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Comme chaque lundi, un coup d’œil dans le rétroviseur pour découvrir les informations que vous avez peut-être ratées la semaine dernière.
Le 2 mars, le Japon ferme ses écoles. Le 6 avril, il les rouvre partiellement. Une semaine plus tard, il les ferme de nouveau, confronté à une seconde vague de contamination.
La technologie se cache dans la visière, qui affiche un écran qui transmet les données de chaleur des individus à proximité, mais est aussi capable de reconnaissance faciale ou de numéro de plaques d’immatriculation. La compagnie chinoise à l’origine de ces casques hi-tech aurait vendu 1000 exemplaires aux services de sécurité de la métropole émiratie.
En pleine pandémie, les rassemblements devant les bâtiments publics, devant les banques, pour obtenir l’aide sociale, font tâche. La confiance dans le pouvoir politique et l’administration pourrait avoir été entamée. La stratégie sociale du gouvernement est remise en cause. « Elle n’est pas assez courageuse, dit Romdhane Ben Amor. Il faut s’en prendre aux entreprises qui ne paient pas leurs impôts, il faut travailler sur la dette de l’État. D’où le gouvernement a-t-il tiré ces fonds ? A-t-il pris ces sommes sur le budget alloué au développement ? Ce sont les régions de l’intérieur et les couches sociales les plus défavorisées qui vont encore en payer le prix. »
Une idée d’incitation pourrait être de laisser la possibilité de télécharger l’application ou de porter le bracelet sur une base volontaire. […] Mais prévoir que pour ceux qui choisissent de ne pas le télécharger, des restrictions de mobilité subsistent. Il reste à préciser ce que l’on entend exactement par restrictions à la liberté de circulation.
Je voudrais partager avec qui en a envie une question à laquelle, depuis maintenant plus d’un mois, je ne cesse de réfléchir. Comment a-t-il pu advenir qu’un pays tout entier, sans s’en rendre compte, se soit écroulé éthiquement et politiquement, confronté à une maladie ?
Le président du Conseil a également confirmé que le gouvernement travaillait sur un plan de déconfinement des Italiens et de réouverture des activités industrielles à court terme, à partir du 4 mai.
En Espagne, le gouvernement a décidé de suspendre les expulsions et de réduire certains loyers. Estimant ces mesures insuffisantes, des associations ont décidé de lancer un appel à la grève des loyers. Elles réclament la réquisition des milliers de logements vides pour les sans abris et la restitution d’une partie des 65 milliards d’euros d’argent public qui ont sauvé les banques de la faillite après la crise financière
L’épidémie de coronavirus n’a pas fait oublier l’anniversaire de la révolution qui marque, chaque 25 avril depuis 1974, la fin de la dictature fasciste au Portugal.
Le dépistage massif est une piste incontournable dans la lutte contre le Covid-19, mais la clé réside peut-être dans la génétique. Le fait que la population islandaise soit extrêmement homogène et bien étudiée est un atout pour ce pays.
La visite par Emmanuel Macron de serres de tomates à Cléder (29) a mis en avant « le modèle agricole le plus déconnecté du monde vivant », selon la Fédération nationale d’agriculture biologique, qui dénonce « l’absence totale de vision écologique de l’Élysée ».
Malmenée par la crise sanitaire du Covid-19, l’industrie agroalimentaire a obtenu davantage de souplesse dans les obligations d’étiquetage de ses produits. Elle peut désormais changer la composition de ceux-ci sans en informer les consommateurs.
La communication au plus haut sommet de l’Etat pédalait déjà dans la choucroute depuis le début de la plus grande crise sanitaire et économique mondiale de ces dernières décennies, comme l’a montré la cacophonie autour des masques, mais, décidément, les choses ne semblent pas aller en s’améliorant.
À ce stade de la pandémie, il n’y a pas suffisamment de preuves de l’efficacité de l’immunité par anticorps pour garantir la validité d’un « passeport d’immunité ».
Il s’agit de masques grand public, non destinés aux professionnels. Cet assouplissement des règles de vente était réclamé depuis plusieurs semaines par les syndicats professionnels.
Une enquête de l’Institut Pasteur révèle que seulement 5,7 % de la population aurait été en contact avec le virus et pourrait être immunisée. On est loin des 70 % requis pour espérer l’« immunité collective » alors que le déconfinement est lancé à partir du 11/05 et qu’aucune mesure préventive à la hauteur n’a été annoncée, que ce soit au niveau des tests de dépistage ou des masques
Une enquête lancée par l’ONS a montré que 25 % des écoles n’ont pas suffisamment de points d’eau pour permettre le lavage des mains. […] En outre, le renouvellement de l’air est souvent mal assuré dans les salles de classe. […] les mesures de CO2 en milieu occupé indiquent des taux de confinement « très élevés » pour 48 % des écoles élémentaires et « extrêmes » […] dans 7 % des cas.
Selon les données de l’OCDE publiées en 2017, le salaire des infirmiers des hôpitaux publics serait par exemple particulièrement bas, en moyenne 5 % en deçà du salaire moyen national, classant la France parmi les 5 derniers pays sur les 29 pays développés considérés.
Et j’entends bien quand j’appelle mes patients se succéder au téléphone les émotions : l’étonnement, la reconnaissance, la gratitude.[…] Il faut vous dire que les médecins n’appellent pas leurs patients, ou ne sont pas censés le faire. Pour l’Assurance-Maladie, c’est du démarchage, une pratique interdite et réprimandée. […] l’Ancien Monde interdisait cette pratique, soupçonnant les médecins de « faire du chiffre ». […] Étrangement, lorsque le coronavirus est arrivé, […], qui a formé la première ligne de front contre le Covid-19 ? Échangeant en temps réel des données sur l’explosion des cas, mettant en place des procédures basiques, cherchant à se protéger pour tenir le choc, mettant en place la téléconsultation, montant des centres Covid ? […] Cette piétaille prétendument égoïste, vénale, frileuse et incapable de s’organiser sans benchmarking.
Si le XXe siècle a débuté en 1914, le XXIe débute avec cette crise sanitaire. A plus forte raison avec le collapse du changement climatique. Une nouvelle hégémonie culturelle émerge : l’entraide plutôt que la concurrence libre et non faussée. La relocalisation plutôt que le déménagement permanent du monde. Le retour de l’Etat et des services publics sont impatiemment attendus.
Le débat sur l’apport du numérique à la résolution de la crise sanitaire actuelle est bien mal engagé. Une énergie considérable est consacrée à développer et affiner le controversé projet d’application de traçage StopCovid, dont la faisabilité et l’utilité restent pourtant sujettes à caution. Pendant qu’on en développe plusieurs versions, qu’on engage un bras de fer avec Google et Apple et qu’on mobilise les parlementaires à discuter et voter sur une application qui risque de ne jamais voir le jour, rien n’est dit de la préparation de l’équipement numérique de la « force sanitaire », cette « armée » d’enquêteurs de terrain qu’il va falloir déployer à partir du déconfinement pour remonter et casser les chaînes de transmission.
Le monde n’était pas prêt pour l’irruption d’un danger tel que le Covid-19. Il aurait pourtant pu l’être.
Malgré le Plan de traitement des foyers de travailleurs migrants (PTFTM), il reste environ 150 foyers à rénover. Certains comptent des chambres de 7,5 mètres carré, comme à Romainville où le foyer Paul de Kock compte 301 chambres de cette dimension. Des chambres donc parfois plus étroites que des cellules carcérales. Des pièces exigües où le confinement est intenable.
Les deux hommes ont expliqué qu’ils effectuaient “un confinement touristique, une sorte de Tour de France du confinement”. Apparemment, ils étaient allés à la dune du Pilat (Gironde), puis à Biarritz (Pyrénées-Atlantiques) et enfin à Gavarnie. Ils profitaient du confinement comme de vacances.
Si la situation n’était pas si grave, elle serait presque risible. Il était temps que le Président, et avec lui Jean-Michel Blanquer, le reconnaissent ; ce gouvernement n’ayant cessé d’affaiblir l’école publique dans les quartiers populaires et défavorisés depuis qu’il est au pouvoir.
Avec “35 décès et 5.500 cas de Covid-19″, recensés par la profession, le premier syndicat du transport routier, l’UFR-CFDT appelle les salariés à cesser le travail le 7 mai, date à laquelle Emmanuel Macron fêtera son troisième anniversaire à l’Elysée.
Ça s’est passé le 10 avril. Je suis sorti de chez moi à 23h15, pour aller faire un jogging. Je sais que c’est un peu tard mais avec le confinement, je suis décalé. Sur ma route, j’ai croisé des amis assis sur un banc. Alors que je venais de les saluer, une voiture de police est arrivée. Les gens qui étaient là ont fui en voyant la police. Moi, je suis resté parce que j’avais mon attestation et que j’allais faire mon footing. Je pensais que tout irait bien.
Nous sommes dans cette affaire confrontés à un cas grave de remise en cause de la liberté d’expression comme du droit à critiquer le pouvoir, y compris par la caricature. Et pour faire respecter cela, serions-nous face à la mise en place d’une police politique qui viendra jusque dans nos logements pour nous faire retirer nos panneaux des balcons ? Car depuis le début du confinement des milliers de personnes accrochent banderoles et pancartes à leurs fenêtres pour dire ce qu’elles pensent de la gestion de la crise sanitaire par le gouvernement. C’est l’un des rares moyens que nous avons pour exprimer nos revendications, le droit de manifestation ayant été suspendu dans le cadre du confinement.
Ici, le confinement ayant été justifié par la nécessité de préserver le droit à la vie, cette liberté fondamentale vient en quelque sorte « écraser » un nombre considérable d’autres libertés – celles de réunion, d’entreprendre, d’exercer son activité professionnelle, d’aller et de venir, de manifester… De plus, le Conseil d’Etat considère qu’il n’a pas à inspirer ou insuffler une politique publique à l’égard de l’exécutif, de sorte qu’il a accentué la règle du confinement « brut » (c’est à cause d’une décision du Conseil d’Etat du 22 mars 2020 que le Premier ministre a pris la décision de fermer les marchés alimentaires ouverts), tout en refusant de la mettre en balance avec les carences pourtant avérées de la lutte contre le covid-19 : il est inacceptable qu’après un mois de confinement, toute la population ne dispose pas de masques, de gants, de tests – sans même évoquer les mesures particulières qui auraient dû être prises à l’égard des médicaments et du personnel hospitalier. […] Le principal danger de l’état d’urgence sanitaire pour les libertés publiques est d’ordre philosophique : il serait de penser que la solution aux risques de toute nature (attentats, catastrophe sanitaire…) est de type quasi-répressif, ou en tout cas relève de la police administrative, alors qu’elle relève essentiellement du terrain politique. […] Il aurait sans doute été possible de mieux concilier la prévention de l’ordre public sanitaire et les libertés individuelles en n’adoptant pas une logique guerrière et, en parallèle d’un bref confinement, en réquisitionnant l’industrie française tout en donnant au service public hospitalier les moyens de fonctionner à hauteur des exigences du moment. Mais après tout, on a les dirigeants que l’on mérite.
Lorsque l’on prend un peu de recul, la contradiction confine à l’aporie : enfermer pour protéger la santé publique alors que les mesures de prophylaxie élémentaires pour empêcher la propagation du virus consistent dans la distanciation et imposent donc de vider les prisons. En réalité, cette ordonnance n’est pas un moyen pour l’Etat d’adapter la justice pénale à la lutte contre le virus. Elle est le moyen pour l’Etat de poursuivre la répression malgré la pandémie.
Une partie de la population est prête à se rebeller contre le profond “déni de comprendre” ce qui, depuis une trentaine d’années de politique néo-libérale obsédée par la réduction des dépenses publiques, conduit la société dans le mur. La situation, dramatique, de la filière des soins, dénoncée depuis si longtemps par l’ensemble des praticiens, est révélée au grand public par la gestion, calamiteuse, des équipements (masques, gel hydroalcoolique, tests, respirateurs, médicaments). La population veut des explications sur ce sujet si symptomatique des dégâts du dogme néolibéral, et de ces explications découle une prise de conscience plus globale.
« Via ce système nous suivons aujourd’hui 260 familles, mais nous avons 20 nouvelles demandes chaque jour ! […] Nous sommes de simples habitants, ou des bénévoles qui font habituellement de l’éducation populaire. Ce n’est pas notre rôle d’organiser la sécurité alimentaire de centaines de personnes ! Les pouvoirs publics sont incapables de se coordonner. Ils se reposent sur les collectifs de quartiers. Sans cette solidarité citoyenne, on aurait peut-être déjà assisté à des pillages, des émeutes. Et il n’est pas impossible qu’on se retrouve avec des enfants souffrant de malnutrition à la fin du confinement. »
C’est d’ailleurs ce que montre la façon dont Tenochtitlan, devenue Mexico après la prise du pouvoir par les Espagnols, a évolué : les nouveaux maîtres de la ville, qui était une splendide cité lacustre, décident de démolir tous les bâtiments et d’assécher les lacs. Notamment pour construire des routes, sur lesquelles faire rouler les chariots à roues… Une décision stupide, car la ville est une cuvette, arrosée par les montagnes environnantes et les pluies tropicales une partie de l’année. Conséquence : la cité est très régulièrement inondée, parfois même pendant plusieurs années. Et c’est un problème qui n’a toujours pas été résolu à ce jour, malgré la construction d’un grand canal d’évacuation au début du XXe siècle, qui est déjà obsolète, la ville s’affaissant un peu plus chaque année. Au fond, les Mexicains sont encore en train d’éponger les conneries des Espagnols. C’est une très bonne illustration d’un progrès qu’on te donne comme fabuleux alors qu’il est défaillant. […] les Mexicains d’aujourd’hui disent “la roue manquait aux Aztèques” alors qu’il y avait surtout une chose qui manquait : la sagesse aux Espagnols. Il faut faire attention à l’impératif d’efficacité, y compris chez ceux qui cherchent à penser autrement la société. […] Si tu refuses de nourrir la machine, alors quelque chose peut arriver. Je crois vraiment à l’arrêt. Arrêter de nourrir la bête qui nous dévore[…] Internet a été un parfait exemple en ce sens : on disait, on espérait, que ça allait tout changer, en bien […] le nouveau livre, la connaissance universelle, le dialogue sans frontières. Sauf que non : on s’est fait piéger par cette Gorgone au regard glaçant qui s’appelle progrès. C’est allé vers le pire, comme d’habitude.
Epidémie. Etymologiquement “sur” le peuple. Pandémie. Etymologiquement “tout” le peuple. Et – pardon pour le néologisme – peut-être aujourd’hui une sorte “d’ubiquidémie”. Etymologiquement “partout” le peuple. C’est à dire l’idée d’un peuple ou de l’humanité dans son entier, qui devrait ou pourrait être tracée, suivie partout à la fois, de son premier mètre à son dernier kilomètre.
Quand prendre un avion connecté à Internet n’interrompt plus le flux de votre travail, vous êtes en contrôle. Quand vous êtes sur une île déserte et que vous êtes toujours connecté, vous êtes en contrôle. Quand un bracelet connecté continue de relever vos signaux biométriques et votre position, vous êtes en contrôle. Vous maîtrisez tous les aléas de votre destin. Et êtes donc responsable, redevable, de chaque imprévu qui pourrait impacter votre productivité.
Si aujourd’hui, après une brève pénurie, on ne manque plus de gel, c’est parce que les formulations hydro-alcooliques sont libres de droits, parce qu’elles sont un bien commun, et que de ne nombreuses bonnes volontés se sont mises à les produire dès que la demande a augmenté. Pourquoi n’avons-nous pas de masques ? Tout simplement parce qu’avant la crise aucun de fiable, de testé, de suffisamment simple à produire n’avait été versé au compte des biens communs. Nous avons fait confiance à l’économie de marché, partant du principe qu’elle était la plus efficace, et nous avons eu la démonstration que cette assomption était fausse. Nous en sommes réduits à faire appel à des industriels qui spéculent, se font la guerre, se vendent aux plus offrants. Résultat : les masques arrivent au compte goûte. […] Pourquoi personne ne parle de tests Covid-19 brevetés ? Parce que Christian Drosten et son équipe ont libéré dès la mi-janvier le test qu’ils ont mis au point.
Ce film ne raconte pas une histoire. Il se veut une approche sensible et radicale des violences psychologiques et physiques infligées aux habitant·es des quartiers populaires par la police.
En 1968, au moment où ouvriers et étudiants français bouleversent l’ordre en place en France, Agnès Varda se tourne vers une autre révolte, celle du Black Panther Party aux États-Unis, à Oakland. Dans un documentaire radical et déterminé, elle évoque la répression policière en adoptant le ton révolutionnaire des militants qu’elle filme.
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