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Comme chaque lundi, un coup d’œil dans le rétroviseur pour découvrir les informations que vous avez peut-être ratées la semaine dernière.
L’application utilise la technologie de géolocalisation et de reconnaissance faciale, et demande des selfies de manière aléatoire. L’utilisateur a 20 minutes pour télécharger le selfie depuis son lieu de quarantaine ou la police lui rendra visite
la pratique « des sports individuels et l’exercice en plein air ainsi que d’autres activités nécessaires restent bien sûr possibles ».
Un virologue allemand estime que le nombre important de tests effectués peut expliquer pourquoi « l’Allemagne compte si peu de décès par rapport au nombre de personnes infectées ».
Depuis 1991, 500 hôpitaux ont fermé, le nombre global de lit a baissé de 170 000 unités. La durée moyenne de prise en charge et passée de 17 à 14 jours pour réaliser des économies. On estime que 160 000 postes de soignant.e.s manquent sur le plan fédéral dans les hôpitaux.
Après avoir bloqué le droit d’asile, le gouvernement grec enferme dans l’indifférence générale, des centaines de réfugiés et migrants conduits dans des camps isolés du nord du pays, et soumis à des conditions de vie inhumaines. Sans aucun recours pour en sortir.
Alors que les pays du monde entier s’efforcent de lutter contre la propagation du coronavirus, l’Islande fait les choses un peu différemment des autres pays et cette approche pourrait avoir un impact très important sur notre compréhension du virus. La petite nation insulaire de 364 000 habitants effectue des tests à grande échelle sur l’ensemble de sa population, ce qui en fait le dernier pays en date à mettre une politique de test agressive au cœur de sa lutte contre la pandémie. Mais « de manière cruciale » les tests incluent également des personnes qui ne présentent aucun symptôme de la maladie. Le gouvernement islandais a déclaré qu’il avait jusqu’à présent testé une plus grande proportion de ses citoyens que partout ailleurs dans le monde.
Le Venezuela conscient que le blocus criminel des États-Unis pouvait affecter sa capacité de réponse sanitaire a renforcé la quarantaine, mais il a surtout donné les moyens d’être confiné à sa population. Chacun jugera de la pertinence de ces mesures en comparaisons avec celles prises dans son pays.
L’usine d’imprimerie argentine Madygraf, sous gestion ouvrière depuis cinq ans, s’est lancée cette semaine dans la production de masques et de gel hydroalcoolique, pour les mettre au service de la population et permettre la résolution de la crise sanitaire en cours. Les étudiants et professeurs de l’université voisine ont également participé à la production. Une initiative de laquelle prendre exemple dans le reste des pays affectés par le coronavirus.
Les partisans de plus grandes restrictions sur les ventes d’armes mettent, eux, en garde contre le risque accru d’accidents et de suicides, alors que les familles sont cloîtrées avec des armes à domicile. En 2019, près de 40 000 personnes ont été tuées par des armes à feu, dont 24 000 par suicide.
Il est très difficile de dire aux gens : » Hé, continuez à aller au restaurant, allez acheter de nouvelles maisons, ignorez cette pile de cadavres dans le coin, nous voulons que vous continuiez à dépenser parce qu’il y a un politicien qui pense que la croissance du PIB est ce qui compte «
le lanceur d’alerte américain craint que l’on aille (à l’échelle globale) vers le modèle de surveillance chinois.
Nous sommes conscients que certaines mesures sont essentielles pour lutter contre la pandémie. Néanmoins, elles doivent être proportionnées, strictement limitées dans le temps, soumises à un examen régulier, et avoir comme seul objectif la résolution de la crise sanitaire actuelle. Malheureusement, de nombreux gouvernements outrepassent les règles et utilisent la pandémie pour revendiquer des pouvoirs excessifs qui risquent d’affaiblir les institutions démocratiques et les médias indépendants de leurs pays. Si nous n’agissons pas immédiatement afin de les freiner, ces développements dangereux pourraient s’installer durablement, bien au-delà de la crise sanitaire que nous traversons.
La haute autorité administrative croule sous les requêtes contestant la politique gouvernementale sur le Covid-19.
On aimerait croire que, si la CNIL invite le gouvernement à violer le droit européen, ce n’est pas simplement pour la grandeur industrielle du pays, mais aussi pour protéger notre santé. Sauf que ni la CNIL, ni Orange, ni personne n’a été capable de démontrer la nécessité médicale de surveiller sans leur accord les personnes confinées ou malades – surtout quand celles-ci sont indétectables en l’absence de test.
Le ministère de l’Intérieur a demandé, ce mercredi 25 mars, aux policiers de rendre leurs masques FFP2 aux agences régionales de santé. Une décision critiquée par plusieurs syndicats de police qui demandent d’autres masques en compensation. Ils menacent, ce jeudi 26 mars, de suspendre les contrôles.
Toutes les mesures qui rendaient l’hôpital non fonctionnel ont temporairement disparu. Les administrateurs sont terrifiés dans leurs bureaux et ne font plus rien. […] L’administration a plié bagage, ou plus exactement elle est aux ordres. Le rapport de force s’est renversé : il y a un an, les médecins étaient aux ordres de l’administration ; à présent, c’est l’administration qui est aux ordres des médecins. C’est un phénomène très intéressant.
D’après une étude chinoise, les personnes de groupe sanguin O sont mieux immunisées contre le coronavirus que les autres groupes. Elles ont un risque d’infection 33 % moindre. A contrario, les personnes de groupe A ont 20 % de risque supplémentaire d’être infectées.
En France, nous disposons d’un lit de réanimation pour 13 600 personnes. En Italie, 1 pour 17 000. Outre-Rhin, 1 pour 8 300. Si aujourd’hui, des Français meurent du coronavirus, c’est parce que trois décennies d’austérité budgétaire ont réduit la capacité de charge de notre système hospitalier public. […] L’État-providence ou, disons, un État qui se préoccupe de ses citoyens tout simplement, est celui qui, non seulement tente de lisser la courbe des infections en confinant ses citoyens mais qui agit sur la droite horizontale, investit dans son hôpital public, achète des machines d’assistance respiratoire et dégage les fonds publics pour aménager en urgence des services de soins intensifs « de campagne ».
En France la colère monte et l’inquiétude avec. Colère contre les dizaines d’années de casse du service public de la santé, depuis trois années de casse effrénée de tous les dispositifs de solidarité. Colère contre l’impréparation ahurissante d’un des Etats les plus riches du monde devant une menace vitale. Et inquiétude devant l’amateurismes, les atermoiements, les mensonges en cascade du pouvoir.
Ils serraient main sur main et faisaient du porte-à-porte—campagne électorale oblige— il y a moins de quinze jours. Aujourd’hui, les municipales semblent anecdotiques : face au Covid-19, l’angoisse gagne les élus de Seine-Saint-Denis. En première ligne pour assurer la gestion de leur commune, trois maires du département, testés positif au coronavirus ou présentant les symptômes, ont été hospitalisés ces derniers jours. Deux conseillers municipaux de Drancy en sont morts.
Sur CNews, Sibeth Ndiaye explique que les autorités ont trop bien anticipé l’épidémie. Sur LCI, la porte-parole du gouvernement et Olivier Véran déploient les mêmes éléments de langage pour justifier l’obligation de travailler et l’inutilité de porter des masques.
« Pas de surblouse disponibles, pas de masques, pas de solution hydroalcoolique, alors qu’ils ont inondé les bureaux de vote »
L’ARS devrait être transparente sur les chiffres. Elle ne compte que les patients testés par prélèvement nasal au coronavirus. Mais l’hôpital manque tellement d’écouvillons que les patients dont le scanner montre clairement une infection au Covid-19 ne sont pas testés. Ils ne rentrent donc pas dans les statistiques officielles.
Face au nombre croissant de cas et à un plan initial contesté, la France s’interroge sur la possibilité de suivre le modèle allemand de dépistage massif, mais n’en a, pour l’heure, pas les moyens techniques.
Et nous avons réduit à l’étiage nos capacités hospitalières au nom d’une idéologie de destruction du service public qui montre, à présent, ce qu’elle est : une idéologie qui tue.
Un généticien d’un laboratoire de recherche public du CHRU de Lille est en colère. Il a proposé de produire des tests de dépistage du coronavirus mais n’en a pas eu l’autorisation. Il dénonce la rigidité des autorités en pleine pénurie de tests.
les biologistes spécialisés dans la virologie vétérinaire qui travaillent au sein des laboratoires départementaux assurent pouvoir contribuer à grande échelle et, pour certains dès aujourd’hui, à la production de tests Covid-19. Et ils en ont alerté les autorités de santé depuis une dizaine de jours. « Nous attendons d’être réquisitionnés »
Alors que notre système de santé menace de saturer face à la crise sanitaire, il y a cruellement besoin de matériel dans les hôpitaux. La direction de Pellegrin, premier CHU de France, a passé une commande d’appareils respiratoires qu’elle compte financer par la création d’une cagnotte ! Une cynique mascarade qui rappelle que l’Etat sous-finance les hôpitaux…
Pour les urgences, c’est déjà trop tard. Ce qui était dénoncé depuis des années par les personnels de santé, les syndicats, les patients, méprisés par les gouvernements successif explose avec le Coronavirus.
Manquera-t-on bientôt de bouteilles d’oxygène pour soigner les malades atteints du Covid-19 ? C’est l’alerte lancée par les ex-salariés de Luxfer, seule usine en France à fabriquer des bouteilles d’oxygène médical, jusqu’à sa fermeture en 2019. Des voix s’élèvent pour demander sa réouverture et sa nationalisation. C’est l’histoire d’une fermeture d’usine comme on en voit trop souvent : une multinationale, propriété de fonds de pensions, qui spécule sur les prix de sa production.
« Vous savez ce qui manque à votre comité scientifique Care qui se réunit à l’Elysée pour conseiller Monsieur Macron ? Il manque des généralistes, des urgentistes, des infirmières et des aides-soignantes. Pour vous faire comprendre les problèmes que posent chacune de vos mauvaises décisions. Voilà. Je me suis révolté. Maintenant je déserte. Démerdez-vous avec cette épidémie. »
Depuis plusieurs jours, les cliniques et hôpitaux privés appellent à être réquisitionnés après avoir fait de la place dans leurs structures pour les patients Covid-19.“On nous a demandé de libérer des lits, de faire de la place, on a annulé des opérations non urgentes pour pouvoir accueillir les personnes atteintes du Covid-19 et aujourd’hui il n’y a toujours personne”
On se souviendra sans doute longtemps du fait que le lendemain, le samedi 29 février d’une année bissextile, le premier ministre Édouard Philippe a décidé de détourner un conseil des ministres « exceptionnel dédié au Covid-19 » pour annoncer l’utilisation de l’article 49.3 de la Constitution afin d’adopter sans vote la réforme des retraites. Alors que l’OMS démontrait l’urgence de l’action collective et solidaire face à une pandémie bientôt incontrôlable, le gouvernement s’est dit que le plus urgent était de profiter de la dernière fenêtre de tir pour faire passer son projet de loi tant décrié. […] Lorsque le temps de la justice et des comptes sera venu, il nous faudra comprendre comment nous en sommes arrivés à la situation actuelle : une pénurie absolue de masques […] bien trop peu de tests de dépistage (ce qui semble avoir été une décision assumée, y compris aux temps où l’épidémie était encore balbutiante en France, et n’est pas une fatalité en Europe, comme le montre l’exemple de l’Allemagne), et finalement la décision de dernier ressort de confiner toute la population pour une période indéterminée, une arme non discriminante qui est terriblement coûteuse en termes humains, sanitaires (santé mentale) et économiques.
“Maintenant, on a des enseignants, des parents, des personnels périscolaires qui sont malades”, “Certains sont à l’hôpital en réanimation.” […] c’est la pression mise sur la “continuité pédagogique” qui a engendré une telle situation.
Avant, les enfants étaient inscrits à des activités, allaient à la piscine. Maintenant, on reste coincés ici. Il y a de l’humidité, et même des champignons au plafond. » La mère reprend : « Le problème, c’est que les enfants, à force de mal respirer, tombent malades. Et il n’y a pas d’espace pour faire des activités, des devoirs. »
le confinement est une méthode qui n’est pas seulement coûteuse du point de vue économique. Elle a son revers de mise en danger psychologique et de violences démultipliées. Je parlais hier avec une aide-soignante qui me racontait tous les cas qui arrivaient dans son hôpital pour tentative de suicide, notamment par défenestration. Je me demande si au sommet de l’État on a anticipé ces graves dommages de la méthode de confinement face au Covid19
Faisant allusion à la gestion de la crise par la Chine, il indiquait aussi que “face à une pandémie, un système autocratique semble pour le moment mieux armé pour bloquer une pandémie que ne le sont nos démocraties. En Chine, dimanche, on n’aurait pas laissé les habitants aller dans les parcs ou les marchés. Il faut réfléchir à la façon dont nos démocraties pourraient être collectivement plus efficaces”
Malgré le confinement et les risques liés au coronavirus, des héroïnes travaillent à travers les couloirs des maisons de repos pour s’occuper de nos aînés. Jour et nuit.
Comme à l’hôpital, les soignants des maisons de retraites demandent depuis plusieurs années des moyens suffisants pour faire correctement leur travail. Aujourd’hui, le coronavirus menace la santé des personnels, souvent laissés sans équipements adéquats. Plusieurs dizaines de résidents sont déjà décédés.
On n’envoie pas l’armée en temps de paix. Tout le monde le sait. L’armée dans nos rues et à nos portes, en temps de paix : personne en démocratie ne peut l’accepter. Mission impossible ? Mission accomplie.[…] Ignorer le terme de « confinement ». Marteler le terme de « guerre ». Ignorer le terme de « crise sanitaire ». Marteler le terme de « guerre ». Minorer l’importance de l’armée. Suggérer une solution fallacieuse à un problème faussement posé. État-majorer la France.
Le virus n’a que faire de notre classe, de notre race ou de notre genre, mais les modalités de sa gestion par le pouvoir restaure et amplifie l’ensemble des inégalités sociales. […] Dans les quartiers bourgeois désertés, non seulement les supermarchés restent ouverts, et relativement peu fréquentés, mais la présence policière est quasiment nulle. On croise des joggers, des employé.es de commerces faisant une pause, des SDF, des livreurs attendant une course… Au contraire, les quartiers populaires des grandes agglomérations sont l’objet d’un contrôle policier tatillon, d’autant plus insupportable que c’est là qu’il y a des problèmes d’approvisionnement, de promiscuité dans les marchés et supermarchés et de concentration de la population dans les rues – puisque c’est là que la densité d’habitations est la plus forte, les appartements les plus exigus et la proportion la plus faible de privilégiés pouvant télétravailler ou partir à la campagne. C’est là qu’ont lieu les contrôles, là que vont tomber les amendes, là que vont être prises les images montrant comment l’Etat fait bien régner l’ordre.[…] Le coronavirus ne met pas en danger la démocratie ; mais nos dirigeants, face au coronavirus, sont en train de sacrifier la démocratie pour dissimuler leur incompétence et se maintenir au pouvoir.
Lors d’un contrôle de son attestation de sortie à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) Ramatoulaye B. est brutalisée par la police. Des violences qui entraînent cinq jours d’ITT.« J’étais juste sortie faire des courses pour nourrir mon bébé ». Cette phrase Ramatoulaye B., 19 ans, la répète de façon lancinante
l’avocat a souligné le « stress post-traumatique » , relevant le « caractère extrêmement grave » de ces violences, « surtout dans cette période de crise sanitaire ». « La violence policière dont on parle est institutionnelle et c’est quelque chose d’extrêmement effrayant. On est dans des quartiers où des personnes parfaitement honnêtes vivent dans la peur de croiser la police »
L’état d’urgence sanitaire est basé aujourd’hui sur le rôle de la police qui joue un rôle de maintien de l’ordre dans le cadre du confinement. Cette police qu’on a filmé du haut des immeubles dans les quartiers populaires en train de tabasser des jeunes se rendant au travail, c’est la même qui a réprimé les derniers mouvement sociaux, et qui a tué Adama, Zineb ou encore Steve.
Pour valider, par sa décision du 26 mars 2020, la loi organique du 22 mars 2020 d’urgence pour faire face à l’épidémie de covid-19, le Conseil constitutionnel a écarté une règle constitutionnelle impérative de procédure parlementaire. Jusqu’où est-il possible d’invoquer les circonstances exceptionnelles nées de la pandémie de coronavirus sans ruiner les fondements de l’Etat de droit ?
Pourquoi le ministère s’obstine sur Parcoursup qui est un outil d’élimination sociale ? C’est volontaire. Le ministère instrumentalise la crise pour avancer toutes ses idées les plus néfastes au plus vite. Le gouvernement parle de guerre, en fait c’est la Blitzkrieg. Avancer vite et fort.
Faut-il modifier les délais de garde à vue pour lutter contre un virus ? Faut-il supprimer des pans entiers du code du travail pour venir à bout du Covid-19 ? L’épidémie fait basculer à nouveau le pays dans l’état d’urgence comme si la démocratie était incapable de lutter contre une épidémie.
On le voit, dans un tel contexte, les limites aux libertés sont largement tributaires du contexte sanitaire. C’est pourquoi il serait tentant pour les autorités de s’abriter derrière l’expertise scientifique.[…] ni le Conseil scientifique ni le CARE (Comité analyse recherche et expertise) ne comprennent de juristes, ce qui est regrettable. […] En toute hypothèse, il faut garder à l’esprit que la sécurité absolue (y compris la sécurité sanitaire) est contraire à la condition humaine. Il n’y a pas de liberté sans sécurité, mais une « sécurité dénuée de liberté ne peut être l’objectif d’une démocratie ». Or, il n’est pas certain que l’équilibre entre l’une et l’autre soit respecté dans la loi organique qui sera prochainement promulguée.
L’état d’urgence sanitaire va permettre d’allonger la détention provisoire et de prolonger automatiquement les gardes à vue.
On n’oubliera jamais qu’ils ont commencé par nous inviter à faire de « bonnes affaires en bourse » au moment où le COVID-19 devenait endémique, à nous adresser des sourires condescendants, sûrs de leurs informations « scientifiquement prouvées » sur une simple grippe hivernale, sur leurs stocks fantômes de millions de gels hydroalcooliques et de masques fpp2 à jour, à parler « unité nationale » sur l’air de mais oui, mais oui l’école est finie !, pour en venir à leur saloperie de « guerre contre le virus » qui s’est immédiatement traduite par matraquer une mère de famille avec son caddy sur le marché de Château rouge.
Une des stratégies les plus efficaces mises en œuvre dans toute situation d’urgence par les pouvoirs forts consiste à culpabiliser les individus pour obtenir d’eux qu’ils intériorisent la narration dominante sur les événements en cours, afin d’éviter toute forme de rébellion envers l’ordre constitué.
Une petite musique s’est doucement installée dans ma tête, me convaincant de mon propre héroïsme à rester cloîtré chez moi comme si le virus allait se répandre au moindre pas que je poserais à l’extérieur. Je trouve qu’il y a un fond de doctrine néolibérale qui doucement se répand et qui vient nous persuader de notre responsabilité individuelle dans la crise. […] Je suis irresponsable et pourtant : → je n’ai pas cassé l’hôpital public à coups de politiques d’austérité déconnectées de la réalité médicale → je n’ai pas camouflé la pénurie de masques et de tests en prétendant que tout allait bien → je n’ai pas tardé à prendre des mesures de confinement pour préserver l’économie → je n’ai pas forcé le secteur du BTP à reprendre le travail et les autres secteurs non-essentiels à continuer leurs activités → je n’ai pas dit « nous en sommes en guerre » pour justifier des postures autoritaires → je n’ai pas demandé aux 45 millions d’électeur·ice·s de voter la veille de déclarer le confinement tout en sachant que statistiquement les personnes âgées sont celles qui s’abstiennent le moins.
Pour la santé physique, la fin justifie les moyens : Contrôles, surveillance, amendes ou même peines de prison si on ne se plie pas aux règles. L’idée se répand que les personnes qui ne les respectent pas seront responsables si le confinement dure plus longtemps. Ça crée une figure de l’ennemi intérieur, comme si ceux qui n’obéissent pas aveuglement étaient irresponsables et « du côté du virus ». […] On est qu’au début du confinement, les libertés vont être de plus en plus restreintes, ça va vite mais les mesures sont prises au fur et à mesure, une bonne technique pour que ça soit plus accepté. Et au-delà de la question de la propagation du virus, interdire les balades en forêt ou au bord de l’eau, les couvre-feux… en réalité c’est uniquement du maintien de l’ordre.
“Le balancier entre liberté et sécurité est cassé. On n’a plus qu’un seul propos politique, celui visant à assurer la sécurité des Français, qui est globalement mesuré mais sur lequel on ne revient jamais”
Il sert à passer le temps en plein confinement mais pourrait aussi se transformer en mouchard. Toujours dans nos poches, notre smartphone nous accompagne partout, surtout où il ne faudrait pas aller pour limiter les contagions…
Jamais autant les hommes les plus riches de la planète, jamais autant les tentaculaires firmes oligopolistiques, jamais autant les milliardaires philanthropes n’auront été autant sur le devant. Et l’Etat en arrière, à mendier, à supplier, à demander, à attendre, à espérer, à improviser, à leurrer, à faire des téléthons du financement de l’hôpital public sur les chaînes du service public. […] C’est tout l’enjeu. Savoir si nous traiterons cela comme une crise ou comme une catastrophe. Le point de vue du gouvernement, des gouvernements, est clair : il s’agit d’une crise. Juste d’une crise. Seulement d’une crise. Réparable sur le mode du vaccin c’est à dire en injectant une dose de maladie supposée immuniser pour le futur. […] Et plus les gens auront été mis en danger, plus ils réclameront de sécurité. Et qu’il sera plus aisé d’encore restreindre leurs libertés.
Je suis en colère et j’ai la rage, quand ils défilent dans les médias, montrent leur trogne à la télévision, font entendre leur voix parfaitement maîtrisée à la radio, livrent leur discours dans les journaux. Toujours pour nous parler d’une situation dont ils sont un facteur aggravant, toujours pour pérorer sur la citoyenneté, sur le risque de récession, sur les responsabilités des habitants, des adversaires politiques, des étrangers…[…] nous exigerons justice, nous demanderons des comptes à tous ceux qui nous ont conduits dans ce mur terrible. Sans violence. A quoi bon ? Non, avec une humanité et une sagesse dont ils sont dépourvus. Entendez-vous cette petite musique ? Celle qui se murmure tout bas mais qui monte en puissance ? Ce refrain des Fugees : « Ready or not, here I come ! You can hide ! Gonna find you and take it slowly ! » Nous arrivons…
Leur rhétorique guerrière n’est là que pour cacher cette évidence : leur nullité. Comme l’a dit Macron à ses ministres : « On n’oubliera pas. » Non, nous n’oublierons pas. Aujourd’hui, nous payons leur nullité. Demain, nous la leur ferons payer.
À l’heure du bilan, qui sera privé de dessert ? Les Français parce qu’ils ont été indisciplinés ou leur Président pour avoir maintenu le scrutin des municipales, deux jours avant l’annonce du confinement ?
Nous, détenus, sommes tout simplement au bord de la rupture qui s’est accentuée avec ce contexte anxiogène de la propagation du virus covid-19. Sachant qu’en prison aucune règle de base n’est respectée par les surveillants, ni les barrières de distance, ni les gants, ni les masques et pire on continue de nous palper au mépris des règles d’hygiène, ce qui augmente le risque de contamination.
Alors que partout l’épidémie d’infections au coronavirus progresse, et malgré les avertissements des instances sanitaires internationales, l’État français n’a pas pris à temps les mesures nécessaires pour protéger les personnes sur son sol. Les mesures prises récemment sont tardives, insuffisantes et incohérentes.
La plupart des plaignants ont été testés positifs au Covid-19, comme nombre d’assesseurs convoqués dans le cadre du scrutin.
À remplir si vous êtes contrôlé⋅e alors que vous vous déplacez (sous les motifs autorisés) à bicyclette.
Âgé de 58 ans, le médecin annonce à Olivier Véran que, s’il décédait des suites d’une grave infection au Covid-19, il avait laissé des instructions à sa famille « pour faire un procès à l’état et en particulier à vous-même ministre de la santé actuel et au Dr Agnès Buzyn, ministre de la santé précédent, pour mise en danger de la vie d’autrui ».
Un peu comme un baril de lessive, de slogan en slogan, d’une saison commerciale à la suivante, vous brillez cinq minutes à la pause pub — enfin, je veux dire, aux informations. Bravo les spin doctors, publicitaires capables de vendre le gendre idéal. Vous serez mort et moi aussi, mais si l’humanité tient encore quelques décennies, je donnerais cher pour voir ce que les livres d’histoire vous réservent.
La désorganisation, l’impréparation, l’absence d’anticipation deviennent chaque jour plus manifestes, alors même que la France possédait l’un des systèmes de santé publique parmi les plus performants du monde. On découvre peu à peu l’ampleur des dégâts et l’on hésite, en raison du confinement, entre le rire nerveux et une colère immense qui, peu à peu, en chacun, en chaque foyer, dans chaque maison, est en train de monter et dont on se dit que lorsqu’elle va sortir et s’exprimer, elle risque de laisser quelques traces dans l’Histoire avec sa grande hache, comme disait Perec.
Une app israélienne transformée en mouchard servait à observer la croissance du service de messagerie.
La ville pestiférée, toute traversée de hiérarchie, de surveillance, de regard, d’écriture, la ville immobilisée dans le fonctionnement d’un pouvoir extensif qui porte de façon distincte sur tous les corps individuels – c’est l’utopie de la cité parfaitement gouvernée.
de même que l’entreprise remplace l’usine, la formation permanente tend à remplacer l’école, et le contrôle continu remplacer l’examen. Ce qui est le plus sûr moyen de livrer l’école à l’entreprise.
Paulo Freire a invité à se méfier du « fatalisme néolibéral » comme il l’écrit dans Pédagogie de l’autonomie. Cela signifie qu’avant d’en arriver à penser que nous sommes dans une situation de pénurie de ressources de soins qui imposent un triage des patients, il faut réellement s’assurer que toutes les ressources possibles ont été mises à disposition.[…] il ne faut pas négliger les ressources du volontarisme politique. On l’a vu la Chine a construit un hôpital neuf en 10 jours tout comme la Russie, qui a opté pour cette solution. Certains syndicats en France demandent la réquisition des usines capables de fabriquer des respirateurs artificiels. Il faut être attentif à ne pas rendre inévitables les situations de pénuries en cas de catastrophes humanitaires. Elles ont pu être le fait de choix politiques malencontreux pris bien auparavant ou quelques semaines avant. De même, les ressources dont disposent un pays pour faire face à une catastrophe sanitaire ne peuvent pas être vues comme limitées en soi ne serait ce que parce qu’elles peuvent être accrues par l’aide internationale.[…] En affirmant qu’il peut y avoir des critères de triage « justes » en soi, on risque d’affaiblir l’idéal d’égale dignité des personnes. Il n’est jamais juste au regard de ce principe d’établir des critères de qui a le droit de vivre ou de qui a le droit de mourir. On peut tout au plus parler de degrés d’injustice : il s’agit de trouver des critères qui sont les moins injustes. Mais, il n’y a pas de critères justes au regard du principe absolu d’égale dignité des personnes humaines.
L’histoire d’Internet retiendra que Jack Kelley […] aura été le patient zéro de la surveillance de masse. Il aura légitimé une dérive des services de renseignements américains, avant que les velléités de surveillance de masse des gouvernances ne se mondialisent, infléchissant les libertés publiques en faisant d’Internet un éternel coupable et de l’usager un potentiel suspect.
De la protection de la vie privée à la sauvegarde de la presse libre, ce serait peut-être le meilleur moyen de réparer Internet.
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