Site original : Framablog
Partout en France, des personnes dynamiques s’investissent pour accompagner celles et ceux qui le désirent vers davantage de maîtrise et d’émancipation dans leurs usages numériques.
Framasoft a choisi de mettre en lumière et de soutenir l’activité exemplaire de celle qui se fait appeler « la Reine des Elfes » sur son média social favori. Si nous la connaissons bien et l’apprécions, c’est parce qu’au-delà de son activité régulière au Centre des Abeilles à Quimper, elle a organisé une première session d’Entrée libre, qui a réuni des intervenants du monde du Libre pour 3 jours en août 2019, un événement ouvert à toutes et gratuit « pour comprendre internet, découvrir les logiciels libres et protéger sa vie privée » (voir l’affiche 2019).
Eh bien voilà que notre chère « rainette » bretonne récidive cette année ! Voici dans l’interview ci-dessous les raisons qui la poussent à organiser et réussir un événement qui nous est cher. Et puis comme le budget est plus important cette année, elle a lancé un appel aux dons auquel nous vous invitons à répondre comme nous venons de le faire…
Mat ar jeu, Brigitte ?
Demat Framasoft. Tu te colles au brezhonneg ? Je ne te suivrai pas dans cette langue, car même si j’habite en terre bretonnante, je ne le maîtrise pas. Je te répondrais donc en Gallec : je vais bien ! :)
D’où est venue l’idée d’Entrée Libre ?
Ouh là ! Il faut revenir à la première édition en 2019. Je voulais faire un cadeau à mon pote @reunigkozh qui a initié les distributions gratuites d’ordinateurs au Centre des abeilles. Cela faisait 10 ans en 2019. Et je trouvais que nous devions fêter cela.
Mon expérience personnelle m’avait montré que tout le monde ne comprend pas ce qu’iel fait lors de l’utilisation d’un ordinateur. C’est compliqué de comprendre qu’alors que l’on est seul face à un écran, il se passe plein d’autres choses. De comprendre aussi qu’il peut y avoir aussi de l’éthique dans le numérique et qu’on peut choisir quoi utiliser, si on est suffisamment informé.
Le premier Entrée Libre était donc axé sur une présentation d’assos ou de logiciels qui pouvaient aider à prendre sa vie numérique en main.
Est-ce que c’est facile de faire venir des intervenant·e·s de qualitay à Quimper ? (question de Parisien-tête-de-chien qui se croit au centre du monde… libre :-) )
J’ai eu beaucoup de chance d’utiliser le Fédiverse, en l’occurrence, Mastodon. Avant, j’étais surtout sur Diaspora* et quand Framasoft a dit « ça vous dit d’essayer un nouvel outil de microblogging ? » ben, je suis allée tester !… et j’y ai rencontré des gens super, qui m’ont appris plein de trucs et qui répondaient à mes questions de noob. Alors, quand j’ai parlé de mon projet d’informer les gens de ce qui existait, Iels ont répondu présent. C’était très émouvant de voir que non seulement personne ne démontait ce projet mais qu’en plus il y avait du monde à répondre à mon appel. J’suis ni connue ni de ce monde-là… Et iels sont forcément de qualitay puisque ce sont mes mastopotes ! 😀
C’est le numéro 2, pourquoi ? Le 1 ne t’a pas suffi ? 😀
J’avais dit que je ne referai plus ! :-P . C’est beaucoup de boulot mine de rien et beaucoup de stress ! Mais voilà, suite au premier confinement, j’ai rencontré beaucoup de gens « malades du numérique ». Je veux dire que beaucoup de personnes ont été obligées d’utiliser des outils qu’iels ne comprenaient pas. C’était devenu une obligation et iels ont galéré pensant que c’était de leur faute… « parce que je suis nul ! ». J’aimerais donc qu’iels comprennent que ce n’est pas le cas. Qu’il existe des outils plus accessibles que d’autres. Qu’iels ne vont pas casser Internet en allant « dessus ».
Quelles attentes est-ce que tu perçois lors des ateliers que tu réalises ? (je pense à la fois aux tiens et aux distributions d’ordis de LinuxQuimper)
Vaste question !
Pour les distributions, c’est facile. Les gens veulent s’équiper ! Leur besoin est simple, pouvoir accéder aux mails et pour beaucoup, pouvoir s’actualiser à Pôle Emploi. Mais nous n’avons pas beaucoup de retour quand à leur utilisation par la suite.
Pour les ateliers que j’anime, en tant que salariée maintenant, je mets bien les choses au clair. Je ne donne pas de cours, je fais un accompagnement. C’est-à-dire que je ne touche que très peu à la machine, sauf pour voir parfois où sont cachés les trucs (ben oui, n’utilisant qu’Ubuntu, je ne sais pas forcément utiliser un Windows ou un Mac.).
L’avantage de leur montrer cela, c’est que du coup, iels s’aperçoivent qu’il n’y a pas de science infuse et que non, l’apposition des mains ne leur fera pas venir le savoir. Quant à leurs attentes, une fois qu’iels ont compris cela , elles deviennent plus sympas. Les discussions sur la vie privée arrivent très vite, d’autant que j’ai accroché les belles affiches de la Quadrature du net dans la salle où je suis . Et une fois les angoisses passées, la curiosité arrive et tu les vois passer le curseur sur les icônes, pour savoir ce que c’est avant de cliquer. Et faire la différence entre Internet et leur machine. C’est génial !
Et puis ensuite, quand je les accompagne sur Internet, il y a plein de questions auxquelles je les force à trouver la réponse par rapport à leurs attentes. Notamment pour les cookies… Je leur explique que ce n’est pas à moi de décider pour elleux, cela leur semble étonnant au début, et puis je les vois décider, se demander pourquoi telle ou telle extension a été ajoutée la dernière fois qu’iels ont amené leur ordi à réparer… C’est très sympa !
D’où te vient cette curiosité pour apprendre et progresser en compétences dans un domaine qui ne t’était pas trop familier il y a peu d’années encore ?
Je crois que je suis curieuse par nature. Pas de cette curiosité pour savoir qui fait quoi. Mais de comment ça marche et du pourquoi, cela épuisait parfois mes instits même si elles aimaient bien cela.
J’ai toujours démonté mes machines, pas quand j’étais enfant, « les filles ne font pas ça » (déjà que je jouais au foot et que je grimpais aux arbres !), pour essayer de les réparer car souvent ce n’était pas grand-chose qui les empêchait de fonctionner (un tout petit jouet glissé dans le magnétoscope par exemple). Et on va dire que c’est grâce ou à cause de Windows que j’ai rencontré le Libre. Puisque j’en avais assez de le casser parce que je retirais des fichiers qui ne me semblaient pas clairs et de ces virus qui revenaient malgré les antivirus qu’ils soient gratuits ou payants. J’ai donc commencé par chercher sur internet « par quoi remplacer Windows ». À l’époque je ne connaissais pas le mot « système d’exploitation » et j’ai lu des trucs qui parlaient d’un bidule qui s’appelait Linux. J’ai fouillé, cherché, et au bout d’un an j’ai dit à un de mes fils : « tu te débrouilles mais je veux ça sur l’ordi ». Il a gravé un disque et la libération est arrivée. 😀
Puis j’ai vu qu’il existait un groupe LinuxQuimper (sur FB à l’époque où je l’utilisais) et qu’il y avait au centre social des Abeilles des gens de ce groupe (j’ai appris plus tard qu’on disait un GUL) distribuaient des ordis sous Linux. Je les ai donc contactés et je suis entrée dans l’équipe de distribution. Et j’ai recommencé à poser des questions ;-). Et un jour, ils m’ont parlé de Diaspora* où j’ai créé un compte…
Pour nous, tu es la figure de proue d’Entrée Libre, mais est-ce que tu es soutenue et aidée localement pour cette opération par une association ?
Le centre social est effectivement géré par une association « Centre des abeilles ».
Pour la prépa, je suis toute seule à bord, avec l’aval des intervenants et des aides ponctuelles sur les mises en forme. Je prépare cela bénévolement, et ensuite je me fais aider pour la diffusion et tous les petits détails pratiques.
Quand le projet prend forme, le directeur du centre le présente au conseil d’administration du Centre des Abeilles qui valide ou pas le projet. C.A où je suis convoquée pour le présenter aussi.
C’est donc toujours beaucoup d’incertitude et cette année j’ai trouvé cela plus compliqué que la première année. Un C.A. en visio manque de chaleur et d’interaction. En plus le budget est plus lourd que la dernière fois…
Le budget est/a été difficile à boucler, est-ce parce que les frais d’hébergement et déplacement de tous les invités sont trop importants cette fois-ci ?
Déjà on a plus du double d’intervenants. La dernière fois Entrée Libre finissait à 18h chaque soir sur 3 jours. Ce coup-ci , ça commence à la même heure mais ça va finir à 20h30, voire 21h le temps de tout ranger pour le lendemain, pour les bénévoles. Il y a donc un repas supplémentaire à prévoir.
Ce n’est pas tant les déplacements et l’hébergement (iels sont nombreux à ne pas vouloir de défraiement et d’hébergement, ouf !) qui vont coûter le plus mais bien les repas pour plus de trente personnes midi et soir (mon premier prévisionnel comptait tout le monde et arrivait à 9868,05€ t’imagines la tête des gens du CA :-P
Est-ce qu’il y aura des crêpes ?
Au moins pour les intervenantes et intervenants ! Pourquoi vous croyez qu’iels viennent ? 😀
Mais je crois bien que j’ai un mastopote qui veut en faire pour le public aussi ! J’ai même prévu des repas et des crêpes véganes pour les bénévoles et le public.
On te laisse le mot de la fin !
Personnellement je trouve que c’est un beau projet que celui de permettre à des gens de s’émanciper, de pouvoir comprendre ce qui se passe avec leurs données numériques, de pouvoir choisir des outils respectueux. Mais pour pouvoir choisir il faut avoir du choix et sans informations on n’en a pas !
Parce que cette belle phrase « si tu ne sais pas demande, et si tu sais, partage » n’a de sens que si il y a du monde pour poser des questions et du monde pour recevoir les partages.
Si ce projet a du sens pour vous aussi n’hésitez pas, si vous le pouvez, à faire un don au « Centre des Abeilles » . Pour plus d’infos sur le programme n’hésitez pas à aller visiter sa page.
Merci à mes mastopotes et à Framasoft de m’avoir permis de tester plein de trucs et de croire en moi. Et bien sûr, un grand merci à celles et ceux qui ont déjà participé à la collecte de dons.
Pour assurer le succès de l’événement, Framasoft, qui animera plusieurs conférences et ateliers, a mis la main à la poche et contribué financièrement. Vous pouvez consulter le détail du budget prévisionnel.
Contribuez à votre tour par un don sur la page Helloasso d’Entrée Libre #2 |
Comme chaque lundi, un coup d’œil dans le rétroviseur pour découvrir les informations que vous avez peut-être ratées la semaine dernière.
Tous les liens listés ci-dessous sont a priori accessibles librement. Si ce n’est pas le cas, pensez à activer votre bloqueur de javascript favori ou à passer en “mode lecture” (Firefox) ;-)
Une panne attribuée au fournisseur américain de services, Akamai, a provoqué le mécontentement de clients qui ne pouvaient accéder aux sites Web et aux applications mobiles de ces établissements.
Avec cette annonce du ministère de la Santé, Pékin revendique plus du tiers des premières doses injectées à l’échelle de la planète. Sans toutefois préciser combien de Chinois sont totalement vaccinés.
Un incident toucherait la centrale nucléaire de Taishan, qui comporte deux réacteurs EPR de technologie française
Après les gigantesques parcs éoliens installés n’importe où sans concertation, puis la tentative de construire un nouvel aéroport international en pleine nature à Kastelli, cette nouvelle offensive contre l’écosystème de l’île est d’autant plus absurde que les principales ressources économiques de la Crète sont précisément le tourisme et l’agriculture.
Extradé vers l’Italie en 2019 et condamné à perpétuité pour des assassinats datant des années 70, le militant politique publie une lettre dont la présente traduction a été effectuée par ses proches et soutiens. Il dit vouloir lutter pour la dignité jusqu’à son dernier souffle.
Cette nomination est une mauvaise nouvelle pour les grandes plateformes, puisque Lina Khan s’était notamment fait remarquer sur la question des abus de position dominante et la manière dont les lois antitrust ont évolué, favorisant les géants de la tech.
Participer à une formation, passer un test d’aptitude, présenter ses antécédents et ses empreintes digitales ne seront plus nécessaires.
Des ingénieurs du MIT (Massachusetts Institute of Technology) ont inventé des nanoparticules injectables sous la peau qui émettent une lumière fluorescente invisible à l’œil nu mais visible par un smartphone, et qui pourraient un jour servir à confirmer que la personne a bien été vaccinée. L’idée est d’inscrire sur le corps lui-même la preuve du vaccin, dans des pays en développement où les cartes de vaccination en papier sont souvent erronées ou incomplètes et les dossiers médicaux électroniques, inexistants.
En écartant deux bouteilles du célèbre soda pour leur préférer de l’eau lors d’une conférence de presse, le Portugais a fait chuter la capitalisation en bourse de la marque.
l’essor européen des vélos, trottinettes, motos et autres voitures électriques (sans oublier les batteries de téléphones portables et les microconducteurs) provoque des ravages écologiques dans d’autres régions du monde, à cause du lithium – qualifié désormais d’« or blanc ».
Selon les premiers éléments communiqués par l’opérateur, le vol concernerait dix fois moins de personnes qu’envisagé au départ. Les numéros de téléphone, adresses mail, adresse de domicile, noms des anciens employeurs ont été divulgués.
L’humoriste a annoncé vendredi 18 juin sa démission d’Europe 1. Sa hiérarchie lui demandait de retirer une blague sur Eric Zemmour, dans une chronique prévue à l’antenne ce dimanche. Elle se confie dans un entretien… où l’on apprend qu’un journaliste aurait récemment été convoqué pour une pique sur le même Eric Zemmour. […] « Si on me coupe pour une vanne de ce type, qu’est ce que je vais bien pouvoir dire la semaine prochaine ? Cette censure signifie qu’une personne dangereuse est en train de devenir intouchable, et je ne veux pas participer à ça. »
Le ministre Blanquer·e cherche quoi qu’il en coûte à maintenir les épreuves terminales du Baccalauréat, afin d’asseoir sa réforme pourtant massivement rejetée par la profession ainsi que par les lycéen·ne·s.
Bureaux de vote restés fermés faute d’assesseurs, bulletins manquants… Le scrutin ne s’est pas déroulé comme prévu dans plusieurs endroits de France.
“Il nous a vus coller des affiches vers minuit 30, il a traversé la rue, m’a tordu le poignet. Il m’a bloquée sous son bras, a pris mon pinceau plein de colle et me l’a mis à plusieurs reprises sur la figure” Selon la candidate de 51 ans, mère de deux enfants, l’homme l’aurait également insultée au cri de “salope”’ et “sale communiste de merde”
Un jeune de 22 ans a “perdu une main”, a précisé le préfet d’Ille-et-Vilaine Emmanuel Berthier.
« En tout, on a perdu près de 100 000 euros, estime un organisateur. C’est toute une vie de travail pour certains. »
Lors d’une manifestation devant l’Assemblée nationale, en 2019, Sebastien Maillet a vu sa main arrachée par une grenade de la gendarmerie. Pour la justice, le lancer de la GLI-F4 était ni nécessaire ni proportionné. Il y a faute de l’État.
« le fait est que c’est pratique courante de demander les fadettes de sa femme, par exemple. Mon exigence en termes de moralité est basse… Je peux vous parler du nombre de fois où on a imité la signature de l’interprète en langue arabe qui n’était pas disponible pour un gardé à vue, parce qu’il était urgent d’envoyer le procès-verbal. »
« la famille est assez sidérée par le fait que le rapport de l’IGPN (…), sur la base duquel le premier ministre avait communiqué (…) pour dire qu’il n’y avait pas de lien entre l’intervention policière et la chute de Steve Maia Caniço dans la Loire, est un rapport erroné ».
En cette période de surenchère sécuritaire, l’emprisonnement apparaît faussement comme une solution miracle. Si son efficacité est présupposée malgré un manque de preuves concrètes, ses effets pervers, eux, restent oubliés.
Depuis plusieurs années, des services web ont commencé à bloquer le réseau Tor de manière globale. Les utilisateurs et utilisatrices de Tor se retrouvent classées massivement et sans nuances comme potentiellement néfastes. Or, Tor est l’un des rares outils permettant de naviguer sur le web sans voir nos attentes trahies. En effet, quand on lit un journal, on ne s’attend pas à ce qu’il nous lise aussi. Utiliser le navigateur Tor minimise les capacités de surveillance des sites que nous visitons.
Dans un texte rédigé en 1939 et publié à titre posthume, le journaliste allemand Sebastian Haffner fait une chronique saisissante de ses expériences personnelles pendant l’époque de l’instauration du nazisme. D’une clarté et d’une autorité exemplaires, son récit rend palpables, donc compréhensibles, les circonstances de l’avènement du régime hitlérien. À cet égard, c’est un ouvrage dont la lecture, en plus de l’intérêt littéraire qui la justifie, est indispensable à la connaissance de notre temps.
si les humains ne prennent pas toujours de meilleures décisions lorsqu’ils ont accès à plus d’information, alors pourquoi croyons-nous qu’il en irait différemment avec l’intelligence artificielle ?
Cela m’est arrivé au moins à sept reprises d’apprendre mon déplacement à la toute dernière minute, à l’occasion d’un « pointage » au commissariat de police ou au poste de gendarmerie. La procédure est la même, un haut gradé me tend le nouvel arrêté d’assignation à résidence signé par le ministère de l’Intérieur la veille ou l’avant-veille. Cet arrêté est rédigé de telle façon que la nouvelle destination n’est pas mentionnée. Ni ma famille ni mes avocats ne peuvent être renseignés ni sur mon départ, ni sur son heure ni sur la nouvelle destination. Cela s’apparente à chaque fois à une rafle. Je suis conduit menotté (alors que je suis sensé être libre) par une escorte armée et cagoulée jusqu’au nouveau commissariat où doivent avoir lieu les nouveaux pointages. […] Chacun a pu apprécier l’application concrète du couvre-feu sanitaire. Et moi, Kamel Daoudi, assigné à résidence depuis plus de 13 ans, je demeure encore confiné sous prétexte de précautions sécuritaires. Qui ose encore croire à l’ineptie de cette démagogie ?
« Chaque jour est une occasion de conspirer pour nos communes vies et leur assomption pleine et entière »
La Fête de l’Huma se fera du 10 au 12 septembre prochain avec une jauge de 40.000 personnes par jour.
Retrouvez les revues de web précédentes dans la catégorie Libre Veille du Framablog.
Les articles, commentaires et autres images qui composent ces « Khrys’presso » n’engagent que moi (Khrys).
Inventaire.io est une application web libre qui permet de faire l’inventaire de sa bibliothèque pour pouvoir organiser le don, le prêt ou la vente de livres physiques. Une sorte de méga-bibliothèque communautaire, si l’on veut. Ces derniers mois, Inventaire s’est doté de nouvelles fonctionnalités et on a vu là l’occasion de valoriser ce projet auprès de notre communauté. On a donc demandé à Maxlath et Jums qui travaillent sur le projet de répondre à quelques unes de nos questions.
Chez Framasoft, on a d’ailleurs créé notre inventaire où l’on recense les ouvrages qu’on achète pour se documenter. Cela permet aux membres de l’association d’avoir un accès facile à notre bibliothèque interne. On a aussi fait le choix de proposer ces documents en prêt, pour que d’autres puissent y accéder.
Salut Maxlath et Jums ! Pouvez-vous vous présenter ?
Nous sommes une association de deux ans d’existence, développant le projet Inventaire, centré autour de l’application web inventaire.io, en ligne depuis 2015. On construit Inventaire comme une infrastructure libre, se basant donc autant que possible sur des standards ouverts, et des logiciels et savoirs libres : Wikipédia, Wikidata, et plus largement le web des données ouvertes.
Le projet grandit également au sein de communautés et de lieux : notamment le mouvement Wikimedia, l’archipel framasoftien à travers les Contribateliers, la MYNE et la Maison de l’Économie Circulaire sur Lyon, et Kanthaus en Allemagne.
L’association ne compte aujourd’hui que deux membres, mais le projet ne serait pas où il en est sans les nombreu⋅ses contributeur⋅ices venu⋅es nous prêter main forte, notamment sur la traduction de l’interface, la contribution aux données bibliographiques, le rapport de bugs ou les suggestions des nouvelles fonctionnalités.
Vous pouvez nous en dire plus sur Inventaire.io ? Ça sert à quoi ? C’est pour qui ?
Inventaire.io se compose de deux parties distinctes :
Inventaire.io permettant de constituer des bibliothèques distribuées, le public est extrêmement large : tou⋅tes celleux qui ont envie de partager des livres ! On a donc très envie de dire que c’est un outil pour tout le monde ! Mais comme beaucoup d’outils numériques, l’outil d’inventaire peut être trop compliqué pour des personnes qui ne baignent pas régulièrement dans ce genre d’applications. C’est encore pire une fois que l’on rentre dans la contribution aux données bibliographiques, où on aimerait concilier richesse de la donnée et facilité de la contribution. Cela dit, on peut inventorier ses livres sans trop se soucier des données, et y revenir plus tard une fois qu’on se sent plus à l’aise avec l’outil.
Par ailleurs, on rêverait de pouvoir intégrer les inventaires des professionnel⋅les du livre, bibliothèques et librairies, à cette carte des ressources, mais cela suppose soit de l’interopérabilité avec leurs outils existants, soit de leur proposer d’utiliser notre outil (ce que font déjà de petites bibliothèques, associatives par exemple), mais inventaire.io nous semble encore jeune pour une utilisation à plusieurs milliers de livres.
Quelle est l’actualité du projet ? Vous prévoyez quoi pour les prochains mois / années ?
L’actualité de ces derniers mois, c’est tout d’abord de nouvelles fonctionnalités :
Pas mal de transitions techniques sous le capot aussi. On n’est pas du genre à changer de framework tous les quatre matins, mais certains choix techniques faits au départ du projet en 2014 – CoffeeScript, Brunch, Backbone – peuvent maintenant être avantageusement remplacés par des alternatives plus récentes – dernière version de Javascript (ES2020), Webpack, Svelte – ce qui augmente la maintenabilité et le confort, voire le plaisir de coder.
Autre transition en cours, notre wiki de documentation est maintenant une instance MediaWiki choisie entre autres pour sa gestion des traductions.
Le programme des prochains mois et années n’est pas arrêté, mais il y a des idées insistantes qu’on espère voir germer prochainement :
Enfin tout ça c’est ce qu’on fait cachés derrière un écran, mais on aimerait bien aussi expérimenter avec des formats d’évènements, type BiblioParty : venir dans un lieu avec une belle bibliothèque et aider le lieu à en faire l’inventaire.
C’est quoi le modèle économique derrière inventaire.io ? Quelles sont/seront vos sources de financement ?
Pendant les premières années, l’aspect « comment on gagne de l’argent » était une question volontairement laissée de côté, on vivait avec quelques prestations en micro-entrepreneurs, notamment l’année dernière où nous avons réalisé une preuve de concept pour l’ABES (l’Agence bibliographique pour l’enseignement supérieur) et la Bibliothèque Nationale de France. Peu après, nous avons fondé une association loi 1901 à activité économique (voir les statuts), ce qui devrait nous permettre de recevoir des dons, que l’on pourra compléter si besoin par de la prestation de services. Pour l’instant, on compte peu sur les dons individuels car on est financé par NLNet via le NGI0 Discovery Fund.
Et sous le capot, ça fonctionne comment ? Vous utilisez quoi comme technos pour faire tourner le service ?
Le serveur est en NodeJS, avec une base de données CouchDB, synchronisé à un Elasticsearch pour la recherche, et LevelDB pour les données en cache. Ce serveur produit une API JSON (documentée sur https://api.inventaire.io) consommée principalement par le client : une webapp qui a la responsabilité de tout ce qui est rendu de l’application dans le navigateur. Cette webapp consiste en une bonne grosse pile de JS, de templates, et de CSS, initialement organisée autour des framework Backbone.Marionnette et Handlebars, lesquels sont maintenant dépréciés en faveur du framework Svelte. Une visualisation de l’ensemble de la pile technique peut être trouvée sur https://stack.inventaire.io.
Le nom est assez français… est-ce que ça ne pose pas de problème pour faire connaître le site et le logiciel à l’international ? Et d’ailleurs, est-ce que vous avez une idée de la répartition linguistique de vos utilisatrices ? (francophones, anglophones, germanophones, etc.)
Oui, le nom peut être un problème au début pour les non-francophones, lequel⋅les ne savent pas toujours comment l’écrire ou le prononcer. Cela fait donc un moment qu’on réfléchit à en changer, mais après le premier contact, ça ne semble plus poser de problème à l’utilisation (l’un des comptes les plus actifs étant par exemple une bibliothèque associative allemande), alors pour le moment on fait avec ce qu’on a.
En termes de répartition linguistique, une bonne moitié des utilisateur⋅ices et contributeur⋅ices sont francophones, un tiers anglophones, puis viennent, en proportion beaucoup plus réduite (autour de 2 %), l’allemand, l’espagnol, l’italien, suivi d’une longue traîne de langues européennes mais aussi : arabe, néerlandais, portugais, russe, polonais, danois, indonésien, chinois, suédois, turc, etc. À noter que la plupart de ces langues ne bénéficiant pas d’une traduction complète de l’interface à ce jour, il est probable qu’une part conséquente des utilisatrices utilisent l’anglais, faute d’une traduction de l’interface satisfaisante dans leur langue (malgré les 15 langues traduites à plus de 50 %).
À ce que je comprends, vous utilisez donc des données provenant de Wikidata. Pouvez-vous expliquer à celles et ceux qui parmi nous ne sont pas très au point sur la notion de web de données quels sont les enjeux et les applications possibles de Wikidata ?
Tout comme le web a introduit l’hypertexte pour pouvoir lier les écrits humains entre eux (par exemple un article de blog renvoie vers un autre article de blog quelque part sur le web), le web des données ouvertes permet aux bases de données de faire des liens entre elles. Cela permet par exemple à des bibliothèques nationales de publier des données bibliographiques que l’on peut recouper : « Je connais cette auteure avec tel identifiant unique dans ma base. Je sais aussi qu’une autre base de données lui a donné cet autre identifiant unique ; vous pouvez donc aller voir là-bas s’ils en savent plus ». Beaucoup d’institutions s’occupent de créer ces liens, mais la particularité de Wikidata, c’est que, tout comme Wikipédia, tout le monde peut participer, discuter, commenter ce travail de production de données et de mise en relation.
Est-ce qu’il serait envisageable d’établir un lien vers la base de données de https://www.recyclivre.com/ quand l’ouvrage recherché ne figure dans aucun « inventaire » de participant⋅es ?
Ça pose au moins deux problèmes :
Cependant la question de la connexion avec des organisations à but lucratif pose un vrai problème : l’objectif de l’association Inventaire — cartographier les ressources où qu’elles soient — implique à un moment de faire des liens vers des organisations à but lucratif. En suivant l’esprit libriste, il n’y a aucune raison de refuser a priori l’intégration de ces liens, les développeuses de logiciels libres n’étant pas censé contraindre les comportements des utilisatrices ; mais ça pique un peu de travailler gratuitement, sans contrepartie pour les communs.
En quoi inventaire.io participe à un mouvement plus large qui est celui des communs de la connaissance ?
Inventaire, dans son rôle d’annuaire des ressources disponibles, essaye de valoriser les communs de la connaissance, en mettant des liens vers les articles Wikipédia, vers les œuvres dans le domaine public disponibles en format numérique sur des sites comme Wikisource, Gutenberg ou Internet Archive. En réutilisant les données de Wikidata, Inventaire contribue également à valoriser ce commun de la connaissance et à donner à chacun une bonne raison de l’enrichir.
Inventaire est aussi un commun en soi : le code est sous licence AGPL, les données bibliographiques sous licence CC0. L’organisation légale en association vise à ouvrir la gouvernance de ce commun à ses contributeur⋅ices. Le statut associatif garantit par ailleurs qu’il ne sera pas possible de transférer les droits sur ce commun à autre chose qu’une association poursuivant les mêmes objectifs.
Si je suis une organisation ou un particulier qui héberge des services en ligne, est-ce que je peux installer ma propre instance d’inventaire.io ?
C’est possible, mais déconseillé en l’état. Notamment car les bases de données bibliographiques de ces différentes instances ne seraient pas synchronisées, ce qui multiplie par autant le travail nécessaire à l’amélioration des données. Comme il n’y a pas encore de mécanisme de fédération des inventaires, les comptes de votre instance seraient donc isolés. Sur ces différents sujets, voir cette discussion : https://github.com/inventaire/inventaire/issues/187 (en anglais).
Cela dit, si vous ne souhaitez pas vous connecter à inventaire.io, pour quelque raison que ce soit, et malgré les mises en garde ci-dessus, vous pouvez vous rendre sur https://github.com/inventaire/inventaire-deploy/ pour déployer votre propre instance « infédérable ». On va travailler sur le sujet dans les mois à venir pour tendre vers plus de décentralisation.
A l’heure où il est de plus en plus urgent de décentraliser le web, envisagez-vous qu’à terme, il sera possible d’installer plusieurs instances d’inventaire.io et de les connecter les unes aux autres ?
Pour la partie réseau social d’inventaires, une décentralisation devrait être possible, même si cela pose des questions auquel le protocole ActivityPub ne semble pas proposer de solution. Ensuite, pour la partie base de données contributives, c’est un peu comme si on devait maintenir plusieurs instances d’OpenStreetMap en parallèle. C’est difficile et il semble préférable de garder cette partie centralisée, mais puisqu’il existe plein de services bibliographiques différents, il va bien falloir s’interconnecter un jour.
Vous savez sûrement que les Chevaliers Blancs du Web Libre sont à cran et vont vous le claironner : vous restez vraiment sur GitHub pour votre dépôt de code https://github.com/inventaire ou bien… ?
La pureté militante n’a jamais été notre modèle. Ce compte date de 2014, à l’époque Github avait peu d’alternatives… Cela étant, il est certain que nous ne resterons pas éternellement chez Microsoft, ni chez Transifex ou Trello, mais les solutions auto-hébergées c’est du boulot, et celles hébergées par d’autres peuvent se révéler instables.
Si on veut contribuer à Inventaire.io, on fait ça où ? Quels sont les différentes manière d’y contribuer ?
Il y a plein de manières de venir contribuer, et pas que sur du code, loin de là : on peut améliorer la donnée sur les livres, la traduction, la documentation et plus généralement venir boire des coups et discuter avec nous de la suite ! Rendez-vous sur https://wiki.inventaire.io/wiki/How_to_contribute/fr.
Est-ce que vous avez déjà eu vent d’outils tiers qui utilisent l’API ? Si oui, vous pouvez donner des noms ? À quoi servent-ils ?
Readlebee et Bookwyrm sont des projets libres d’alternatives à GoodReads. Le premier tape régulièrement dans les données bibliographiques d’Inventaire. Le second vient de mettre en place un connecteur pour chercher de la donnée chez nous. A noter : cela apporte une complémentarité puisque ces deux services sont orientés vers les critiques de livres, ce qui reste très limité sur Inventaire.
Et comme toujours, sur le Framablog, on vous laisse le mot de la fin !
Inventaire est une app faite pour utiliser moins d’applications, pour passer du temps à lire des livres, papier ou non, et partager les dernières trouvailles. Pas de capture d’attention ici, si vous venez deux fois par an pour chiner des bouquins, ça nous va très bien ! Notre contributopie c’est un monde où l’information sur la disponibilité des objets qui nous entoure nous affranchit d’une logique de marché généralisée. Un monde où tout le monde peut contribuer à casser les monopoles de l’information sur les ressources que sont les géants du web et de la distribution. Pouvoir voir ce qui est disponible dans un endroit donné, sans pour autant dépendre ni d’un système cybernétique central, ni d’un marché obscur où les entreprises qui payent sont dorlotées par un algorithme de recommandations.
Merci beaucoup Maxlath et Jums pour ces explications et on souhaite longue vie à Inventaire. Et si vous aussi vous souhaitez mettre en commun votre bibliothèque, n’hésitez pas !
Comme chaque lundi, un coup d’œil dans le rétroviseur pour découvrir les informations que vous avez peut-être ratées la semaine dernière.
Tous les liens listés ci-dessous sont a priori accessibles librement. Si ce n’est pas le cas, pensez à activer votre bloqueur de javascript favori ou à passer en “mode lecture” (Firefox) ;-)
« La violence vicariante est une violence machiste doublement sauvage et inhumaine, puisqu’elle cherche à causer de la douleur non seulement à la femme, mais aussi à ses enfants ».[…] En Espagne, 39 mineurs ont été assassinés par leurs pères ou par les compagnons ou ex-compagnons de leur mère depuis 2013
Le don annoncé au G7 d’un milliard de doses d’ici à la mi-2022 ne fait pas du vaccin un « bien public mondial ». Il manque encore aux pays riches une vraie stratégie, unitaire et cohérente, pour un accès équitable aux vaccins anti-Covid.
Le voilà, le secret un peu gênant de la galaxie start-up : malgré son obstination à exploiter un nouveau prolétariat, à détruire les acquis sociaux et à échapper à l’ impôt, elle fonctionne à perte –6,8 milliards de dollars en 2020 (5,6 milliards d’euros) chez Uber.
In going after internet service providers (ISPs) for the actions of just a few of their users, Sony Music, other major record labels, and music publishing companies have found a way to cut people off of the internet based on mere accusations of copyright infringement.
Surnommé « Project Pele », il pourrait être transporté par le train, la route, et même les airs.
Lundi soir, avec 94 % des procès-verbaux comptabilisés, le candidat de gauche Pedro Castillo devançait son adversaire libérale et conservatrice Keiko Fujimori au second tour de l’élection présidentielle, avec 50,07 % des suffrages.
La crise, quelle crise ? Malgré un choc majeur, l’économie mondiale est déjà repartie à un rythme effréné.
Une équipe de chercheurs européens a réalisé une méta-analyse qui a permis d’établir que, parmi l’ensemble des candidats qui proposent un projet à un organisme subventionnaire, les hommes ont 7 % plus de chances que les femmes de recevoir un financement. Et dans un processus d’évaluation par les pairs, l’avantage des chercheurs de sexe masculin se manifeste plus particulièrement lorsque ceux-ci sont évalués par des hommes.
Une étude sortie en avril dernier aux États-Unis montre, grâce à une quantité de données jamais collectées auparavant, un lien entre exposition au gaz lacrymogène et perturbations menstruelles.
Une médecin des HUG regrette que les pharmas qui fabriquent les vaccins n’aient pas mentionné les effets possibles sur le cycle menstruel. La santé des femmes ne serait pas assez prise en compte.« Il est intéressant de constater que ces effets secondaires récemment observés sur les règles de certaines femmes peu après leur vaccination n’avaient pas été répertoriés ni annoncés officiellement. » […] La cheffe de l’unité des HUG en profite pour relever un aspect peu connu : lors de la phase d’essais cliniques sur des humains, les hommes seraient bien plus représentés que les femmes, encore trop souvent mises de côté.
En complément, on pourra consulter cette page (khrys.eu.org)
Reste à savoir comment se passeront les prochaines manifestations, à commencer par ce samedi 12 juin, lors de la « marche des libertés » organisée par des partis de gauche. En théorie, une décision du Conseil d’Etat prend effet immédiatement et l’utilisation de « nasses » serait donc illégale. Ce qui fait sourire le président de la LDH, Malik Salemkour. « Je n’ose imaginer que le préfet de police de Paris et le ministre de l’Intérieur soient des délinquants. »
Des enseignants-chercheurs ont déposé un recours devant le Conseil d’Etat afin que la ministre de l’Enseignement supérieur justifie sa décision de lancer une enquête sur un prétendu « islamo-gauchisme à l’université ».
Alors que le projet de loi bioéthique de retour à l’Assemblée nationale ce lundi se présente comme une ouverture de la PMA pour toutes, les femmes noires se sentent exclues d’un système où l’attente d’un don d’ovocytes peut prendre jusqu’à dix ans.
L’autorité reproche à la chaîne d’information du groupe Canal+ de ne pas avoir déclaré le temps de parole de Philippe Ballard, tête de liste RN pour les élections régionales à Paris.
Au début de l’année, la jeune femme avait déposé plainte contre son ancien compagnon et avait fréquenté une association d’aide aux victimes de violences conjugales. […] L’homme avait fait l’objet d’une composition pénale, une alternative à des poursuites judiciaires, pour laquelle il avait dû suivre un stage de sensibilisation aux violences conjugales.
La Commission nationale consultative des droits de l’homme tire à boulet rouge sur l’enseignement supérieur français. Entre les « biais » de Parcoursup et le manque de moyens, la CNCDH constate un accroissement des inégalités.
Contrairement aux assurances du gouvernement, le niveau des retraites à venir pourrait bien être amputé pour une partie des salariés qui ont été placés en activité partielle durant la crise sanitaire.
« Il n’y a pas de régime fasciste en France actuellement, mais il y a des mouvements politiques qui propagent diverses idéologies fascistes. »
L’Autorité française de la concurrence a condamné le géant américain pour avoir « abusé de sa position dominante » dans le secteur de la publicité en ligne. Une décision « historique ».
Ils sont parfois amenés à traverser à pied des autoroutes à quatre voies pour distribuer leurs colis.
En protestation contre la modération de contenus pro-palestiniens sur le réseau social jugée injustifiée, une campagne invite les internautes à donner une seule étoile sur les boutiques d’applications.
C’est une décision, osons le mot, historique, qui vient d’être actée par le conseil d’administration de l’université de Nantes. Cette décision est la suivante. Toutes les publications de l’université (= les articles scientifiques écrits par des enseignants-chercheurs de l’université) devront obligatoirement être déposées en archive ouverte. Et – c’est dingue – ce mandat de dépôt obligatoire sera pris en compte directement dans les évaluations institutionnelles mais aussi dans les financements que l’université versera aux laboratoires de recherche.
First, datafication is a form of surveillance that violates our autonomy by undermining the ways in which we develop our sense of ourselves and express those selves in the world. Second, datafication is like feudalism—it traps us in unfair economic arrangements in which we provide our valuable “data assets” or “data work” for free by using the digital services created by tech companies.
À l’origine de cette différence de comportement surprenante, il y aurait une molécule : la tyrosine, un acide aminé présent dans les protéines et qui produit de la dopamine. Un neurotransmetteur qui entre dans les mécanismes de la motivation et de la prise de risque. Le fait d’avoir mangé davantage de protéines […] modifierait notre comportement en nous rendant plus conciliant.
Michael Packard, pêcheur de homard, a passé 30 à 40 seconde dans la bouche d’une baleine à bosse avant qu’elle ne le recrache.
Loin d’être un phénomène isolé, le cyberharcèlement touche en majorité les femmes. Une enquête édifiante sur ce déferlement de haine virtuelle, aux conséquences bien réelles. Avec le témoignage d’une dizaine de femmes, de tous profils et de tous pays, et de spécialistes de la question, qui en décryptent les dimensions sociologiques, juridiques et sociétales.
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Les articles, commentaires et autres images qui composent ces « Khrys’presso » n’engagent que moi (Khrys).
Comme chaque lundi, un coup d’œil dans le rétroviseur pour découvrir les informations que vous avez peut-être ratées la semaine dernière.
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Le texte, qui interdit aux personnes impliquées dans une organisation « extrémiste » d’être élues, est perçu par l’opposition comme un moyen de la neutraliser à l’approche des législatives de septembre.
pourquoi un homme pourrait-il épouser plusieurs femmes, tandis que la femme n’y serait pas autorisée ? Les esprits s’échauffent. Des élus de partis religieux, chrétiens et musulmans dénoncent une pratique « non africaine », une « insulte à la religion » qui entraînerait la « destruction des valeurs familiales ».
ces 215 enfants, dont certains n’avaient que trois ans, faisaient partie d’un vaste programme colonial visant à acculturer les nations autochtones. Pour ce faire, le Canada a mis en place un système visant à « tuer l’Indien dans l’enfant ».Ce système a souvent tué l’enfant.
Major de promo, Paxton Smith a dénoncé la nouvelle législation du Texas qui interdit l’avortement après six semaines de grossesse, y compris en cas d’inceste ou de viol. “Je ne peux pas renoncer à cette exposition pour promouvoir la paix alors qu’une guerre est menée contre mon corps.”
Video from the cameras is often used in facial-recognition searches. A report finds they are most common in neighborhoods with large nonwhite populations.
L’opérateur britannique BT teste l’utilisation de câbles en fibre optique à âme creuse dans ses réseaux 5G. Avec des résultats prometteurs.
Après avoir annoncé qu’elle ne seraient conservées que pendant 3 mois, afin de rassurer la population, le gouvernement avait depuis allongé cette durée à 20 ans, au motif que le droit prévoyait préalablement une telle durée dans le système national des données de santé, et qu’il n’y avait pas de raison que les données relatives à la Covid-19 diffèrent des autres données de santé.
La Cnil a demandé au gouvernement qu’une personne ne souhaitant pas se faire vacciner puisse faire effacer son nom du fichier.
Certes, Enedis porte la majeure partie du coût (5,39 milliards d’euros). 10 % prélevés sur ses fonds propres, et le reste sous la forme d’un emprunt auprès de la Banque européenne d’investissement (BEI) à un taux extrêmement avantageux : 0,77 %. Mais le tour de passe-passe réside dans le fait que ce n’est pas l’entreprise qui remboursera à proprement parler la somme, mais bien le consommateur à travers notamment un mécanisme dit de « différé tarifaire »[…] Cerise sur le gâteau, le taux d’intérêt appliqué au remboursement ne sera pas du tout le même que le généreux taux de la BEI, comme le rappelle la Cour des comptes dans son rapport, mais de 4,6 %. L’opération s’avère donc juteuse pour Enedis, avec in fine une marge de 2,8 %, soit un demi-milliard d’euros d’intérêts supplémentaires, là aussi payés par les consommateurs.
Après plusieurs féminicides ayant suscité l’émoi ces dernières semaines […] le DCSP leur demande également de “résorber sans délai” le stock des dossiers en cours. Il faut “prioriser le traitement de ces affaires”, écrit-il, y compris “par le renfort d’enquêteurs qui seront détournés de leur périmètre missionnel habituel”
on croit vivre un cauchemar en apprenant par notre enquête que sur les 1000 bracelets électroniques anti-rapprochement disponibles en France, seuls 78 ont été posés, bien peu pour une mesure que la France a adoptée depuis trois ans. […] Il est temps de former gendarmes et policiers à considérer les plaintes déposées pour ce qu’elles sont, l’annonce qu’un crime risque d’être commis.
Dans les commissions d’attribution de logements sociaux, on s’est aperçu qu’au lieu de simplifier les démarches pour l’usager, ce nouveau formulaire met aujourd’hui en difficulté à plus d’un titre aussi bien les demandeurs de logements que les acteurs de la chaîne d’attribution.
Le CIR, ce n’est pas moins de 6,6 milliards d’euros. Cela ne vous dit rien ? Moi non plus. Alors, comme toujours dans ces cas-là, il faut comparer avec un truc que l’on comprend. Prenons le Centre national de la recherche scientifique, le CNRS, qui réunit toutes les disciplines, de la physique théorique aux mathématiques, en passant par la linguistique et l’anthropologie. Le CNRS a des centaines d’équipes de recherche, des dizaines de gros laboratoires avec des machines très chères répartis sur tout le territoire. Quel est le budget total du CNRS ? 3,7 milliards d’euros. Autrement dit, l’État file presque deux fois plus d’argent aux entreprises pour qu’elles trouvent le packaging optimal du yaourt à la fraise ou, légèrement plus grave, pour que la Société Générale invente des produits financiers bien pourris qui feront éclater la prochaine crise boursière, que pour trouver des vaccins, étudier la destruction de la planète, analyser les migrations, les rapports de la population avec la police, les féminicides, etc.
Que faire quand l’hôpital public sature et s’effondre ? Quand les délais de prise en charge du médico-social s’étirent à cause des surcharges de travail et des sous-effectifs ? Des formations « pleine conscience ».
Rozenn Kevel a été licenciée par Chronodrive après avoir défendu des salariées victimes de violences sexuelles. Elle espère faire de son procès un moment politique.
Pour faire avaler à l’opinion publique leur diatribe viriliste, les marchands de peur préfèrent résumer la figure du migrant à celle d’une masculinité pseudo-menaçante. Et taire la violence insupportable – et bien réelle – qui ponctue les destins féminins sur ces routes migratoires.
les plaignantes peuvent non seulement poursuivre Google, mais aussi représenter plus de 10 800 femmes qui pourraient également avoir été injustement moins payées par rapport à leurs collègues masculins
Les applications américaines plébiscitées pendant le Covid-19, comme Teams ou Zoom, présentent “un risque d’accès illégal aux données” par les autorités américaines.
“In addition to capturing everyone’s shopping habits (from amazon.com) and their internet activity (as AWS is one of the most dominant web hosting services)… now they are also effectively becoming a global ISP with a flick of a switch, all without even having to lay a single foot of fiber.”
si un AirTag se reconnecte avec l’iPhone de son propriétaire durant ce délai, le compteur est remis à zéro. Cela signifie que si une personne partage son appartement avec un conjoint jaloux, la balise se reconnectera tous les jours et le stalking peut continuer indéfiniment.
Cette mystérieuse disparition est survenue, vendredi, à la veille de l’anniversaire de la répression chinoise.
Women have been systematically under-diagnosed with ADHD for decades, so I guess it’s not surprising that now we have a platform that promotes women talking about their experiences that a new wave of girls would come to suspect they have the disorder.
as the philosopher George Lakoff pointed out aeons ago, the best way to win arguments is to use metaphor to frame the discourse and dictate the language in which it is conducted. Thus American anti-abortion campaigners framed abortion as murder and the music industry framed filesharing as theft. And who’s in favour of murder or theft ? The metaphor that frames data as oil has similar manipulative power […] The metaphor portrays public data “as a huge, passive, untapped resource – lakes of stuff that only has value when it is extracted and processed. But this framing completely removes the individual agency that created the stuff in the first place. Oil is formed by millions of years of compression and chemical transformation of algae and tiny marine animals. Data is created in real time, as we click and swipe around the internet. The metaphor might work in an economic sense, but it fails to describe what data is as a material. It’s not oil, it’s people.
Casting poverty as a technological problem has shaped decades of US policy and upended public institutions. […] The hope that personal computing, the internet, and the skills to use them will power social mobility is the cultural glue holding a deeply unequal information economy together. In this new mode of social reproduction, no one is ever truly on the outside of the labor market—everyone is constantly searching for the skills, technologies, and opportunities that will help them move through it. This is a feature, not a bug, in neoliberal economic development.
On l’ignore souvent, le règne de la reine Victoria (1837-1901) fut marqué par de nombreux combats en faveur de l’égalité entre femmes et hommes. L’Anglaise Josephine Butler s’impliqua dans nombre d’entre eux, au premier rang desquels l’éducation des femmes. […] son combat majeur, celui qui lui valut plus tard l’admiration de Virginia Woolf, c’est celui qu’elle mena à partir de 1869 contre la criminalisation de la prostitution et contre l’exploitation sexuelle des enfants […] Elle devait obtenir l’abrogation des lois plus de vingt ans plus tard, au terme d’une lutte sans répit qui l’aurait épuisée et ruinée. […] il lui apparut que la société dans son ensemble reposait sur l’exploitation sexuelle des filles des classes défavorisées, et que les lois ne cherchaient au fond qu’à garantir aux consommateurs issus des classes aisées une marchandise saine, et de plus en plus jeune. Il faut bien saisir la portée révolutionnaire du propos : […] pour la première fois, la fille des rues fut regardée comme la victime d’un « système » patenté
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