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Comme chaque lundi, un coup d’œil dans le rétroviseur pour découvrir les informations que vous avez peut-être ratées la semaine dernière.
depuis presque aussi longtemps que nous combattions ce texte, le mouvement des gilets jaunes prenait en France une ampleur spectaculaire, entraînant une répression encore plus impressionnante. Nous n’avons pas pu nous empêcher de constater que le règlement soi-disant anti-terroriste serait une arme de choix pour censurer un tel mouvement social, tant le droit européen permet d’interprétations extensives (lire notre analyse).
Comme l’ont rappelé certains scientifiques à Elon Musk cette semaine lorsqu’il a annoncé qu’un premier prototype de son interface destinée à relier le cerveau humain à l’IA pourrait bientôt voir le jour, « prenons un instant et demandons-nous si nous courons dans la bonne direction. Tâchons-nous d’évaluer si les risques ne sont pas plus considérables que les avantages ».
On estime que 26 millions de personnes ont déjà passé un test généalogique à domicile aux États-Unis, et si le marché continue de croître au même rythme, ce chiffre pourrait atteindre 100 millions début 2021. L’intérêt croissant du public à en apprendre davantage sur la généalogie et la santé, l’augmentation du nombre de services faciles à utiliser et abordables et les campagnes intensives de télévision et de marketing en ligne de ces entreprises ont entraîné une augmentation spectaculaire de la popularité des tests ADN à domicile. […]
Dans la situation actuelle, les gens peuvent partager leurs renseignements génétiques dans un but précis (trouver leurs cousins éloignés ou obtenir des renseignements sur leur santé), qui pourraient être utilisés à des fins totalement différentes (par exemple, pour attraper un de leurs parents qui a enfreint la loi). Pour l’instant, les organismes d’application de la loi n’utilisent les données génétiques que pour attraper les meurtriers et les violeurs, mais que se passerait-il si la technologie devenait beaucoup plus répandue et que la police commençait à l’utiliser pour toutes sortes d’infractions ?
Les applications gratuites commercialisées auprès des personnes souffrant de dépression ou qui voudraient arrêter de fumer suscitent une hémorragie de données des utilisateurs vers des tiers comme Facebook et Google – mais elles l’admettent rarement dans leurs politiques de confidentialité, comme le rapporte une nouvelle étude. Cette étude est la plus récente à mettre en évidence les risques potentiels de confier des informations de santé sensibles à nos téléphones.
De nombreux cas suggèrent que les outils techniques utilisés par les autorités fédérales posent de sérieux problèmes. Mais les entités privées qui ont développé ces outils ne les soumettront pas à une inspection indépendante ou ne transmettront pratiquement aucune information sur leur fonctionnement, leur taux d’erreur ou d’autres informations critiques. Par conséquent, des personnes potentiellement innocentes seront fichées comme pédophiles et poursuivies en tant que collectionneurs de pornographie juvénile, tandis que des personnes potentiellement coupables seront libérées pour que ces entreprises puissent protéger leurs « secrets commerciaux ».
En ce domaine, le temps long est gage d’assurance, tandis que l’intervention trop immédiate signifie la précipitation et les choix techniques inappropriés. Il s’agit donc bien, à Paris, de résister à l’émotion qui submerge et exige la restauration aux effets immédiats, visibles à court terme, tandis que la sagesse suggère au contraire la réflexion et réclame l’étude, avant intervention.
J’ai été particulièrement frappé de la manière dont les mêmes arguments étaient utilisés pour condamner Gaspard Glanz que ceux qui, il y a quelques jours, avaient été utilisés pour condamner Julian Assange lors de son arrestation à l’ambassade. Dans les deux cas il s’agit de salir l’homme, l’individu, pour éviter au débat de se porter sur ce que le travail de ces deux hommes a permis d’apporter à la société dans son ensemble. Pour Assange on ressort son caractère trouble et ombrageux, ou ces affaires de violences sexuelles. Pour Glanz on rappelle qu’il est coutumier de l’insulte, qu’il serait « incontrôlable ». Mais qu’en avons-nous à faire au regard de ce que Gaspard Glanz et son média Taranis produisent depuis presque 10 ans sur le sujet des violences urbaines, de la traque des migrants ? Qu’en avons-nous à faire au regard de ce que Wikileaks a permis de dénoncer comme crimes de guerre et comme mensonges d’états ?
Depuis la parution de l’article de Insider rendant compte de l’existence d’Absher, Human Rights Watch et Amnesty International ont tous deux exprimé leur inquiétude quant au rôle de Google et d’Apple dans l’hébergement de l’application, qui a été installée sur un smartphone plus d’un million de fois. La représentante démocrate Jackie Speier, Ilhan Omar, et Rashida Tlaib, et 11 autres membres du Congrès avaient exigé le 21 février que Google et Apple retirent l’application de leur boutique.
Le PDG d’Apple, Tim Cook, a déclaré en février qu’il n’avait pas entendu parler d’Absher, mais qu’il s’était engagé à « y jeter un coup d’œil ». Google aussi avait fait la même promesse d’examiner en profondeur l’application. Mais, plus tôt en mars, Google a décidé de ne pas retirer de Google Play Absher, l’application controversée qui rend la fuite de l’Arabie Saoudite si difficile pour les femmes qui cherchent à échapper aux conditions difficiles de vie pour trouver asile à l’étranger, parce qu’elle n’est pas en violation avec ses conditions de service.
Le Guardian rapporte qu’aucune des deux sociétés n’a commenté l’appel des sœurs au moment où il publiait son article le jeudi.
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Avec à nouveau un grand merci à Goofy pour le coup de patte !
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