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Framasoft fait son « Ray’s day » avec 8 nouvelles Libres

samedi 22 août 2015 à 10:01

Depuis sa création, Framasoft s’est donné pour mission de diffuser la culture libre et d’en emprunter la voie — libre elle aussi. Aujourd’hui, c’est le « Ray’s day », l’occasion de fêter l’acte de lecture en célébrant l’anniversaire de feu Ray Bradbury.

L’événement, initié l’année dernière par l’auteur Neil Jomunsi se veut « comme une grande fête d’anniversaire dans le jardin avec ballons et tartes aux myrtilles ». Pas une fête pour « vendre de la culture », juste une grande envie de partager nos lectures.

8 nouvelles Libres

Alors, à Framasoft, comme on aime beaucoup les tartes aux myrtilles, on s’est dit qu’on allait participer. Le temps de cette belle journée, différents membres de l’association ont donc pris la casquette d’écrivain pour vous présenter un livre électronique inédit contenant 8 histoires différentes :

Cliquez sur l'image pour télécharger le livre numérique.

Cliquez sur l’image pour télécharger le livre numérique.

Cet ebook, au format .epub (le format ouvert du livre numérique) est téléchargeable à cette adresse et est bien évidemment libre.

Lisez, partagez, adaptez ou modifiez-les, ces histoires vous appartiennent désormais ! Et si l’envie vous en prend, diffusez le mot sur les réseaux sociaux avec le hashtag #RaysDay… l’occasion aussi de découvrir d’autres initiatives à travers la toile.

Mais ce n’est pas tout…

En effet, suite à un harcèlement textuel et potache sur les réseaux sociaux, Gee et Pouhiou ont repris leur casquettes de Connards Professionnels pour un nouvel épisode de « Bastards, inc. – Le Guide du Connard Professionnel ». L’occasion de relire et/ou télécharger les épisodes précédents, et de lire cet épisode inédit en attendant qu’ils reprennent (dès le 2 septembre) leur rythme de croisière de ce roman/BD/MOOC de connardise.

Cliquez sur l'image pour aller lire ce nouvel épisode

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Enfin, le groupe Framalang vient d’achever la traduction d’une nouvelle futuriste sur le copyright et ses dérives : Stop the Music de Charles Duan (initialement publiée sur BoingBoing, un site tenu, entre autres, par Cory Doctorow). La traduction n’a pu être prête à temps pour rejoindre l’epub de cet article, c’est pour cela que vous en retrouverez la première partie dès aujourd’hui ici sur le Framablog !

Partagez vos lectures !

On vous souhaite donc à tous un bon Ray’s day 2015 et une bonne journée de lecture. N’oubliez pas d’aller voir sur le site officiel du Ray’s Day toutes les initiatives de partage qui sont proposées aujourd’hui, ainsi que de télécharger les ebooks sur leur bibliothèque en ligne / catalogue OPDS !

En espérant vous retrouver l’année prochaine,

L’équipe de Framasoft.

RaysDay : Stop the Music, une nouvelle sur les libertés. 1/2

samedi 22 août 2015 à 09:09

À l’occasion du RaysDay 2015, l’équipe de traduction Framalang a choisi de traduire la nouvelle Stop the Music, de Charles Duan, publiée originellement sur Boing Boing. Cette histoire futuriste explore les dérives possibles des lois sur le copyright.

Voici donc la première partie de cette traduction (la seconde et dernière partie sera publiée sur le Framablog la semaine prochaine). Exceptionnellement, nous avons choisi de ne pas traduire le titre (libre à vous de le faire !)

Comme son œuvre originelle, cette traduction est sous licence CC-BY-SA-NC.

Traduit par : Piup, egilli, Sphinx, Omegax, ac, audionuma (et les anonymes)

Stop the Music (image : Boing Boing

Stop the Music (image : Boing Boing)

Stop the music

I.

À la Cour fédérale du district central de Californie

Eugene L. Whitman contre Alfred Vail Enterprises, Inc.

Plainte pour violation du droit d’auteur

Le 18 février 2044

 

Le plaignant, Eugene L. Whitman, représenté par ses avocats, porte plainte contre Alfred Vail Enterprises, Inc. suite aux faits suivants :

1. Le plaignant, M. Whitman, compositeur de son état, a écrit la chanson populaire Taking It Back

2. Le 14 janvier 2044, le défendeur Vail Enterprises a distribué la chanson Straight Focus qui remporte aujourd’hui un grand succès.

3. Straight Focus inclut un fragment de huit notes, extraites de Taking It Back. Par conséquent et au vu de cette œuvre dérivée non autorisée, Vail Enterprises a manqué au droit d’auteur de M. Whitman.

En tout état de cause, M. Whitman requiert que Vail Enterprises :

A. Reçoive une injonction lui interdisant la poursuite de cette infraction au droit d’auteur de M. Whitman ;

B. Détruise l’intégralité des exemplaires de Straight Focus en possession de Vail Enterprises ;

C. Soit ordonnée de supprimer la chanson Straight Focus de la mémoire de l’ensemble des personnes résidant aux États-Unis.

 

II.

À la Cour fédérale du district central de Californie

Eugene L. Whitman contre Alfred Vail Enterprises, Inc.

Réponse de Alfred Vail Enterprises, Inc.

Le 25 février 2044

 

Le défendeur, Alfred Vail Enterprises, Inc., répond à la plainte du plaignant, Eugene L. Whitman, en les termes suivants :

1. Vail Enterprises est une société basée dans l’État du Delaware dont le siège se situe à Los Angeles en Californie et qui est intégralement détenue par M. Alfred Vail.

2. À la suite d’une carrière longue et réussie au sein de l’industrie de la neurobio-ingénierie, M. Vail fit le choix d’entrer dans le monde de la musique. Sa première composition Straight Focus est une œuvre musicale unique et innovante, jugée par les critiques comme « digne d’un nouveau siècle technologique » ou comme « une clef de voûte entre l’art et les neurosciences ».

3. En plus d’être un succès massif, la portée de Straight Focus fut internationale. Cette chanson fut vue plus de 350 millions de fois sur les sites de partage de vidéos. Outre cela, le meilleur révélateur de la popularité de cette œuvre reste : les vidéos d’appréciation, les remixes et adaptations diverses réalisées par les amateurs de ce morceau.

4. M. Vail a écrit Straight Focus à la mémoire de sa fille Sarah Vail, décédée l’année dernière en pleine adolescence suite aux complications de sa leucémie. Le morceau est composé de fragments des cinquante œuvres musicales préférées de Mlle. Vail, arrangés par lui-même grâce à sa créativité et à son expérience en neurosciences afin de produire un tour de force émotionnel musical inattendu. L’une de ces œuvres correspond au morceau du plaignant Taking It Back.

5. Le fragment de Taking It Back utilisé dans Straight Focus est minime et n’a pas altéré la valeur de ce morceau. En effet, la popularité de la composition de M. Vail a entraîné un intérêt significatif et une augmentation des ventes pour l’ensemble des œuvres sur lesquelles il s’est basé. Par conséquent, l’utilisation de ce fragment de Taking It Back par M. Vail ne constitue pas une infraction au droit d’auteur ou, a minima, constitue un usage raisonnable au titre de l’article 17 U.S.C. § 107.

6. En outre, la requête du plaignant, M. Whitman, exigeant la suppression de tout souvenir de Straight Focus des pensées des auditeurs, constitue un précédent absurde. Jamais un tribunal n’a ordonné ou autorisé de suppression de mémoire totale, visant l’ensemble du public pour une affaire liée au droit d’auteur. Cet ordre ou cette autorisation ne devrait pas être soumis à la compétence de cette cour.

 

III.

À la Cour fédérale du district central de Californie

Eugene L. Whitman contre Alfred Vail Enterprises, Inc.

Avis et ordre quant à l’effacement de la mémoire

20 juin 2044
Avis de M. Benson, juge fédéral.

Le jury du tribunal a considéré que l’accusé Vail Enterprises n’a pas respecté le droit d’auteur du plaignant M. Whitman. Le plaignant demande donc à cette cour d’émettre un arrêt obligeant Vail Enterprises à effacer tout souvenir du morceau délictueux Straight Focus des pensées de toutes les personnes résidant aux États-Unis, grâce au système EffaceMem National.

La requête de M. Whitman est une forme de réparation extrêmement inhabituelle et sans précédent. Il est donc nécessaire de procéder à quelques explications concernant le système.

Le système EffaceMem National a été développé à partir de la technologie EffaceMem, inventée par Alfred Vail en 2028. Des avancées antérieures en neurosciences ont révélé que les souvenirs humains pouvaient être modifiés ou effacés en agitant les cellules cérébrales, mais cette procédure était intrusive et risquée, et, de fait, utilisée uniquement dans des cas particulièrement inhabituels de troubles psychiques, comme les troubles de stress post-traumatiques.

M. Vail a découvert que certaines ondes sonores basses fréquences à fluctuation rapide pouvaient être utilisées pour agiter les cellules cérébrales de la même manière, permettant ainsi un effacement de la mémoire sans risque et sans intrusion, avec une excellente précision concernant la date et l’objet des souvenirs. Cette technologie, qu’il appela EffaceMem, fut offerte comme service au consommateur, le plus souvent pour effacer le souvenir d’événements embarrassants, d’ex-amants, et de situations traumatisantes.

De manière inattendue, le service au consommateur devint un élément de sécurité nationale au moment des attaques terroristes contre les États-Unis d’août 2039. L’Agence centrale de renseignement (CIA) avait intercepté une communication chiffrée contenant les détails de la planification de plusieurs bombardements simultanés sur plusieurs grandes villes. La CIA savait que l’attaque aurait lieu durant la semaine suivante, mais ne pouvait pas déchiffrer le reste du message pour identifier les détails du complot. Le temps venant à manquer, la CIA, dans une ultime tentative, se procura des milliers d’énormes haut-parleurs haute-fidélité, les répartit dans les villes, et diffusa à plein volume des enregistrements d’EffaceMem conçus pour effacer les souvenirs de toutes les conversations ayant eu lieu au moment de la diffusion des messages interceptés.

Les résultats furent saisissants : San Francisco et la ville Washington., où EffaceMem était déployé, ne subirent aucun bombardement, alors que la ville de New York, où EffaceMem n’avait pas pu être déployé à temps, fut dévastée.

À la suite de ces attaques, le pays entreprit rapidement de déployer EffaceMem sur l’ensemble du territoire. Le réseau ainsi formé, connu sous le nom de « système EffaceMem National », couvre chaque centimètre carré et chaque habitant des États-Unis, et permet d’assurer la suppression totale d’une idée dans l’esprit de la population. Le système n’a pas été utilisé de manière fréquente, mais plutôt occasionnellement, et sous supervision judiciaire stricte, pour déjouer les complots terroristes et prévenir des crimes, avec d’excellents résultats. La CIA et l’armée ont également étudié d’autres applications.

Mais le système EffaceMem National n’a jamais été utilisé pour servir des intérêts privés. Jusqu’à présent, il a été utilisé uniquement pour effacer des idées de crimes ou des dangers pour le public. Ainsi, la requête de M. Whitman d’utiliser le système pour effacer le souvenir d’un morceau de musique est parfaitement inattendue. Cette cour n’a absolument aucune décision similaire ni aucun précédent sur lequel se baser.

Au premier abord, l’injonction faite à une partie d’utiliser le système EffaceMem National semble inappropriée dans presque tous les cas, car cette cour ne peut obliger une partie à faire quelque chose que si cette partie peut faire cette chose, et utiliser EffaceMem National n’est pas possible pour la plupart des gens. Mais ici, l’accusé est une exception inhabituelle, car Vail Enterprises est propriétaire du système. M. Alfred Vail, inventeur d’EffaceMem, a plus tard fondé Vail Enterprises, qui a financé et construit le système EffaceMem National, et en est toujours propriétaire. Par conséquent, une injonction d’utiliser le système pourrait être émise à son encontre.

M. Whitman soutient que l’article 17 U.S.C. § 503(b) autorise cette cour à ordonner à Vail Enterprises de réaliser une suppression des souvenirs du morceau. Cette loi indique que cette cour « peut ordonner la destruction […] de toutes les copies ou les enregistrements audio faits ou utilisés en violation des droits exclusifs du propriétaire des droits d’auteur ». Comme les neurones qui ont enregistré les souvenirs du morceau sont des « copies ou des enregistrements audio », M. Whitman prétend que cette cour a le pouvoir d’ordonner à Vail Enterprises de procéder à la « destruction » de ces copies en effaçant les souvenirs.
Je comprends la position de M. Whitman. M. Whitman est manifestement très soucieux de protéger ses œuvres musicales, et refuse à quiconque d’en créer des œuvres dérivées ou de les altérer, en accord avec son désir de garantir que sa musique reste « pure ». Cela lui est permis, en tant que propriétaire des droits d’auteur. J’ai déjà ordonné à Vail Enterprises de supprimer toutes les copies physiques du morceau contrefait.
Mais en ce qui me concerne, je ne suis pas certain que l’injonction d’effacer des souvenirs soit raisonnable. Peut-être l’est-elle, peut-être pas ; aucune autre autorité judiciaire ne fournit de conseil sur cette question. Si la Cour d’appel ou la Cour suprême décident que ce type d’injonction est autorisé, alors je l’émettrai. Mais sans le support d’une de ces cours, il me semble nécessaire de rester prudent et de ne pas ordonner à Vail Enterprises d’effacer les souvenirs du morceau contrefait.

Demande rejetée.

 

IV.

The Washington Post

Audition à la Cour suprême à propos de l’affaire sur l’effacement de mémoire.

Le 12 février 2046

Ce matin, la Cour suprême entendra les plaidoiries dans une affaire très suivie concernant la possibilité pour un auteur de chansons d’utiliser son droit d’auteur pour effacer de la mémoire de tous les Américains une chanson supposée contrevenir au droit d’auteur.

Cette affaire, Whitman contre Vail Enterprises, voit s’affronter le chanteur Gene Whitman et le neurobiologiste (devenu artiste du remix) Alfred Vail, à propos de la chanson à succès Straight Focus. En 2044, un jury a décidé que la chanson de M. Vail violait le droit d’auteur de M. Whitman. Immédiatement, l’Association Américaine de l’Industrie du Disque a diligenté une requête auprès du système fédéral de gestion des droits numériques, déclenchant ainsi un effacement automatique de la chanson de tous les sites internet et des équipements personnels. Straight Focus n’a plus été entendue aux États-Unis depuis plus d’un an maintenant.

Mais M. Whitman considère que la suppression de Straight Focus de tous les équipements personnels n’est pas suffisante. Extrêmement protecteur de ses œuvres, M. Whitman a cherché à obtenir un arrêt de la Cour imposant l’effacement de la chanson Straight Focus de la conscience de tout le monde en utilisant le système EffaceMem National, système qui est la propriété de M. Vail.

La Cour a récusé la requête de M. Whitman, indiquant qu’elle n’ordonnerait pas l’utilisation du système EffaceMem National sans l’avis de la Cour suprême.

M. Whitmann n’a pas souhaité s’exprimer sur cette affaire. M. Vail, lors d’une interview, a exprimé son « exaspération » que cette affaire aille jusqu’à la Cour suprême.

« Ma chanson Straight Focus signifie beaucoup pour de nombreuses personnes », dit-il. « Pour moi, c’est un souvenir de ma fille que j’ai perdue il y a trois ans. Et les amateurs de cette chanson ont créé leurs propres sens et souvenirs à partir d’elle. Cela dépasse l’imagination que Gene Whitman puisse effacer toutes ces pensées en clamant une sorte de possession du droit d’auteur. »

C’est la deuxième affaire au sujet du système EffaceMem National qui est portée devant la Cour suprême. L’affaire précédente, United States contre Neilson, portait sur la constitutionnalité du système, utilisé pour supprimer l’activité criminelle à la suite des attaques du 7 août 2039. Le système a été jugé constitutionnel par une majorité divisée de 5 voix pour et 4 voix contre.

Au nom de cette majorité, la présidente de la Cour suprême, Mme Diehr, a rejeté les recours basés sur les premier, cinquième et quatorzième amendements, déclarant que le système EffaceMem National est « un outil nécessaire à la société technologique pour la prévention des méfaits et des délits à l’encontre du du public ». Vétéran de l’armée de l’air et également ancienne procureure générale, la présidente s’est vraisemblablement basée sur son expérience au sein de l’armée des États-Unis lorsqu’elle a conclu : « le nombre grandissant de menaces envers notre nation ne peut être contrecarré qu’avec un arsenal défensif renforcé. »Elle écrit par ailleurs « qu’il s’agit d’un devoir de citoyen que d’abandonner ses pensées personnelles si cela protège le plus grand bien, de la même façon qu’il était un devoir, en temps de guerre, que d’abandonner sa liberté ou ses propriétés, pour le bien de la nation ».

Dans un argumentaire vivement opposé, le juge Diamond rejeta l’idée que « la pensée humaine est le jouet du gouvernement fédéral ». Rappelant son passé d’avocat des droits civils et se basant sur la Constitution et la Déclaration des droits, le juge a déduit que celles-ci contenaient, dans une certaine mesure, des garanties sur la vie privée et la liberté de pensée. Selon son point de vue, ces textes entrent en conflit avec un effacement de mémoire sans consentement. Il a fait référence à l’affaire Americans for Digitals Rights contre Gottschalk qui décida que la collecte de données représentait une fouille illégale d’après le quatrième amendement. Il y a 25 ans, le juge Diamond était l’avocat qui représentait ADR lors de cette affaire qui brisa la jurisprudence pré-Internet, jurisprudence qui avait été sérieusement remise en question par le juge Sotomayor en 2012.

Le juge Flook, dans un avis séparé, indiqua qu’il était « indécis » en raison des « conséquences inquiétantes » d’un effacement de mémoire généralisé. Malgré cela, pour lui, les bénéfices de ce système compensent ces inconvénients. C’est probablement son vote qui décidera du sort de cette affaire, tous les yeux seront rivés sur lui lors des débats.

Le juge est un ancien professeur de droit, dont les intérêts et les publications portent sur les lois concernant l’environnement et les ressources naturelles. Au regard de ses prouesses universitaires et de sa passion environnementale, l’opinion du juge dans l’affaire Neilson est, comme pour beaucoup de ses confrères, brillante sur le plan analytique et partagée sur le plan émotionnel. Il a déclaré : « Je crains sincèrement un monde où mes souvenirs et les souvenirs d’innombrables personnes peuvent être effacés en appuyant sur un bouton. Mais je crains autant les attaques terroristes. Dès lors que je peux être sûr que cet effacement de mémoire est limité aux seules situations nécessaires, ma première crainte sera suffisamment restreinte. ».

L’audience débutera à 10 h et portera sur l’affaire n°45-405 : Whitman contre Alfred Vail Enterprises.

 

Rendez-vous la semaine prochaine pour la suite et conclusion de cette nouvelle !

MyPads : version admissible

jeudi 20 août 2015 à 14:18

Après deux semaines de tests sur la bêta 2, nous atteignons aujourd’hui un nouveau palier et n’avons jamais été aussi proches de la version stable : nous vous présentons aujourd’hui MyPads version admissible (release candidate).

MyPadsDerniers travaux réalisés

Depuis le point du 30 juillet :

Plus récemment, une refonte conséquente de l’authentification a du être entreprise. L’un des plugins d’etherpad, dont nous avions parlé en semaine 17, a la fâcheuse tendance à empêcher le fonctionnement de MyPads. Ce comportement s’est avéré aléatoire en fonction de la base de données utilisée par l’instance et le temps que celle-ci mettait à répondre après le lancement d’etherpad. Il faut dire que les plugins etherpad sont lancés suite à un événement global et que nous ne pouvons à notre connaissance pas contrôler leur ordre de lancement. Pour passer outre, il a fallu initialiser MyPads plus tôt, ce qui a empêché ce dernier de se brancher sur le système de sessions utilisé d’etherpad. C’est pourquoi, afin de garantir un fonctionnement sans conflit, il a été nécessaire de passer d’un système d’authentification simple en local vers un système à jetons,  JSON Web Token, mais toujours au travers de la bibliothèque passportjs.

L’aboutissement

Cela fait un peu plus d’un an que le projet MyPads a été financé. Le développement, dont le début était prévu pour novembre, a été reculé à février de cette année et la charge de travail initialement prévue a été largement dépassée, en partie en raison d’une mésestimation du travail nécessaire pour créer un tel plugin pour Etherpad (ce type d’extension étant rare) et de bonus vis à vis du cahier des charges initial, ajoutés gracieusement par le prestataire. Ce dernier s’étant engagé, le dépassement est resté à sa charge et le plugin ne coûtera pas davantage que ce qui était prévu. Notez que Framasoft n’a de son côté pas souhaité appliquer des pénalités pour les retards constatés (MyPads, une fois le développement repris en février, devait être publié avant la fin du mois d’avril).

Quelques chiffres : MyPads, c’est aujourd’hui un peu plus de 13.000 lignes pour 10.000 lignes de code. Les deux tiers de ce total sont consacrés aux tests unitaires et fonctionnels du plugin. En tout, le logiciel aura vu passer un peu moins de 80.000 lignes – ajouts et suppressions – dont une faible partie provient des dépendances et le reste de refactorisations du code.

De nouvelles tâches sont prévues pour les mois à venir mais il ne devrait plus y avoir d’ajout avant la version stable et la mise en production sur les serveurs de Framasoft.

Testez

Merci à ceux qui ont déjà fait l’effort de tester MyPads. Pour cette toute dernière ligne droite, nous avons à nouveau besoin de vous. MyPads a été installé sur notre instance bêta. Plus cette version sera utilisée et plus les anomalies rencontrées seront rapportées, moins il y aura de mauvaises surprises pour le déploiement et l’utilisation par tous. Ceci est prévu dans à peine quelques semaines.

MyPads

MyPads : release candidate

After two weeks of beta 2, today we reach another step and we’ve never been so close to release : here we have MyPads RC – release candidate.

Last progress

Since our last point :

Recently, a substantial rewriting of the authentication system has been made. One of the etherpad plugins, which we talk about into week 17 point, has a nasty tendency to prevent MyPads to work. This behavior has been randomly experienced, depending on the database used by the instance and the time it needs to setup after etherpad launch. Etherpad plugins are called through a global event and we can not, as far as we know, control their order. To disregard, we had to setup MyPads sooner, what prevents it to correctly plug with the session system used by etherpad. That’s why we decide, to secure functioning, to migrate from a simple local authentication to a token system, JSON Web Token, but still with the help of the passportjs library.

Completion

MyPads crowdfunding campaign has ended more than a year ago. Development, which has been initially expected on November, has been delayed to February and the predictable workload has been overstepped to a great extent. Reasons include a wrong initial estimation of needed work to create such a plugin (this kind of extension is rare into etherpad ecosystem) and some bonus features regarding the specifications ; features added free of charge. The contractor has been engaged to complete the plugin, so the overload is on him and the plugin won’t cost more than expected. Note that Framasoft has not wanted to apply some fees for the delays (MyPads, once the development starts again in February, has been announced to be published before the end of April).

Some numbers : MyPads today represents a little more than 13,000 lines for 10,000 lines of code. Two thirds has been dedicated to unit and functional testing. In all, the plugin has regrouped a bit less than 80,000 lines – additions and deletions – including a little part from dependencies and mainly code refactorizations.

New features are planned next monthes but it won’t be any addition before stable version and deployment on the Framasoft and Framapad servers.

Tests

Thanks to all who have already took some time to test MyPads. For this last home straight, we need you, again. MyPads has been installed on our beta instance. More this version will be used and bugs will be reported, less we got bad surprises in a few weeks, when MyPads will be published and installed publicly.

Apple bloque les pubs sur iOS… pour son bien.

mardi 18 août 2015 à 18:09

Que l’on considère la publicité en ligne utile ou néfaste, qu’on l’ignore ou qu’on la bloque, il est important de se rendre compte des stratégies mises en œuvre par les géants du net (les GAFAM pour les intimes) pour contrôler cette manne et comprendre l’influence qu’a cette guerre sur le Web ouvert.

Eric Lawrence nous explique ici celle d’Apple, traduit par l’équipe de Framalang.

Dommage collatéral

Source : http://textslashplain.com/2015/06/10/collateral-damage/

Traduction : egilli, Piup, andionuma, amaha, sinma, goofy, Obny

 

iSiphonne

Modifié par Obny à partir d’une image par Kelvinsong (CC-BY).

La plupart des utilisateurs du Web tolèrent les pubs ; beaucoup la haïssent avec la passion dévorante de mille soleils. Il existe beaucoup de bonnes raisons pour lesquelles les utilisateurs n’aiment pas les pubs (elles dégradent les performances, la sécurité et la vie privée) ainsi que des reproches moins universels et plus discutables (par exemple, elles sont pénibles, la valeur des services que l’on obtient en échange est contestable, etc.).

Apple, une entreprise qui tire environ 80 % de ses revenus de produits basés sur iOS (son système d’exploitation, NdT), a annoncé récemment que iOS 9 forcera l’usage de son interface de programmation pour le filtrage des publicités dans le navigateur Safari.

De plus, et c’est probablement une pure coïncidence, le seul vrai concurrent d’Apple et iOS tire environ 90 % de ses revenus de la publicité.

Si vous trouviez déjà agaçantes les fenêtres d’invitation qui vous demandaient « Installez notre application » sur les sites web, imaginez ce qui va se passer quand seules les applications natives pourront afficher des publicités de façon fiable ! Il n’y aura probablement plus de lien « Non merci », en particulier quand le site détectera que vous utilisez un bloqueur de publicités (cf. l’article en anglais sur l’évaluation des mécanismes de blocage, NdT).

Récapitulons :

C’est un plan résolument brillant.

Lors de son procès pour abus de position dominante, Microsoft était accusé d’essayer d’« asphyxier Netscape ». Cet été, Apple posera négligemment sa main sur la pompe à fric de Google.

On ne peut guère prédire comment cela finira, mais des dommages collatéraux semblent inévitables.

 

Note :

Suite à de nombreuses réactions concernant l’article original, l’auteur a tenu à y répondre dans un autre article (en anglais).

 

Aménager son igloo avec Sweet Home 3D

vendredi 31 juillet 2015 à 23:55

L’été c’est le moment des vacances, le farniente, les apéros, la plage… Mais c’est également la période où l’on profite des longues journées et du beau temps pour faire des travaux dans la maison.
Notre pinchot se sentant l’âme d’un bricoleur a choisi de réorganiser son igloo. Mais avant de tout casser, il aimerait bien voir ce que ces aménagements pourraient donner. C’est là qu’il tombe sur ce superbe logiciel Sweet Home 3D qui va lui permettre de visualiser les agencements prévus.

Rencontre avec Emmanuel Puybaret, son concepteur, et Véronique, sa community manager.

Bonjour, pouvez-vous nous présenter le logiciel Sweet Home 3D ?

Abri de jardin

Emmanuel : Sweet Home 3D est un logiciel libre d’aménagement intérieur qui permet de dessiner des plans de logements, d’y placer des meubles et de visiter le résultat en 3D. Il est très complet et facile d’utilisation. C’est un peu la 3D pour les nuls ! Sa première version date de 2006 et correspond à une étude de cas décrite dans Les cahiers du programmeur Swing que j’avais écrit pour les éditions Eyrolles. Cet ouvrage faisait lui-même suite à mon Cahier du programmeur Java dont la première édition date de 2003. Tout ça pour dire que Sweet Home 3D est développé en Java et que toute cette expérience acquise avec le temps m’a bien aidé pour obtenir un programme stable et performant.

 

La version 5 vient de sortir ce mois-ci, quelles sont les nouveautés les plus remarquables ?
Emmanuel : Depuis presque 10 ans – et notamment depuis votre dernier article qui regrettait l’absence de niveaux, ajoutés depuis ;-), le logiciel s’est vraiment beaucoup enrichi. La version 5 permet des rendus toujours plus réalistes (ajout de plinthes, intégration de portes arrondies ou de fenêtres triangulaires…) mais aussi la conception d’aménagements plus détaillés (dessin de flèches et de schémas de toutes sortes, ajout de textes libres en 3D…).
Véronique : Outre l’aménagement, on sent de plus en plus un besoin d’utilisation du logiciel dans des pré-projets de construction : avant de faire appel à un architecte, de nombreuses personnes, partout dans le monde, ont envie de « rêver » leur maison. C’est chouette.

 

J’ai envie d’aménager un igloo, c’est possible ?
Emmanuel : Zut, là, vous me posez une colle car, dans Sweet Home 3D, les murs ne peuvent être que verticaux ! On peut faire des murs arrondis, des murs en sous-pentes, mais, pour des igloos ou des coupoles, il faudra que vous passiez par une astuce… par exemple, en important un igloo de la bibliothèque 3D Warehouse au format KMZ / Collada. C’est étonnant d’ailleurs comment les utilisateurs de Sweet Home 3D arrivent à trouver des tas d’astuces pour arriver à leurs fins. Et puis, si vous voulez programmer des fonctionnalités plus complexes, vous pouvez essayer de développer un plug-in, tout est expliqué sur le site du logiciel.

 

Exemple de plan

Sweet Home 3D, cela a une consonance anglaise, mais ce ne serait pas un projet français ?
Emmanuel : 100 % français, oui, mais à visée 100 % mondiale.
Véronique : …et au-delà !
Emmanuel : Maintenant le logiciel est disponible dans 25 langues ! C’est un des trucs formidables du logiciel libre : nous avons régulièrement des propositions de traduction du logiciel et on trouve même des tas de tutoriels sur YouTube dans différentes langues. De même, le forum est très réactif, très sympathique. L’aménagement ou l’architecture semblent être des sujets sans fond et, si jamais je manquais d’idées pour améliorer ce logiciel, les propositions des utilisateurs fourmillent. Merci à eux !

 

Quel est le lien entre Sweet Home 3D et eTeks ?
Emmanuel : C’est le nom de ma boite, tout simplement. Comme Sweet Home 3D, ça sonne anglais, mais ce n’est pas non plus trop dépaysant pour un public français.

 

Vous pouvez nous présenter les différentes personnes qui interviennent autour de ce projet ?
Emmanuel : Euh… moi, essentiellement, pour le développement en tout cas. Mais il y a aussi les créateurs de meubles en 3D, les participants les plus actifs du forum, les traducteurs comme je l’ai dit… Et depuis 5 mois, il y a Véronique qui m’aide pour la communication. J’ai senti que c’était nécessaire pour mieux animer cette communauté que je ne prenais pas assez de temps de connaitre et de faire reconnaitre.
Véronique : J’ai mis notamment en place une série d’articles sur le blog sur les différentes utilisations du logiciel qui s’intitulent : « Et vous, vous faites quoi de votre Sweet Home 3D ? ». Je viens de commencer, mais il y a de quoi faire une véritable saga, vous verrez !

 

Dans les utilisations « détournées » de Sweet Home 3d, saviez-vous que notre ami Gee, utilise le logiciel comme support pour les décors dans sa BD « Superflu » ? Avez-vous eu d’autres retours atypiques d’utilisation ?

Emmanuel : Oui, on aime bien ce qu’il fait et Véronique projette de faire un entretien avec lui à la rentrée (s’il veut bien !). Dans le genre atypique, il faut aller voir aussi sur le blog de Sweet Home 3D ou sur notre page facebook la reconstitution du Château de Rochecorbon, le vaisseau spatial de Star Trek ou le projet de ferme écologique en Afrique. Ce sont des super projets !

 

Modélisation d’une chambre pour la BD Superflu de Gee.

Pourquoi le choix du libre ?
Emmanuel : C’était dans les gènes de Sweet Home3D. Il devait forcément être open source puisque publié dans un livre. Alors, quitte à ouvrir son code source, autant le faire sous une licence libre. Sans être super militant, j’avais bien perçu les avantages d’une licence comme la GNU GPL dans des projets précédents : le partage des connaissances, l’ouverture au monde, l’aide des contributeurs, l’accès à des référentiels comme SourceForge.net, mais aussi la possibilité, avec cette même licence, d’opter pour un modèle de licences multiples. C’est justement ce modèle qui nous permet de vivre de ce projet : ventes de licences propriétaires à des sociétés qui veulent étendre les fonctionnalités du logiciel sans publier le code source de leurs modifications, mais aussi ventes sur l’Amazon Store et le Mac App Store d’une version intégrant tous les meubles sous licence libre disponibles pour le logiciel.

 

Avez-vous besoin d’aide ? Si oui, comment peut-on faire ?
Véronique : Ce n’est pas toujours facile de savoir ce qui motive une communauté : sur Facebook, on avait fait un « jeu des 7 différences », mais personne n’a joué ! Plus sérieusement, toutes les contributions sont bienvenues : documentation, participation au forum, création de meubles en 3D libres avec Blender ou Art of Illusion, par exemple. Pour les designers 3D en quête de reconnaissance, sachez que les pages consacrées aux modèles 3D sont désormais très bien référencées dans Google.
Emmanuel : Quand on pense aux débuts de Sweet Home 3D où j’ai été obligé de concevoir les premiers meubles en 3D moi-même, je suis très content d’avoir contribué aussi à l’émergence de bibliothèques de modèles 3D libres, 10 ans après.

 

Envie de réagencer son salon ?

Un dernier mot pour conclure cet entretien ?
E & V : Merci beaucoup, Framasoft, de votre travail en général et, en ce qui nous concerne, de nous avoir référencés dès nos débuts et de continuer à nous donner la parole. À bientôt !