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Ce texte est publié sous la licence CC-By BE.

Comment j’ai fui le flux pour retrouver ma boîte

lundi 28 septembre 2020 à 14:57

Nous interagissons avec l’information de deux façons : à travers une boîte, inbox, ou un flux. Mais le choix de ce mode d’interaction est loin d’être anodin !

Historiquement, nos interactions avec l’information se sont modelées sur celles du monde physique. L’information arrive dans une boîte que nous devons vider régulièrement. La fameuse inbox. Tout ce qui arrive dans une boîte doit être traité, même si cela est fait rapidement.

Il suffit de penser à une boîte aux lettres : si on ne la vide pas régulièrement, elle déborde et cesse de remplir son office. La boîte aux lettres remplie informe d’ailleurs le facteur et les voisins que le courrier délivré n’a plus d’effet.

En conséquence, le fonctionnement en boîte demande une certaine rigueur et régularité. Jusqu’au début du 21e siècle, le fonctionnement du courriel était similaire.

Cependant, deux innovations font subitement perturber cet état de fait. La généralisation du spam et l’apparition de GMail, offrant 1 Go d’espace pour nos emails là où les fournisseurs traditionnels oscillaient entre 10Mo et 100Mo.

Ces deux innovations combinées vont rendre le fait de vider sa boîte mail de plus en plus difficile, mais, surtout, de moins en moins nécessaire.

L’apparition du flux

Si la quantité d’informations est telle qu’il est impossible de la traiter, un nouveau paradigme mérite d’être exploré. Ce paradigme, popularisé par Facebook et Twitter à quelques mois d’écarts en 2006, c’est le flux.

Contrairement à la boîte, les éléments ne s’entassent pas dans le flux. Ils ne font que passer. Le flux donne une impression d’inéluctabilité, de soulagement. Avec le flux, je ne dois pas tout traiter, car c’est impossible. Je peux me contenter de picorer, de m’abreuver selon mon envie. Du moins, en théorie.

Le flux ne demande plus de rigueur, plus de volonté.

Le modèle est tellement puissant que le succès des messageries reposant sur ce concept est immédiat (Whatsapp, Messenger, Telegram et d’autres). On ne reçoit plus un message. On consulte une discussion infinie et permanente qu’on ne peut plus quitter.

Si l’avantage du flux est qu’il n’oblige pas de traiter l’information de manière structurée, qu’il permet d’être passif, son désavantage est qu’il oblige à être passif, qu’il empêche d’être structuré. Toute personne souhaitant reprendre le contrôle sur les informations qu’elle reçoit se voit noyée. Si le flux voulait nous libérer de devoir en permanence vider nos boîtes, il est impossible d’en décrocher. Il est permanent, il nous enchaîne et souligne toute l’information qui nous échappe.

La tentation de reprendre le contrôle

Le flux est infini. Il souligne donc l’infinité d’informations qui aurait pu nous être utile, nous amuser, nous intéresser. Il ne nous permet pas de dire « J’ai traité tout mon courrier, j’ai lu tout mon journal ». Il crée une angoisse permanente de rater des opportunités (FOMO, Fear Of Missing Out).

Pour certains, la solution est de continuer à suivre le flux jusqu’au moment où l’on retrouve une information connue. Cela revient à se surcharger mentalement pour tenter d’utiliser le flux comme une boîte.

Outre la surcharge mentale et le stress que crée ce mode d’utilisation, il a également le défaut de n’être plus applicable dès le moment où les créateurs du flux décident de rendre ce dernier imprévisible. Il est prouvé qu’une dose d’aléatoire est extrêmement addictive. Cerise sur le gâteau, sous couvert d’aléatoire il est désormais possible de personnaliser les informations que chacun va trouver dans son flux.

Alors que l’utilisateur naïf croit picorer dans une rivière, s’abreuver à une fontaine infinie de sérendipité, il rend en fait son jugement disponible à des algorithmes qui choisissent expressément ce qui a le plus de chances de le faire rester sur le site, de le faire réagir voire de le rendre plus sensible à la publicité d’un annonceur.

Le retour à la boîte

Après plus d’une décennie à tenter de transformer mon univers informationnel en un flux, je ne peux que constater l’étendue des dégâts. Le retour à la boîte n’est pas seulement souhaitable, il m’est indispensable. C’est une question de survie.

Certes, la boîte nécessite une rigueur. Une rigueur qui devient vite une habitude, un réflexe. Trouvez-vous difficile de vous assurer que votre boîte aux lettres physique ne déborde pas ? Et bien ce n’est pas plus difficile avec la boîte aux lettres virtuelles une fois que la machine est enclenchée.

Si une boîte mail contient 3432 mails avec un subtil jeu de lu/non lu et d’étoiles pour savoir ce qui est important et ce qui ne l’est pas, ce n’est plus une boîte, c’est devenu un flux. En étant très strict avec mon inbox 0, ma boîte mail est une réelle boîte qui m’a redonné le plaisir de communiquer par mail.

En ce qui concerne les informations que je souhaite consulter, les articles que je souhaite lire, j’utilise le RSS. Si l’on parle souvent de « flux RSS », le nom est trompeur. Tout comme l’email, le RSS apporte des éléments dans une de mes boîtes, mon lecteur RSS.

Le fait de garder séparées mes boîtes informationnelles « mail » et « RSS » a plusieurs avantages. Premièrement, je sais que ce qui est dans le RSS n’est pas urgent. Je peux ne pas le consulter si je n’en éprouve pas l’envie. Deuxièmement, je sais que ce n’est pas important. Si mon lecteur RSS déborde, par exemple au retour de vacances, je peux tout marquer comme lu sans arrière pensée. Enfin, là où le mail me force (et c’est une bonne chose) à prendre une action, le simple fait de lire un élément de mon lecteur le fait sortir de ma boîte. Le lecteur RSS se vide donc très rapidement en appuyant sur la touche « J » (raccourci pour « élément suivant » dans flus.io).

Si je ne peux pas « perdre » un élément passé dans mon flux RSS, je le rajoute dans Pocket. Pocket qui est mon inbox d’articles à lire. Une de plus.

D’ailleurs, dans un monde parfait certains flux RSS arriveraient directement dans Pocket, car je sais que je ne veux en rater aucun article. J’ai tenté de le faire avec Zappier, mais ce ne fut guère concluant.

En résumé, je dispose d’une boîte mail qui est importante et urgente, d’une boîte RSS qui n’est ni importante ni urgente et d’une boîte Pocket qui est importante, mais pas urgente.

Et les flux dans tout ça ?

Je cherche désormais à fuir les flux comme la peste. Si je veux suivre un compte Twitter, je le fais via Nitter dans mon lecteur RSS. Idem pour les comptes Mastodon. Je reste néanmoins exposé aux flux sur Whatsapp, Signal et pour les interactions sur Mastodon.

Je rêve de me débarrasser totalement des flux.

Mais cela n’est pas sans conséquence. Car les boîtes se vident. Et une fois mes boîtes vides, je suis confronté à ce que le flux tente de nous ôter : la solitude, la clarté d’esprit voire l’ennui. Un ennui salutaire qui n’est pas toujours facile alors qu’une partie de mon cerveau réclame à grands cris des gratifications rapides que seul le flux peut m’apporter.

Photo by Abdulla Abeedh on Unsplash

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Ce texte est publié sous la licence CC-By BE.

Lectures 3

mardi 22 septembre 2020 à 15:22

Quelques liens en vrac que vous pouvez lire sans vous connecter aux réseaux sociaux.

RSS, mailing-list et réseaux sociaux

J’ai posté un article expliquant comment les réseaux sociaux nous faisaient croire que nous avions une audience alors que c’était l’inverse. Un paradigme que j’avais déjà dénoncé lorsque j’avais découvert des messages envoyés sur mon compte Facebook plusieurs années auparavant. J’ai déjà également dénoncé le faux impact publicitaire sur les réseaux sociaux. Il s’avère que les publicités sont très souvent des arnaques. Notamment cette histoire d’un spécialiste de l’e-commerce qui a vu son compte dépenser 4000$ en publicités facebook pour du matériel vietnamien.

Le professeur de droit Eric Posner attire d’ailleurs l’attention sur la dangerosité de se créer un profil Twitter pour se créer une réputation, arguant que la seule réputation qu’on se fait est celle de faire des petites phrases courtes.

Il s’avère que, à l’exception des gens qui vivent des réseaux sociaux, je reçois un nombre incalculable de réactions qui me confortent dans cette idée que Facebook éloigne au lieu de rapprocher, qui avouent avoir perdu contact avec mon blog suite aux réseaux sociaux, n’avoir découvert que très tard la campagne Ulule Printeurs (jusque demain !), notamment grâce à Sebsauvage. Je constate également un retour en grâce du RSS et des mailing-listes, notamment les mailing-listes payantes via Substack.

Dimitri Regnier a fait une courte comparaison des solutions de mailing-list :

D’ailleurs, je vous invite à vous inscrire à la mienne ou à me suivre via RSS. je m’engage à ce que les contenus soient identiques.

Des bienfaits de la lecture

J’en ai déjà parlé mais la lecture, la vraie dans un livre, est une vraie gymnastique du cerveau. Pour entretenir son cerveau, il faut lire tous les jours. Le top du top ? Lire de la fiction ! En lisant de la fiction, vous activez toutes les aires de votre cerveau. Votre cerveau vit littéralement l’histoire, crée des souvenirs, des expériences, des apprentissages, des nouvelles connexions. Bref, lisez plus de fiction ! (Ça tombe bien, y’a justement un très bon roman de science-fiction à commander, je ne vous l’ai pas déjà dit ?)

Je rêve toujours de créer un réseau de lecture décentralisé, directement accessible depuis une liseuse e-ink. Les idées fusent dans le domaine comme cette proposition de GoodReads décentralisé :

Politique et Covid

J’aime beaucoup François De Smet. Un philosophe entré en politique, ça hausse un peu le niveau, ça fait plaisir à lire. Il signe ici un court, mais percutant éditorial sur le port des signes religieux.

D’ailleurs, on se plaint beaucoup de nos politiques et même s’ils ne font que le quart du tiers de ce qu’ils promettent, il faut souligner la chance de vivre dans une Europe où la présidente tient un discours sur l’importance de l’écologie, de l’accueil de l’autre, du respect de la différence et du soutien à la science. D’accord, ce ne sont que des mots mais, dans d’autres parties du monde (suivez mon regard), même les mots sont effroyables.

Cela fait plusieurs semaines que j’annonce que si l’épidémie de grippe traditionnelle est virulente cet hiver, on saura que toutes nos mesures, nos masques, nos distanciations, nos gels sont de la poudre aux yeux. Sauf que la saison de la grippe, c’est maintenant dans l’hémisphère sud. Et que la grippe saisonnière est… 200x moins importante que d’habitude. Du jamais vu.

En supersimplifiant, cela signifie que toutes les mesures que l’on prend et qui nous embêtent sont efficaces. Vous avez 200x moins de chance d’attraper le covid avec les mesures actuelles que sans. 200x moins de chances d’être hospitalisé Le masque m’ennuie beaucoup mais les mesures fonctionnent ! Après, il faudra se poser les questions de l’impact psychologique…

Absurdité académique

J’ai beaucoup glosé sur l’absurdité administrative des universités. J’ai écrit un essai sur le sujet, mais rien ne vaut The Utopia of Rules, du très regretté David Graeber (je ne fais pas à l’idée qu’il soit mort…)

Il s’avère que je ne suis pas le seul. Voici le témoignage d’un excellent cryptographe qui a préféré monter sa boîte pour travailler aux sujets qui l’intéressaient car les comités chargés de lui accorder une bourse ne savaient pas de quoi il parlait. Comme il le dit lui-même, si on lui avait donné une bourse de 5 ans pour faire de la recherche et montrer au bout de 5 ans son travail, il aurait signé à deux mains. Mais plutôt que faire des rapports et devoir justifier le temps passé, il a préféré trouver une autre voie. Ce qui en dit long sur « l’élite intellectuelle » qui reste dans nos universités. Ce ne sont pas les meilleurs cerveaux, ce sont les meilleurs bureaucrates…

Écologie

Le plastique est majoritairement non-recyclable. La frénésie du recyclage du plastique serait une action du lobby pétrolier avec deux objectifs : premièrement nous faire croire que le plastique est écolo et, deuxièmement, rejeter la faute de la pollution plastique sur les particuliers qui « ne recyclent pas ». Ce qu’on vit avec le plastique est similaire à ce qu’on a vécu avec la cigarette il y’a 50 ans.

Un article incroyablement intéressant sur la culture des forêts en taillis (« coppicing ») et sur la relation entre l’homme et son environnement. Avec cette équation magnifique de simplicité : jusqu’au 19ème siècle, tout bois de chauffage était cultivé dans les 15km de son utilisation. Au-dessus de cette distance, l’énergie nécessaire au transport est supérieure à l’énergie fournie par le bois. Le pétrole a rompu les équilibres.

Paranormal

Carrie Poppy a un jour habité dans une maison hantée : sensation étrange, bruits bizarres. Elle s’est renseignée et, aujourd’hui, elle enquête sur les phénomènes paranormaux. Elle aimerait nous dire que, dans 9 cas sur 10, la science triomphe et qu’une explication simple et rationnelle est trouvée. Ce n’est pas le cas. C’est dans 10 cas sur 10. Mais l’explication rationelle de sa maison hantée est encore plus terrifiante qu’un fantôme !

Tour de France

Je viens de finir « Socrate à vélo », écrit par Guillaume Martin, brillant 11ème du dernier tour de France. Lecture amusante pour qui aime la philosophie et le vélo. Avec mon fils de 3 ans, on a pris l’habitude de regarder ensemble les derniers kilomètres de chaque étape. Il adore Guillaume Martin car, comme papa, « il écrit des livres et fait du vélo ». Il tente de le trouver dans le peloton sur l’écran. Il m’a demandé plusieurs fois pourquoi je n’étais pas dans la course. J’ai beau lui expliquer que ce sont les meilleurs du monde, il ne comprend pas que je n’en fasse pas partie (c’est flatteur !). Mais, durant la dernière semaine, son préféré, c’était Pogacar. « Ça c’est le livre de Guillaume Martin et moi je suis… Pogacaaaar ! ». Personnellement, je soutenais Roglic. À 3 ans, il a déjà de meilleurs pronostics que moi…

Écriture

Il vous reste 33h pour commander, si ce n’est pas encore fait, votre exemplaire de Printeurs. C’est incroyablement important pour moi parce qu’on est aux portes des 450 exemplaires, ce qui signifierait un contrat automatique pour un tome 2, tome 2 que vous pourriez choisir de recevoir durant son écriture, un épisode par semaine. Vos réactions pourraient même influencer l’histoire ! Du coup, je suis en train de réfléchir à l’histoire. Et j’ai même proposé au « chef de l’Internet » d’y jouer son propre rôle.

Bref, chaque exemplaire compte ! (et si votre escarcelle s’y refuse, contactez-moi pour un roman suspendu)

Photo by Patrick Tomasso on Unsplash

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Ce texte est publié sous la licence CC-By BE.

Le mensonge des réseaux sociaux

vendredi 18 septembre 2020 à 14:20

La promesse que les réseaux sociaux ont fait aux créateurs de contenus n’a pas été tenue.

Pour les créateurs comme moi, la promesse des réseaux sociaux semble claire. Nous permettre de créer une communauté facilement joignable tout en donnant à nos créations l’opportunité d’atteindre de nouvelles personnes.

En échange, nous, créateurs, faisons de la publicité permanente pour lesdits réseaux sociaux, nous les animons, nous créons du contenu souvent exclusif voire même nous acceptons de payer pour diffuser nos créations. Sans oublier que nous vendons notre temps, notre vie privée ainsi que celle des membres de notre communauté.

Un pacte pour le moins faustien. Mais est-il rempli ?

Avec plus de 2.600 abonnés à ma page Facebook, près de 6.500 sur Twitter, 2.500 sur Mastodon, 1.500 sur Linkedin, 1.100 sur Medium et 1.100 amis Facebook, on pourrait dire que « ma communauté » est de 15.000 comptes. En admettant que certains me suivent sur plusieurs réseaux, 10.000 semble plus réaliste. Un joli chiffre.

Vraiment ?

De ces 10.000 comptes, il faut retirer les bots qui suivent automatiquement ce qui passe à leur portée, les comptes temporaires, les comptes qui ne sont plus utilisés, les comptes commerciaux qui ne vous suivent qu’en espérant un « follow back », les comptes des personnes décédées.

Ajoutons que les personnes qui vous suivent, mais qui suivent également 2000 ou 3000 autres personnes n’ont statistiquement aucune chance de voir vos messages.

Enfin, parmi les véritables comptes actifs qui ne suivent pas beaucoup de personnes, encore faut-il que l’algorithme du réseau social décide d’afficher votre message ou avoir la chance de poster dans les minutes qui précèdent le moment où vos abonnés vont consulter leur flux.

Au final, un message posté sur les réseaux sociaux est « affiché » (même pas lu) une ou deux centaines de fois. Pour une grosse dizaine de visites sur mon billet de blog (d’après les statistiques des réseaux sociaux eux-mêmes).

Les réseaux sociaux me font croire que j’ai une communauté de plus de 10.000 membres. C’est un mensonge. Les réseaux sociaux me font croire que je peux atteindre ma communauté. C’est un second mensonge.

Peut-être faut-il payer ? Pour l’expérience, j’ai décidé de dépenser 50€ en publicités chez Facebook et 50€ en publicités chez Twitter. L’objectif ? Promouvoir mon roman Printeurs. Dans les deux cas, j’ai obtenu, d’après les statistiques des réseaux sociaux eux-mêmes, beaucoup de visites et de clics. En regardant de plus près, je constate que tous les retweets obtenus sont issus de faux comptes Twitter. Que les clics n’ont eu aucun effet. Aucun livre n’a été vendu suite à ces promotions.

Tentant de prévenir à tout prix ma « communauté » que je publiais un roman, que c’était important pour moi et que c’était le moment de me soutenir pour ceux qui en avaient l’envie et les moyens, je me suis retrouvé à spammer sans relâche les réseaux sociaux. Certains, à raison, se sont sentis harcelés. D’autres, qui me suivent sans lire chacun de mes billets de blog, m’ont demandé de quoi je parlais. Ils n’avaient vu aucun des précédents messages, ils ne savaient pas ce qu’était ce « Printeurs » qui apparaissait pour la première fois dans leur flux. Certains ne sont toujours pas au courant aujourd’hui ! (alors que les préventes s’achèvent ce mercredi !)

Pour toucher ma « communauté », les réseaux sociaux font pire que mal. Ils me font croire qu’il y’a une communication là où elle se réduit à quelques interactions entre les mêmes personnes.

Mais, au moins, on pourrait espérer que les réseaux sociaux me permettent de toucher de nouvelles personnes.

Cela arrive, parfois. Cela s’appelle un « buzz ». C’est imprévisible, aléatoire. Cela m’est arrivé plus d’une fois, souvent pour des billets qui, selon moi, ne le méritaient pas. C’est de plus en plus difficile, car tout le monde cherche à faire le buzz. L’objectif n’est plus d’informer ou de partager, juste de faire le buzz. Ce n’est pas mon métier.

Mais ai-je touché l’utilisateur qui a choisi de ne pas avoir de compte de réseau social pour raison philosophique ? Celle qui a supprimé ses comptes pour raisons professionnelles ou suite à un harcèlement. Celui qui a un compte, mais qui n’en a jamais vu l’intérêt, qui ne l’utilise pas vraiment. Celle qui s’y intéresse, mais qui n’a pas acquis le réflexe, qui l’oublie pendant plusieurs mois, qui n’a pas le temps.

Ces personnes existent. Elles sont nombreuses. Peut-être plus nombreuses que la population des addicts aux réseaux sociaux. J’en croise tous les jours. Une longue conversation téléphonique avec un lecteur de mon blog qui n’a jamais eu de compte m’a ouvert les yeux.

Toutes ces personnes ne peuvent être atteintes par les réseaux sociaux. Pire : en optimisant ma communication pour les réseaux sociaux, je les exclus.

Là encore, pour un créateur, les réseaux sociaux sont un mensonge.

J’ai rempli ma part du contrat. J’ai produit du contenu pour les réseaux sociaux. J’ai fait leur promotion partout, jusque sur mon blog et dans mes conférences en demandant à être suivi. J’ai même payé pour être diffusé. J’ai, indirectement, vendu la vie privée de mes lecteurs.

Qu’ai-je obtenu en échange ? Une impression d’importance, une impression d’audience, impression qui se dissipe vite lorsqu’il s’agit de vendre un vrai livre.

Les réseaux sociaux sont un mensonge pour les créateurs, pour les utilisateurs, pour tous ceux qui pensent communiquer. Ils m’avaient déjà rendu injoignables.

C’est la raison pour laquelle je pense me concentrer sur l’écriture de livres et sur mon blog. Si vous voulez me soutenir, achetez mes livres, abonnez-vous à ma mailing-liste ci-dessous (ou par RSS), parlez de mes écrits à vos amis, mais ne me suivez plus sur les réseaux sociaux ! Ils sont un mensonge.

Certains pensent que j’y perdrais grandement en visibilité. Je prends le risque. Je ne supporte pas le mensonge.

Photo by Siora Photography on Unsplash

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Le jour où je n’ai pas rencontré David Graeber

mercredi 16 septembre 2020 à 10:08

Alors que je descendais du bus au milieu d’une petite bourgade irlandaise, je me fis la réflexion que le lieu était particulièrement étrange pour la tenue de ce qui se voulait une conférence internationale sur la démocratie.

Le voyage avait été long, je n’étais pas payé, mais j’avais accepté de donner une keynote pro bono pour une raison très simple : je partageais l’affiche avec David Graeber, dont j’avais dévoré les livres.

Depuis des années, je m’insurgeais contre l’absurdité politique de la « création d’emplois ». En 2012, j’intitulai ce phénomène « le creusage et rebouchage de trous ». J’ai même donné une conférence TEDx sur le sujet. Malgré le succès relatif de mes idées, j’avais l’impression de prêcher dans le désert. Jusqu’à ce que David Graeber popularise les « Bullshit Jobs » dans un article de 2013.

Là où j’avais une intuition, Graeber apportait une érudition et une vision anthropologique professionnelle. Après l’article sur les Bullshit Jobs, je me penchai sur sa bibliographie. Je dévorai le pourtant épais « Dette, 5000 ans d’histoire », un livre qui, bien que fort critiqué, me semblait plus profond que le célèbre « Sapiens » de Harari tout en apportant une approche originale de l’histoire de l’humanité. Mais c’est avec « Utopia of Rules » que Graeber touche au génie. En remettant en question avec justesse et un cynisme mordant nos certitudes les plus ancrées sur notre société. Une lecture que je recommande entre toutes.

L’homme était brillant, intéressant. Je partageais beaucoup de centres d’intérêt avec lui. Je me réjouissais de le rencontrer, car je désirais lui expliquer mes théories sur une démocratie décentralisée gouvernée à travers la blockchain. Partageant avec lui un idéal anarchiste, j’étais très curieux d’entendre son analyse politique et sociologique de mes idées essentiellement inspirées par la technologie décentralisée.

Nos discussions s’étaient, jusqu’à présent, essentiellement tenues via Twitter, en public ou par message privé. J’avais tenté de le contacter par mail plusieurs fois, mais, sur Twitter, il m’avoua que le chiffre en rouge sur l’icône en forme d’enveloppe comportait cinq chiffres, qu’il répondait uniquement aux mails qui arrivaient quand il ouvrait sa messagerie. Comme il se plaignait que beaucoup de ses articles étaient refusés par les magazines grand public, je le poussai plusieurs fois, sans succès, à ouvrir un blog personnel.

Repensant à nos échanges tout en explorant le sentier côtier qui jouxtait mon hôtel, j’envoyai plusieurs messages pour savoir s’il devait arriver le soir même ou le lendemain et s’il acceptait mon invitation à dîner.

Sa réponse, au bout de plusieurs messages de ma part, fut une question un brin irritée : « What is that thing you are talking about ? »

Une boule dans la gorge, je lui expliquai qu’il s’agissait d’une conférence internationale sur la démocratie, conférence pour laquelle nous devions tous deux donner une keynote. Nos photos respectives étaient même sur l’affiche !

Après plusieurs minutes de silence, David m’expliqua qu’il était à Londres, légèrement grippé. Mais que de toute façon, les organisateurs ne payant rien, pas même son voyage, il ne se sentait nullement engagé. Qu’il ne viendrait pas.

La déception était pour moi à son comble. Et je n’étais qu’au bout de mes mauvaises surprises (en tout et pour tout, le public de la conférence se limitera à une vingtaine de personnes). Heureusement, ce fut pour moi l’occasion de revoir mon ami Costa Vayenas (auteur de Democracy in the Digital Age, que je recommande également). Je m’offris également deux bons bains en mer d’Irlande. La mer froide soigne les pensées les plus noires.

Au comble de la déception, mon premier réflexe fut d’appeler ma femme. J’étais venu en Irlande pour rencontrer David Graeber, je me retrouvais dans un bled au milieu de nulle part alors qu’il était à Londres. Elle me consola en me disant que j’aurais bien d’autres occasions de le rencontrer. Que nos chemins finiraient par se croiser.

Elle avait, une fois n’est pas coutume, tort. Le 3 septembre 2020, je tombai sur un tweet de Vinay Gupta annonçant la mort de David Graeber. Plusieurs fois, j’avais annoncé que mon rêve intellectuel était d’être assis à une table entre David et Vinay. La vision du futur de ces deux intelligences me semblait tellement complémentaire. En lisant le tweet, je fus immédiatement convaincu qu’il s’agissait d’une mort métaphorique. Que Graeber avait révélé un aspect de sa personnalité qui ne plaisait pas du tout à Vinay. J’en étais tellement persuadé que je fus glacé d’effroi en lisant le tweet original de l’épouse de David Graeber. David Graeber est décédé subitement le 2 septembre 2020.

Il laisse derrière lui une humanité qui a gravement besoin d’intellectuels assez malins pour analyser, assez talentueux pour communiquer et assez courageux pour parler franchement de la bullshitization de notre monde. Pour accepter, comme David Graeber, de payer le prix de leur franc-parler.

Je lui dédie mon essai « Despair and Hope » , largement inspiré par la lecture de « The Utopia of Rules ».

Mais, alors que le retour de mon escapade en Irlande fut un enfer (tous les vols vers Bruxelles furent annulés, je vous passe les détails), je digérai une leçon fondamentale de vie que venait de m’enseigner Graeber : « Tu ne dois rien à personne. Même si tu fais des déçus, tu ne leur dois rien. »

Il l’avait écrit en 600 pages. Je l’ai compris en un message Twitter.

C’est en rentrant d’Irlande, le message de David dans ma poche, que mon épouse acheva de me convaincre d’arrêter de faire des conférences gratuites et de me concentrer sur ce que je voulais vraiment faire. Pas sur ce que je pensais que les autres voulaient que je fasse.

Merci, David ! Que tes idées et tes combats ne se reposent jamais !

Photo prise le même jour par l’auteur.

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