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Des routes et des ponts (5) – vers l’open source

lundi 17 octobre 2016 à 14:44

Voici un nouveau chapitre de l’ouvrage de Nadia Eghbal Des routes et des ponts que le groupe Framalang vous traduit semaine après semaine (si vous avez raté les épisodes précédents). Elle brosse un rapide historique qui permet de distinguer Libre et open source puis établit une liste d’avantages du code dont les sources sont ouvertes et librement modifiables.

Une rapide histoire des logiciels publiquement disponibles et de leurs créateurs

Traduction Framalang : goofy, Julien/Sphinx, jums, xi, woof, Asta, Edgar Lori, jbm, Mika, penguin

Bien que nous ayons utilisé l’expression « free software » pour désigner des logiciels qui ne coûtaient rien à leurs utilisateurs, il faudrait plutôt employer l’expression « logiciel libre ». Cette expression aux riches connotations fait référence en particulier aux propriétés des licences avec lesquelles les logiciels sont publiés. Les partisans du logiciel libre soulignent le fait que « free » doit être compris sous l’angle de la liberté politique et non sous celui de la gratuité. Parfois, c’est le terme espagnol « libre » qui est utilisé pour marquer cette distinction (à la différence de « gratis » qui signifie gratuit).

Pendant les années 1970, lorsque les ordinateurs n’en étaient qu’à leurs balbutiements, les développeurs devaient construire leurs propres ordinateurs et écrire eux-mêmes des logiciels adaptés. Les logiciels n’étaient pas encore standardisés et n’étaient pas considérés comme des produits rentables.

En 1981, IBM a présenté le « IBM PC » pour « Personal Computer » (N.D.T. « ordinateur personnel »), qui a permis au grand public d’accéder au matériel informatique. En quelques années, les ordinateurs construits sur mesure tombèrent en déclin au fur et à mesure que tout le monde adoptait le standard IBM. IBM est ainsi devenu l’ordinateur le plus présent au sein d’un marché fortement fracturé : en 1986, IBM avait conquis plus de la moitié du marché des ordinateurs personnels.

Avec la venue de matériel standardisé est apparue la possibilité de créer des logiciels standardisés. Soudain, tout le monde avait pour objectif de créer un business autour des logiciels. IBM a engagé une société inconnue à l’époque sous le nom de Microsoft pour écrire le système d’exploitation de son nouveau PC. Ce système d’exploitation, MS-DOS, fut publié en 1981. D’autres sociétés lui emboîtèrent le pas, proposant des logiciels sous licences commerciales. Ces licences empêchaient l’utilisateur de copier, modifier ou redistribuer les logiciels.

Il existe encore aujourd’hui de nombreux logiciels propriétaires comme Adobe Photoshop, Microsoft Windows, ou GoToMeeting par exemple. Alors que ces programmes propriétaires peuvent générer du profit pour les entreprises qui créent et distribuent ces produits, leurs restrictions limitent leur portée et leur diffusion. Toute modification apportée au design ou à la conception du programme doit provenir de l’entreprise elle-même. De plus, les logiciels propriétaires sont chers, ils coûtent souvent plusieurs centaines de dollars et n’autorisent l’acheteur dûment identifié à utiliser qu’une seule et unique copie.

Naturellement, certains informaticiens se sont sentis préoccupés par la direction fermée et propriétaire que prenaient les logiciels, estimant que cela nuisait au véritable potentiel du logiciel. Richard Stallman, un programmeur au laboratoire d’intelligence artificielle du MIT, a particulièrement ressenti la nécessité pour le logiciel d’être libre et modifiable.

Au cours des années qui suivirent, comme plusieurs de ses collègues se mettaient à travailler sur des projets de logiciels propriétaires, Stallman a estimé qu’il ne pouvait ignorer la situation plus longtemps. En 1983, il a lancé GNU, un système d’exploitation libre, et ce faisant, a déclenché ce qui est devenu le « mouvement du logiciel libre », qui a galvanisé un groupe de personnes qui croyaient que les logiciels pourraient avoir une plus grande portée et bénéficier à la société si ceux-ci étaient mis à disposition librement. Stallman a fondé plus tard la Free Software Foundation en 1985, afin de soutenir GNU ainsi que d’autres projets de logiciels libres.

Gnou par Benjamin Hollis (CC BY 2.0)

Gnou par Benjamin Hollis (CC BY 2.0)

La Free Software Foundation définit le logiciel libre comme « un logiciel qui donne à l’utilisateur la liberté de le partager, l’étudier et le modifier ». GNU définit quatre libertés associées à de tels logiciels :

Un programme est un logiciel libre si vous, en tant qu’utilisateur de ce programme, avez les quatre libertés essentielles :

  • la liberté d’exécuter le programme comme vous voulez, pour n’importe quel usage (liberté 0) ;
  • la liberté d’étudier le fonctionnement du programme, et de le modifier pour qu’il effectue vos tâches informatiques comme vous le souhaitez (liberté 1) ; l’accès au code source est une condition nécessaire ;
  • la liberté de redistribuer des copies, donc d’aider votre voisin (liberté 2) ;
  • la liberté de distribuer aux autres des copies de vos versions modifiées (liberté 3) ; en faisant cela, vous donnez à toute la communauté une possibilité de profiter de vos changements ; l’accès au code source est une condition nécessaire.

Le mouvement du logiciel libre a été et continue d’être profondément engagé dans la défense d’intérêts sociaux. En 1998, lorsque Netscape libéra le code source de son navigateur populaire, le débat commença à passer de la politique à la technologie.

Certains technologues pensaient que se concentrer sur les bénéfices pratiques des logiciels libres permettrait de diffuser le message associé à un public plus large.

Ils ont par exemple souligné que le logiciel libre était moins cher à créer et qu’il permettait d’obtenir une meilleure qualité car le public pouvait trouver des bogues et contribuer en proposant des correctifs. Ce type de pragmatisme se détachait de l’obligation morale exprimée par Stallman et ses partisans quant à l’obligation de promouvoir le logiciel libre. Ces technologues se sont réunis à Palo Alto pour une séance de discussion stratégique.

Christine Peterson, une spécialiste des nanotechnologies qui était présente suggéra l’expression « open source ».

Peu de temps après, deux personnes qui assistaient aussi à cette rencontre, Bruce Perens et Eric Raymond, créèrent l’Open Source Initiative.

Un logiciel dont le code source est disponible publiquement sera qualifié d’« open source ». C’est un peu comme avoir une voiture et être capable d’ouvrir le capot pour connaître comment elle fonctionne plutôt que d’avoir le moteur verrouillé et inaccessible. Les licences open source incluent toujours des clauses qui permettent au public d’utiliser, de modifier et de redistribuer le code. Sous cet angle, il n’y pas de différence juridique entre les licences libres et les licences open source. En fait, certains font référence à l’open source comme une campagne de publicité pour le logiciel libre.

Cependant, la distinction la plus importante entre ces mouvements reste la culture qu’ils ont fait naître. Le mouvement du logiciel open source s’est écarté des aspects socio-politiques du mouvement du logiciel libre pour se concentrer sur les bénéfices pratiques du développement logiciel et encourager des applications créatives et commerciales plus larges. À ce propos, Stallman a écrit :

« l’open source est une méthodologie de développement ;

le logiciel libre est un mouvement de société. »

Bien que « logiciel libre » et « logiciel open source » soient souvent discutés ensemble, ils sont politiquement distincts, le premier étant plus étroitement lié à l’éthique et le second au pragmatisme (dans la suite de cet ouvrage on utilisera le terme « open source » afin de souligner son rôle essentiel dans l’infrastructure logicielle.) L’open source a ouvert un espace permettant l’émergence de différents styles et façons de développer du logiciel, libérés des complexités éthiques. Une organisation peut rendre son code public, mais n’accepter des changements que de certains contributeurs. Une autre organisation peut exiger que le code soit développé en public et accepter des changements de n’importe qui, de manière à ce que davantage de personnes puissent prendre part au processus. En 1997, Raymond a écrit un essai influent intitulé La cathédrale et le bazar (publié plus tard sous la forme d’un livre, en 1999) qui explore ces divers modes de développement.

Aujourd’hui, l’open source s’est répandue dans le monde du logiciel pour un certain nombre de raisons, liées à la fois à l’efficacité et au coût. C’est aussi comme cela qu’est bâtie une bonne partie de notre infrastructure numérique. Nous avons discuté de la façon dont la disponibilité de ces logiciels a bénéficié à toute la société, mais l’open source a aussi beaucoup apporté à ses créateurs.

L’open source revient moins cher à créer
Avant que les logiciels open source n’existent, les entreprises high-tech considéraient les programmes comme n’importe quel autre produit payant : une équipe d’employés développait le produit en interne puis on le vendait au grand public. Ce qui représentait un modèle économique très clair, mais impliquait aussi des coûts de développement accrus. Les logiciels propriétaires nécessitent une équipe payée à plein temps pour assurer le développement, ce qui inclut des développeurs, des designers, des commerciaux et des juristes. Il est bien moins coûteux de simplement confier le développement à une communauté de développeurs bénévoles qui conçoivent et assurent la maintenance du produit.

L’open source est plus facile à diffuser
On a plus envie d’adopter un logiciel dont l’usage est gratuit et de le modifier, plutôt qu’un logiciel dont la licence coûte des centaines de dollars et qui a été développé dans une boîte noire. Non seulement les développeurs vont vouloir l’utiliser sans frais, mais ils pourraient même inciter leurs amis à l’utiliser eux aussi, ce qui va amplifier sa diffusion.

L’open source est plus ouvert à la personnalisation
Les logiciels open source sont copiables et adaptables aux besoins de chacun, avec différents degrés de permission. Si un développeur veut améliorer un logiciel existant, il ou elle peut copier le projet et le modifier (une pratique appelée « forker » en franglais).

Beaucoup de projets à succès ont commencé comme une modification de logiciels existants, par exemple WordPress (gestionnaire de contenu utilisé par 23 % des sites web dans le monde), PostgreSQL (l’une des bases de données parmi les plus populaires et dont l’adoption est croissante dans le monde entier), Ubuntu (un système d’exploitation) et Firefox (un des navigateurs web parmi les plus populaires). Dans le cas de WordPress, le logiciel a été forké depuis un projet existant appelé b2 (aussi connu sous le nom de cafelog). Deux développeurs, Matt Mullenweg et Mike Little, ont décidé qu’ils souhaitaient une meilleure version de b2 et ont donc forké le projet.
Mullenberg a décidé de copier b2, plutôt qu’un autre projet appelé TextPattern, car les licences b2 étaient plus permissives. Son idée d’origine, de 2003, est décrite ci-dessous :

Que faire ? Bon, TextPattern ressemble à tout ce que je rêve d’avoir, mais ça n’a pas l’air d’être sous une licence suffisamment en accord avec mes principes. Heureusement, b2/cafelog est sous GPL [GNU General Public Licence, une licence de logiciel libre], ce qui veut dire que je peux utiliser les lignes de code existantes pour créer un fork/une copie. […]
Ce travail ne sera jamais perdu, car si je disparais de la surface de la Terre dans un an, tout le code que j’aurai écrit sera accessible par tout le monde ; et si quelqu’un d’autre veut continuer le travail, libre à lui.

Si le logiciel était développé dans un environnement fermé et propriétaire, les développeurs n’auraient aucune possibilité de le modifier, à moins de travailler dans l’entreprise propriétaire. S’ils essayaient de réaliser leur propre version qui imite l’original, ils s’exposeraient à des poursuites en lien avec la propriété intellectuelle. Avec les logiciels open source, le développeur peut simplement modifier le logiciel lui-même et le distribuer publiquement, comme l’a fait Mullenweg. Les logiciels open source permettent ainsi une prolifération rapide des idées.

L’open source facilite l’adaptation des employés
Il faut du temps pour étudier une ressource logicielle, qu’il s’agisse d’un nouveau langage de programmation ou d’un nouveau framework. Si toutes les entreprises utilisaient leurs propres outils propriétaires, les développeurs auraient moins envie de changer d’entreprise, parce que leurs compétences techniques ne seraient applicables que sur leur lieu de travail actuel.
Il leur faudrait de nouveau apprendre à utiliser les outils propres à leur nouveau lieu de travail.

Quand les entreprises utilisent la technologie open source, un développeur a un ensemble de compétences réutilisables, ce qui lui donne plus de libertés pour travailler là où il préfère. Par exemple, de nombreuses entreprises utilisent le même langage de programmation Ruby pour leurs logiciels. De plus, si le produit des entreprises lui-même est open source, la production appartient autant au développeur qu’à l’entreprise. Le développeur peut emporter son travail avec lui s’il décide de quitter l’entreprise (alors qu’il pourrait par exemple être au contraire limité par une clause de confidentialité si le le code était propriétaire). Tous ces bénéfices offrent plus de moyens d’actions aux employés par rapport à ce que ces derniers auraient eu avec un logiciel propriétaire. De nos jours, de nombreuses entreprises mettent en avant leur utilisation de logiciels open source comme tactique de recrutement, parce que cette utilisation favorise le développeur.

L’open source est potentiellement plus stable et plus sûre.
Théoriquement, quand un projet de logiciel a de nombreux contributeurs et une communauté florissante, le code devrait être moins vulnérable aux failles de sécurité et aux interruptions de service. En effet, dans ce cas, on devrait avoir plus de personnes révisant le code, cherchant des bugs et résolvant tous les problèmes repérés.
Dans un environnement de logiciel propriétaire au contraire, seule l’équipe en charge du développement du code verra ce dernier. Par exemple, au lieu de 20 personnes pour examiner le code d’Oracle, un projet open source populaire pourrait avoir 2000 volontaires qui recherchent les failles du code (remarquons que cette croyance n’est pas toujours en accord avec la réalité, et a parfois créé le problème inverse : on a pu surestimer le nombre de personnes vérifiant des logiciels open source, alors même qu’en réalité personne n’en prenait la responsabilité. Ceci sera discuté dans une prochaine section).
Le logiciel open source a clairement certains avantages. Comment ces projets s’inscrivent-ils collectivement dans un écosystème plus large ?

Naissance du collectif CHATONS

mercredi 12 octobre 2016 à 09:27

Nous l’avions annoncé en février dernier sur le Framablog, nous travaillons depuis quelques mois à faire émerger le Collectif des Hébergeurs Alternatifs, Transparents, Ouverts, Neutres et Solidaires… bref : les CHATONS.

Le succès de la campagne Dégooglisons Internet a démontré, à l’ère post-Snowden, un intérêt réel du public pour des services web respectueux de vos données et basés sur du logiciel libre. Le problème, c’est que si les « Frama-bidules » deviennent la réponse par défaut à cette demande, alors nous créerons ce que nous combattons  : une centralisation des utilisateurs, une concentration des données aussi dangereuse que douteuse.

Or, nous sommes loin d’être les premiers à proposer de telles solutions. Et de nombreuses associations, SCOP, initiatives, etc. sont prêtes à rejoindre un mouvement de décentralisation pour créer des services mutualisés dans un internet de la proximité et de la confiance. De là, il n’y avait qu’un pas à faire pour créer un collectif des hébergeurs proposant de remettre des valeurs et de l’humain dans vos mails, fichiers, partages et collaborations.

Logo du collectif - CC by-sa @GDjeante

Logo du collectif – CC by-sa @GDjeante

Concrètement, que sont les CHATONS ?

Le plus simple, c’est d’aller voir sur le site web chatons.org. Ce site, c’est avant tout une carte vous montrant où sont les hébergeurs de services les plus proches de chez vous, ce qu’ils proposent (du pad, du framadate, du mail etc.) et sous quelles conditions (adhésion, service payant, etc.).

CHATONS, c’est donc un collectif regroupant ces hébergeurs éthiques, libres et loyaux (que l’on nommera… «  chatons  »  !).

L’avantage c’est que chacun de ces chatons s’est engagé sur une charte et un manifeste communs, qui vous garantissent entre autres  :

Au-delà de l’aspect utilisateur, le fait d’initier ce collectif permettra une solidarité entre ses membres pour échanger sur des aspects techniques, juridiques, d’éducation populaire… et ainsi de faciliter la création de nouveaux chatons près de chez vous  !

Comme nous l’expliquions en février dernier, les objectifs du collectif sont multiples  : rassembler, mutualiser, décentraliser, donner de la visibilité, fédérer, essaimer, partager… Autant dire que l’ambition est grande.

Voyez chaque chaton comme une AMAP (Association pour le Maintien de l’Agriculture Paysanne), sauf qu’au lieu d’un panier de légumes fourni par un agriculteur, il s’agit de services en ligne fournis par un hébergeur de proximité. Et comme avec une AMAP, vous pouvez rencontrer l’agriculteur/hébergeur, et même partager un verre avec lui  :-)

Un début de cartographie des chatons

Un début de cartographie des chatons

La première portée

La première portée compte 21 membres, dont 14 sont déjà actifs. Parmi ces derniers, vous trouverez notamment des chatons ouverts à tous et couvrant la France entière, comme La Mère Zaclys ou L’Autre.net. Mais aussi des chatons plus «  locaux  » comme Infini (Brest), Assodev-Marsnet (Marseille) ou G3L (Valence). Certains sont des associations, comme Alolise (Saint-Étienne), d’autres des entreprises, comme IndieHosters. Certains sont de taille conséquente, comme Framasoft (qui dépasse le million de visites par mois), et d’autres ne servent qu’un public bien plus restreint comme roflcopter.fr (Toulouse).

Et les 7 autres  ? Ils sont tout simplement en gestation  !

D’ailleurs, parmi ceux-là, Framasoft va accompagner trois d’entre eux  :

Évidemment, tous les chatons en gestation pourront profiter de l’aide des membres du collectif, sur la base du bon vieux principe «  Si tu ne sais pas, demande. Si tu sais, partage  ». Framasoft prêtera juste une attention particulière à ces trois-là, vous tiendra informés par des billets de blog réguliers indiquant l’avancement de ces projets, sans masquer les inévitables difficultés rencontrées, afin que ces expériences croisées puissent servir à tou-te-s.

Par ailleurs, nous annoncerons régulièrement de nouvelles «  portées  » sur ce blog, afin que chacun puisse trouver chaton à son pied  :-)

La première portée

La première portée

Des « chapéros » pour fêter ça !

Pour fêter l’événement, plusieurs chatons ont souhaité organiser un (ch)apéro dans leur ville.

Vous pourrez donc retrouver des chatons à  :

Comme tout cela est très spontané et mouvant, il est conseillé de se référer directement à l’agenda du libre, avec le tag chatons.

C'est l'heure du chapéro ?

C’est l’heure du chapéro ?

Les CHATONS version 1.0 !

Alors voilà, ce mercredi 12 octobre, nous annonçons donc la naissance des CHATONS. Bien entendu, le projet est encore jeune, et de nombreux CHATONS sont encore en cours de création  : c’est un travail sur le long terme avant que d’arriver à avoir un maillage géographique complet  ;).

Si vous êtes simple utilisatrice ou utilisateur de services, ne vous attendez donc pas à une révolution aujourd’hui  : il s’agit juste de l’annonce officielle du collectif. Ce sont en quelque sorte les premiers mètres d’un marathon qui durera probablement plusieurs années. Ne soyez donc pas frustré-e-s de ne pas trouver LE chaton correspondant à vos besoins. Cela viendra  !

Si nous avons appelé de nos vœux la création de ce collectif, Framasoft est et ne restera qu’un chaton parmi les autres  : c’est le collectif (et lui seul) qui gérera son fonctionnement et son avenir.

Pour tout vous avouer, nous envisageons ce collectif comme un logiciel libre  : c’est une proposition qui évoluera selon les décisions de sa communauté de contributeurs, une espèce de v.1 ouverte aux participations, contributions, échanges…

Chef, je crois que j'ai trouvé le bouton « off » de Google !

Chef, je crois que j’ai trouvé le bouton « off » de Google !

Ainsi, le collectif est géré comme un projet logiciel, en utilisant une liste de diffusion et une plateforme de développement logiciel, sur laquelle sont rédigés et «  patchés  » les documents fondateurs du collectif. C’est aussi grâce à cet outil que vous pouvez suivre l’évolution des propositions (ou en faire de nouvelles vous-mêmes). Et si vous n’êtes pas satisfait-e de son fonctionnement, vous pourrez tout simplement forker le projet, et monter votre propre collectif ou fédération avec vos règles, sans pour autant devoir repartir de zéro.

Différentes extensions sont d’ores et déjà prévues, comme la fabrication d’un Mooc pour apprendre à maîtriser les différents aspects de la création d’un chaton (enjeux, aspects juridiques, aspects techniques), et bien évidemment une internationalisation. Nos amis québécois de FACiL nous ont déjà rejoints, des chatons belges et suisses devraient apparaître sous peu sur la carte, et d’autres pays se sont montrés intéressés (Espagne, Italie, Pays-Bas, Allemagne, etc.). Mais ne mettons pas les matous avant les chatons  : il nous faut déjà sortir de notre panière  !

Si nous nous adressions à des informaticien-ne-s, nous pourrions dire qu’aujourd’hui est le premier commit du projet CHATONS, et qu’il comporte nécessairement des bugs, mais que – ensemble – nous le ferons évoluer dans le temps, de version en version, jusqu’à ce qu’il remplisse son objectif  : permettre à celles et ceux qui le souhaitent de pouvoir quitter les services centralisateurs.

Membre du collectif CHATONS qui tente sa mise en prod.

Membre du collectif CHATONS qui tente sa mise en prod.

Car pour reprendre ce que nous disions il y a quelques mois, et qui reste toujours valable  :

Face à ce mouvement de concentration, qui pourrait bien transformer Internet en Googleternet ou Facebookternet, nous ne voyons qu’une seule voie (si vous en avez d’autres à proposer, on prend  !)  : décentraliser Internet en faisant en sorte qu’il demeure tel qu’il a été conçu. Neutre. Ouvert. Interopérable. Libre.

Si nous voulons une économie qui soit aussi sociale et solidaire, il va nous falloir un internet qui soit aussi social et solidaire. Et cela passera entre autre par une diversité d’acteurs indépendants proposant des services web libres, éthiques et respectueux de vos données, décentralisés et solidaires.

Pour aller plus loin :

Des routes et des ponts (4) – la gratuité pour changer le monde

lundi 10 octobre 2016 à 13:37

Nous poursuivons la lecture du livre Des routes et des ponts de Nadia Eghbal que le groupe Framalang vous traduit au fil des semaines. Après nous avoir expliqué en termes simples de quoi sont constitués les logiciels (n’hésitez pas à reprendre les épisodes précédents, si par exemple vous avez oublié ce qu’est un framework ou une bibliothèque), elle nous explique en quoi l’accès libre et gratuit à ces composants a révolutionné l’industrie du logiciel : son fonctionnement, son financement, mais aussi la formation des professionnels.

 

Comment la gratuité des logiciels a transformé la société

par Nadia Eghbal

Traduction Framalang : Luc, urlgaga, Penguin, Mika, Asta, Edgar Lori, Julien / Sphinx, flo, xi, Bromind, goofy, salade, lyn. et 3 anonymes.

La première réflexion qui vient à l’esprit est : « Pourquoi ces développeurs ont-ils rendu leur logiciel gratuit ? Pourquoi ne pas le faire payer ? »
Les arguments en faveur du logiciel public reposent sur sa riche histoire politique et sociale. Mais d’abord, regardons la vérité en face : notre société ne serait pas là où elle est aujourd’hui si des développeurs n’avaient pas rendu le logiciel libre et gratuit.

Avec le logiciel libre, la production de logiciel est plus simple et considérablement moins chère

moneybox

Uber, un service de transport de personne, a annoncé récemment que des développeurs avaient créé un système permettant de réserver une voiture en utilisant Slack (une application de développement collaboratif) et non l’application mobile Uber. Le projet a été bouclé en 48 heures par une équipe de la App Academy, une école de programmation.
Uber a constaté que l’équipe avait été capable d’achever le projet rapidement car elle « avait utilisé des bibliothèques ouvertes telles que rails, geocoder et unicorn pour accélérer le développement tout en travaillant sur une base solide. »
En d’autres termes, la quantité de code que l’équipe a dû écrire par elle-même a été fortement réduite car elle a pu utiliser des bibliothèques libres créées par d’autres.
Ruby Geocoder, par exemple, est une bibliothèque réalisée en 2010 et maintenue par Alex Reisner, un développeur indépendant. Geocoder permet à une application de chercher facilement des noms de rues et des coordonnées géographiques.
Unicorn est un serveur datant de 2009, il est administré par une équipe de sept contributeurs (leurs noms sont visibles sur le site web d’Unicorn) encadrés par Eric Wong, un développeur.
Créer un nouveau logiciel n’a jamais été aussi simple, car il existe de plus en plus de portions de code « prêtes à l’emploi » dont on peut se servir. Pour en revenir à la métaphore de l’entreprise de bâtiment, il n’est plus nécessaire pour construire un immeuble de fabriquer soi-même tout ce dont on a besoin, il est plus simple d’acheter du « préfabriqué » et d’assembler fondation, structure porteuse et murs comme des Legos.
Du coup, il n’est plus nécessaire de savoir comment construire un logiciel à partir de zéro pour être qualifié de développeur. le service des statistiques sur le travail des USA (Bureau of Labor Statistics) estime que l’emploi des développeurs va augmenter de 22 % entre 2012 et 2022, soit bien plus rapidement que la moyenne dans les autres professions.

Le logiciel libre est directement responsable de la renaissance actuelle des startups

Les coûts de lancement d’une entreprise ont énormément baissé depuis la première bulle internet de la fin des années 90. Le capital-risqueur et ex-entrepreneur Mark Suster évoquait son expérience dans un billet de blog de 2011 :

Quand j’ai monté ma première entreprise, en 1999, l’infrastructure coûtait 2,5 millions de dollars, simplement pour commencer, et il fallait y ajouter 2,5 millions de dollars de plus pour payer l’équipe chargée de coder, lancer, gérer, démarcher et vendre notre logiciel. […]

 

Nous avons à peine perçu le premier changement d’ampleur dans notre industrie. Il a été porté par l’introduction du logiciel libre et plus précisément par ce que l’on a appelé la pile LAMP. Linux (au lieu de UNIX), Apache (un logiciel de serveur web), MySQL (à la place d’Oracle) et PHP. Il y a bien sûr eu des variantes – nous préférions PostgreSQL à MySQL et beaucoup de gens utilisaient d’autres langages de programmation que PHP.

 

Le libre est devenu un mouvement, un état d’esprit. Soudain, les logiciels d’infrastructure étaient presque gratuits. Nous avons payé 10 % du tarif normal pour l’achat des logiciels et le reste de l’argent est allé dans le support. Un tel effondrement de 90 % des coûts engendre de l’innovation, croyez-moi.

La disponibilité actuelle des composants logiciels libres et gratuits (associée à des services d’hébergement moins chers comme Amazon Web Services et Heroku) permet à une startup technologique de se lancer sans avoir besoin de millions de dollars. Les entrepreneurs peuvent tout à fait sortir un produit et trouver un marché sans dépenser un seul dollar, la levée de fonds auprès de capital-risqueurs se faisant seulement après avoir montré la viabilité de leur projet.
Alan Schaaf, qui a fondé Imgur, un site populaire de partage d’images faisant partie des 50 sites les plus consultés au monde, a justement déclaré que les sept dollars nécessaires à l’achat du nom de domaine représentaient la seule dépense indispensable au démarrage de son entreprise. Imgur était rentable et avant de lever 40 millions de dollars en 2014 auprès de l’entreprise de capital-risque Andreessen Horowitz, Schaaf n’a eu recours à aucun fond extérieur pendant 5 ans (source).
Les capital-risqueurs ainsi que les autres acteurs de l’investissement ont, à leur tour, commencé à investir des montants moindres, développant ainsi de nouvelles formes de fond d’investissement dont voici trois exemples.

Fonds spécialisés dans le capital d’amorçage : sociétés de capital-risque préférant financer la première levée de fond, plutôt que de participer à une augmentation de capital ultérieure.

Fonds de micro capital-risque : une définition assez large sous laquelle on regroupe les sociétés de capital-risque disposant de moins de 50 millions de dollars d’actifs.

Accélérateurs de startup : des sociétés qui financent de petites sommes, souvent inférieures à 50 000 dollars, et qui également conseille et parraine les toutes jeunes entreprises..

Aujourd’hui, avec 10 millions de dollars, on peut financer cent entreprises contre seulement une ou deux dans les années 90.

Le logiciel libre a simplifié l’apprentissage de la programmation, rendant la technologie accessible à tous, partout dans le monde.

Si aujourd’hui vous voulez apprendre à coder chez vous, vous pouvez commencer par étudier Ruby on Rails. Rails est le nom d’un framework et Ruby est un langage de programmation. N’importe qui disposant d’un accès internet peut installer gratuitement ces outils sur n’importe quel ordinateur. Parce qu’ils sont libres et gratuits, ils sont également très populaires, ce qui signifie qu’il existe énormément d’informations en ligne permettant de bien démarrer, du simple tutoriel au forum d’aide. Cela montre qu’apprendre comment coder est aussi accessible que d’apprendre à lire et écrire l’anglais ou le français.
Pour comparer, l’utilisation de frameworks et de langages non open source impliquaient : de payer pour y avoir accès, d’utiliser un système d’exploitation et des logiciels spécifiques, et d’accepter des contraintes de licence susceptibles d’entraver le dépôt d’un brevet pour un logiciel construit sur la base de ce framework. Aujourd’hui il est difficile de trouver des exemples de frameworks qui ne sont pas publics. L’un des plus célèbres exemples de framework propriétaire est le .NET, développé et sorti en 2002. En 2014, Microsoft a annoncé la sortie d’une version publique de .NET, appelée .NET Core.
Audrey Eschright, une développeuse, a décrit comment les logiciels open source l’ont aidée à apprendre la programmation à la fin des années 90.

Je voulais apprendre à programmer mais je n’avais pas d’argent. Pas la version « étudiante fauchée » : ma famille était pauvre mais également dans une situation chaotique…. Cela peut sembler étrange aujourd’hui, mais à l’époque il y avait en fait deux options pour quelqu’un qui voulait écrire de véritables logiciels : on pouvait utiliser un ordinateur avec Windows et payer pour les coûteux outils de développement de Microsoft, ou on pouvait avoir accès a un système Unix et utiliser [le compilateur] gcc…. Mon but devint donc d’avoir accès à des systèmes Unix pour pouvoir apprendre à programmer et faire des trucs sympas.

Jeff Atwood, un développeur .NET de longue date, a expliqué sa décision d’utiliser Ruby pour un nouveau projet, Discourse, en 2013 :

Quand on habite en Argentine, au Népal ou en Bulgarie par exemple, il est vraiment très difficile de démarrer en programmation avec les outils fournis par Microsoft. Les systèmes d’exploitation, les langages et les outils open source permettent de mettre tout le monde au même niveau, ils constituent le socle sur lequel travaillera, partout dans le monde, la prochaine génération de programmeurs, celle qui nous aidera à changer le monde.

Le nombre de startups a explosé et dans leur sillage sont apparues de nombreuses initiatives pour enseigner la programmation aux gens : aux enfants et aux adolescents, mais aussi aux membres de communautés défavorisées, aux femmes ou aux personnes en reconversion professionnelle. Parmi ces initiatives on retrouve Women Who Code, Django Girls, Black Girls Code, One Month et Dev Bootcamp.
Certaines de ces organisations offrent leurs services gratuitement, tandis que d’autres les font payer. Toutes se reposent sur des logiciels libres et gratuits dans leur enseignement. Par exemple, Django Girls a appris à coder à plus de 2000 femmes dans 49 pays. Bien que l’organisation n’ait pas développé Django elle-même, elle a le droit d’utiliser Django, que les étudiantes téléchargent et utilisent gratuitement dans leur programme d’apprentissage.

Django Girls hackathon à Rome – Photo Django Girls CC-BY-2.0

Dev Bootcamp apprend à programmer aux personnes qui veulent changer de carrière, et prépare n’importe qui, du professeur d’anglais au vétéran, à devenir développeur professionnel. Le programme coûte entre 12 et 14 000 dollars. Dev Bootcamp enseigne entre autres Ruby, JavaScript, Ruby on Rails et SQL. Les étudiants peuvent télécharger et utiliser tous ces outils gratuitement, et Dev Bootcamp n’a pas besoin de payer pour les utiliser. Dev Bootcamp a été acheté par Kaplan en 2014 pour un prix inconnu.
Si des logiciels aussi importants n’étaient pas gratuits, beaucoup de gens seraient dans l’incapacité de participer à la renaissance technologique actuelle. Il existe encore de nombreux obstacles économiques et sociaux qui empêchent qu’ils soient encore plus nombreux à participer, comme le prix du matériel nécessaire pour avoir un ordinateur portable et une connexion Internet, mais les outils de programmation eux-mêmes ne coûtent rien.

MyFrama : vos favoris (et Framasofteries) partout, avec vous, rien qu’à vous !

lundi 10 octobre 2016 à 09:09

Imaginez une alternative à tous les favoris que vous confiez à Google Chrome ; qui vous permettrait en même temps de vous y retrouver parmi tous les frama-services que l’on propose…

Le Libre nous a donné les briques pour le faire, alors nous avons retroussé nos manches pour vous présenter MyFrama !

Un del.ico.us fourre-tout numérique pour vos marque-pages et favoris !

Avant toute autre chose, MyFrama est un service de bookmarking (de marque-pages) basé sur le logiciel libre Shaarli (créé par SebSauvage ^^)

Vous voyez tous ces onglets que vous gardez ouverts, parce qu’il y a là une recette que vous n’avez pas encore pris le temps d’essayer, un article de blog à lire ou le site d’un artisan que vous voulez garder… ? Vous vous souvenez de toutes ces fois où vous étiez sur l’ordinateur de Tata Jeannine, et que vous n’avez pas pu retrouver ce site si pratique qui est toujours en favori dans vos marque-pages… ? Si ces deux exemples vous ont arraché un petit sourire, c’est que MyFrama peut vous servir.

Le principe est simple : vous vous créez un compte, vous vous y connectez et vous avez désormais un fourre-tout numérique accessible d’où vous le souhaitez. Dans ce fourre-tout, vous mettez des liens, des adresses web, des URL. Vous pouvez le faire directement en ligne (en les copiant/collant sur votre compte my.framasoft.org), en utilisant le marque-page dynamique (un bouton que vous aurez glissé-déposé sur la barre de favoris de votre navigateur) ou encore depuis une application android (shaarlier, aussi disponible sur le Google PlayStore).

Lorsque vous ajoutez un lien à votre MyFrama, vous pouvez lui donner un titre, une description, des étiquettes (des tags), afin de le retrouver aisément et de vous souvenir de ce dont ça parle. Et voilà, la puissance du logiciel Shaarli permet à MyFrama d’être une alternative à Del.ico.us (pour les vétéran-ne-s du web) et aux favoris de votre compte Google Chrome (le service « Google Favoris »)…

… Mais ce n’est pas tout.

 

anim_myframa

MyFrama : ne perdez plus vos Frama – pads, – dates, – calcs, etc.

Comme nous l’avons expliqué en lançant la 3e année de notre campagne : nous ne souhaitons pas, à court ou moyen terme, créer de « Compte Framasoft » comme vous pourriez avoir un compte Google, ou Apple, ou Microsoft… Ce serait trop compliqué (beaucoup de technologies et langages disparates), trop risqué (cela créerait un seul endroit où « tout peut péter »… ou bien peut être piraté) mais surtout ce serait à l’inverse de ce que nous prônons : re-décentraliser les usages du Web, afin que vos vies numériques ne soient plus jamais enfermées dans des silos de données.

Franchement, entre nous : on ne va pas dégoogliser internet pour le framasoftiser, hein ;) ? Notre but secret est atteint (pour notre plus grande joie) quand vous quittez fièrement un service Framasoft. Parce que cela veut dire que vous l’avez tellement aimé que vous avez décidé de l’installer pour vous-même (ou d’utiliser le serveur d’un CHATON, d’un ami, de votre asso, collectif, entreprise, etc.). Bref : nous vous souhaitons, à vous et vos données, la plus grande indépendance numérique.

Tout cela, c’est bien joli. Mais pour autant, on ne répond pas à un besoin que, en attendant, vous nous exprimez régulièrement.

« Comment je fais pour retrouver tous les Frama-bidules que j’utilise ? ? ? »

La réponse, c’est le nouveau bouton violet “MyFrama” que vous avez vu apparaître dans la “framanav” la barre de menu qui se trouve en haut de chacun de nos sites web. Lorsque vous êtes sur un Framapad (ou date, ou calc, ou autre…) il vous suffit de cliquer sur ce bouton pour que non seulement ledit pad s’ajoute dans votre compte MyFrama, mais qu’en plus il soit automatiquement classé sous l’étiquette “Pad”, afin que vous puissiez le retrouver (avec tous ses camarades) en un clic…

myframa-comme-ca

… Et ce n’est pas tout.

Triez tout Internet si vous le voulez (mais c’est long)

Le logiciel Shaarli ne proposait pas cette option de tri automatique. Quelque chose qui permette de reconnaître qu’il y ait « framapad.org » dans l’adresse web et donc qui attribue à cette adresse l’étiquette “pad”. Qu’à cela ne tienne, JosephK, notre codeur tout terrain, a écouté la grande loi du Yakafokon et passé quelques heures sur son clavier pour développer un nouveau plugin qui permette exactement cela sur Shaarli.

Du coup, ce tri automatique ne sert pas qu’aux services Framasoft ! En effet, vous pouvez tout à fait (et facilement) le paramétrer pour qu’il reconnaisse, étiquette et trie automatiquement les “nextinpact”, “linuxfr”, “numerama” ou “korben” (ceci sont des exemples totalement pris au hasard :p) qui se trouvent dans les liens que vous ajouterez à votre fourre-tout numérique !

internet-c-long

Et si vous avez déjà un Shaarli sur votre serveur, pas de soucis : le plugin « tags_advanced » est libre, il vous suffit de l’ajouter à votre instance, voire de l’améliorer si le cœur vous en dit ! Quand on utilise du Libre, on finit toujours par en vouloir plus et donc par apporter sa pierre, sa contribution. C’est ça le cercle vertueux !

Mouais, mais concrètement, je fais comment pour utiliser MyFrama ?

OK, allons-y étape par étape. La première, c’est de se créer son compte ! Vous allez sur my.framasoft.org, et vous cliquez sur « Créer un compte » pour entrer vos informations :

myframa-creation-de-compteVoilà, votre compte est créé, il vous suffit de taper votre mot de passe une seconde fois pour vous y connecter (par contre ne cochez la case « rester connecté » que si vous êtes sur votre ordinateur perso). Notez que votre nom d’utilisateur est passé en « tout en minuscules » (beaucoup plus facile à retenir ^^)

myframa-connection

Vous arrivez donc sur votre compte MyFrama, où nous vous avons pré-rempli quelques filtres et liens pour l’exemple. Regardons cela ensemble :

myframa-complet

cliquez sur l’image si vous voulez l’agrandir, les numéros de ces cadres vont nous servir tout au long de l’article

1) la barre d’outils

Elle vous permet de :

2) ajouter des liens

Il y a plusieurs moyens d’ajouter des adresses web dans votre MyFrama.

Le premier est de la copier puis la coller dans la grande barre en haut de de l’accueil (cadre 2).

Le deuxième est d’aller dans vos paramètres (bouton ) pour ajouter un des boutons suivants à votre navigateur préféré :

Yapluka suivre ce qui est écrit ^^ !

Yapluka suivre ce qui est écrit ^^ !

shaarlier-sur-androidLe dernier c’est d’utiliser une application sur votre mobile.

Pour Android, vous avez l’application Shaarlier, qui est disponible sur le magasin libre Fdroid et sur le Playstore de Google. Pensez à préciser :

Voici le résultat sous vos yeux ébaubis.

 

3) 4) et 5) lorsque vous ajoutez un lien

Un lien est une adresse web (URL), et afin de la retrouver plus facilement dans votre fourre-tout, vous pouvez en préciser :

myframa-ajout-lien

6) des filtres automatiques pour retrouver vos services Framasoft

On vient de partager un Framapad avec vous ? Vous voulez mettre de côté le Framadate de votre prochaine réunion d’équipe ? Pas de soucis : allez sur la page en question, et cliquez sur le bouton violet MyFrama dans la Framanav (la barre tout en haut)

Encore une fois : juste comme ça ;)

Encore une fois : juste comme ça ;)

Nous avons pré-réglé des filtres automatiques pour que votre compte MyFrama reconnaisse automatiquement les adresses « framapad.org » ou « framadate.org » etc. et leur attribue une étiquette correspondante. Une fois dans votre compte, il vous suffit de cliquer sur le bon tag (cadre 6) pour y retrouver vos liens !

7) des filtres que vous pouvez modifier à loisir

Bien entendu, vous restez libre de gérer le tri automatique de vos favoris !

Pour cela :

myframa-filtres

Et voilà, vous n’avez plus qu’à vous créer votre petit fourre-tout du web avec MyFrama !

Pour aller plus loin :

(Bêtisier) Hey ! J’ai trouvé 7 nouveaux moyens de dégoogliser (le 6e va te surprendre)

samedi 8 octobre 2016 à 09:09

Ouais ! Cette campagne se passe comme tout grand moment chez Framasoft : avec beaucoup de rires… et même la création d’un micro-micro service qui va changer Internet (rien que ça !)

Petit tour dans les coulisses de la préparation de cet anniversaire…

Les titres auxquels vous avez échappé !

Pour annoncer cette nouvelle campagne, nous avons cherché un titre qui claque ! (au moins autant que celui de cet article… -_-)

Cette année, on a fait dans la sobriété avec « Dégooglisons saison 3 : 30 services alternatifs aux produits de Google & co ». Pour en arriver là, nous avons fait un brainstorming sur un pad… Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’une tempête de cerveaux chez Framasoft, ça éclabousse ! Petit florilège :

Mode « Marathon » avec option « j’ai les foies »

Quand on se prend pour des barils de lessive…

Quand il y a trop de choix.

Quand il y a trop de choix.

Bonjour, c’est pour un Copyright Infrigement !

En parlant de parodie... Le logo CHATONS déjà parodié (par Steph

En parlant de parodie… Le logo des CHATONS est déjà parodié (par Steph )

Comme il est grand ce petit !

Et sinon, les chevilles… ?

Chacun de ces titres ont été envisagés.

Chacun de ces titres a été envisagé.

Quand Murphy est de la partie…

Bien évidemment, la loi de Murphy s’applique à tout, et donc au mois intense qu’a demandé la préparation de cette campagne…

« Tout ce qui est susceptible de mal tourner tournera nécessairement mal. »

— Edward A. Murphy Jr.

Imaginez un Pouhiou qui apprend le git. Non, y’a pas besoin d’en dire plus pour attirer Murphy : Pouhiou. Git.

Pouhiou. Git. (allégorie)

Pouhiou. Git. (allégorie)

Imaginez un service qui se met à planter pile poil une semaine avant sa sortie… Oui, Framatalk, c’est toi qu’on regarde ! Et ne fais pas ton innocent, tu sais très bien que c’est ta mise à jour bien opportune qui t’a (et nous a) sauvé la mise ! Non parce que bien marcher pendant 2 mois de tests et planter une semaine avant la mise en prod, ça se fait pas, hein ? (oui : on fait les gros n’yeux aux services les plus récalcitrants).

Imaginez un administrateur système (celui qui est là pour que les serveurs tiennent debout quand le raz de marée des utilisateurs et utilisatrices arrive) qui, pile poil le jour du lancement de la campagne, au plus fort de la tempête, perd tout accès à Internet. Box qui plante, téléphone qui bloque l’au-delà du data… la totale ! Nous ne remercierons jamais assez la voisine de Framasky qui lui a prêté un code wifi le temps qu’il résolve le problème ^^.

Imaginez enfin une équipe tellement à fond sur les « Frama-ceci » et « Framacela » qu’elle finit un peu par s’emmêler les pinceaux…

wtf-framachin

Le bingo du troll : le service que même GAFAM n’a pas osé sortir !

Parmi les petites joies que vivent nos bénévoles, il en est une particulière. Les nuées de trolls dont le flux migratoire se pose parfois dans les commentaires du Framablog. Pour se détendre, il faut bien trouver quelque chose. Chez Framasoft, on a Gee, notre illustre dessinateur-docteur-ukuléliste, qui avait déjà inventé le Bingo du Troll. Comme c’est libre, JosephK a décidé d’en faire un service en ligne.

À vous désormais de le tester sur troll.framasoft.org et de vous en emparer dès qu’un troll des montagnes vient étaler ses pollutions intellectuelles sur vos plate-bandes numériques !

On n’a pas peur de le dire, voilà un service qui va changer la face des internets :p !

Hummm... 6 points ? Peut mieux faire.

Hummm… 6 points ? Peut mieux faire.

 

Aucun chaton n’a été maltraité pour l’écriture de cet article !

« Dites-le avec des chatons », c’est un peu notre maxime depuis que Framasky a bidouillé GiphyMatHooker pour ajouter le support de Cat as a service et ainsi nous permettre de faire des gifs rigolos sur notre groupe de discussion Framateam. Et puis ça tombe bien, parce que les CHATONS (ainsi que MyFrama), on va en parler la semaine prochaine, et c’est un collectif qui nous tient tout particulièrement à cœur, tant il vous permettra de vous « dé-framasoftiser » ^^.

En attendant, au milieu de tous ces éclats de rire, il y a beaucoup de travail, et de passion. Or, 90 % de nos ressources, des sous qui nous permettent de réaliser tout ce que l’on fait (même le bingo du troll ^^), c’est à vos dons qu’on les doit. Cette année encore nous en avons besoin, et nous espérons que, si vous en avez la possibilité, vous répondrez à l’appel.

Et pour tout le soutien que vous nous avez déjà apporté, il n’y a qu’un mot :

merci