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Comme chaque lundi, un coup d’œil dans le rétroviseur pour découvrir les informations que vous avez peut-être ratées la semaine dernière.
L’orientalisme du XXIe siècle réduit la Chine – qui abrite un être humain sur cinq sur la planète – à un rêve de fumeries d’opium numériques, où des despotes tout-puissants demandent aux étrangers de leur payer le prix du commerce, et où les nouveaux Shangri-las gardent les secrets de la suprématie de l’IA. Comme toutes les projections, ces histoires révèlent finalement moins sur leur sujet présumé que sur les personnes qui les racontent. Combien de prises de position à chaud sur la techno-dystopie chinoise parlent de technologie de surveillance et d’irresponsables collectes de données comme si les États-Unis n’étaient pas eux aussi en proie à ces phénomènes ?
Oui, tous connaissent des bugs, de Cisco à Huawei, et de Ericsson à Siemens. C’est important que ces bugs soient réparés. Mais c’est juste étrange de voir l’administration américaine s’appuyer sur ses alliés pour se débarrasser des équipements Huawei, apparemment par peur de l’espionnage chinois via des portes dérobées, alors que les produits américains sont tout aussi défectueux et accessibles à distance.
C’est une chose pour un pays de dire qu’il ne veut que du matériel auquel il peut faire confiance sur ses réseaux ; c’en est une autre de faire pression publiquement sur d’autres pays pour qu’ils abandonnent leurs fournisseurs de matériel. Cela ne fait qu’ajouter du poids à l’argument selon lequel l’Amérique est tout simplement contrariée par le fait que ses entreprises se font concurrencer par Huawei et d’autres fabricants en Chine.
Ces demandes constituent la dernière mesure prise par les entreprises de télécommunications qui ont déclaré qu’elles mettraient un terme à la vente de données de localisation à des tiers suite à l’enquête menée par Motherboard
Il est proposé de remplacer la flèche de Notre Dame – qui était un ajout relativement moderne – par une nouvelle flèche d’architecte-star, qui pourra être soumise aux mêmes règles de copyright français qui interdisent par exemple les photos commerciales de la Tour Eiffel la nuit.
Le droit d’auteur n’interdirait que les utilisations « commerciales », mais c’est un terme très mal défini, et la nouvelle directive Copyright impose des filtres pour bloquer la contrefaçon, qui ne seront pas en mesure de déterminer dire si vous êtes un photographe commercial ou non.[…] L’une des propositions-clef de l’eurodéputée pirate Julia Reda dans son rapport d’évaluation du droit d’auteur[…] était de mettre en œuvre une totale liberté de panorama à travers l’UE. Le Parlement européen a soutenu l’idée, comme l’ont fait tous les pays de l’UE sauf un – la France […] et l’idée a du coup été abandonnée.
quelque 400 tonnes de plomb contenues dans la toiture et dans la flèche de la cathédrale, comme dans les peintures, se sont volatilisées en volutes jaunes chargées de particules toxiques. Un risque sur lequel les discours officiels restent opaques.
Les grenades et le LBD40 sont classifiés comme matériel de guerre selon la législation française.
Le déploiement de ce genre d’armes ainsi que leur usage intensif ces derniers mois et années posent la question des pratiques de maintien de l’ordre décidées par les autorités françaises.[…] Les autorités françaises devraient avoir pour objectif de chercher la désescalade et la pacification dans le maintien de l’ordre. […] « ces armes peuvent non seulement blesser gravement, mais aussi participer à l’escalade de la violence et finalement dissuader de nombreuses personnes de venir manifester pacifiquement, remettant ainsi en cause le droit de réunion et d’expression pacifiques ».
le service d’ordre de la CGT compte à lui seul une dizaine de blessés, dont trois par des tirs de LBD, qu’ils soient directs ou non. « Cela fait plusieurs manifestations qu’on prend systématiquement des grenades, témoigne l’un d’eux. À chaque fois, on nous dit qu’on n’est pas la cible. Alors, soit les policiers visent vraiment très mal, soit ce ne sont pas que des erreurs… Et neuf vagues de grenades dans le carré de tête, ce n’est plus une erreur. »
Il faut que s’arrête cette violence d’État !
Nous accusons le ministère de l’Intérieur de provoquer sciemment les réactions de violence dans nos villes, sur les ronds-points et les lieux de discussions publiques, afin de criminaliser toute personne qui s’oppose à ses lois et à ses politiques funestes.
Nous accusons le gouvernement d’employer contre des civils des armes de guerre bannies dans l’ensemble des pays occidentaux en ignorant les mises en garde répétées de plusieurs organismes internationaux.
Nous accusons la hiérarchie de la magistrature d’avoir accepté de couvrir cette politique néfaste en appliquant aveuglément et servilement les ordres donnés par le pouvoir exécutif.
Nous accusons l’Inspection Générale de la Police Nationale d’avoir diligenté des enquêtes de façade et qui, à notre connaissance, n’ont débouché sur l’interpellation d’aucun membre des forces de « maintien de l’ordre ».
Nous accusons celles et ceux de la presse et des médias télévisuels qui ont accepté de se transformer en porte-voix du ministère de l’Intérieur et de la préfecture sans accomplir aucun contrôle sur leurs sources.
Nous appelons l’ensemble des citoyens à se joindre au mouvement social pour dénoncer la dérive autoritaire du gouvernement et nous exigeons la démission de M. Castaner ainsi que l’ouverture d’une commission d’enquête indépendante afin de faire la lumière sur les dérives des vrais responsables de sorte qu’ils soient traduits en justice.
Pressés de toutes parts, notamment par la multiplication des amendes, les géants américains font progressivement leur mue sur la question du respect des données et de la vie privée. Non pas qu’ils soient convaincus que l’intérêt de leurs utilisateurs passe avant tout, mais bien parce qu’après des années d’abus en la matière à leurs profits, leurs intérêts se déplacent.
La criminalité a énormément diminué au cours des 25 dernières années, mais la perception qu’ont les gens de l’ampleur de la criminalité n’a pas diminué. Une majorité d’Américains ont déclaré que la criminalité est en hausse au cours de chacune des 16 dernières années, et ce, malgré le fait que la criminalité dans chacune des principales catégories soit beaucoup plus faible aujourd’hui qu’elle ne l’était auparavant.
[…] Ces croyances erronées sont en grande partie dictées par les décisions éditoriales des médias locaux – en particulier les bulletins de news télévisées locales, qui sont tout aussi sanglants aujourd’hui qu’ils l’étaient lorsque les taux de meurtres étaient deux fois plus élevés.
[…] Ces craintes et ces croyances erronées sont importantes : la consommation d’un plus grand nombre d’infos portant sur des actes criminels à la télévision locale est associée au support de mesures plus punitives de lutte contre la criminalité.
Sur Instagram et Facebook, d’étranges marques vendent des t-shirts au niveau de précision surprenant. Derrière ces boutiques, un système d’exploitation des données personnelles opaque s’organise.[…] Certains utilisateurs Européens mentionnent ainsi que des marques leur ont proposé des produits directement avec leur nom de famille ou encore des informations sur leurs liens familiaux ou leur orientation sexuelle.
A écouter Zuckerberg lors de sa conférence F8, deux possibilités : soit il est extrêmement confus intellectuellement et demeure incapable de choisir les seules stratégies avérées pour garantir le respect de la vie privée de 2,7 milliards de personnes, soit il est extrêmement malhonnête. La deuxième hypothèse n’est pas à exclure totalement au regard des errances de la firme depuis maintenant 2 ans, et particulièrement bien sûr depuis les révélations du scandale Cambridge Analytica.
Quels dommages cause-t-il à ses victimes ? Quels problèmes pose-t-il en matière de santé publique ? Nul ne le sait, car personne ne s’en soucie. Dans aucun pays il n’existe d’obligation légale de recenser le nombre de ses victimes. Aucune obligation non plus de fournir des données sur ses livraisons, ses usages, les profits qu’il génère ou sa toxicité pour l’environnement. Depuis presque un siècle, on nous répète qu’il ne fait de mal à personne, que ce n’est rien de plus qu’un nuage de fumée qui pique les yeux. Quand des gens en meurent — l’organisation Physicians for Human Rights a par exemple comptabilisé trente-quatre morts liées à l’usage de gaz lacrymogène lors des manifestations à Bahreïn en 2011-2012 —, les pouvoirs publics rétorquent qu’il s’agit simplement d’accidents.
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