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Storify est mort. Longue vie à…

jeudi 3 mai 2018 à 12:51

Storify.com, service bien pratique qui permet de construire des histoires sous forme de pages web, à partir d’éléments divers (textes, tweets, vidéos, etc), fermera ses portes le 16 mai 2018. Framasoft, accompagné par d’autres acteurs, met à disposition une pré-version d’un logiciel permettant à des millions d’utilisateurs et utilisatrices, de ne pas rester sur le carreau.

Le jour où tout s’est arrêté

C’est l’histoire d’un tweet qui croise un autre tweet.

Au premier coup d’oeil, c’est l’amour, ils décident de vivre ensemble. Rien de trop ronflant au début, un petit fil sur Twitter ira bien. Mais la relation s’épanouit et ils décident un beau jour de sauter le pas, d’officialiser leur union : ils veulent vivre ensemble pour le reste de leurs jours et s’afficher au grand jour, pas juste auprès de leurs copains sur Twitter.

Comment faire ?

Storify ! Les deux tweets peuvent vivre au chaud sous un joli toit commun, avec pignon sur rue, et même inviter leurs amis… Enfin une vie hors de Twitter ! Tous les internautes peuvent désormais les trouver facilement, la maison est agréable à vivre, une unité, une esthétique… et pour ne rien gacher, le loyer est gratuit. Imaginez un peu ça : chauffage inclus, été comme hiver, tout ça pour que vos gazouillis un peu fouillis ne finissent plus en vague bouillie dans le Cyber-oubli… mais qu’ils soient lus et relus pour toute l’éternité !

Storify - Esther Vargas - CC-by-sa 2.0

Storify – Esther Vargas – CC-by-sa 2.0

Enfin presque.

Car l’éternité se raccourcit : le propriétaire du lotissement annonce qu’il vend tout. Adieu veau, vache, cochon, couvée de tweets… il va falloir trouver ailleurs où se loger. Storify ferme.

Le jour où tout a recommencé

C’est l’histoire d’un autre tweet, celui de Silvère Mercier, qui réagit à cette annonce :

Framasoft, qui passait par là, propose de « voir ce qui existe dans le libre » et de créer un « commonstory » : une sorte de lotissement en co-gestion où les murs appartiendraient à tout le monde.

Yannick François, qui passait aussi par là, mets la DINSIC dans le coup en lui faisant le joli compliment d’être un peu « les framasoft de l’état » (sic). Mais au fait, c’est quoi la DINSIC ? C’est la « Direction interministérielle du numérique et du système d’information et de communication de l’État » – merci Wikipédia ! Oui… mais encore ? Eh bien c’est un peu la DSI des DSI ministérielles, la direction qui anime la transformation numérique de l’État, et la politique d’ouverture des données publiques est portée par l’une de ses missions, Étalab. D’accord… mais quel rapport avec le logiciel libre ? C’est simple : depuis la loi pour une République numérique de 2016, les logiciels produits par l’administration publique sont des documents administratifs qui doivent être « ouverts par défaut », ou « open source par défaut », comme l’explique très bien Lionel Maurel. (Si vous n’avez pas encore senti que mon ton devient corporate, ça ne saurait tarder : je travaille en ce moment pour la mission Étalab de la DINSIC.)

Et donc Henri Verdier, qui dirige la DINSIC, répond… « Go ! » et met Laurent Joubert sur le coup pour suivre le dossier.

Quelques semaines plus tard, nous nous retrouvons dans le bureau de Laurent avec Silvère, Pierre-Yves, Thomas Citharel (développeur chez Framasoft) et moi-même, fraîchement embarqué dans le programme Entrepreneur d’intérêt Général (EIG). Nous faisons un point sur le travail de Thomas qui a déjà développé un prototype nommé « Storia » permettant de créer un compte et de sauvegarder les « stories » de feu Storify.com. Il manque la peinture et le chauffage, mais c’est un super début, nous décidons de repartir de là.

Voici les besoins dont Thomas nous fait part : rencontrer de vrais utilisateurs, travailler sur le design, anticiper l’évolution et la maintenance du projet pour la suite.

Comment faire ? Nous proposons de faire un garagethon.

– Un quoi ? !

Un garagethon ! C’est comme un hackathon sauf qu’on travaille pour de vrai et que le nombre de personnes est limité au nombre de celles qui tiendraient dans un garage, soit une douzaine. (Toute ressemblance avec cette vision de quelques « gus dans un garage » n’est pas fortuite.)

Nous voici donc partis pour l’organisation d’une journée le 30 mars. Nous mobilisons nos contacts : Silvère pour trouver des utilisateurs aguerris, Thomas pour contacter des développeurs Elixir, le langage dans lequel est développé la partie serveur du projet, Pouhiou pour trouver des concepteurs UX/UI et des graphistes, moi-même pour mobiliser des volontaires du programme EIG qui s’intéresseraient à VueJS pour le développement de l’interface Web.

Le jour du Garagethon

Nous passons notre garagethon dans les locaux du Liberté Living Lab, nous avons pu y réserver une salle pour toute la journée. La salle est spacieuse et agréable, avec un espace à l’écart pour ceux qui souhaitent travailler en petit groupe.

Nous voici donc dans notre « garage » : Arnaud Rachez (datascientiste, EIG), David Panou (datascientiste, EIG), Gaël Dauvillier (BPI), Isabelle Degrange (BnF), Jean-Baptiste Le Dévéhat (concepteur UX/UI, EIG), Laurent Joubert (DINSIC), Louis Vinet (concepteur UX/UI), Silvère Mercier (ex-BPI), Tam Kien Duong (DINSIC), Thomas Citharel (développeur, Framasoft), Tristram Gräbener (ex-EIG, Codeurs en Liberté), Vincent Lara (Codeurs en Liberté), Xavier Damman (à distance, Open Collective).

Nous commençons la matinée par des présentations rapides, puis nous nous attaquons illico à l’exploration de storify.com, en tâchant d’expliciter nos besoins et notre expérience en tant qu’utilisateurs.

Ensuite, Thomas nous fait un point sur le prototype qu’il a développé, et nous commençons à y projeter les besoins évoqués plus tôt.

Après quelques pizzas bien méritées, nous avons une longue et intéressante entrevue à distance avec Xavier Damman, fondateur de Storify actuellement investi dans le projet Open Collective, dont le but est d’aider des projets ouverts à assurer leur financement… collectivement. Cet entretien permet de mettre le doigt sur des aspects structurants pour le projet qui nous occupe :

Après cette entrevue captivante, nous nous répartissons en groupes : certains pour travailler sur des maquettes, d’autres sur l’exploration du code, d’autres encore sur la création d’éléments de documentation et d’un mini-site pour le projet, etc.

Maquette pour la création d'une liste pour Storia

Maquette pour la création d’une liste pour Storia, © Louis Vinet

Le jour d’après

Et maintenant ?

Aujourd’hui, Framasoft annonce la sortie d’une version beta (= « en travaux ») de Framastory, un service pour vous permettre de sauvegarder vos anciennes Stories, destiné à évoluer avec vos retours, vos contributions. Attention : peinture fraîche ! Le calendrier nous presse car le site storify.com ne sera plus accessible à partir du 16 mai. Prenez bien note que pour l’instant, l’énergie a été concentrée sur le fait que vous puissiez importer vos stories existantes depuis Storify dans Framastory. La création de stories/picks dans Framastory est possible, mais encore très très largement « en travaux ». Les fonctionnalités et l’interface seront améliorées dans les semaines et mois qui viennent, mais Framasoft préfère publier le logiciel immédiatement, afin d’éviter aux utilisateurs et utilisatrices de Storify de perdre les heures passées à bichonner leurs stories.

 

Insérer un tweet dans une story, sur Framastory.org

Insérer un tweet dans une story, sur Framastory.org

 

D’autre part, Thomas Citharel publie un nouveau logiciel nommée PickWeaver, qui est le logiciel faisant tourner ce nouveau service.

Page d'accueil du logiciel PickWeaver

Page d’accueil du logiciel PickWeaver

PickWeaver est en version beta : comme pour tous les projets de Framasoft, les contributions sont les bienvenues !

Voici comment vous pouvez aider :

Voilà. À vous de jouer ! Découvrez la nouvelle version d’un service de curation qui vous a été indispensable ou un nouveau service qui vous sera sûrement utile. Partagez avec nous les idées que vos avez pour rendre ce projet viable sur le court, le moyen, le long terme.

J’en profite ici pour remercier chaleureusement tous les participants de ce premier garagethon : l’ambiance était à la fois conviviale et productive, cela laisse augurer de belles choses pour la suite. Mention spéciale à Laurent Joubert qui nous a sustenté le midi.

Et n’hésitez pas à nous rejoindre si vous voulez contribuer.

Ce n’est qu’un combat, continuons le début !

LibreOffice, c’est stylé ! — un nouveau manuel Framabook

jeudi 26 avril 2018 à 16:53

C’est une réalité pour beaucoup d’utilisateurs au travail ou chez soi : pour rédiger une lettre ou un devis, pour un roman ou un essai, les logiciels de traitement de texte ont quelque chose d’incontournable. Christophe Masutti nous propose aujourd’hui, dans la collection Framabook, une adaptation du livre de Bruce Byfield : Designing with Libreoffice, une référence (sous licence libre) !

LibreOffice partout, Savoir nulle part… ?

« Mais moi je préfère LaTeX, et d’ailleurs je compile mes documents bien plus vite en ligne de commande… » : oui, oui, on sait. Et d’ailleurs, dans la maison d’édition Framabook, on n’utilise pas vraiment les outils les plus communs. Chacun a ses propres préférences en matière de logiciels, et à condition d’être suffisamment expert, les productions sont à la hauteur des connaissances et des savoir-faire. Il manquait cependant à la collection Framabook un ouvrage à la fois compréhensible et synthétique sur l’un des logiciels-phare de la bureautique : LibreOffice.

À travers ses multiples versions (depuis Apache OpenOffice jusqu’à la version en ligne LibreOffice Online, en passant par des versions propres éditées par des opérateurs spécialisés) l’histoire de cette suite bureautique est à bien des égards exemplaire de ce qu’une communauté mondiale de développeurs, en particulier The Document Foundation, peut produire en termes de performance et surtout de standard (on pense notamment au format Open Document).

Si on peut se réjouir de l’adoption (controversée ou pas) de LibreOffice dans des administrations ou des entreprises à travers le monde, qu’en est-il exactement pour les utilisateurs individuels ? Quel que soit le choix du logiciel, on conçoit mal un usage de l’informatique domestique sans une suite bureautique, mais comment appréhender cet outil ?

« Chez les Dupuis-Morizeau, on utilise le logiciel de traitement de texte comme une machine à écrire façon Remington, et à la moindre difficulté, l’outil devient l’ennemi et source de stress. »

Pourquoi ? parce qu’on ne connaît qu’un minuscule fragment de ses fonctionnalités : il devient une boîte noire, avec ses secrets et parfois même une volonté propre ! C’est toujours la même tragédie : l’équipement logiciel est de plus en plus performant mais l’utilisateur reste éternellement démuni. En réalité, si LibreOffice dispose d’un excellent Wiki dédié à l’aide aux utilisateurs , il n’en demeure pas moins que l’utilisateur doit d’abord avoir une vision claire de son besoin et de la méthode pour comprendre et opérer les procédures qui lui sont proposées. Le livre de Bruce Byfield est construit pour cette raison : collectionner les procédures est une chose mais maîtriser les concepts en est une autre. Le tout est de rester compréhensible et adapter le discours aux débutants.

Un manuel pratique et stylé chez Framabook !

C’est en ces termes que Christophe Masutti a proposé à Framabook une traduction et surtout une adaptation de Designing with LibreOffice, le manuel de Bruce Byfield (voir le site web). Christophe n’en est pas à son coup d’essai avec les Dupuis-Morizeau : il y a pile un an, il publiait un ouvrage pédagogique pour accompagner les utilisateurs dans la jungle numérique et libérer leurs pratiques de l’informatique domestique. Dans la même veine, il poursuit le même objectif en s’attaquant cette fois à ce qui, selon lui, manque cruellement aux pratiques quotidiennes de la bureautique : prendre le temps de comprendre les concepts-clés de LibreOffice et libérer la production de documents. C’est une approche qui est autant destinée à l’utilisateur individuel qu’aux formateurs désirant aborder LibreOffice sous un angle plus analytique.

« Comme l’a montré Bruce Byfield, maîtriser la production de documents avec LibreOffice, c’est d’abord savoir se servir des fonctions de styles ».

Alors que l’auteur de la version originale a choisi de brosser l’ensemble des logiciels composant la suite LibreOffice, Christophe a préféré adapter l’ouvrage en se concentrant sur LibreOffice Writer et les styles. LibreOffice Writer, c’est stylé ! est donc à la fois une traduction et une adaptation. Outre le choix des sections, il a fallu en effet adapter l’ouvrage aux concepts de la typographie française, aux mises à jour récentes de LibreOffice (l’édition originale datait de 2016) tout en assurant une pérennité du contenu afin de le prémunir contre une obsolescence précoce (car on sait à Framabook qu’un manuel ne se met pas à jour si facilement).

Il en résulte alors un ouvrage de près de 400 pages. Mais que les lecteurs se rassurent : toutes ces pages ne sont pas dédiées à une suite épuisante de procédures à appliquer. Au contraire. Par exemple, une grande partie du premier chapitre est dédiée à la confrontation entre les deux manières d’appréhender un logiciel de traitement de texte : formater manuellement ou utiliser les styles. Si les deux méthodes ne sont pas exclusives, l’utilisation des styles suppose un recul nécessaire et une analyse des besoins et des pratiques. C’est le principal atout de l’ouvrage : nous aider à faire le point.

Un autre exemple : beaucoup de questions liées à la typographie sont abordées au fil des chapitres, procurant ainsi, en pratique, une excellente vulgarisation de concepts trop souvent ignorés et qui, pourtant, sont essentiels pour composer des documents et assurer leur bonne lisibilité.

LibreOffice partout, Microsoft WordTM nulle part !

Pour qui compose-t-on des documents ? Quels types de documents et à quelle fréquence ? Bruce Byfield, en tant que journaliste professionnel (spécialisé dans les logiciels libres) a publié Designing with LibreOffice parce que justement il ressentait le besoin de rationaliser ses pratiques bureautiques.

La composition avec les styles, c’est sans doute le principal atout de LibreOffice, grâce auquel la très grande majorité des fonctionnalités avancées deviennent compréhensibles. Pour donner un élément de comparaison, lorsqu’on compose des documents pour le Web en HTML ou destinés à l’impression comme avec LaTeX, les premières opérations concernent la configuration des fichiers de styles. LibreOffice (et la plupart des logiciels de traitement de texte) ne déroge pas à cette règle qui permet d’automatiser la mise en page et se concentrer le plus possible sur le contenu lors de la rédaction.

Comme Bruce Byfield le dit dans une interview de 2016, à bien des égards, et depuis longtemps, le logiciel libre ne joue plus la carte du rattrapage par rapport aux logiciels propriétaires. C’est le cas de LibreOffice Writer qui n’est plus seulement une simple alternative à Microsoft Word car il présente, en particulier dans l’usage des styles, une approche très différente de la composition de document. La comparaison n’est plus une affaire de préférences personnelles, mais une question de stratégie, qu’il s’agisse d’un usage domestique ou professionnel.

Avec LibreOffice Writer, c’est stylé ! les lecteurs trouveront bien plus qu’un manuel. C’est d’un compagnon qu’il s’agit, et on sait que le temps consacré à un compagnon n’est jamais perdu.

Liens utiles

21 degrés de liberté – 15

lundi 23 avril 2018 à 07:42

La communication, sur Internet et ses médias sociaux comme dans la vie, doit rester dans le cadre des lois. Mais est-il normal qu’un puissant média comme Facebook s’arroge le droit de décider, le plus souvent sans explication ni recours, de quels sujets on parle de façon privée ?

Voici déjà le 15e article de la série écrite par Rick Falkvinge. Le fondateur du Parti Pirate suédois prend ici l’exemple de la censure exercée par Facebook, qui en quelque sorte se substitue aux lois en imposant la sienne et bride la liberté d’expression.

Le fil directeur de la série de ces 21 articles, comme on peut le voir clairement dans les épisodes précédents que nous vous avons déjà livrés, c’est la perte de certaines libertés dont nous disposions encore assez récemment, avant que le passage au tout-numérique ne nous en prive.

Les médias numériques interdisent à nos enfants d’aborder certains sujets.

Source : Rick Falkvinge sur privateinternetaccess.com

Traduction Framalang : wyatt, draenog, goofy, et un⋅e anonyme

Dans le pire des cas il pouvait être interdit à nos parents de se rencontrer. Mais aujourd’hui, on empêche nos enfants de parler de certains sujets, une fois la conversation en cours. Cette évolution est effrayante.

Lorsqu’un lien vers The Pirate Bay est publié sur Facebook par nos enfants, une petite fenêtre fait son apparition à l’écran avec pour message « Le lien que vous venez de publier n’est pas approprié. Veuillez ne plus publier de tels liens ».

Oui, même dans les conversations privées. Particulièrement dans les conversations privées.

Cela peut paraître anodin, c’est véritablement inouï. Les discussions de nos enfants ne sont pas restreintes en soi, mais elles sont en revanche contrôlées si elles abordent les sujets sensibles dont le régime ne souhaite pas qu’on discute et on les empêche d’en discuter. C’est bien pire que de simplement interdire à certaines personnes de se rencontrer.

L’équivalent analogique de cette pratique serait une conversation téléphonique classique de nos parents dans laquelle une troisième voix menaçante interviendrait, parlant lentement sur un ton assez doux pour être perçu comme une menace : « Vous avez fait mention d’un sujet interdit. Veuillez ne plus discuter de sujets interdits à l’avenir. »

Nos parents auraient été effrayés si cela s’était produit — et à juste raison !

Mais dans le monde numérique de nos enfants, au lieu d’être conspuée, cette pratique est acclamée par les mêmes personnes qui la réprouveraient si elles venaient à en être les victimes.

Dans le cas de notre exemple bien sûr, n’importe lequel des liens vers The Pirate Bay est considéré comme sujet interdit, selon le postulat — le postulat ! — qu’ils mènent à la production de copies qui seraient décrétées en violation du droit d’auteur par un tribunal.

Copie d’écran de Marc Rees en illustration d’un article de NextInpact : Facebook censure (toujours) les messages privés qui l’ennuient.

La première fois que j’ai vu la fenêtre Facebook m’enjoignant à ne pas discuter de sujets interdits, je tentais de partager via The Pirate Bay du contenu à caractère politique que j’avais créé. Cette façon de faire s’est avérée très efficace pour partager des gros fichiers, c’est exactement la raison pour laquelle le site est très utilisé (qui aurait pensé à ça, hein ?), notamment par des personnes qui comme moi veulent partager de vastes séries de documents politiques.

Il existe des canaux de communications privés, mais très peu de personnes les utilisent, et les politiciens (oui, nos parents analogiques inclus) s’en réjouissent, à cause du « terrorisme » et autres épouvantails.

La vie privée demeure de votre responsabilité.

Mon CV ? Il est hébergé par Framasoft !

vendredi 20 avril 2018 à 13:17

Les Pages Framasite évoluent encore. Robin, l’infatigable développeur de Pretty Noémie CMS, a ajouté des fonctionnalités pendant qu’on ne regardait pas. C’est le moment de refaire votre CV.

Depuis que nous avons annoncé les pages Framasite, l’outil a été adopté, et a évolué au fil de vos retours.

Une petite liste à la Prévert ?

Des modules supplémentaires !

 

Du zouli design !

On va glisser sur les nombreuses corrections de bugs.

Un tuto vidéo pour faire son CV

Et comme il restait du temps, hop, Robin a concocté une petite vidéo pour fabriquer son CV sur Framasite.

 

Vous pouvez le mettre sur un média social propriétaire appartenant à un GAFAM, hein. No problemo. C’est cool.

Mais bon, votre CV hébergé par Framasoft, ça fait toujours son petit effet :p !

 

Pour aller plus loin & contribuer :

 

RGPD : la Quadrature au carré

vendredi 20 avril 2018 à 07:40

Le 16 avril dernier, la Quadrature du Net a lancé un appel inédit en France pour une action de groupe contre les GAFAM. Cette action s’appuiera sur l’application prochaine du Règlement général sur la protection des données (RGPD).

Sans attendre la date d’entrée en vigueur du RGPD (le 15 mai 2018), la Quadrature du Net propose à tous les utilisateurs des services numériques des GAFAM de souscrire en masse en vue de déposer une plainte auprès de la CNIL et obliger implicitement celle-ci à agir.

En effet, l’article 80 du RGPD permet aux associations « actives dans le domaine de la protection des droits et libertés des personnes » à entreprendre des actions collectives dans le cadre de la protection des données.

La personne concernée a le droit de mandater un organisme, une organisation ou une association à but non lucratif, qui a été valablement constitué conformément au droit d’un État membre, dont les objectifs statutaires sont d’intérêt public et est actif dans le domaine de la protection des droits et libertés des personnes concernées dans le cadre de la protection des données à caractère personnel les concernant, pour qu’il introduise une réclamation en son nom, exerce en son nom les droits visés aux articles 77, 78 et 79 et exerce en son nom le droit d’obtenir réparation visé à l’article 82 lorsque le droit d’un État membre le prévoit. (extrait de l’art. 80)

À ce titre, la Quadrature du Net se propose d’agir en tant que mandataire pour tous les citoyens-utilisateurs qui le désirent par l’intermédiaire d’un formulaire simple et rapide à remplir.

Pour permettre de comprendre les arguments sur lesquels repose la plainte, la Quadrature met à disposition un texte très clair. En résumé, il repose sur l’aspect illicite de l’échange de services contre le consentement systématique des utilisateurs permettant à ces entreprises d’extraire et inférer leurs données personnelles. Ce consentement est en effet soit déduit du silence de l’utilisateur (le fait d’utiliser le service impliquerait ce consentement) soit littéralement extorqué par une action « positive » (cliquer sur un bouton « j’accepte ») sous contrainte de ne pas accéder au service.

Les conséquences de l’extraction des données des utilisateurs sont connues et l’affaire Cambridge Analytica en a donné récemment une illustration convaincante. Le fait d’utiliser et vendre les données des utilisateurs dans un cadre qui n’a pas de lien direct avec le service pour lequel ils ont été contraint de les céder n’est pas le seul grief que la Quadrature du Net expose. Cette action collective vise aussi à mettre en lumière le lien évident entre le droit à ne pas monétiser les données personnelles et la liberté de conscience menacée par le traitement des informations relatives à la vie privée des citoyens, véritable porte ouverte à la segmentation sociale et la manipulation de l’information.

Pendant les 40 jours qui nous séparent de l’entrée en vigueur du RGPD, la Quadrature du Net publiera chaque semaine sur son site des documents et vidéos visant à expliquer les tenants et aboutissants de ce recours collectif.

Liens :
* Qu’est-ce qu’une action de groupe ?
* La Quadrature du net
* Le site de la campagne et la procédure
* Le texte du RGPD