Site original : Framablog
L’archipélisation de Framasoft prend de nombreuses formes : participer à des collectifs, travailler en partenariat, s’intégrer à des réseaux… Nous expérimentons, de manière quasi-organique, diverses manières de rencontrer, partager et de contribuer avec d’autres communautés.
« Frama, c’est pas que… »
Pour l’automne 2021, chaque semaine, nous voulons vous faire découvrir un nouveau pan des actions menées par Framasoft. Ces actions étant financées par vos dons (défiscalisables à 66 %), vous pouvez en trouver un résumé complet, sous forme de cartes à découvrir et à cliquer, sur le site Soutenir Framasoft.
➡️ Lire cette série d’articles (oct. – déc. 2021)
Il y a deux ans, nous expliquions ce que nous entendons par le terme d’archipélisation :
Nous concevons aujourd’hui Framasoft comme une île au sein d’un archipel. Tisser des ponts vers d’autres îles où d’autres que nous font d’autres choses, ne signifie pas qu’on y plante notre drapeau (ni qu’on se laisse imposer le leur).
Deux ans plus tard, il est temps d’un bilan sur ces relations et échanges que l’on fait de manière organique, en respectant l’indépendance de chacun·e.
Framasoft a changé. C’était prévu, et même souhaitable. Il est plutôt sain de voir que l’on apprend, et que l’on évolue lorsque l’on va à la rencontre de publics variés, lorsque l’on explore nos relations avec celles et ceux qui font la société de contribution et lorsque l’on constate quotidiennement la toxicité du capitalisme de surveillance.
Le problème quand on change, c’est que tout le monde ne s’en rend pas forcément compte. Nous travaillons donc activement à produire un « manifeste de Framasoft », pour mieux expliquer qui nous sommes, nos valeurs… mais surtout notre rapport au monde et comment nous essayons de le changer (parce que le Libre et les Communs, pour nous, c’est politique !).
« L.A. Coalition – Libertés Associatives » est un collectif d’associations nationales qui s’est donné pour mission de proposer des stratégies de riposte contre les répressions subies par le secteur associatif.
Ce collectif illustre tout à fait notre vision de l’archipel : il rassemble des noms très variés, tels que Attac, La Quadrature du Net, Tous Migrants, le Réseau Sortir du Nucléaire, la Ligue des Droits de l’Homme… (Warning : évoquer de tels noms peut attirer les trolls dans les commentaires. Merci de ne pas les nourrir.)
Ce sont des associations qui travaillent sur des sujets parfois très complexes, faisant souvent l’objet de controverses dans la presse, dont nous ne maîtrisons pas le quart de la moitié des enjeux, et avec qui nous serions bien en peine d’être totalement d’accord sur tout. Pourtant, nous partageons ensemble ce besoin de libertés et ce constat du rétrécissement de la capacité d’action de la société civile.
C’est pour cela que Framasoft est membre fondateur de ce collectif, comme nous en parlions dans notre article blog de 2019. Nous participons à différents groupes de travail, et participons à différentes actions et réflexions, comme celles portées par « L’Observatoire des libertés associatives », qui après avoir publié un premier rapport « Une citoyenneté réprimée » en 2020, et organisé un colloque « Démocraties sous pression » publiera bientôt une enquête sur la répression des associations dites « séparatistes ». À cela s’ajoute un rôle d’accompagnement des membres de L.A. Coalition dans leurs usages numériques pour que leurs outils correspondent à leurs valeurs.
Pytition fait partie de ces projets qui ont tourné au ralenti, pour cause d’humain·es fatigué·es, de pandémie, et de vies avec lesquelles il faut jongler avant de concevoir, créer, et donc coder.
Pour autant, cet outil libre pour lancer des pétitions en ligne n’est pas au point mort. Développé par des membres de l’association Résistance à l’Agression Publicitaire, ce logiciel a bénéficié cette année d’un accompagnement en design que nous avons financé afin de concevoir un outil plus proche des besoins de personnes qui veulent se passer d’Avaaz ou de Change.org, ainsi que de nombreuses contributions en traductions, en code, etc.
En effet une petite communauté est en train de se créer autour du code de Pytition, qui a été régulièrement amélioré depuis fin 2019, lorsque nous annoncions que c’est cet outil qui remplacerait Framapétitions. Pytition nous prouve que la route est parfois plus longue, lorsque l’on prend soin des humains… et finalement, c’est probablement mieux ainsi !
Initiés par des membres de Framasoft il y a plus de deux ans, les Contribateliers ont bien grandi et ont même quitté le giron de notre association ! Alors bien entendu, une belle partie de nos membres continuent d’y participer, mais c’est tout simplement parce qu’on aime ça !
En effet, ce collectif informel organise régulièrement, et dans de nombreuses communes de France, ces ateliers auto-gérés où l’on vous propose de contribuer au Libre et aux Communs, même (et surtout !) si vous ne savez pas coder.
Découverte et ressenti d’un logiciel libre, traductions et transcriptions, contributions à l’encyclopédie Wikipédia, au projet Common Voice de Mozilla, à l’univers fantastique de Khaganat ou aux cartes libres d’Open Street Map : les programmes des contribateliers sont aussi divers que les personnes qui décident de les animer. Depuis le premier confinement, il existe même une version en ligne : les Confinateliers.
Si le collectif est bien indépendant de Framasoft (ce serait triste que ces ateliers se limitent à notre association !), c’est avec fierté que nous lui fournissons hébergement, nom de domaine, et outils numériques… bref que nous contribuons aux contribateliers !
Le Collectif des Hébergeurs Alternatifs Transparents, Ouverts, Neutres et Solidaires (les CHATONS, quoi !) a été très actif, ces derniers mois ! Ainsi, durant le premier confinement, la Solidarité (le « S » de l’acronyme) a pris tout son sens. Un grand nombre de membres du collectif ont proposés leurs services, que nous avons pu mettre en commun lorsque la demande était gigantesque.
D’ailleurs, c’est ainsi qu’est né le site entraide.chatons.org qui, aujourd’hui encore, propose neuf services libres, sans création de compte et sans pistage, pour vous donner des outils numériques décentralisés sans avoir à y penser.
C’est sur le forum que l’on voit le mieux le dynamisme du collectif. D’ailleurs, si la nouvelle portée (les candidatures à rejoindre le collectif) est validée, la centaine de membres devrait être dépassée avant la fin de l’année.
C’est principalement en termes d’animation que Framasoft contribue à CHATONS : préparer les réunions audio mensuelles, organiser le Camp CHATONS de septembre 2021… Cependant, Framasoft ne reste qu’un membre parmi — bientôt — cent, et notre objectif reste l’autonomisation de ce collectif, qui devrait y travailler dans les prochains mois.
Bénévalibre est un outil permettant aux associations de comptabiliser les heures données par leurs bénévoles, ce qui ensuite peut ouvrir droit à de la formation, etc. Nous l’exprimions dès le départ : nous sommes de plus en plus méfiant·es envers cette société qui veut tout comptabiliser, tout déclarer, tout enregistrer, même le temps donné librement.
C’est justement pour cela qu’il fallait un logiciel libre : on ne va pas confier de telles collectes de données aux logiciels propriétaires de la Startup Nation, non plus ! C’est en tous cas ce qui nous a incités à rejoindre le comité de pilotage du projet aux côtés des ami·es de l’April (et leur groupe Libre Association), avec la Société Coopérative d’Intérêt Collectif CLISS XXI et le Crajep Bourgogne Franche Comté.
Depuis, Bénévalibre a bien grandi : le projet a été présenté dans de nombreux contextes, plus de 1 000 associations se sont créé un compte sur https://app.benevalibre.org/association, et nous avons co-financé (avec le Fond de Développement de la Vie Associative) de nouveaux développements que CLISS XXI est en train de mettre en œuvre.
En 2019, nous avons demandé à La Dérivation de recenser les personnes, structures et organisations réalisant des accompagnements au numérique libre. Ainsi, nous avons pu publier leurs coordonnées dans un annuaire pour celles qui le désirent.
Cet annuaire a mis près d’un an à être réalisé. Alors en effet, c’était un travail nouveau de trouver comment rassembler, organiser et présenter ces informations. Mais il faut surtout dire que la pandémie est passée par là, qu’il était difficile pour chacun·e de tout faire, et que ce n’était pas pertinent de publier un annuaire d’accompagnateur·ices au moment où la France était confinée, ou sous couvre-feu.
Ce genre d’annuaire est forcément incomplet et obsolète à peine publié : les informations changent, les personnes évoluent, d’autres n’ont pas vu passer l’appel à s’y inscrire, etc. Dans l’idéal, c’est le genre de projet qu’il faudrait tenir à jour et étoffer chaque année. À Framasoft, nous n’avons pas les énergies d’assurer le maintien de ce projet.
Cependant, nous espérons que d’autres s’inspireront de ce travail, n’hésiteront pas à contacter la Dérivation et sauront prendre le relais. Car nous constatons régulièrement combien cet annuaire est utile : les demandes d’accompagnement au numérique libre sont toujours aussi nombreuses, et cet outil a été très téléchargé et partagé… or il est libre : n’hésitez donc pas à vous en emparer !
Parmi les bulles de filtres numériques et sociales où Framasoft évolue, notre association a la privilège d’avoir acquis une petite réputation et une certaine visibilité (mais restons modestes, tout est relatif, hein !). C’est donc tout naturellement que nous essayons de soutenir et de contribuer à des initiatives que nous croisons dans notre archipel : pour nous, les ressources ne se cumulent pas, elles se partagent.
Ainsi, nous partageons du temps et de l’expérience avec les ami·es d’Exodus Privacy ou Réseau Infoclimat. Nous relayons et soutenons des collectifs comme Faire École Ensemble ou InterHOP. Nous offrons de hébergement et parfois de l’administration d’outils numériques aux journalistes de DataGueule comme au collectif de Contribulle, l’outil pour trouver où contribuer.
Il nous arrive aussi de faire des dons, comme par exemple à l’équipe de développement de Thunderbird ou à l’événement Entrée Libre. Enfin, nous essayons aussi de mettre en valeur des initiatives culturelles qui libèrent les esprits, par exemple en animant des ciné-débats autour du documentaire La Bataille du Libre, ou autour de certains livres publiés chez C&F éditions qui touchent à des sujets dont nous sommes proches.
Cette petite liste ne pourra jamais être complète, car elle ne cesse d’évoluer, parce que les relations évoluent. Cependant, nous allons essayer de présenter la diversité de nos partenariats sur cette page, en cours de construction, même si elle ne peut être qu’un instantané dont le cadre est trop serré ;).
Voilà qui conclut le focus de cette semaine. Vous pourrez retrouver tous les articles de cette série en cliquant sur ce lien.
Sur la page Soutenir Framasoft, vous pourrez découvrir un magnifique jeu de cartes représentant tout ce que Framasoft a fait ces derniers mois. Vous pourrez ainsi donner des couleurs à l’ensemble des activités que vous financez lorsque vous nous faites un don. Nous espérons que ces beaux visuels (merci à David Revoy !) vous donneront envie de partager la page Soutenir Framasoft tout autour de vous !
En effet, le budget de Framasoft est financé quasi-intégralement par vos dons (pour rappel, un don à Framasoft de 100 € ne vous coûtera que 34 € après défiscalisation). Comme chaque année, si ce que nous faisons vous plaît et si vous le pouvez, merci de soutenir Framasoft.
Comme chaque lundi, un coup d’œil dans le rétroviseur pour découvrir les informations que vous avez peut-être ratées la semaine dernière.
Tous les liens listés ci-dessous sont a priori accessibles librement. Si ce n’est pas le cas, pensez à activer votre bloqueur de javascript favori ou à passer en “mode lecture” (Firefox) ;-)
Appelée provisoirement “Metaverse Seoul”, la ville entend créer un écosystème de communication virtuelle pour tous les domaines de son administration municipale.
Peng Shuai, une joueuse de tennis chinoise de 35 ans a mystérieusement disparu, après avoir accusé l’ancien vice-Premier ministre Zhang Gaoli, 75 ans de l’avoir violée. Peng Shuai avait remporté en 2014 le tournoi de Roland-Garros en double.
L’île fait actuellement face à sa pire vague de contamination depuis le début de la pandémie. Les non-vaccinés sont surreprésentés dans les hôpitaux.
Sur les 400 kilomètres qui séparent la Pologne de la Biélorussie, des milliers de réfugiés sont pris au piège dans une zone de non-droit.
La Coordination genevoise pour le droit de manifester (CGDM) s’est créée en 2019 afin de répondre à la régression du droit fondamental à la liberté de réunion pacifique observée au cours de la décennie qui a suivi l’entrée en vigueur de la Loi sur les manifestations sur le domaine public (LMDPu).
“Contrairement à ce qu’on pourrait penser, les participants n’abandonnent pas leur métier du jour au lendemain. Ils ne cessent pas de travailler, mais cet argent permet à certains de revoir leur choix et, parfois de se réorienter.”
Les restrictions, sujet hautement sensible aux Pays-Bas, surviennent alors que le pays traverse une flambée épidémique.Le pic des contaminations survient malgré le fait que 82 % des Néerlandais·es âgé·es de plus de 12 ans ont été entièrement vacciné·es.
Un syndicat britannique demande l’introduction de mesures visant à protéger les employés contre la “surveillance intrusive”, alors que des sondages ont indiqué qu’un travailleur britannique sur trois est surveillé par son employeur, y compris à son domicile.
“As a black male in America I am constantly under surveillance the moment I step outside,” he wrote in July to one of the agencies in an email he shared with The Post. “I will not subject myself to this indignity and the invasion of my privacy in my own home.”
The regulator, the Railroad Commission, is allowing utilities to issue bonds to cover the debt. As a result, ratepayers could see an increase in their bills for the next 30 years.
Le réseau d’eau potable de la ville de Flint, dans le Michigan, avait été contaminé par du plomb à la suite d’un changement de source d’approvisionnement en 2014. Une décision prise par le gouverneur républicain de l’époque pour faire des économies.
AFP found that about 59,000 tons of clothing end up at the port in Chile every year. Of that, at least 39,000 tons are moved into landfills in the desert.“The problem is that the clothing is not biodegradable and has chemical products, so it is not accepted in the municipal landfills”
une enquête du Washington Post montre un écart entre les émissions de gaz à effet de serre déclarées et les émissions réelles. Plus de 8 milliards de tonnes d’émissions de gaz à effet de serre sont cachées.
Selon l’ONG, le laboratoire américain produit des « déclarations trompeuses » et ne fournit qu’une partie minimale de ses doses à des pays à « faible revenu ». […] « ces entreprises peuvent tenter de manipuler les faits, mais les chiffres parlent d’eux-mêmes : elles continuent d’expédier la majeure partie de leurs doses dans les régions riches du globe ».
Selon l’étude, les vaccins Pfizer, et surtout Moderna, augmentent le risque de survenue de ces maladies dans les 7 jours suivant la vaccination. Ces risques apparaissent plus marqués, même si peu élevés, chez les hommes de moins de 30 ans, en particulier après la deuxième dose de Moderna. La vaccination par ce dernier serait ainsi à l’origine de 132 cas de myocardite supplémentaires par million de doses administrées. Chez les femmes de moins de 30 ans, l’excès de myocardites attribuables à la deuxième dose de Moderna serait de l’ordre de 37 par million de doses.
L’institution catholique va “emprunter” ou vendre ses biens immobiliers pour indemniser les centaines de milliers de victimes d’abus sexuels en son sein.
La Première ministre de la Barbade, Mia Mottley, est une puissante défenseuse des nations insulaires, particulièrement vulnérables au changement climatique. À Glasgow, elle dynamite les négociations.
« Si l’industrie des combustibles fossiles était un pays, elle aurait de loin le plus grand nombre de délégués à la COP26 ».
l’investissement dans les énergies dites renouvelables outre-Rhin s’est réellement accompagné d’une importante baisse de la production d’électricité par les énergies fossiles.[…] À partir de 2017, la part d’électricité liée au charbon et au gaz est passée sous la barre des 50 %, et continue de décroître depuis lors.
Qui a dit que le nucléaire était une énergie propre ? Selon l’association Robin des bois, l’usine de retraitement de déchets radioactifs de La Hague, en Normandie, polluerait autant qu’une porcherie industrielle de 100 000 porcs. Chaque année, elle rejette 2 000 tonnes de nitrates directement dans la Manche.
Un rapport de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN, 2016) explorait déjà la possibilité de la création d’un « seuil de libération » en deçà duquel les déchets très faiblement contaminés ne seraient pas traités. Une solution controversée, car susceptible de contaminer des biens de consommation courants.
“Le gouvernement français succombe enfin à la pression diplomatique et de la société civile. C’est une victoire cruciale après des années de mobilisation contre les subventions aux combustibles fossiles à l’étranger qui détruisent le climat.”
Une proposition de loi déposée à l’Assemblée nationale suggère de mobiliser plus directement les réseaux sociaux, FAI et hébergeurs contre le harcèlement scolaire, en leur demandant de créer des outils de signalement spécifique.
Le fournisseur d’électricité va mettre en place une forme de service minimum, une mesure réclamée de longue date par les associations caritatives.
En vendant Equans, sa poule aux œufs d’or, au géant du BTP tout en se délestant de 40 % de ses salariés, le groupe énergétique accélère son démantèlement.
plus de la moitié des femmes en situation de handicap (tous handicaps confondus) entendues lors des entretiens ont rapporté des crimes incestueux […] Leur Allocation handicapée (AAH) représente aussi une manne financière non négligeable (903 euros maximum par mois) pour certains hommes, qui les privent de papier, d’argent, et peuvent aller jusqu’à les prostituer afin d’augmenter leurs revenus
« Tu penses qu’on est là pour réguler… Mais tu n’as pas compris qu’on prend du plaisir dans l’acte de chasse ? [Tuer], ça en fait partie. Tu crois qu’on va devenir les petites mains de la régulation […]. Je n’en ai rien à foutre de réguler. » De quoi bouter l’intérêt général à l’orée de la forêt.
« Il y avait plusieurs chasseurs, avec leur chasuble orange. Un faisan est sorti du périmètre de chasse, dans ma direction. Et on m’a tiré dessus ! » […] Le professeur d’Espagnol […] compte alors ses blessures : il a la tempe en sang, des blessures au niveau des bras, des jambes, du dos. […] « J’aurai pu perdre un œil, j’ai eu la peur de ma vie ! »
“On a l’impression de participer à une primaire dont il serait le seul candidat”
si les représentations du travail et des travailleurs se sont diversifiées dans les productions culturelles, elles restent majoritairement, dans les grands médias, l’affaire des classes dominantes.
“Aujourd’hui nous avons des conditions de prise en charge inadmissibles,[…] Non seulement on fait de la médecine de guerre en triant les patients avant l’arrivée, mais en plus une fois sur place les délais d’attentes sont beaucoup trop longs […] C’est peut-être même pire que de la médecine de guerre, parce que là, on ne voit même pas les gens avant de décider s’ils peuvent ou non passer en urgence.”
En annonçant mardi un contrôle renforcé des demandeurs d’emploi, Emmanuel Macron réutilise une ficelle de la droite, qui aime à stigmatiser des chômeurs considérés comme flemmards.
Les obligations légales ne sont pas satisfaites depuis cinq ans. « C’est en cours à Calais. Pourquoi pas à Briançon, alors qu’on est en haute montagne ? Ici, on a plein d’espaces publics ou privés accessibles, inoccupés »
Le psychiatre Richard Delorme rappelle que l’étude porte sur un bassin de population correspondant au quart nord-est de Paris et de l’Ile de France. Soit « une population plutôt défavorisée, dont les parents ont plus travaillé que les autres pendant le Covid, plus précaires économiquement. »
Comme dans toute crise sanitaire, une mise aux normes signifiera qu’une partie des petites exploitations devra arrêter au profit du monopole des industriels. Mais y a-t-il une intention cachée de l’État de détruire la paysannerie via les normes de biosécurité ? « Ce qui se passe en Chine est la fin programmée de l’élevage d’“arrière-cour” au profit de fermes gigantesques. Les employés doivent passer en quarantaine avant d’entrer dans l’élevage. Et comme sur les plateformes pétrolières, ils doivent dormir sur place pour éviter tout contact avec l’extérieur ! »
Un réseau de faux profils Twitter s’est fait passer ces dernières semaines pour des militants féministes, écologistes ou antiracistes. Ces faux comptes, parfois assez sophistiqués, tiennent des propos proches des discours militants, mais les caricaturent. Dans le viseur : les “woke”. […] “C’est de la création de mensonges […] de la décrédibilisation, du quasi-harcèlement et ça se produit dès lors qu’une femme prend la parole en public. Alors en plus, si elle est démocrate, féministe et écologiste…”
Atelier-débat sur la légitime défense, mais aussi démonstration des comportements à adopter face à une violence policière illégitime – le mot d’ordre, « obtempérer »-, « pétition humaine » sous forme vidéo… Plusieurs initiatives sont organisées pour mobiliser les citoyens et interpeller les institutions pour enfin, faire la lumière sur les circonstances de la mort du jeune homme de 19 ans, le 4 août dernier à la Belle-de-Mai (IIIe arrondissement), lors d’un banal contrôle routier.
Les complémentaires santé coûtent plus cher que la sécurité sociale et sont moins efficaces. Pourquoi les conserver ? […] Le mouvement contemporain d’expansion des complémentaires santé pourrait faire croire que c’est un mode de financement neuf et performant qui remplace l’archaïsme de la Sécurité sociale. En fait, c’est l’inverse. […] Si une partie de l’histoire mutualiste est subversive du capitalisme et de l’Etat, à partir de la deuxième moitié du 19ème siècle, et surtout après la Commune de Paris, la mutualité devient un instrument de médicalisation de la société… et de contrôle social.
Des élus de gauche ont obtenu le maintien d’un bureau de poste du XXe arrondissement parisien, grâce à un large soutien de la part des usagers.
Face au néofascisme, les médias l’ont compris trop tard aux États-Unis, la neutralité est une complicité. Quand l’extrême droite impose ses questions, il faut donc refuser de répondre, et rompre avec l’illusion médiatique du débat.
Messieurs du Figaro Magazine, vous avez jeté l’opprobre sur notre travail, vous avez sali notre profession. Vous êtes des diffuseurs de haine et l’Histoire vous jugera sévèrement. Nous ne nous laisserons pas jeter en pâture aux chiens. Nous allons nous battre avec nos armes, la plume, la parole, l’éducation et la non-violence contre toutes vos mensonges, vos délires identitaires et vos obsessions nationalistes. Enseignants, il est temps de nous réveiller. La petite musique qui circule en boucle depuis des mois “porte en elle la guerre comme la nuée porte l’orage”.
C’est aussi PPDA lui-même qui peut se vanter d’avoir rouvert sa propre affaire […] « uniquement de l’anonymat, toujours de l’anonymat. Jamais une personne qui ose venir, les yeux dans les yeux, me dire : “Non, ce n’était pas bien” » […] Qu’à cela ne tienne : huit femmes ont décidé de prendre le journaliste de 74 ans au mot et de témoigner dans Libération à visage découvert
“Nous exigeons de vivre sans le poids d’être en danger perpétuellement et en tous lieux. Nous voulons un changement radical et immédiat, car ce fléau sévit depuis de trop nombreux siècles et nous ne pouvons plus le tolérer”
Voir aussi #BalanceTonBar : la soumission chimique, emprises en substances (liberation.fr)
Des pratiques qui sévissent en soirée mais aussi de manière « ménagère, quotidienne ». […] « Face aux pertes de mémoires étranges (souvent en soirée) ou face à des malaises atypiques, les médecins pensent à des pathologies vasculaires, des troubles neuropsychiatriques, des dépressions… Mais ils n’imaginent pas d’acte criminel »
L’école n’est pas un espace neutre, il s’y livre des batailles idéologiques. Le camp de la réaction l’a bien compris, qui investit ce champ de façon intensive. En face, pas ou peu de réactions ni de projet alternatif fortement porté et assumé. Il est temps de reprendre et de mener le combat pour une école inclusive, émancipatrice et égalitaire.
« La cour d’appel a bien compris l’hypocrisie qui consistait à demander l’expulsion de familles d’un bâtiment vide appartenant à l’État, quand de l’autre côté, ce même État est dans l’incapacité de leur fournir un hébergement stable alors même que des décisions de justice l’y obligent »
Ce 6 novembre 2021 est un jour qui restera gravé dans la mémoire de tous les habitants de Mauzé-sur-le-Mignon. A la lisière entre ces deux paysages, à cheval entre marais mouillé et désert agro-industriel, deux mondes se font face. Entre ces deux mondes, l’Etat. Les gendarmes sont postés sur chaque pont avec des grilles anti-émeutes et des canons à eau. Les routes sont bloquées pour protéger le chantier et la FNSEA […] Le dispositif est délirant et absurde.
Après l’abandon des projets d’Ensisheim et de Montbert, c’est un troisième revers de taille pour le géant de Seattle dans l’Hexagone. Une victoire pour la protection des terres, du climat et des emplois locaux, qui interroge sur la légalité de l’expansion d’Amazon à marche forcée, soutenue par le Gouvernement français.
Le Tribunal de l’Union européenne donne raison à la Commission européenne qui avait infligé une amende de 2,4 milliards d’euros à Google en 2017. Dans une décision rendue le 10 novembre, il conclut que Google a bien abusé de sa position dominante en favorisant son propre comparateur de produits par rapport aux services concurrents.
Meta’s workplace metaverse could force more people to hand over more data
Couvrant les 9 pays intégrés du groupe Carrefour (France, Italie, Espagne, Roumanie, Pologne, Belgique, Taiwan, Argentine et Brésil), ce partenariat doit permettre au groupe de changer de dimension en proposant une meilleure expérience client et devenir une « digital retail company »
Les liens générés par certaines applications natives de Windows ne peuvent être ouverts qu’à l’aide de Microsoft Edge. L’entreprise de Redmond vient de créer un nouveau protocole pour empêcher les navigateurs concurrents d’ouvrir ces URL. […] La firme de Redmond vient en effet d’inventer un nouveau protocole, microsoft-edge://, imaginé pour ouvrir les URL générées par les applications internes de Windows uniquement dans son navigateur Web Edge, et cela, même si un autre navigateur est configuré par défaut dans le système d’exploitation.
C’est un moment important : la campagne d’appel aux dons de fin d’année. Un classique pour tous les médias indépendants libres d’accès qui manquent de ressources. Un impératif pour que Rapports de force survive en 2022.
In this report, we share our findings from analyzing Mozilla telemetry to investigate Internet connectivity shutdowns in Myanmar, Uganda, Belarus, and Iran.
C’est le terme “accident” qui doit ici être interrogé […] « Le mot est juste dans le sens où c’est un événement brutal, mais ce terme est faux car ce n’est pas accidentel en réalité […] C’est peut-être pour ça que c’est caché. C’est la réalité du travail qui tue mais c’est la réalité de l’exploitation qui tue avec une intensité du travail, l’accumulation des tâches.
le pouvoir grotesque assoit sa légitimité non pas sur le crédit qu’inspire la personnalité politique ou son programme et que consacre l’élection, mais sur le discrédit qui frappe le système politique.
Faire court. Imiter le court. Reproduire le court. Faire rythme. Ce défilement est avant tout un battement, une pulsation. Le format aujourd’hui c’est la pulsation.
lorsque nous avons cherché « avortement » pour Google […] en France, les premiers résultats permettent d’avoir accès à des informations pertinentes et neutres sur l’avortement et le droit à l’avortement. […] Mais pour Google en Pologne, c’est l’inverse : tous les résultats portent sur les fausses couches, et jamais le sujet de l’avortement n’est abordé.
Retrouvez les revues de web précédentes dans la catégorie Libre Veille du Framablog.
Les articles, commentaires et autres images qui composent ces « Khrys’presso » n’engagent que moi (Khrys).
Nous avons interviewé l’équipe d’Electronic Tales après avoir découvert leur approche accueillant « les développeurs·euses juniors qui n’ont pas suivi un cursus d’ingénieur, ne démontent pas des ordinateurs tous les week-ends et n’ont pas commencé à coder à 5 ans » sur une plateforme « fabriquée avec amour par des devs féministes, queers, inclusifs·ves et autres personnes fucking bienveillant·e·s »
(En plus iels parlent de beurre demi-sel donc forcément, on s’est dit qu’on avait des points communs !)
– Bonjour les histoires électroniques, pouvez-vous vous présenter pour expliquer comment est née votre initiative ?
Bonjour ! À l’origine du projet, on est quatre :
– Officier Azarov (pronoms il/elle) : je suis dev depuis 2017. Dès mes premiers mois dans ce milieu professionnel, j’ai senti deux courants contraires – d’un côté, une vraie soif d’apprendre toujours plus dans le domaine de la programmation, et, de l’autre, la découverte d’un milieu extrêmement dominé par des hommes blancs hétéro cisgenre de 25-35 ans, et une culture beaucoup moins inclusive que ce à quoi je m’attendais. J’ai ensuite travaillé comme formatrice dans un bootcamp, et là encore j’ai été étonnée de voir la vitesse à laquelle des mécanismes d’exclusion se mettaient en place chez les étudiant·e·s. Du coup j’ai eu envie de changer les choses. À terme, le but d’Electronic Tales est d’aider les minorités de la tech (femmes, queers, personnes racisées, personnes handicapées, seniors..), souvent issues de formations courtes ou autodidactes, à combler le gap technique et culturel avec les développeurs·euses ayant suivi des parcours classiques (école d’ingénieur). Au-delà de ce public, beaucoup de juniors en général se reconnaissent dans nos valeurs – et aussi des seniors qui veulent que leur domaine change !
Partenko (pronom il/elle) : je ne viens pas du milieu du dev mais de celui de la tech dite « hardware », et encore avant, j’étais prof des écoles. J’avais un truc en tête au moment de changer de métier : je voulais réparer des trucs et interagir avec des machines. C’est comme ça que je suis tombée dans les entrailles secrètes des ordinateurs et que j’ai commencé à m’intéresser à l’histoire de l’informatique, côté Hardware de la force. Regarder à l’intérieur des ordinateurs me permet de mieux comprendre comment ils fonctionnent. Mon but est de partager ces connaissances avec les personnes qui utilisent ces machines au quotidien afin de les aider à acquérir une culture hardware, ce qui pour nous fait partie intégrante de ce que nous avons appelé la « Computer Culture ». Comme le dit Officier Azarov, le gap technique entre personnes issues d’école d’ingénieur et étudiant·e·s issues de formation courte créé trop souvent des situations de détresse professionnelle pour les juniors qui ne sont pas né·e·s avec un ordinateur dans les mains et/ou un papa ingénieur. Je veux aider les devs juniors à se sentir mieux professionnellement dans un milieu où l’on juge très vite le manque de connaissances comme un manque de compétences.
– Monday Hazard (pronom elle) : Je suis une dev nouvellement arrivée dans le métier suite à une reconversion vaguement improbable entamée un peu avant le confinement (si, si, je vous jure, c’était en 2019). Je suis fascinée par les enjeux socio-culturels qui se nouent dans la tech et convaincue que la question de l’inclusion y est cruciale. C’est toujours la joie de partager avec l’immense communauté de personnes qui vivent les mêmes questionnements et qui les gardent frais dans leur façon d’apprendre, de travailler et de partager les savoirs 🌈
– Le Crampon (pronom il) : Né en 1993 suite à un accident de VTT, je suis un développeur détenteur d’un DUT informatique mais avec un sérieux syndrome de l’imposteur. Actuellement en reconversion en tant que développeur jeux-vidéo en alternance, je tente de combattre ma Nemesis, à savoir la culture des « Petit.e.s Génies du Code qui sont capables de coder un compilateur dès l’âge de 6 ans », qui a tendance à me faire me sentir peu légitime. Et je suis prêt à parier que je ne suis pas le.la seul.e.
– Vous êtes en train d’élaborer un cursus de formation pour celleux qui ne sont pas tombés dans la marmite numérique dès le plus jeune âge avec des séquences qui démultiplient les supports d’apprentissage, avec l’idée de rendre la culture geek accessible au plus grand nombre. C’est une super et noble ambition et on vous souhaite de monter en puissance, mais qu’est-ce qui manque aux autres propositions de formation déjà existantes que vous apportez avec E.Tales ?
Les formations courtes qui ont fleuri ces dernières années favorisent l’entrée de nouveaux profils dans la Tech. Certaines ciblent même très bien les groupes sous-représentés dans le dev (Simplon, Ada, DesCodeuses…). Toutes ces initiatives sont formidables, mais elles ne sont que le début de la solution. La question qui nous hante, c’est : une fois que ces minorités ont accédé à un poste de dev, comment les aider à rester dans ce milieu (par exemple, les femmes ont significativement plus de risques d’abandonner leur carrière technique que leurs homologues masculins) et à gravir les échelons jusqu’à des positions de leadership ?
À côté des formations courtes, il existe aussi quelques passerelles vers des diplômes universitaires (licences, master) ou des cursus d’ingénieur. Mais ces formations sont pour la plupart onéreuses, nécessitent d’étudier à temps plein (et donc de quitter son travail) ou manquent cruellement d’attractivité en termes de pédagogie.
L’ambition d’Electronic Tales est de proposer des contenus d’aussi bon niveau que ces formations spécialisées, mais avec en plus un soin particulier apporté à l’expérience d’apprentissage et un plus grand lien avec les technologies modernes.
Pour l’instant, nous sommes en train de constituer une communauté et des contenus participatifs sur notre plateforme, mais nous visons à terme la création d’un cursus d’excellence structuré et reconnu dans le milieu de la Tech.
– Vous souhaitez construire un « safe space » pour les personnes qui participeront. Pouvez-vous expliquer pourquoi cela vous semble nécessaire ?
Le monde du développement, en entreprise mais aussi dans la sphère des « passionné·e·s », peut être très difficile à vivre lorsqu’on débute. Cette difficulté est encore augmentée lorsqu’on est la seule femme et/ou la seule personne queer/racisée/handicapée/de plus de 40 ans/etc. Et souvent, quand on fait partie d’une minorité et qu’on essaie de parler de ses problèmes, on se heurte à une forme d’incompréhension, voire d’hostilité, de la part de ses collègues.
Notre idée, c’est d’annoncer la couleur tout de suite : que ce soit sur la plateforme ou sur le Slack, les gens qui viennent savent qu’ils entrent dans un espace féministe queer inclusif. Si cela ne leur plaît pas, ils peuvent aller dans d’autres communautés :) On aide aussi les membres de la communauté à communiquer entre eux·elles de façon bienveillante et inclusive – ce n’est pas toujours évident, par exemple quand on veut faire des blagues de dev (promis, nous aussi on les adore) ou qu’on a une question très pointue ! Mais on essaie d’inventer une nouvelle « grammaire » de communication technique à inventer pour inclure davantage.
– Vous écrivez : « notre team est en train de concocter une plateforme de learning social. »
euh c’est quoi au juste, le learning social ?
Le learning social, c’est le fait de casser les dynamiques classiques de sachant·e/apprenant·e telles qu’on a pu en vivre à l’école. On veut encourager les juniors à créer des contenus pour expliquer des choses techniques, pour les aider à prendre confiance en leurs capacités et à déconstruire l’idée qu’il faudrait avoir 10 ans d’expérience pour commencer à partager ses connaissances. (Par ailleurs, un.e junior est parfois plus à même d’expliquer une chose technique à d’autres juniors qu’une personne qui a oublié combien les choses ne coulent pas de sens quand on débute) Donc, concrètement, l’équipe d’Electronic Tales crée bien sûr des contenus pour la plateforme, mais tout le monde peut participer.
– Votre proposition s’adresse essentiellement à des devs juniors, est-ce qu’il y a une limite d’âge ?
Non ! Tout le monde est le·la bienvenu·e ! Et il y a même des devs seniors dans notre communauté – des gens formidables et très motivés pour aider les juniors 💪
– Est-ce qu’il y a un prérequis, un niveau minimum de connaissances ou de pratiques pour se joindre à vous, participer et bénéficier de cette initiative ?
Tout dépend du type de contenus. Dans notre section « Modern World », qui parle surtout de programmation, nos contenus s’adressent plutôt à des personnes qui codent déjà un peu – même si on fait attention à toujours s’appuyer sur le minimum de pré-requis possibles.
Pour les contenus des sections « Imaginarium » (qui s’intéresse aux aspects culturels de la Tech, comme les comics, la science fiction, pourquoi les hackers tapent aussi vite sur leurs claviers dans les films, et ainsi de suite) et « Ancient World » (qui parlera plutôt de hardware et de réseau), il n’y a pas de pré-requis à avoir.
– Est-ce qu’il vous arrive d’organiser des moments de rencontre pour les personnes intéressées par le projet ?
On a deux grands événements cet automne :
– Votre travail pour cette initiative est bénévole ? Comment couvrez-vous les frais de la plateforme ? Envisagez-vous un financement participatif, autre chose ? Les personnes inscrites devront-elles contribuer financièrement ?
Oui, toute l’équipe est bénévole. Pour le moment on finance les frais d’hébergement de notre poche (heureusement, ce n’est pas trop onéreux). Mais comme on espère qu’Electronic Tales va prendre de l’ampleur, notamment grâce à notre projet de cursus d’excellence pour les minorités de la Tech, il est certain qu’il faudra qu’on cherche (et qu’on trouve) des financements – ne serait-ce que pour que l’équipe puisse dégager du temps de travail pour le projet. On a déjà une petite idée pour ça : développer une activité de consulting pour accompagner les entreprises qui souhaiteraient accueillir des juniors dans leurs équipes.
Ce qui est sûr, en tout cas, c’est qu’on tient coûte que coûte à ce que le projet reste open-source et gratuit.
– Fermez les yeux, respirez lentement, et Imaginez que tout se passe hyper bien et que la plateforme rencontre un grand succès (on vous le souhaite !). Selon vous, qu’est-ce qui aura changé à l’issue de cette expérience ? Et envisagez-vous d’autres actions par la suite, pour aller plus loin ?
Concrètement, si on réussit à créer un cursus qui s’adresse plus particulièrement aux groupes sous représentés mais qui est tellement qualitatif qu’il est reconnu sur le marché du travail, alors on aura réussi à changer quelque chose dans le monde de la tech. Nous faisons l’hypothèse que réduire le gap technique et culturel favorisera le sentiment de légitimité des personnes appartenant aux groupes sous-représentés dans la tech. Si tout se passe pour le mieux, celles-ci poursuivront leurs carrières techniques avec plus de succès, devenant in fine les seniors et des décideurs·euses divers·es dont la tech manque cruellement aujourd’hui. Et nous, si on y arrive, on sera épuisé·e·s mais ravi·e·s, comme disait Aznavour (💗).
Pour aller plus loin :
Des guides, des cartes à jouer, de la documentation et même un MOOC… La médiation au numérique éthique peut passer par de nombreux outils ! Nous réalisons certains d’entre eux et y contribuons, en espérant qu’ils vous servent.
« Frama, c’est pas que… »
Pour l’automne 2021, chaque semaine, nous voulons vous faire découvrir un nouveau pan des actions menées par Framasoft. Ces actions étant financées par vos dons (défiscalisables à 66 %), vous pouvez en trouver un résumé complet, sous forme de cartes à découvrir et à cliquer, sur le site Soutenir Framasoft.
➡️ Lire cette série d’articles (oct. – déc. 2021)
Nous avons eu la chance, à Framasoft, de pouvoir prendre le temps d’apprendre les mécanismes du Web, de documenter le système du capitalisme de surveillance dont les GAFAM sont un des symptômes, et d’expérimenter d’autres manières d’utiliser le numérique dans nos vies.
Partager cette compréhension, ce savoir et cette expérience est important car cela peut aider d’autres personnes à s’émanciper dans leurs usages numériques. Pourtant, transmettre tout cela est une chose complexe. Tout le monde n’a pas les mêmes attentes, les mêmes appétits, les mêmes façons de recevoir ce que nous avons à partager. Voilà pourquoi nous contribuons à et réalisons divers outils de médiation, qui correspondent à divers publics.
C’est quand même bien dommage de sortir un MOOC un mois avant le premier confinement d’une pandémie qui allait nous submerger ! Pourtant ce cours en ligne massivement ouvert se parcourt en autonomie, sans accompagnement de notre part. Il a déjà séduit 1 050 apprenant⋅es.
Il faut dire que le premier parcours de ce MOOC, « Internet : pourquoi et comment reprendre le contrôle ? », est un condensé de ce que nous avons appris ces dernières années. Riche de nombreuses vidéos, ressources et références, il peut s’adresser à toute personne, sans connaissance technique particulière.
Ce MOOC permet vraiment de comprendre le fonctionnement d’Internet et du Web, d’appréhender la montée en puissance des GAFAM, géants du web, jusqu’à l’avènement du capitalisme de surveillance, pour mieux cerner enfin en quoi le libre, la décentralisation et les communs sont des pistes fiables pour reprendre le contrôle du numérique dans nos vies.
Comment accompagner les organisations de l’Économie Sociale et Solidaire (ESS) qui souhaitent être fidèles à leurs valeurs dans leurs pratiques numériques ? Notre réponse passe forcément par le Libre, la décentralisation et donc l’adoption sereine et réfléchie d’outils pensés avec une forte éthique.
Co-conçu avec le Chaton Picasoft et la Mission Libre-Éducation Nouvelle des CEMÉA, [RÉSOLU] présente des [R]éseaux [É]thiques et [S]olutions [O]uvertes pour [L]ibérer vos [U]sages dans un guide à l’intention des acteurs et actrices de l’ESS. Il se compose d’un ensemble de fiches théoriques et pratiques, classées selon trois types d’actions collectives : collaborer, communiquer et organiser.
L’avantage de ce guide (déjà traduit en italien !), c’est que ses contenus eux aussi sont libres. Imaginez, il a servi à votre association, votre coopérative, mais il vous manquait une information, un outil essentiel que vous avez trouvé par ailleurs : vous pouvez ajouter cette trouvaille à ce guide et la partager avec les prochaines personnes qui le consulteront. Que vous utilisez le site web, le document pdf ou la version papier, vous aussi, soyez [RÉSOLU] !
Nous vous en parlions il y a plus d’un an dans les Carnets de Contributopia… et après plus d’un an de travail (avec des parenthèses dues à une certaine pandémie, bien entendu), ça y est, les Métacartes Numérique Éthique sont enfin disponibles.
Le concept des Métacartes, c’est d’augmenter la réalité d’un jeu de cartes papier (avec titre, illustration, symboles, texte court). Car chaque carte dispose aussi d’un QR code et d’un lien qui mène vers une page web où on détaille ce qu’illustre la carte. Voilà un outil concret, agréable, convivial pour partager savoirs, questionnements, expériences !
Mélanie et Lilian ont réalisé un jeu nommé « Numérique Éthique », qui aidera grandement les médiateurs, formatrices et bénévoles du monde du Libre. Ce jeu est composé de trois familles de cartes :
Vous pouvez désormais vous procurer ce jeu directement sur le site des Métacartes.
C’est un trait d’humour amer assez révélateur, prononcé par les personnes qui, chez nous, conçoivent et rédigent la documentation :
#LesGens ne lisent pas la doc.
Pourtant, si vous saviez les ressources que l’on met à votre disposition ! Chez Framasoft, nous maintenons :
Loin de nous l’idée de rejeter les demandes d’aide et de support d’un méprisant « RTFM » (« Read The Fucking Manual », une expression bien peu glorieuse, quand on sait qu’elle se traduit par « lis le foutu mode d’emploi ! »). Cependant, nous avons l’impression de travailler à rédiger et tenir à jour un véritable trésor de connaissances, d’astuces… À vous de voir comment ce trésor peut vous enrichir.
Voilà qui conclut le focus de cette semaine. Vous pourrez retrouver tous les articles de cette série en cliquant sur ce lien.
Sur la page Soutenir Framasoft, vous pourrez découvrir un magnifique jeu de cartes représentant tout ce que Framasoft a fait ces derniers mois. Vous pourrez ainsi donner des couleurs à l’ensemble des activités que vous financez lorsque vous nous faites un don. Nous espérons que ces beaux visuels (merci à David Revoy !) vous donneront envie de partager la page Soutenir Framasoft tout autour de vous !
En effet, le budget de Framasoft est financé quasi-intégralement par vos dons (pour rappel, un don à Framasoft de 100 € ne vous coûtera que 34 € après défiscalisation). Comme chaque année, si ce que nous faisons vous plaît et si vous le pouvez, merci de soutenir Framasoft.
Il est forcément complexe d’évaluer la date anniversaire d’un projet aussi divers que Framasoft. Doit-on retenir la date où le projet a été pensé ? Celle d’une première réunion ? Celle de la première communication publique ?
Comme il nous semblait difficile de choisir, nous avons décidé de ne pas nous limiter, et de fêter plusieurs événements, comme autant d’occasions de célébrer les expériences et les événements qui ont jalonné l’histoire de l’association.
Aujourd’hui, nous fêtons un de ces événements marquants : le dépôt du nom de domaine « Framasoft.net » chez nos partenaires et amis de toujours, Gandi. C’était le 9 novembre 2001. Il y a tout juste 20 ans.
Ce « .net » a précédé l’usage du « .org » déposé – toujours chez Gandi – deux ans plus tard.
Cet épisode de notre histoire est l’occasion de donner la parole à différentes personnes, témoins des évolutions d’un projet toujours très actif.
Alexis Kauffmann est la personne à l’origine de Framasoft (en 2001), et l’un des cofondateurs de l’association (fin 2003, début 2004) avec Paul Lunetta et Georges Silva. Après avoir été président de l’association de 2004 à 2011, il fut salarié de Framasoft de septembre 2012 à septembre 2014.
Alexis a arrêté de contribuer à Framasoft en 2014, avant le lancement de la campagne « Dégooglisons Internet ». Mais cela ne l’a pas empêché de poursuivre ses actions en faveur de la promotion du logiciel libre et des communs.
Cet article est donc l’occasion de lui donner la parole.
Bonjour Alexis ! Ta dernière participation à Framasoft, et au Framablog, remonte à il y a maintenant plus de 7 ans. Nous imaginons que cela doit te procurer une certaine émotion, et sans doute même plusieurs. Souhaites-tu les partager ?
Alexis : La peinture a été refaite mais il me semble quand même reconnaitre les lieux.
Framasoft c’est une partie de ma vie et j’en aurai passé du temps dessus avec vous (sûrement trop d’ailleurs). Aujourd’hui est une date anniversaire symbolique qui me fait regarder subrepticement dans le rétroviseur mais ce que je souhaite surtout partager c’est mon admiration et ma reconnaissance pour ce qu’est devenu Framasoft depuis que j’ai passé la main. Le chemin tracé par le collectif des CHATONS en est un exemple emblématique, source de liens et signe d’espoir ce dont on a fortement besoin actuellement. Et plus généralement, il y a cette évolution qui fait sens : un autre ordi est possible, un autre internet est possible, un autre monde est possible.
Et dire que j’ai été à l’origine de tout ça. J’en éprouve une certaine ivresse rien que d’y penser ;)
Revenons au dépôt du nom de domaine framasoft.net. Te souviens-tu de l’état d’esprit dans lequel tu étais à ce moment là ? Tu as cliqué sur le bouton « Réserver » sans trop y penser entre deux cafés serrés, ou étais-tu conscient d’être en train d’impulser une aventure qui durerait plusieurs décennies ?
Alexis : C’est surtout qu’il s’en est fallu de peu que Framasoft n’existât pas.
Jeune prof de maths, je travaillais en étroite collaboration avec ma collègue de français Caroline d’Atabekian dans un collège de Seine-Saint-Denis. C’était notre premier poste à tous les deux et ça n’était pas forcément l’endroit le plus facile pour débuter. Il y avait une salle informatique flambant neuve au fond du couloir. Alors nous sommes partis en exploration numérique pédagogique…
Et à chaque fois qu’un logiciel nous semblait utile, je le notais pour ne pas l’oublier sur une discrète page web du site de notre établissement scolaire consacré à notre projet interdisciplinaire « Framanet » (pour FRAnçais et MAthématiques en IntraNET). Et puisqu’il fallait bien lui donner un titre, je l’ai appelée « Framasoft ». Voilà, c’est tout, ça a débuté comme ça comme dirait l’autre.
La page devenant de plus en plus longue, Caroline a commencé à me suggérer, en y revenant à intervalle régulier, que ça méritait peut-être d’en faire un site dédié et que cette distinction libre/pas libre était assez convaincante, a fortiori dans le secteur éducatif.
Un site à part entière ? J’étais dubitatif et en plein syndrome de l’imposteur à vouloir parler du libre sans jamais avoir écrit une seule ligne de code, et à en parler depuis Windows et non GNU/Linux qui plus est !
L’histoire retiendra que plusieurs mois plus tard j’ai fini par céder, le 9 novembre 2001 nous dit le whois de Gandi. Avec le recul, l’initiative n’a pas été si mal accueillie et l’intuition de départ était plutôt bonne : le logiciel libre est plus important que la communauté de celles et ceux qui le créent.
Dans ces années Framasoft de 2001 à 2014, quels ont été les événements les plus marquants dont tu souhaiterais partager le souvenir ?
Alexis : Je suis d’accord avec toi sur la difficulté à dater précisément les débuts de Framasoft.
En amont de la naissance de framasoft.net, il y a eu la lecture, décisive pour moi, de cet article de Jean-Claude Guédon adressé à sa ministre de l’éducation québécoise. Et en aval, je crois que la création du forum a aussi été fondamentale, puisque c’est là que le projet a commencé à prendre son envol collectif. Un total de 268 687 messages mine de rien, à l’époque on s’ennuyait ferme sans les réseaux sociaux. Il y en avait de l’énergie, portée par ces valeurs du libre qui nous réunissaient. De ces nombreux échanges ont émergé de beaux projets collaboratifs mais surtout de belles rencontres. C’est avant tout cela que je retiens.
Parmi ces messages, il y eut un dialogue live en 2006 entre deux députés et les membres du forum autour de la loi DADVSI. On nous avait laissé jouer relativement tranquilles avec notre Internet jusque-là mais le politique avait décidé qu’il était temps de siffler la fin de la récréation, sans forcément tout bien comprendre puisqu’on envisageait par exemple la coupure d’accès au réseau si l’on avait le malheur de confondre partage et piratage. Je me souviens qu’on leur disait que l’offre était rare, dispersée et que s’acquitter d’une sorte de licence globale pour accéder à la culture pouvait être une bonne idée. Aujourd’hui on écoute sa musique sur Spotify et on regarde ses films sur Netflix…
Nous ne sommes pas sans savoir que tu as mis entre parenthèses ta carrière de professeur de mathématiques pour occuper un nouveau poste. Souhaites-tu nous en dire plus sur tes missions et tes ambitions quant à celui-ci ?
Alexis : On a organisé l’année dernière des États généraux du numérique pour l’éducation à l’issue desquels de nombreuses personnes ont émis le souhait de donner une plus large place au libre et aux communs. Non pas le libre pour le libre mais pour ce qu’il est susceptible d’apporter à l’éducation en général et aux élèves en particulier.
On a pensé que je pouvais y participer. Et me voici au ministère depuis la rentrée en tant que chef de projet logiciels et ressources éducatives libres et mixité dans les filières du numérique. Ce poste est déjà une belle avancée en soi mais on va essayer de ne pas s’en contenter ;)
Merci Alexis !
Donnons maintenant la parole à Pouhiou et Pierre-Yves, codirecteurs de Framasoft.
Pierre-Yves Gosset (« pyg »), membre de l’association depuis 2005, en fut le délégué général puis directeur pendant 12 ans (2008 à 2020). Pouhiou, lui, est membre de Framasoft depuis 2011, puis fut embauché en tant que responsable de la communication de 2015 à 2020. Ils forment aujourd’hui un tandem de choc à la codirection de l’association.
Pouvez-vous nous parler de la campagne « Dégooglisons Internet » et de son impact pour l’association ?
Pierre-Yves : Cette campagne initiée en 2014 a clairement été le virage le plus marquant pris par l’association.
D’abord parce qu’elle a été un succès vis-à-vis de ses objectifs : elle a participé activement à la sensibilisation de la toxicité des GAFAM (via nos conférences, nos interviews, nos analyses, etc) ; elle a démontré que le logiciel libre était une alternative réelle, concrète, disponible aux services des géants du web, et elle nous a permis d’amorcer la constitution du collectif CHATONS.
Ensuite parce qu’elle a accompagné un certain virage politique : nous restons convaincus qu’il ne peut y avoir de société libre sans logiciel libre. Mais la question de la licence logicielle n’a que peu de sens dans un monde où les enjeux sociaux, politiques, économiques, techniques du numérique restent incompris. Ce fut l’occasion pour nous d’affirmer notre volonté d’accompagner, par l’éducation populaire, les acteurs et actrices du changement vers une plus grande autonomie sur ces questions.
Enfin, la visibilité de cette campagne nous a permis (grâce à vos dons !) de construire une équipe salariée solide et efficace, capable d’accueillir plusieurs millions de visiteur⋅euses par an.
La campagne « Contributopia » a pris le relai de « Dégooglisons Internet » à partir de fin 2017. Pourquoi n’avoir pas « tout simplement » poursuivi l’expérience « Dégooglisons » ? Formulé autrement : qu’attendiez-vous de « Contributopia » ?
Pouhiou : Le succès (relatif, hein) de « Dégooglisons Internet » a été aussi intense et riche d’enseignements sur nos limites, nos impensés, nos imprécisions. Dit moins poliment, ça nous a mis le nez dans notre caca !
D’une part, il était urgent de ralentir. En trois ans, nous avons ouvert trente services. Je me souviens de pyg raillant son embonpoint « Ben oui : 30 services, 30 kilos ! ». La vanne est drôle, mais pour les avoir pris aussi, ces kilos de stress et d’excitation, c’est quand même hyper violent que cela marque ainsi des corps ! Il nous fallait se sortir de cette vision guerrière, de (re-)conquête, de se battre sur le terrain de Google & co.
C’est une des leçons importantes qu’on a appliquées à Contributopia. Non seulement on ne peut pas s’adresser à tout le monde, mais on ne le veut même pas ! Ouvrir des services pour « les gens », ça ne marche pas, parce que #LesGens n’existe pas.
À force d’expliquer la toxicité des géants du web de mille manières différentes, nous avons réalisé que le problème ce n’est pas le logiciel propriétaire, ni la propriété intellectuelle, ni les GAFAM, ni l’Ubérisation. Le problème est systémique, et le système qui engendre ces acteurs et que ces entreprises perpétuent dans nos sociétés s’appelle le Capitalisme de Surveillance.
Car ces entreprises ont un idéal : celui d’un monde où tous les comportements sont captés, et où les consommations sont prédictibles, influençables et pléthoriques. Face à cela, quel est notre monde idéal à nous, qui le partage, et comment on se rencontre pour bidouiller tout ça ?
C’est pour cela que nous avons eu l’envie d’explorer nos utopies. Avec une conviction, une leçon que nous avons tirée des rencontres autour de Dégooglisons, c’est que d’autres partagent nos valeurs, et que ces personnes font partie des milieux associatifs, éducatifs, militants… Bref, des personnes de la « société de contribution » qui partagent les valeurs du Libre mais dans des domaines parfois pas du tout liés au numérique.
Aller à la rencontre de personnes hors de notre sphère libriste, c’est un exercice d’humilité. On n’y va pas pour enseigner, en imposant son savoir de manière verticale. Mais plus pour partager, échanger, et accepter de se voir changer en retour.
De même, nous avons essayé de travailler le logiciel libre autrement. Par exemple en sortant des sentiers battus par Google, et en concevant un PeerTube qui permet de diffuser de la vidéo sans capter les attentions, sans les monétiser, sans chercher à imposer du contenu à coups d’algorithmes.
Nous avons aussi travaillé avec des designers et graphistes dès la conception de Mobilizon. Cela nous a permis de façonner cette alternative aux événements, pages et groupes Facebook directement selon les besoins des groupes militants qui n’avaient pas d’autres endroits pour organiser leurs marches pour le climat ou permanences associatives.
Bref, Contributopia, c’était notre manière à nous de dire que si on se lance dans un Dégooglisons², le retour de la vengeance à la puissance du carré, on va droit dans le mur de la startup nation. Alors, même si on ne sait pas exactement où on va, allons explorer des utopies qui nous permettent de voir comment on peut concrétiser nos valeurs dans des outils numériques.
Quels bilans tirez-vous de cette période ?
Pyghiou : Nous avons beaucoup appris. Sur nous-mêmes, en tant que personnes et en tant que collectif associatif. Mais aussi sur le monde qui nous entoure et les règles qui le régissent, et dont beaucoup ne nous conviennent pas ou plus.
Nous avons aussi pu explorer ce qui constitue aujourd’hui un certain nombre de caractéristiques de Framasoft : la transparence, le désir de « prendre soin des humain⋅es », la dimension d’expérimentation et de prototypage de nos actions, l’acceptation des échecs qui en découlent, un certain « refus de parvenir », la volonté d’archipéliser nos relations et de travailler notre propre compostabilité.
Les routes furent multiples, certaines furent longues, mais nous avons su rester libres.
Merci à vous deux !
Pour envisager l’exercice (difficile) de la projection à 10 ans, nous avons sollicité l’avis des membres de l’association. Hommes ou femmes, jeunes ou moins jeunes, ces personnes partagent un intérêt pour le collectif, les communs, les expérimentations sociales et techniques, le « faire » et le « prendre soin ». Leurs espoirs et leurs convictions militantes portent chaque projet, chaque acte posé par Framasoft.
Bonjour, membres de Framasoft ! L’exercice de l’auto-interview en mode « boule de cristal » n’est pas simple, mais pour celles et ceux qui souhaiteraient s’exprimer sur le sujet : comment imaginez-vous l’avenir de Framasoft pour les 10 prochaines années ?
Merci à toustes pour votre participation et ce récit à plusieurs voix !
On se donne rendez-vous dans 10 ans (Place des AMAP numériques ?) pour fêter une nouvelle décennie ? À moins que nous n’ayons tellement bien travaillé notre « compostabilité » que finalement, notre présence ne soit devenue superflue ? ;-)
Quoi qu’il en soit, merci aussi à toustes les anonymes, celles et ceux qui ont contribué, par leurs codes, leurs écrits, leurs encouragements, leurs dons (on vous a dit que Framasoft ne vivait que grâce à vos dons ? Ça tombe bien, on est en campagne !). C’est grâce à vous que nous pouvons continuer, ensemble, à écrire de nouvelles pages, et de nouveaux chapitres !