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Comme chaque lundi, un coup d’œil dans le rétroviseur pour découvrir les informations que vous avez peut-être ratées la semaine dernière.
depuis presque aussi longtemps que nous combattions ce texte, le mouvement des gilets jaunes prenait en France une ampleur spectaculaire, entraînant une répression encore plus impressionnante. Nous n’avons pas pu nous empêcher de constater que le règlement soi-disant anti-terroriste serait une arme de choix pour censurer un tel mouvement social, tant le droit européen permet d’interprétations extensives (lire notre analyse).
Comme l’ont rappelé certains scientifiques à Elon Musk cette semaine lorsqu’il a annoncé qu’un premier prototype de son interface destinée à relier le cerveau humain à l’IA pourrait bientôt voir le jour, « prenons un instant et demandons-nous si nous courons dans la bonne direction. Tâchons-nous d’évaluer si les risques ne sont pas plus considérables que les avantages ».
On estime que 26 millions de personnes ont déjà passé un test généalogique à domicile aux États-Unis, et si le marché continue de croître au même rythme, ce chiffre pourrait atteindre 100 millions début 2021. L’intérêt croissant du public à en apprendre davantage sur la généalogie et la santé, l’augmentation du nombre de services faciles à utiliser et abordables et les campagnes intensives de télévision et de marketing en ligne de ces entreprises ont entraîné une augmentation spectaculaire de la popularité des tests ADN à domicile. […]
Dans la situation actuelle, les gens peuvent partager leurs renseignements génétiques dans un but précis (trouver leurs cousins éloignés ou obtenir des renseignements sur leur santé), qui pourraient être utilisés à des fins totalement différentes (par exemple, pour attraper un de leurs parents qui a enfreint la loi). Pour l’instant, les organismes d’application de la loi n’utilisent les données génétiques que pour attraper les meurtriers et les violeurs, mais que se passerait-il si la technologie devenait beaucoup plus répandue et que la police commençait à l’utiliser pour toutes sortes d’infractions ?
Les applications gratuites commercialisées auprès des personnes souffrant de dépression ou qui voudraient arrêter de fumer suscitent une hémorragie de données des utilisateurs vers des tiers comme Facebook et Google – mais elles l’admettent rarement dans leurs politiques de confidentialité, comme le rapporte une nouvelle étude. Cette étude est la plus récente à mettre en évidence les risques potentiels de confier des informations de santé sensibles à nos téléphones.
De nombreux cas suggèrent que les outils techniques utilisés par les autorités fédérales posent de sérieux problèmes. Mais les entités privées qui ont développé ces outils ne les soumettront pas à une inspection indépendante ou ne transmettront pratiquement aucune information sur leur fonctionnement, leur taux d’erreur ou d’autres informations critiques. Par conséquent, des personnes potentiellement innocentes seront fichées comme pédophiles et poursuivies en tant que collectionneurs de pornographie juvénile, tandis que des personnes potentiellement coupables seront libérées pour que ces entreprises puissent protéger leurs « secrets commerciaux ».
En ce domaine, le temps long est gage d’assurance, tandis que l’intervention trop immédiate signifie la précipitation et les choix techniques inappropriés. Il s’agit donc bien, à Paris, de résister à l’émotion qui submerge et exige la restauration aux effets immédiats, visibles à court terme, tandis que la sagesse suggère au contraire la réflexion et réclame l’étude, avant intervention.
J’ai été particulièrement frappé de la manière dont les mêmes arguments étaient utilisés pour condamner Gaspard Glanz que ceux qui, il y a quelques jours, avaient été utilisés pour condamner Julian Assange lors de son arrestation à l’ambassade. Dans les deux cas il s’agit de salir l’homme, l’individu, pour éviter au débat de se porter sur ce que le travail de ces deux hommes a permis d’apporter à la société dans son ensemble. Pour Assange on ressort son caractère trouble et ombrageux, ou ces affaires de violences sexuelles. Pour Glanz on rappelle qu’il est coutumier de l’insulte, qu’il serait « incontrôlable ». Mais qu’en avons-nous à faire au regard de ce que Gaspard Glanz et son média Taranis produisent depuis presque 10 ans sur le sujet des violences urbaines, de la traque des migrants ? Qu’en avons-nous à faire au regard de ce que Wikileaks a permis de dénoncer comme crimes de guerre et comme mensonges d’états ?
Depuis la parution de l’article de Insider rendant compte de l’existence d’Absher, Human Rights Watch et Amnesty International ont tous deux exprimé leur inquiétude quant au rôle de Google et d’Apple dans l’hébergement de l’application, qui a été installée sur un smartphone plus d’un million de fois. La représentante démocrate Jackie Speier, Ilhan Omar, et Rashida Tlaib, et 11 autres membres du Congrès avaient exigé le 21 février que Google et Apple retirent l’application de leur boutique.
Le PDG d’Apple, Tim Cook, a déclaré en février qu’il n’avait pas entendu parler d’Absher, mais qu’il s’était engagé à « y jeter un coup d’œil ». Google aussi avait fait la même promesse d’examiner en profondeur l’application. Mais, plus tôt en mars, Google a décidé de ne pas retirer de Google Play Absher, l’application controversée qui rend la fuite de l’Arabie Saoudite si difficile pour les femmes qui cherchent à échapper aux conditions difficiles de vie pour trouver asile à l’étranger, parce qu’elle n’est pas en violation avec ses conditions de service.
Le Guardian rapporte qu’aucune des deux sociétés n’a commenté l’appel des sœurs au moment où il publiait son article le jeudi.
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Avec à nouveau un grand merci à Goofy pour le coup de patte !
Les articles, commentaires et autres images qui composent ces « Khrys’presso » n’engagent que moi (Khrys).
Comme chaque lundi, un coup d’œil dans le rétroviseur pour découvrir les informations que vous avez peut-être ratées la semaine dernière.
Pendant des années, les Big Five ont eu le monopole de l’espionnage sur Internet à l’échelle planétaire et cela n’inquiétait vraisemblablement pas grand monde. Mais l’émergence de nouveaux acteurs non alignés comme la Chine dans les opérations relatives à la collecte de données et au cyberespionnage de masse ne semble pas plaire aux anciens barons.
Les gouvernements ont horreur des martyrs, des héros, des porteurs de cause. Il faut enlever tout caractère au mobile, aux revendications, et donc au passage à l’acte. De fait, on assiste à une multiplication des procès en correctionnelle et des comparutions immédiates. Or, au quotidien, et c’est un phénomène récent, l’écrasante majorité de ces comparutions implique des jeunes racisés en situation d’exclusion sociale. Lors de celles-ci, les prévenus ont moins de trente minutes pour se défendre. En si peu de temps, comment pourraient-ils se revendiquer d’une lutte, expliquer un engagement ? J’ai assisté à plusieurs comparutions immédiates de Gilets jaunes, lors desquelles ils essayaient, en vain, d’invoquer des motifs politiques. Puisqu’il est trop visible d’avoir des ennemis politiques dans les prétoires, on les fait disparaître.[…] Les mots, depuis le début du mouvement des Gilets jaunes, sont très importants. Le pouvoir s’est évertué à minimiser, voire à nier les violences policières. Le président de la République n’a-t-il pas dit qu’il était « inacceptable de parler de violences policières dans un Etat de droit » ? Si les militants ont été mutilés, ils sont responsables de leur sort. On leur fait porter la responsabilité et la culpabilité de leurs blessures. Personnellement, j’ai été très marquée par l’expression « foule haineuse », et surtout par l’utilisation systématique du mot « complices ».
Sur le web ouvert, chaque bifurcation est une lecture et une représentation du monde qui s’affranchit des autres en s’en distinguant mais sans les effacer ou les discréditer pour autant. Sur le web ouvert chacune de ces bifurcations est féconde parce que toutes peuvent être adoptées simultanément et parce que choisir l’une plutôt que l’autre ne dit rien d’autre que le seul itinéraire couvert. Parce que dans le web ouvert aux sentiers qui bifurquent, « le chemin compte autant que le lien. »
Mais dans les jardins fermés des plateformes sociales, chacune de ces bifurcations devient possiblement et souvent irrémédiablement toxique, car toutes ne se valent pas et comme leur hiérarchisation nous demeure invisible il devient alors facile de nous conduire où l’on veut tout en nous entretenant dans l’illusion d’un itinéraire que nous aurions consciemment ou aléatoirement choisi.
Les réseaux sociaux, comme autant de jardins fermés, fabriquent, pour partie sur la base de nos propres itinéraires et opportunités, et pour partie sur le fondement de leurs propres intérêts et opportunismes, des bifurcations qui rendent l’interrogation du monde plus confuse, moins sereine et en un sens, parfois presque moins possible.
Pour ceux qui ne connaissent pas, voici une introduction très rapide. L’AMP est un ensemble de règles que les éditeurs (typiquement les fournisseurs de contenu d’actualité et d’analyse) doivent respecter pour apparaître dans la section « Top Stories » des résultats de recherche Google, une position lucrative en haut de la page. C’est également nécessaire pour que votre contenu apparaisse comme un résultat « riche », c’est-à-dire des liens soulignés avec des images, qui peuvent recevoir beaucoup plus d’attention de la part des utilisateurs. AMP doit être mis en œuvre par l’éditeur sur son site, et ce n’est pas anodin.
[…] Si vous essayez de construire une marque avec quelque chose d’unique ou de distinctif, Google vous l’interdit. Et n’oublions pas qu’il sera servi à partir d’un domaine Google, ce qui diminuera encore votre marque.
Google a verrouillé la connaissance client. Comment ? En offrant toute la panoplie des parfaits services web. Voyons le cheminement de l’internaute, c’est-à-dire « vous », sur la toile. Après vous être connecté, la première chose que vous ferez sera d’ouvrir un navigateur (Google a développé le navigateur Chrome pour les ordinateurs et Android pour les téléphones, dont il détient 80 % de part de marché). Puis vous allez généralement consulter vos mails (Google a développé Gmail). Vous ferez ensuite des recherches (Google search a 92 % de part de marché en France). Quand vous cliquez sur un lien vous arrivez sur un site. Et même à l’intérieur du site, Google sait comment vous naviguez grâce à son outil d’analyse d’audience (Google Analytics là encore possède près de 80 % de part de marché). Que vous recherchiez un endroit où aller ou une vidéo à regarder, Google Maps et Youtube règnent sans réelle concurrence. Vous êtes donc cerné par ces outils. C’est cette « capture » dans le monde Google qui est préoccupante.
Les médias étrangers ont déformé le système de crédit social en une dystopie technologique très éloignée de ce qui se passe réellement en Chine. Jeremy Daum, juriste à la Yale Law School’s China Center, a suggéré qu’une partie de la raison pour laquelle les rapports erronés persistent est que les États-Unis et l’Europe projettent leurs craintes concernant la surveillance numérique dans leurs propres sociétés sur la montée technologique rapide de la Chine. L’idée que la Chine pourrait en quelque sorte perfectionner un modèle exportable d’État totalitaire de surveillance a rendu les gens plus enclins à croire à des descriptions exagérées du système de crédit social, ce qui est encore aggravé par la rhétorique entourant une « course aux armements » entre les États-Unis et la Chine pour développer l’intelligence artificielle.
Au cours de ses 13 ans d’existence, WikiLeaks n’a eu de cesse de jeter en rafale des pavés dans la mare d’un journalisme d’investigation croupissant. En osant publier des documents confidentiels impénétrables, puis des caches entières de documents administratifs, militaires puis diplomatiques, WikiLeaks a démontré au monde entier les réalités d’une asymétrie informationnelle dont usent les États pour cacher leurs crimes. WikiLeaks nous a montré, sans filtre, la routine des États pour oppresser en silence, loin de toute attention à l’ombre d’acronymes et de règles administratives complexes. Le pari initial était que chacun, porteur ou non d’une carte de presse, pourrait participer à des entreprises visant à exposer et inquiéter les puissants, par l’analyse collective de documents confidentiels.
[…] WikiLeaks n’a eu de cesse de lever le voile sur des mécanismes obscurs par lesquels les États s’émancipent du droit international, de leurs constitutions, de la défense de leurs citoyens et du respect de la dignité humaine.
[…] Pour une génération entière biberonnée au rêve d’un Internet qui rendrait “auto-magiquement” les individus plus libres et les espaces plus démocratiques, WikiLeaks a fait l’effet d’une douche froide, en utilisant l’outil informatique comme une fenêtre sur un monde brutal, secret, dans lequel les empires trahissent, mentent, torturent et assassinent.
[…] il est urgent de reconnaître la portée de l’héritage de WikiLeaks : de ce qu’il inspire pour le présent et pour le futur d’une presse libre et d’une information qui permettrait de collectivement et durablement rétablir les rapports de force, d’inquiéter les dominants et d’espérer un jour les faire payer pour leurs crimes et mensonges.
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Avec une nouvelle fois un gros merci à Goofy pour son coup de patte !
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Comme chaque lundi, un coup d’œil dans le rétroviseur pour découvrir les informations que vous avez peut-être ratées la semaine dernière.
Rappelant que le Parlement européen devrait se prononcer sur une législation exigeant que les sites hébergeant des contenus générés par les utilisateurs bloquent ou suppriment les contenus rapportés comme terroristes dans un délai d’une heure, l’Internet Archive estime que cette situation illustre les limites d’un projet de loi qui « nuirait au libre partage de l’information et à la liberté d’expression que l’Union européenne s’engage à protéger ». D’après l’Internet Archive, cette « exigence d’une heure signifie essentiellement que nous devrions supprimer automatiquement les URL signalées et faire de notre mieux pour les réviser après coup ».
« Ce serait déjà assez grave si les URL erronées dans ces exemples visaient un ensemble d’éléments relativement obscurs sur notre site, mais les listes de l’IRU française incluent certaines des pages les plus visitées sur archive.org et des documents qui ont évidemment une grande valeur éducative et scientifique ».
La directive européenne sur le droit d’auteur est à peine votée que les éditeurs de presse sont déjà en roue libre.[…] d’après Springer Adblock Plus constitue une atteinte au droit d’auteur. En bloquant une publicité, l’extension modifierait le code du site web. D’une part l’extension ne modifie en aucun cas un article de journaliste protégé par des droits d’auteur, et d’autre part, comme le rappelle Eyeo Gmbh, l’extension ne modifie rien sur le serveur de Springer. Tout se passe sur la machine de l’internaute. Et couper le son d’une publicité, c’est aussi une atteinte au droit d’auteur ?
la situation de l’infrastructure Internet aux États-Unis est presque désespérément compromise par l’industrie oligopolistique des télécommunications qui, en raison du manque de concurrence et de déréglementation, hésite à investir dans son infrastructure vieillissante.
A l’origine, l’application fonctionnait sur un modèle économique classique, celui de la publicité. Mais il y a trois ans, Ovia a été contactée par des compagnies d’assurance et des entreprises de grande taille, qui ont vu leur intérêt dans cette vaste base de données et ces précieux suivis de grossesses.[…] Pour les employeurs, l’enjeu est avant tout de maîtriser les risques liés à une grossesse à complication, plus coûteuse, dans un système de santé parmi les plus chers au monde.[…] Les informations recueillies par l’application et pour la plupart accessibles par son employeur et son assurance relèvent de la sphère privée : sommeil, régime alimentaire, humeur, et même rapports sexuels ; ainsi que des détails très précis sur l’identité du bébé et le déroulement de la grossesse.
Comme l’ACLU le dit dans un article de blog sur la surveillance électronique dans les écoles, l’un des inconvénients involontaires de la surveillance électronique dans les écoles est qu’elle « mine les attentes des élèves en matière de vie privée, ce qui se produit lorsqu’ils savent que leurs mouvements, communications et associations font l’objet d’une surveillance et d’une surveillance ». En d’autres termes, elle les prépare pour l’avenir.
C’est en les confrontant aux cas les plus complexes qu’on mesure la solidité des principes. […]
L’enjeu de la bataille à venir entre Assange et la justice américaine va bien au-delà d’Assange lui-même, ou de WikiLeaks. Le défendre en l’espèce, en s’élevant contre la demande d’extradition américaine, est une question de principe : la défense de la liberté d’informer.
« C’est la grande absente de la restitution du Grand Débat… » La réhabilitation de l’ISF ? « L’immigration semble pourtant en bonne place dans les préoccupations des Français. » L’immigration ? ! ? A mon tour d’être surpris.
Google gagne des milliards grâce à sa plate-forme de cloud computing. Aujourd’hui, il utilise ces milliards pour acheter l’Internet lui-même – ou du moins les câbles sous-marins qui constituent l’épine dorsale de l’Internet.[…] Google n’est pas seul. Historiquement, les câbles ont toujours appartenu à des groupes d’entreprises privées – pour la plupart des fournisseurs de télécommunications – mais 2016 a vu le début d’un boom massif du câble sous-marin, et cette fois, les acheteurs sont des fournisseurs de contenu. Des entreprises comme Facebook, Microsoft et Amazon semblent toutes partager les aspirations de Google à la domination du fond de l’océan.
Début octobre, Google a décidé de se retirer de la course, faisant valoir que le projet pourrait entrer en conflit avec ses valeurs.
Ces mandats, qui s’appuient sur une énorme base de données Google que les employés appellent Sensorvault, transforment l’activité de localisation des utilisateurs de téléphones cellulaires en un système de traçage numérique pour les forces de l’ordre. À une époque où les entreprises de technologie recueillent des données omniprésentes, ce n’est que le dernier exemple de la façon dont les renseignements personnels – où vous allez, qui sont vos amis, ce que vous lisez, mangez et regardez, et quand vous le faites – sont utilisés à des fins auxquelles bien des gens ne s’attendaient pas.[…]
Cette technique illustre un phénomène que les défenseurs de la protection de la vie privée appellent depuis longtemps le principe du « si vous le construisez, ils viendront » – chaque fois qu’une entreprise de technologie crée un système qui pourrait être utilisé pour la surveillance, le maintien de l’ordre s’y intéresse. Sensorvault, selon les employés de Google, comprend des enregistrements détaillés de localisation impliquant au moins des centaines de millions d’appareils dans le monde entier et remontant à près d’une décennie.
L’affirmation de Cigna selon laquelle divulguer vos problèmes de santé personnels à Alexa permet aux clients de recevoir des « incitations personnalisées en matière de bien-être pour atteindre leurs objectifs de santé » est une autre façon de parler d’espionnage d’entreprise.
« Incitations personnalisées en matière de bien-être » est le jargon de l’entreprise pour vous envoyer de la publicité ou augmenter les primes d’assurance-maladie d’une personne si elle n’atteint pas ses objectifs de santé.
Amazon n’est pas devenue la société la plus précieuse au monde en aidant les gens. La seule raison pour laquelle Amazon et ses partenaires se soucient de vos soins de santé est pour qu’ils puissent en tirer profit.
Ces données ont également des applications commerciales évidentes. Lorsque Facebook a dévoilé ce projet de cartographie en 2016, il ne l’a pas présenté comme un effort humanitaire, mais comme un moyen de « connecter les non-connectés ». En d’autres termes, il voulait inscrire plus de gens sur Internet et sur Facebook. Grâce à des projets tels que les drones Internet alimentés à l’énergie solaire et les réseaux d’opérateurs subventionnés, Facebook cherche des moyens de connecter le prochain milliard de clients. Savoir exactement où vivent les gens dans le monde aidera certainement l’entreprise dans ce but.
Contrairement aux idées reçues, les satellites ne représentent même pas 1 % des échanges de données. Très utiles pour atteindre des zones reculées par exemple, ils coûtent en revanche beaucoup plus cher que les câbles et sont moins rapides. Près de 99 % du trafic intercontinental est assuré par les lignes sous-marines. On comprend dès lors mieux pourquoi certains parlent de « colonne vertébrale »* du web. Ou, moins poétique, d’« autoroutes de l’internet ».
Avec un gros merci à Goofy pour son coup de patte !
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Ziklibrenbib est un projet collaboratif qui vise à promouvoir la musique en libre diffusion dans les médiathèques. Créé à l’initiative des médiathèques d’Argentan Intercom (61) et de Pacé (35), il est aujourd’hui animé par une vingtaine de professionnels répartis sur toute la France. Au-delà des chroniques publiées presque chaque jour sur le blog et relayées sur les principaux réseaux sociaux, l’équipe de Ziklibrenbib propose chaque trimestre une compilation des meilleures découvertes du moment et chaque année l’élection du titre de l’année Ziklibrenbib. C’est à l’occasion de cette élection que nous rencontrons aujourd’hui Vincent et Antoine pour qu’ils nous en disent plus sur la question.
Ziklibrenbib, 7 ans déjà… une belle aventure ! Pouvez-vous regarder dans le rétroviseur et nous faire un petit résumé ?
7 ans de rencontres et de découvertes musicales, voilà comment on pourrait résumer ces 7 ans ! Rencontres entre bibliothécaires mais aussi avec les musiciens ! Pas mal de personnes sont passées par là pour proposer leurs chroniques, leur sensibilité musicale et participer au projet sous une forme ou une autre. Cette diversité fait la richesse de Ziklibrenbib !
Aujourd’hui, comment fonctionne concrètement Ziklibrenbib ?
Grâce essentiellement au forum interne auquel sont inscrits les participants et qui est organisé en trois grandes catégories : le projet Ziklibrenbib dans sa globalité, l’Élection du titre de l’année Ziklibrenbib et les tournées du lauréat de l’élection Ziklibrenbib. A chaque fois qu’un nouveau sujet émerge, c’est l’occasion d’échanger et d’émettre son avis. Les décisions sont prises collectivement selon la participation de chacun. L’inscription à la newsletter permet également de suivre l’actualité du projet sans obligatoirement passer par la case forum, et de participer par exemple aux compilations trimestrielles ou à la sélection des titres de l’élection annuelle.
Quant aux chroniques, nous profitons de cette interview pour remercier les collègues qui donnent de leur temps pour fouiller le web à la découverte de nouvelles perles de la musique libre et rédiger ces chroniques. Il n’est d’ailleurs jamais trop tard pour rejoindre la team de chroniqueuses et chroniqueurs ;-) Il n’y a aucune fréquence de publication imposée… et plus on est nombreux, plus c’est sympa !
Depuis le 26 mars, les internautes / citoyen⋅nes peuvent participer à l’élection du titre de l’année. Pouvez-vous nous indiquer de quoi il s’agit ?
Depuis le 26 mars et jusqu’au 26 mai, les internautes et usager⋅es des médiathèques participantes peuvent voter pour leurs 3 morceaux préférés parmi 14 titres choisis avec passion par 29 discothécaires de toute la France. C’est l’occasion de permettre à des bibliothèques de mettre en valeur la musique libre sur une courte période et avec des supports de médiation (affiches, flyers, compilation CD/mp3, bande-annonce vidéo, livret de présentation…) dédiés et faciles à mettre en place. Un coup de projecteur salvateur ! Ca se passe sur http://www.acim.asso.fr/ziklibrenbib/election/
Selon vous, est-ce que la communauté libriste est aussi enthousiaste autour de la culture, de la musique libre qu’autour des logiciels libres ?
Oui, pour les quelques retours que nous avons eu de la communauté du libre. Ziklibrenbib est connu et apprécié de ce réseau.
Il y a eu, ces dernières années, une explosion des contenus produits pour des plateformes comme YouTube ou Twitch. Ces plateformes qui ont des « robocopyrights » (comme ContentID de Google-YouTube) qui analysent le son des vidéos pour repérer l’utilisation de musiques copyrightées… Est-ce que vous avez vu les vidéastes et leurs publics s’intéresser de plus près à la musique libre ?
Nous avons pu en effet constater ce phénomène, et ce de deux façons différentes. Tout d’abord par quelques messages que nous avons reçus de la part de personnes cherchant à savoir comment utiliser telle ou telle musique dans leurs vidéos, ce qui n’était pas sans engendrer une petite discussion au sujet des possibilités offertes par telle ou telle licence Creative Commons. Ensuite par l’intermédiaire de Free Music Archive, une archive en ligne où nous déposons régulièrement en tant que curateur les albums que nous chroniquons et qui ne sont pas en téléchargement payant ni sortis sur des netlabels. C’est une plate-forme très fréquentée par les vidéastes amateurs et cela n’est pas rare de retrouver sur Youtube des vidéos utilisant des pistes que nous avons déposées… Anecdote sympa : c’est via cette plate-forme qu’une marque de prêt-à-porter a pu repérer une groupe de musique finlandais et négocier avec lui pour l’utilisation d’un de ses morceaux dans une publicité !
Question « troll des licences » : pour Ziklibrenbib, vous acceptez strictement des contenus libres (de type CC-By, CC-By-SA, LAL, etc.) ou aussi des créations sous licences dites de libre diffusion (avec des -NC et des -ND dedans)… et pourquoi ?
Intimement nous sommes convaincus que le « vrai » libre est celui qui est lié aux licences des logiciels libres et qui s’affranchit de la nébuleuse clause NC et de la non moins surprenante clause ND. C’est d’ailleurs pour cela que tous nos contenus sont publiés sous licence CC-BY-SA et que lors des journées de création musicale nous mettons en ligne la « source », c’est à dire les enregistrements piste par piste. Cependant, le libre dans son ensemble (toutes licences confondues) constitue un pan de création important et mal connu. La volonté est de faire connaître ce pan de création notamment par la libre diffusion et la libre copie. Les licences NC et ND permettent au minimum cela ! Et il faut bien avouer qu’écarter les œuvres musicales placées sous ces licences réduirait considérablement notre champ d’action. En discutant avec les artistes, on se rend compte en effet que beaucoup ont du mal à lâcher le côté « NC », et cette crainte que d’autres vendent leur musique à leur place peut se comprendre. Quant au ND, certains restent attachés à « l’intégrité de leur œuvre », mais cette considération peut évoluer au fil du temps…
On ouvre l’open-bar Utopique ! Dans votre Contributopia à vous, il y a quoi, ça se passe comment ?
Tous les musiciens abandonnent le copyright et adoptent les licences libres en masse et avec enthousiasme ;-) Au-delà de ça, la place de l’artiste dans notre société actuelle est un véritable problème. L’artiste devrait pouvoir vivre de son art sans avoir à prendre en considération des finalités marchandes. C’est quand même dommage d’en être réduit à rémunérer le travail d’un artiste à travers la vente de son œuvre, comme s’il n’était qu’un outil de production parmi d’autres. Si le « métier » d’artiste était justement rémunéré, les œuvres pourraient quant à elles vivre plus librement ;-)
Et comme souvent sur le Framablog, on vous laisse le mot de la fin !
Merci beaucoup de nous avoirs lus… et n’oubliez pas de faire vivre la musique libre, que ce soit en allant voir les artistes en concert (Anga est actuellement en tournée dans 17 médiathèques), en participant à notre élection du titre de l’année bien sûr, et en parlant de tout ça autour de vous !
Voilà déjà bien longtemps qu’à Framasoft on ne se limite pas au logiciel libre mais qu’on accueille avec plaisir tout ce qui relève de la culture libre.
Grâce à Cyrille, qui nous l’a fait connaître et signe l’article ci-dessous, voilà un bon bout de temps aussi que nous aimons la plateforme Storyweaver : pour ceux qui ne le connaissent pas encore, ce site indien offre de très nombreuses ressources en « littérature jeunesse » comme on dit à la médiathèque de votre coin, sous licence libre, creative commons by.
Sur la plateforme Storyweaver vous pouvez :
Cyrille vous explique justement les modalités du concours de création qui est lancé (plus que 10 jours !)
Le site Storyweaver a lancé depuis le 20 mars (le jour de la journée mondiale du conte) et jusqu’au 20 avril son concours annuel « Raconter, Remixer, Ravir » (« Retell, Remix and Rejoice » en VO).
Le concours est ouvert à 10 langues et pour la première année au français !
Vous devez créer une histoire originale pour l’un de ces niveaux
Les niveaux de lecture sont définis sur le site.
Pour illustrer votre histoire vous pouvez piocher dans la banque d’illustrations du site .
Ces images peuvent d’ailleurs être le point de départ pour votre inventer votre histoire.
Personnellement, je vous conseille, si vous le pouvez, de prendre des illustrations réalisées par le même artiste afin de conserver une cohérence de style dans votre histoire.
Quatre thèmes ont été choisis cette année. Comme ils sont relativement larges, nul doute que votre histoire pourra s’inscrire dans une de ces catégories.
Histoires de famille, d’amis et de quartier : histoires qui explorent les relations des enfants avec la famille, les ami⋅e⋅s et même les animaux domestiques, ainsi que leur environnement et leur voisinage.
Histoires drôles : thèmes qui utilisent l’humour pour raconter une histoire et promettent de vous faire rire.
Histoires sportives : histoires qui impliquent de pratiquer un sport et la communauté qui l’entoure. Connaissez-vous un sportif ou une sportive inspirant⋅e qui mérite son histoire ? Nous écoutons !
Histoires d’école : La vie dans une école, les amitiés à l’école, les enseignant⋅e⋅s, le temps passé à l’école et même le déjeuner à l’école !
Trois finalistes gagneront des livres ainsi qu’une session individuelle de conseil éditorial avec l’un des éditeurs (attention, à mon avis, surement en anglais, à confirmer). Un grand gagnant aura la chance de voir son livre ré-illustré.
Et si on ne fait pas partie des finalistes, on a le plaisir de voir son histoire vivre en étant soit traduite, soit réadaptée par d’autres personnes.
Pour participer, il faut avoir plus de 18 ans et accepter de placer son histoire sous licence libre.
Après avoir créé un compte sur le site, allez-y lancez-vous dans votre première histoire sans complexe.
Une petite vidéo en anglais (attention c’est YouTube) est disponible pour vous aider à inventer votre première histoire :
S’il vous reste des questions, vous pouvez écrire à storyweaver@prathambooks.org