Site original : Framablog
From January 14 to 16, 2023, the Ceméa France and Framasoft held the opening seminar of the ECHO Network project. Here is a report of this weekend of international exchanges and discoveries.
Presented on the Framablog last October, ECHO Network is one of the four flagship projects of our roadmap Collectivisons Internet, Convivialisons Internet.
Ethical, Commons, Humans, Open-Source Network is a project, but also an associative network on a European scale. Led by the new education association Ceméa France, this network is composed of 7 structures from 5 European countries :
These structures share an intent to accompany citizens (via popular education, news, activism, etc.), and to exchange on the digital uses specific to their country, their culture, their language.
Study trips are therefore planned in 2023 in each of the countries to facilitate these exchanges and the understanding of the context of each one, so that in 2024 we can produce commons that can be used by other associations in Europe.
The first meeting with all the actors took place from Saturday 13 to Monday 16 January in Saint Ouen, north of Paris, France.
This opening seminar was co-organized by Ceméa France and Framasoft. While we didn’t hesitate to get involved and contribute as much as we could, we have to admit that members of the Ceméa have a precious experience in setting up these events, and that they did a great job overall on organizing this seminar.
In addition to the thirty or so participants representing the partners of the ECHO Network project, we were able to invite more than twenty people from networks interested in new education, digital mediation, the commons and free software to contribute to these first discussions on ethical digital support for citizens.
Thus, this opening seminar was designed to find out how to talk about the same thing when we don’t speak the same languages, even though our contexts are different and our digital cultures varied.
Imagine a large room, about twenty people are sitting on chairs in tight rows. In front of them, a person seems to give them instructions. That’s what it looked like.
These three days were conceived beforehand using the methods of « new education » dear to the Ceméa.
The 55 people were divided into 3 reference groups, in order to share knowledge together. The concept was simple : rather than having poor interactions with 55 people, spend more quality time with a smaller group of 15 of them.
These groups were led by a team of three people (2 members of Ceméa, 1 member of Framasoft). Some periods were also reserved to be spent in micro groups (of 2-4 people) and to realize « mini projects ». Of course, all the participants gathered for the meals and conviviality times in the canteen.
Let’s take a moment to greet and thank the team managing the place, Mains d’œuvres, in Saint-Ouen, for their wonderful welcome and their delicious food. This space dedicated to culture and integrated into the life of the neighborhood was ideal to discover the flavor of Paris that’s lived by the locals. https://www.mainsdoeuvres.org/
The three days were divided into six half-days : the first one to meet each other, then 4 half-days dedicated to exchange on the notion of Ethics, Commons, Humanization and Openness in the digital world (yes, these are the words of the ECHO acronym ;)).
The last half-day of Monday afternoon allowed each group to present to the others a report of the exchanges, to put all this together and to say goodbye.
The objective was to meet and to understand what brings us together in our political actions (which aim at organizing the society in a different way), and for that, the Ceméa and Framasoft relied on conviviality and exchange.
The participants had different sensitivities about digital uses. Most of them knew Mastodon but not all of them. Most of them had an idea of what free software is but not all of them. The activities allowed them to share their knowledge of the different themes.
The workshops took several very imaginative formats, such as :
During the time devoted to these mini-projects, we were able to observe some beautiful initiatives :
In short, collective intelligence has shown again, during these three days, its wonderful power.
If we already know that these will not necessarily resemble this seminar (where we have chosen new education methods as a tool for meeting and exchange), the next study visits have already been scheduled. In fact, as we finish writing these lines, all the partners are in Berlin for another meeting.
The main themes for those visits are, in our opinion, quite attractive :
Of course, we will continue to report here about our experiences within these meetings and this project. All the articles can be found in the ECHO Network category on the Framablog… To be continued, then !
Du 14 au 16 janvier 2023, les Ceméa France et Framasoft ont tenu le séminaire d’ouverture du projet ECHO Network. Voici un compte rendu de ce week-end d’échanges et de découvertes internationales.
Présenté sur le Framablog en octobre dernier, ECHO Network est l’un des quatre projets phare de notre feuille de route Collectivisons Internet, Convivialisons Internet.
Ethical, Commons, Humans, Open-Source Network (Réseau autour de l’Éthique, les Communs, les Humaines et l’Open-source) est un projet, mais aussi un réseau associatif à échelle européenne. Mené par l’association d’éducation nouvelle des Ceméa France, ce réseau se compose de 7 structures provenant de 5 pays européens :
Ces structures ont en commun d’accompagner des citoyen·nes (éducation populaire, nouvelle, militantisme, etc.), et pour objectif d’échanger sur les usages numériques spécifiques à leurs pays, leur culture, leur langue.
Des visites d’études sont donc prévues en 2023 dans chacun des pays pour faciliter ces échanges et la compréhension du contexte de chacun·e, afin qu’en 2024 l’on puisse produire des communs pouvant servir à d’autres associations en Europe.
La première rencontre des acteurs et actrices a donc eu lieu du samedi 13 au lundi 16 janvier dernier, à Saint-Ouen, au nord de Paris.
Ce séminaire d’ouverture était co-organisé par les Ceméa France et Framasoft. Si nous n’avons pas hésité à nous impliquer et contribuer de notre mieux, il faut reconnaître que les Ceméa ont une expérience précieuse sur l’organisation de ces événements, et qu’iels ont fourni un formidable travail sur ce séminaire (on a aidé comme on a pu ^^).
Car en plus de la trentaine de participant·es représentant des partenaires du projet ECHO Network, nous avons pu inviter plus de vingt personnes des réseaux de l’éducation nouvelle, de la médiation numérique, des communs et du libre pour alimenter ces premiers échanges autour du numérique éthique dans l’accompagnement citoyen.
Ainsi, ce séminaire d’ouverture a été pensé pour trouver comment parler de la même chose quand on ne parle pas les mêmes langues, alors que nos contextes sont différents, et nos cultures numériques variées.
Ces trois jours ont été conçus en amont en reprenant les méthodes de l’éducation nouvelle chères aux Ceméa.
Les 55 personnes ont été réparties en 3 groupes de référence, pour pouvoir partager les savoirs ensemble. Le concept était simple : plutôt que de mal rencontrer 55 personnes, prendre le temps d’échanger avec une petite quinzaine.
Ces groupes étaient animés par une équipe de trois personnes (2 membres des Ceméa, 1 membre de Framasoft). Des temps étaient aussi réservés pour se trouver en micro groupes (de 2-4 personnes) et réaliser des « mini projets ». Bien entendu, l’ensemble des participant·es se rassemblait pour les repas et temps de convivialités dans la cantine.
Prenons d’ailleurs un temps pour saluer et remercier l’équipe du lieu Mains d’œuvres, à Saint-Ouen, pour son accueil formidable et ses plats délicieux. Cet espace consacré à la culture et intégré à la vie de quartier était idéal pour faire découvrir à nos partenaires de l’Europe Paris telle qu’elle est vécue par les personnes qui y habitent.
Les trois jours ont été découpés en six demi-journées : la première pour se rencontrer, puis 4 demi-journées consacrées à échanger sur les notions d’Éthique, de Communs, d’Humanisation et d’Ouverture dans le numérique (oui, ce sont les mots de l’acronyme ECHO ;)).
La dernière demi-journée du lundi après-midi a permis à chaque groupe de présenter aux autres un compte rendu des échanges, de mettre en commun tout cela et de se dire au revoir.
L’objectif était donc de se rencontrer et de comprendre ce qui nous rassemble dans nos actions politiques (qui visent à organiser la société autrement), et pour cela les Ceméa et Framasoft ont misé sur la convivialité et l’échange.
Les participant·es avaient des sensibilités différentes sur les usages du numérique. La plupart connaissaient Mastodon mais pas toustes. La plupart avaient un aperçu de ce qu’est le logiciel libre mais pas toustes. Les activités leur ont permis de se partager, entre elles et eux, leurs connaissances des différentes thématiques abordées.
Les ateliers ont pris plusieurs formes très imaginatives, par exemple :
Durant les temps consacrés à ces mini-projets, nous avons pu observer de belles initiatives :
En bref, l’intelligence collective a encore montré, durant ces trois jours, ses merveilleuses capacités.
Si l’on sait déjà qu’elles ne ressembleront pas forcément à ce séminaire (où nous avons fait le choix de l’éducation nouvelle comme outil de rencontre et d’échanges), les visites d’études sont déjà programmées. D’ailleurs, au moment où nous finissons de rédiger ces lignes, c’est à Berlin que l’ensemble des partenaires est en train d’échanger.
Le programme des thématiques est alléchant :
Bien entendu, nous continuerons de rendre compte, ici-même, de notre expérience au sein de ces rencontres et de ce projet, l’ensemble des articles pourra être suivi grâce à la catégorie ECHO Network sur le Framablog… à suivre, donc !
Comme chaque lundi, un coup d’œil dans le rétroviseur pour découvrir les informations que vous avez peut-être ratées la semaine dernière.
Tous les liens listés ci-dessous sont a priori accessibles librement. Si ce n’est pas le cas, pensez à activer votre bloqueur de javascript favori ou à passer en “mode lecture” (Firefox) ;-)
La mobilisation contre la réforme judiciaire ne faiblit pas, et divise même au sein du Likoud. La plus grande centrale syndicale et l’Association médicale israélienne appellent à la grève.
Voir aussi Crise en Israël : « Le gouvernement nous a pris notre pays » (liberation.fr)
Après le limogeage du ministre de la Défense par Benyamin Nétanyahou, des milliers d’Israéliens sont spontanément descendus dans les rues de Tel-Aviv et de Jérusalem pour réclamer la suspension du controversé projet de réforme judiciaire.
Plusieurs dizaines de migrants sont morts noyés dans la Méditerranée depuis un discours violent du président tunisien contre l’immigration clandestine. De nombreux ressortissants d’Afrique présents illégalement en Tunisie se sont retrouvés du jour au lendemain sans travail ni logement, les contraignant à l’exil.
Vendredi 31 mars, l’Italie a annoncé bloquer le robot du fait de craintes en matière de protection des données. Quelles sont les données collectées ? OpenAI est-il dans la légalité ? D’autres pays pourraient-ils faire de même ?
Tout un pays est passé sur la case stop ce 27 mars à l’appel des syndicats des services publics VerDi et des cheminots EVG qui mobilisent pour des hausses de salaires de 10,5 %. Plus aucune liaison ferrovière ou aérienne ne fonctionne face à un mouvement très mobilisé contre les ravages de l’inflation.
L’Assemblée générale de l’Organisation des Nations unies a adopté, ce mercredi, un texte qui vise à faire clarifier par la justice internationale les « obligations » des Etats dans la lutte contre le changement climatique.
Donald Trump est inculpé dans une affaire d’achat du silence de l’actrice de films X Stormy Daniels en 2016, un fait sans précédent pour un ancien président.
Ce énième massacre en milieu scolaire, perpétré par une personne de 28 ans abattue par la police, a visé une école chrétienne. Et relancé l’éternel débat sur le contrôle des armes à feu.
Outrepassant le veto du gouverneur démocrate, le Parlement du Kentucky a promulgué une loi radicale qui réduit considérablement les droits des jeunes transgenres. Une vingtaine de protestataires ont été arrêtés, dans un contexte national tendu.
Internet Archive : Judge’s copyright ruling is a “blow to all libraries.”
En annonçant vouloir dissoudre un collectif anti-bassines, Gérald Darmanin s’inscrit dans la lignée de nombreuses démocraties occidentales. Celle visant à réprimer avec force les mouvements écologistes.
La fonte rapide des glaces de l’Antarctique risque de ralentir considérablement les courants d’eau profonde dans les océans, avec des conséquences catastrophiques pour les écosystèmes et le système climatique, selon une étude parue le 29 mars dans la revue Nature.
le gouvernement a fait adopter mardi son projet de loi sur les prochain Jeux Olympiques et Paralympiques. Si les voix de la gauche se sont partagées entre abstentions et votes contre, tous ses représentants se sont montrés très critiques à l’égard des mesures sécuritaires. À commencer par l’usage de l’intelligence artificielle pour traiter les images de vidéo surveillance.
Le mégaprojet d’extraction et de transport de pétrole Eacop/Tilenga en Ouganda et en Tanzanie n’en finit pas de créer la polémique. Si TotalEnergies a jusqu’ici été dans le viseur des opposants, plusieurs entreprises participant à cette “bombe climatique” en tant que sous-traitantes sont restées dans l’ombre. Parmi elles, on trouve notamment la championne de la RSE, Schneider Electric. De quoi surprendre. En interne, des salariés tentent de faire pression sur la direction.
Dans un avis publié ce jeudi, l’autorité scientifique estime qu’il n’est plus justifié d’obliger les professionnels de santé à se faire vacciner contre le coronavirus. Ces recommandations s’imposent au gouvernement : le ministre de la Santé va mener des concertations sur l’application de cette décision.
À l’issue d’une séance inhabituellement consensuelle en cette période de tension autour de la réforme des retraites, les 49 députés présents ont tous voté, en première lecture, en faveur d’une meilleure régulation de l’activité des influenceurs.
Le Parquet national financier soupçonne plusieurs banques, dont la Société générale et BNP Paribas, d’avoir aidé leurs clients à échapper à l’impôt sur les dividendes.
Les parlementaires communistes marcheront de l’Assemblée à l’Élysée mardi 4 avril pour « remettre, en main propre, au Président de la République un courrier » demandant le retrait de la réforme.
Dans un courrier publié samedi 1er avril, le parti Europe Ecologie-les Verts a décliné la proposition de rendez-vous de la Première ministre qui souhaitait évoquer avec les chefs de partis politiques l’après-réforme des retraites.
Plus de 2 millions de personnes ont participé ce mardi à la dixième journée de mobilisation contre la réforme. Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, appelle Emmanuel Macron à ne pas promulguer la loi adoptée au forceps après que le chef de l’État a refusé de mettre le parcours du texte « sur pause ».
Pour la première fois depuis 1895, une femme est nommée secrétaire générale de la CGT pour succéder à Philippe Martinez.
Voir aussi Les grands travaux de Sophie Binet à la tête de la CGT (liberation.fr)
Au terme d’un congrès parfois houleux, Sophie Binet a été désignée secrétaire générale du syndicat. Elle promet déjà de convaincre trois millions de Français de marcher jeudi contre la réforme des retraites.
Les opérateurs des gares, stations de métro et de bus, et aéroports vont s’engager à éteindre leurs panneaux publicitaires pendant les heures de fermeture. La SNCF promet de réduire de 71 % la consommation électrique de son parc de publicités lumineuses d’ici 2031.
Claire Hédon explique avoir été saisie une cinquantaine de fois pour des témoignages de « privation de liberté dans les nasses, de violences ou d’interpellations suivies de gardes à vue… ».
Voir aussi Sainte-Soline : la Défenseure des droits se saisit des deux cas de manifestants grièvement blessés (liberation.fr)
L’homme avait envoyé en son nom plusieurs dizaines de messages et de mails par jour, variant entre mots d’amour, de haine, de menaces ou à caractère sexuel.
Pour lutter contre les violences gynécologiques, le CCNE estime que le consentement des patientes « ne doit plus être tacite ou présumé » lors des examens.
Dernièrement, le tribunal correctionnel de Nantes a condamné un violeur à ne verser que 5 000 euros de dédommagement, ainsi qu’à trente-six mois d’emprisonnement dont trente avec sursis ! Cela signifie six mois de prison, qu’il n’effectuera probablement pas, en contrepartie de porter un bracelet électronique et de rester à son domicile. Voilà le « prix » judiciaire pour avoir violé une femme.
Selon ce communiqué, le traitement de l’information fait la part belle aux violences des « casseurs » au détriment des millions de manifestants pacifiques dans toute la France.
Sur TF1, il va de soi que les « ultra-violents » ne peuvent être les gendarmes et les policiers.
De la mobilisation contre la méga-bassine de Sainte-Soline, organisée le week-end des 25-26 mars, les téléspectateurs de BFM-TV n’auront appris (et vu) qu’une chose : des « éléments radicaux » ont fait preuve d’une extrême violence contre la police.
L’animateur polémique a présenté, vendredi 31 mars sur C8 dans Touche pas à mon poste, quatre hommes cagoulés comme étant des agents de la décriée unité de policiers à moto. Mais observateurs comme autorité affirment qu’ils ne font pas partie de la Brav-M.
Cabinets de conseil, informatique, communication : les ministères ont explosé leurs budget prestations extérieures, selon l’Inspection générale des finances, qui confirme le rapport de la commission d’enquête sénatoriale rendu l’an dernier.
Le gouvernement profite de la focalisation de l’attention sur les retraites pour accélérer ses opérations de casse de l’hôpital public. L’utilisation du 49.3 a imposé un budget hospitalier qui ne couvre pas l’inflation, ce qui, mathématiquement, va entraîner des plans d’économies avec des fermetures de lits et des suppressions de postes.
La fille de la demi-sœur du ministre de l’Intérieur a été brièvement placée en garde à vue mardi soir. Elle est soupçonnée d’avoir demandé à un ex-amant gendarme de consulter des fichiers de police, et d’avoir porté sa tenue d’ancienne gendarme.
Passer en force et en vitesse, envers et contre tous, puis attendre que l’agitation retombe. Tel était le pari du gouvernement sur la réforme des retraites qui n’a désormais plus que la répression pour espérer remporter une bataille qui ne fait pourtant que commencer.
5 jours après la violente manifestation dans les Deux-Sèvres, le chef de l’État dit vouloir conditionner l’installation de bassines à des « changements de pratiques significatifs ».
Le ministre de l’Agriculture a annoncé son intention de demander à l’Anses de revenir sur la procédure d’interdiction du S-métolachlore, un herbicide qui pollue les nappes phréatiques.
Une incohérence flagrante alors que le gouvernement demande à la population de faire des efforts en matière de sobriété.
L’association Prox’RaidAventure intervient dans les écoles et les collèges pour « rapprocher la police et la population ». Maniement d’armes, menottage, palpations sont au menu des ateliers qui – étrangement – ont lieu dans des établissements accueillant majoritairement des élèves issus de milieux populaires.
Après l’agression, samedi, d’étudiants par le groupe « Waffen-Assas », les militants qui paralysent Dauphine redoutent d’autres actions violentes.
Voir aussi À Paris, les étudiant·es sous la menace de groupuscules d’extrême-droite (humanite.fr)
La semaine dernière, des commandos d’extrême-droite s’en sont violemment pris à des cortèges d’étudiant·es engagé·es contre la réforme des retraites. Des tentatives d’intimidation qui n’ont pas freiné la détermination des jeunes militant·es.
Épicentre de la contestation depuis les premières journées de mobilisation contre la réforme des retraites, la sous-préfecture de Millau a été la cible d’un ou plusieurs tagueurs au cours de la nuit de mercredi à jeudi. “Liberté, égalité, fraternité”, peut-on ainsi lire depuis ce matin sur l’un des murs du bâtiment. Un message sans équivoque peint à l’encre blanche.
Deux ans après un premier sabotage, la journaliste d’investigation bretonne, experte des dérives de l’agribusiness, a de nouveau été victime d’un acte d’intimidation dans la nuit de jeudi à vendredi. Elle alerte sur la banalisation de ces pressions.
Voir aussi : Victime de sabotage, la journaliste Morgan Large porte plainte (reporterre.net)
La publication en question ? Un post qui, sans nommer Emmanuel Macron, déclare : « l’ordure va vous parler demain à 13 heures, pour les gens qui ne sont rien, c’est tjrs à la télé que l’on trouve les ordures ».
Voir aussi Valérie poursuivie pour avoir écrit « Macron ordure » : des juristes pointent une garde à vue « illégale » et une plainte « irrecevable » (liberation.fr)
Au-delà des nombreuses critiques dénonçant la disproportion des moyens engagés dans cette affaire impliquant une quinquagénaire du Nord-Pas-de-Calais, les spécialistes pointent de lourdes failles dans la procédure.
Alors que la pétition demandant la dissolution de cette brigade controversée dépasse les 200 000 signatures, le média Loopsider révèle des images éloquentes.
Réunis devant un bar queer plusieurs heures après la manifestation parisienne du 28 mars, des militants se sont fait rafler par la police à 23 heures. Essayant de les protéger, les clients du bistrot ont été gazés.
Voir aussi Interpellations, jets de grenades : que s’est-il passé dans un bar LGBT de la capitale après la manifestation du 28 mars ? (liberation.fr)
L’IGPN a « formellement » identifié les fonctionnaires ayant menacé, frappé et proféré des injures homophobes envers des manifestants arrêtés dans la nuit du 20 mars. Ils n’ont pas été pour le moment suspendus.
Pour les manifestant·es, il est difficile voire impossible de savoir qu’iels risquent une contravention lors d’un rassemblement non déclaré – que la loi autorise par défaut.
Alors que les témoignages d’arrestations injustifiées de militants se multiplient, à Albi, une opération de police a été lancée, ce jeudi 30 mars, à l’aube, contre six acteurs de la lutte contre la réforme des retraites, dont trois responsables syndicaux.
Il y a une spécificité française du maintien de l’ordre, notamment quand on regarde le nombre de blessés et la gravité des blessures. Lors de ces dernières années, on a des dizaines de personnes mutilées pendant des manifestations, les unes avec des mains arrachées, d’autres éborgnées. On ne retrouve pas ça dans des pays européens comparables.
Lors des manifestations contre les réserves d’eau géantes à Sainte-Soline ou contre le projet de loi sur les retraites, les forces de l’ordre usent d’une violence démesurée, alarmant ONG et instances internationales
While millions have gone on strike and poured into the streets, President Emmanuel Macron and his henchmen have attempted to crush this movement by escalating police violence to lethal extremes.
The violence of France’s pension reform protests is bad. What it tells us about the country’s political future is worse
Comment le pouvoir a brutalisé et mutilé pour reprendre la main
Les chiffres officiels sont parlants : 6 000 manifestants, 3 000 gendarmes, 4 000 grenades, un tir toutes les deux secondes, au mépris des règles mêmes du ministère de l’Intérieur. Cela veut dire qu’on a utilisé environ une grenade pour deux manifestants. Ce n’est plus pour disperser à ce niveau. C’est un usage ni strictement nécessaire ni proportionné de la force, comme le veut la doctrine policière. C’est une menace. Et c’est inacceptable.
un groupe d’élu·es écologistes et insoumis·es affirme avoir été pris pour cible alors qu’ils formaient un cordon autours de personnes blessées […] le groupe s’est pris une pluie de grenades de désencerclement et lacrymogène. “Cela a duré 5-10 minutes et il était très compliqué de fuir puisqu’il y avait un fossé de deux mètres de largeur et de profondeur derrière nous”
Une médecienne urgentiste présente à la manifestation raconte.Elle décrit le déchaînement de violences de la police, les corps blessés, meurtris, mutilés et les secours empêchés. Deux personnes sont désormais dans le coma et réanimation neuro-chirurgicale.
Notre enquête détaillée et minutée démontre la grande confusion des services de secours, atteignant son apogée tragique dans la décision de ne pas permettre l’accès à des ambulances à la zone de la manifestation pendant près de deux heures, en dépit de diagnostics d’urgence absolue, alors que chaque minute compte en cas d’atteinte cérébrale de cette gravité. Nous y avons joint une chronologie des communiqués officiels, témoignant des incohérences, voire des mensonges, dans la communication du gouvernement. La justice est désormais saisie.
Quand la force publique ne sait que porter des coups, réprimer, éborgner, blesser ; quand elle procède à des interpellations arbitraires, des gardes à vue à tour de bras […] quand l’usage de la violence devient institutionnel, c’est bien que l’État est incapable de répondre politiquement à un mouvement social majoritaire […] Quand l’État est à bout de force politique […] il ne lui reste que la force policière.
Le territoire français et les grandes villes plus particulièrement sont depuis plusieurs jours le théâtre d’opérations de maintien de l’ordre de grande ampleur, violentes et totalement disproportionnées. Avec cette pétition, la LDH et les citoyennes et citoyens signataires appellent votre gouvernement à la raison et exigent de vous, Madame la Première ministre, Monsieur le ministre de l’Intérieur, le respect des droits fondamentaux.
« Sentiment d’impunité » et « déni de justice » : diverses institutions déposent un référé-liberté pour exiger que policiers et gendarmes encadrant les manifestations arborent leur numéro d’identification, comme l’exige la loi. Selon nos informations, l’audience se tiendra le 3 avril.
Iels n’ont parfois en commun que leurs expériences de la garde à vue, et leur sentiment d’avoir été interpellés sans aucune raison valable, alors qu’iels manifestaient contre la réforme des retraites. Depuis quelques jours, des dizaines de jeunes mettent en commun leur vécu de GAV et font grossir un mouvement encore informel : le collectif « Stop GAV ».
Les avocats d’une centaine de personnes jugeant avoir été arbitrairement placées et maintenues en garde à vue depuis le 16 mars vont déposer plainte pour « privation de liberté » et « atteinte à la liberté de manifester ».
Le requérant avait été blessé en 2019 par un tir de LBD à Mantes-la-Jolie. Accusé d’avoir participé à un guet-apens, il avait été reconnu innocent par la justice.
Le fort dispositif policier n’a pas empêché près de 450 000 personnes de défiler à Paris, selon la CGT, alors que le gouvernement refuse toujours la médiation proposée par les syndicats.
Après une série de manifestations relativement calmes, le mouvement social s’est enflammé après l’annonce du 49-3 le 17 mars, et plus encore après le discours du président mercredi dernier. Le pouvoir n’avait visiblement pas anticipé un tel embrasement. Enterrés un peu vite, les Black blocs sont réapparus en masse, avec selon la police, environ 1500 « éléments radicaux », un record absolu, avec des pratiques et des méthodes très difficiles à contrer. Et fait nouveau et inédit, tous les soirs, de petites manifestations sauvages ont lieu en différents points de la capitale, parfois très éloignés les uns des autres. Au départ improvisées, ces « déambulations » se transforment en stratégie délibérée qui déconcerte les forces de l’ordre.
L’intersyndicale avait appelé à cette mobilisation dans la circonscription normande de la Première ministre, samedi 1er avril, pour dénoncer « le mépris » du gouvernement contre les opposants à la réforme des retraites.
L’article en anglais sur les manifestations contre le projet de réforme des retraites y a été vu six fois plus que celui en français.
Les parents d’un homme de 32 ans grièvement blessé à la tête samedi dans les Deux-Sèvres ont déposé plainte contre X pour « tentative de meurtre et entrave volontaire à l’arrivée des secours », selon le parquet de Rennes ce mercredi.
à la lecture de cette note confidentielle étonnamment élogieuse, on comprend qu’au-delà du prétexte affiché de la violence si le ministre cherche à dissoudre le mouvement, c’est parce qu’il réussit !
« Les Soulèvements de la Terre » ne sont pas une association. C’est une coalition qui regroupe des dizaines de collectifs locaux, fermes, syndicats et sections syndicales, ONGs à travers le pays. Contrairement aux fables qui seront délivrées par le renseignement intérieur pour désigner de quelconques figures dirigeantes à clouer au pilori, les Soulèvements de la Terre n’ont rien d’un groupe circonscrit et représentent après 2 ans d’existence un large réseau implanté à travers diverses régions. Mais peut-être que, dans sa montée d’autoritarisme actuelle, le gouvernement s’apprête effectivement à « dissoudre » une bonne partie de l’opposition écologique, sociale et syndicale du pays. Puisque celle-ci a le tort de lui faire front dans la rue, dans les campagnes et que son régime politique semble aujourd’hui réduit à l’exercice de la matraque.
La mégabassine de Banthelu (Val-d’Oise) va être rebouchée. La préfecture a ordonné la destruction de ces monticules de terre de 125 mètres de long et 50 mètres de large, selon France 3.La bassine — d’une capacité de 25 000 m3 d’eau — ne respectait pas le plan local d’urbanisme (PLU). « Le permis de construire n’avait pas non plus été accordé »
La navigation sur le Rhône est en panne sèche. Depuis le 16 mars, l’écluse de Reventin-Vaugris, en Isère, est à l’arrêt. Le ventre de l’ouvrage est vide, ses portes closes et ses salariés en grève contre la réforme des retraites.
Les Jeux olympiques de Paris sont en quête de milliers de bénévoles. Dénonçant du « travail dissimulé » et le saccage de la biodiversité, de nombreux opposants sont prêts à s’engager pour semer la pagaille.
Voilà donc l’Intersyndicale rendue au point d’échec qui l’attendait depuis le début, sans la moindre solution alternative puisqu’elle les refuse toutes, que ce soit la grève générale, à laquelle elle n’aura jamais appelé, ou la déclaration du moindre soutien à tous ceux qui, avec conséquence, sont passés à d’autres moyens — les seuls que ce pouvoir a jamais laissés à la disposition de la contestation décidée. […] tout le monde a bien compris que sans une armée de gendarmes dépêchée pour garder un trou ( !), les opposants ne rencontrant ni provocation ni confrontation, la manifestation, par défaut, serait restée entièrement paisible. Mais la confrontation est ardemment souhaitée par le pouvoir. Le pouvoir veut la violence, car il sait pouvoir compter sur le traitement médiatique de la violence. Aussi, voulant la violence, il n’a de cesse de l’organiser lui-même. Avec, croit-il, son double bénéfice : et de communication et d’intimidation. […] Il n’est plus douteux en tout cas, et c’était somme toute assez logique, que du gouvernement d’un forcené, nous sommes passés à un gouvernement de la peur. Appliquer des moyens de violence indiscriminée pour terroriser une population à des fins politiques, c’est une définition possible du terrorisme.
Retrouvez les revues de web précédentes dans la catégorie Libre Veille du Framablog.
Les articles, commentaires et autres images qui composent ces « Khrys’presso » n’engagent que moi (Khrys).
Dans la grande tradition du libre qui consiste à copier les bonnes idées et les adapter à son besoin, nous nous inspirons du contrat d’engagement républicain mis en place par l’État français, et annonçons aujourd’hui en grande pompe le Contrat d’Engagement Framasoftien.
En effet, désormais, les associations ne peuvent pas avoir d’interactions significatives avec les institutions de la République Française (subventions, agréments, etc.) sans avoir signé ce « contrat d’engagement républicain » qui garantit loyauté et fidélité à la République, et permet à l’État de s’assurer que les associations se tiennent sages. C’est une excellente idée qui est d’ailleurs expliquée en détail par le Collectif des Associations Citoyennes (qui fait partie, tout comme Framasoft, des membres fondatrices du collectif « Coalition pour les libertés associatives » ), ou encore dans « Associations, Mode d’Emploi » (article soumis à abonnement).
Toute règle ayant sa réciproque, Framasoft conditionne donc désormais l’usage de ses services et outils par les entreprises, établissements, agences et surtout les institutions et organisations publiques à la signature d’un Contrat d’Engagement Framasoftien. Il vise à rassurer nos donatrices et donateurs qui financent nos services sur le niveau d’engagement de ces organisations utilisatrices vis-à-vis du respect des libertés numériques et des principes de solidarité.
Ce Contrat implique de leur part une utilisation responsable, citoyenne et démocratique de nos ressources financées par le public selon des valeurs que nous pourrions résumer en trois mots :
Liberté, Égalité, Adelphité.
Examinons ensemble les articles de ce contrat et ce qu’ils impliquent, en prenant pour exemple une direction de l’administration publique qui utiliserait nos outils.
1. être toujours gentil·le avec Framasoft et les membres de son gouvernement, quitte à ne plus penser ce que je pense.
La liberté, c’est bien. Sauf si vous l’utilisez contre nous ou nos intérêts, alors dans ces cas-là il faut le dire franchement : c’est pas bien.
Imaginez qu’une institution publique utilise Framaforms, alors qu’en même temps la présidence distribue des légions d’honneur au milliardaire Jeff Bezos, et se fasse féliciter par le milliardaire Elon Musk ? Où serait la cohérence, le sérieux, l’intégrité ?
2. respecter la liberté de conscience d’autrui, même les personnes qui disent sérieusement « digital » et « c’pas Linux, c’est GNU/Linux ! ».
Il existe une liberté de parole, de croyance, de religion : il nous appartient de ne pas juger autrui dans ses rituels. Il convient d’éviter une guerre sainte entre ceux qui disent crypter et celles qui préfèrent parler de chiffrement. Les naïfs qui s’adonnaient à l’adoration des start-ups, et faisaient leurs offrandes aux NFT, tournent désormais leur ferveur de zélotes vers des IA privatives, qu’ils ne maîtriseront toujours pas.
Cette liberté de conscience n’offre cependant pas la liberté de finance : rappelons que si votre institution utilise les services Framasoft, la frama-laïcité veut qu’elle cesse de financer une startup nation dont le code ne serait pas ouvert libre : si l’argent est public, le code se doit d’être public.
3. rappeler que chacun·e est libre de ne pas utiliser l’écriture inclusive, mais ailleurs. Loin.
C’est un des points les plus virtuoses du Contrat d’Engagement Républicain que l’État offre en signature aux associations forcément consentantes : la liberté y est définie comme la liberté de se barrer. Si cela ne vous plaît pas, allez voir ailleurs. C’est brillant.
Alors bien sûr, on attend mieux, on attend plus que ce trait de génie. Qu’il s’agisse de partager le code (qui est libre), notre expérience, nos moyens, d’impulser la reproduction de ce que l’on fait… Framasoft renforce la liberté de se barrer ailleurs en donnant à celleux qui le souhaitent les clés pour faire pareil, à leur manière, et donc mieux.
Si des institutions se mettent à utiliser nos services, nous leur enjoignons de faire comme nous, et de donner à leurs bénéficiaires les moyens d’être autonomes. On pourrait même aller loin dans l’utopie et imaginer appeler cela des « services publics ». Oui : c’est osé.
Dans le monde numérique, le code définit que ce que l’on peut faire et ne pas faire. Celles et ceux qui financent les développements, pensent la forme que prendra le code… ces personnes ont donc le pouvoir de décider quels seront nos comportements dans le monde numérique.
4. accepter que devant le code (qui fait la loi), l’égalité des uns est supérieure à celle des autres.
C’est une simple question de mérite, il n’y a donc rien de mal à ce que certains soient plus égaux que d’autres. Nous voyons bien qu’aux plus hauts sommets de notre république l’on respecte (avec discernement) l’égalité de toustes devant la Loi, même celle de Gérald Darmanin, d’Olivier Dussopt, d’Alexis Kholer ou de Damien Abad.
Le principe de solidarité permet de créer une communauté. N’oublions pas pour autant que cette solidarité doit s’appliquer dans une considération juste de l’autre, pour que chacune et chacun reste bien à sa place.
5. me tenir sage face à mon écran, ne jamais exprimer ma colère, même en cas d’erreur
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.
Chez Framasoft, nous ne parlons pas d’erreur. Nous disons juste que ça n’a pas marché. Ce n’est pas pour autant que, quand ça plante il faille être frustré, ou en colère. Car la colère, ce n’est pas gentil. C’est mal. C’est extrême. C’est indigne.
Si des représentant·es de l’État utilisent nos services, nous attendons en retour un comportement exemplaire de pays qui se tient sage : ça veut dire fini les caprices tous les 49.3 heures, on arrête de jeter des LBD sur les copaines, et sur les plateaux on arrête les gros mensonges pour laisser la parole aux autres, hein. Sinon on peut se frama-fâcher tout rouge, à la fin.
6. respecter la dignité humaine avec autant d’intelligence et de fougue qu’un algorithme de notation de la CAF
Alors on ne peut pas vous dire exactement combien d’intelligence et de fougue ça fait, vu qu’aux dernières nouvelles les choix que la CAF a commandités pour qu’ils soient codés dans cet algorithme sont toujours opaques. Mais l’idée est là : forcer chacun·e à rester digne, et à ne pas parasiter ce qui est mis à disposition du public.
Ainsi, il tombe sous le sens que les entreprises ou institutions qui utilisent les services mis à disposition du public par Framasoft s’engagent à se battre contre ce parasitisme de l’extrême que sont les optimisations et fraudes fiscales, dont les géants du web sont les plus indignes représentants.
7. laver chaque matin mon T-shirt de libriste-woke, et savoir réciter en verlan le manifeste de Framasoft.
Oui. Chaque matin. Même (et surtout) les week-end de conventions.
Les symboles de la Frama-république wokistanaise sont importants, plus importants que nos individualités ou notre libre-arbitre. On n’a pas encore d’hymne Framational, mais dès qu’il y en aura un, ce sera par cœur tous les soirs avant de dormir, non mais !
Dans le cas où il sera signalé par un ou plusieurs usagers l’infraction de tout ou partie de ces principes par le passé, il faudra mériter de pouvoir signer notre Contrat d’Engagement Framasoftien, et en faire la demande. Cette demande nécessitera la validation d’une commission pluridisciplinaire ad hoc qui statuera sur le bien-fondé et l’engagement de l’entreprise ou organisation publique envers les valeurs portées par l’association via un Compte d’Ouverture Utopiste d’Accomplissements Civiques.
Cette commission convoquera le représentant par lettre recommandée au plus tard 48 heures avant de statuer et la présence de celui-ci sera impérative, garante de l’importance accordée à la demande.
La liste des pièces à fournir, en 5 exemplaires papier plus en format électronique (uniquement des formats standards tels que définis par le Comité de l’Union Européenne sur l’Interopérabilité, sur une clef USB formatée en BTRFS) sera indiquée sur la convocation. Les commissions pluridisciplinaires se réunissent selon les moments de l’année à Dinan, Riom-es-Montagnes, Nancy, Gif-sur-Yvette, Nantes, Strasbourg ou Toulouse.
La Commission établira un Compte d’Ouverture Utopiste d’Accomplissements Civiques pour rendre son avis. La Commission pourra ainsi considérer favorablement les actions préalables suivantes de la part de l’institution et/ou de son représentant ou mandataire :
Rien ne vous y oblige.
Nous vous blocklisterons, vous et vos adresses IP sur deux générations (IPv4 et IPv6, bien entendu), mais rien ne vous y oblige.
Nous vous retirerons tout moyen d’accéder à nos logiciels, services, outils, sites web et interventions. Mais vraiment : rien ne vous y oblige.
Nous bloquerons toute possibilité pour vous de réaliser un partenariat, d’être agréé, d’être reconnu, mais encore une fois : rien ne vous y oblige.
Nous vous montrerons du doigt en vous dépeignant comme une personne irrespectueuse de notre jôli contrat social à taille unique, vous forçant ainsi à vous justifier aux yeux du grand public, mais nous insistons : rien ne vous y oblige.
Bref, ce contrat ne sera signé qu’avec votre consentement : vous êtes libres.
Ceci n’est pas (que) un 1er avril !
On rigole, on rigole. Mais si cet article vous paraît absurde, imaginez ce qu’il en est des 1,5 millions d’associations en France (dont Framasoft) à qui il est demandé de signer le Contrat d’Engagement Républicain.
Nous nous retrouvons engagé⋅es dans une période sombre où les libertés associatives sont menacées, où le ministre de l’Intérieur menace de dissolution des collectifs informels, et met la pression sur les associations et collectifs qui refusent de se tenir sages face aux crises démocratiques, sociales ou écologiques.
Sans avoir préalablement signé ce contrat, il n’est plus possible pour une association d’obtenir une subvention publique, de demander un agrément d’État ou d’accueillir des volontaires en service civique. Autant dire que les entraves sont tellement fortes que nombre d’associations ne pourraient plus fonctionner, plus exister, sans s’être courbées devant ce document.
Annoncé comme un outil de lutte contre le séparatisme, ce contrat, faussement simple, demande aux associations de s’engager sur sept points, dont cet article parodique se fait le miroir jusqu’à l’absurde. Par exemple l’engagement n°7 portant sur « le respect du drapeau tricolore, de l’hymne national, et de la devise de la République », dont il est aisé de deviner les lectures qu’il est possible d’en faire.
Car, pour l’instant, le Contrat d’Engagement Républicain est surtout utilisé pour limiter la liberté d’expression et d’interpellation des associations et leur capacité à faire vivre le débat public. Soumis à interprétations subjectives, politiques ou arbitraires de la part de l’autorité publique, ce texte crée une insécurité juridique et financière forte pour les associations.
Grâce à vos dons, Framasoft a pu éviter de signer ce C.E.R. Cependant, depuis sa mise en place en janvier 2022, des dizaines de milliers d’autres associations l’ont signé sous la contrainte ou dans l’ignorance des risques impliqués par ce texte.
Pour vous renseigner, et pour agir, vous pouvez vous rapprocher (et adhérer) au Collectif Associations Citoyennes, qui tient à disposition une page « Mobilisation » sur le C.E.R.
Dans ce quatrième volet du processus de dégooglisation de la ville d’Échirolles (si vous avez manqué le début) Nicolas Vivant aborde le complexe problème de la fracture numérique, qui demande d’aller au-delà de la médiation pour trouver des structures et des moyens adaptées aux pratiques diverses des citoyens : la stratégie numérique doit aller de pair avec l’action sociale.
Dégooglisation d’Échirolles, partie 4 : l’inclusion numérique
Avec 36 % de logements sociaux et 3 quartiers « politique de la ville » Échirolles est, sans nul doute, une ville populaire. Plusieurs études sur les difficultés liées au numérique ont été réalisées sur notre territoire : l’une par notre CCAS (2019), l’autre par un cabinet indépendant (2020-2021). Si elles n’ont pas montré de situation spécifique à notre commune, elles ont permis de mesurer l’étendue des problématiques qu’il est indispensable de travailler.
Quelles sont les populations qui rencontrent des difficultés avec le numérique ?
Notre CCAS adresse avec sérieux l’ensemble de ces enjeux. Nos maisons des habitants (anciennement « centres sociaux ») jouent un rôle majeur dans leur prise en charge, partout sur le territoire communal. Des équipes existent, avec qui il n’est pas envisageable de ne pas travailler. Pour autant, dans un effort de cohérence avec le schéma directeur « Échirolles numérique libre », nos élus et notre direction générale ont choisi de rattacher l’inclusion numérique à la DSCN (Direction de la Stratégie et de la Culture Numériques).
Conclusion : la fracture numérique n’est pas un problème en tant que tel. C’est un symptôme d’enjeux sociaux qui doivent rester prioritaires dans l’aide apportée à nos habitants. Traiter la fracture numérique sans prendre en compte les problématiques sous-jacentes serait un pansement sur une jambe de bois. Un travail en transversalité est indispensable.
Les études réalisées ont également montré que les difficultés rencontrées par notre population ne se limitaient pas aux usages. Un véritable effort d’inclusion numérique nécessite d’adresser 6 grands domaines :
1. L’accès au matériel (PC, smartphones, systèmes d’impression) ;
2. l’accès à une connexion internet de qualité ;
3. la formation technique ;
4. l’information, l’éducation populaire aux grands enjeux du numérique ;
5. l’assistance aux usages, l’accès au droit ;
6. le support matériel.
Les efforts de l’État et des collectivités sur l’inclusion numérique reposent principalement sur la médiation numérique (les points 3, 4 et 5, donc). Dans le cadre du plan « France Relance », par exemple, l’ANCT (Agence Nationale de Cohésion des Territoires) finance depuis 2021 le recrutement de « Conseillers Numériques France Services » dans les associations ou les collectivités territoriales. Des « Maisons France Services » et des « Bus France Services » émaillent également nos régions.
Pour les autres points (1, 2 et 6), seul le secteur privé se positionne. On connaît, par exemple, le travail d’associations comme Emmaüs Connect pour la mise à disposition de smartphones et de cartes SIM prépayées, mais seuls les publics en grande précarité sont adressés.
La mise à disposition, dans les communes, d’accès publics, permet de répondre, en partie, aux problématiques du manque de matériel et d’accès à internet. L’accès aux téléservices mis à disposition (et souvent rendus obligatoires) par l’état et les grandes structures compétentes dans le domaine social, est possible depuis ce type de lieu. Mais la dimension intime de l’accès au numérique n’est pas prise en compte : on ne contacte pas sa grand-mère (ou sa compagne) en visioconférence depuis un lieu public. On ne regarde pas une série ou un match de foot depuis une maison des habitants.
Sans faire l’effort de mettre à la disposition des publics fragiles du matériel et une connexion à internet de qualité à domicile, on ne pratique pas une véritable inclusion : ceux qui ont les moyens disposent d’accès dans des conditions confortables et dans l’intimité, les autres doivent sortir, par tous les temps, pour bénéficier d’un accès au numérique limité, à des horaires qu’ils ne peuvent pas choisir et sous le regard de leurs concitoyens.
La médiation numérique ne peut constituer, à elle seule, un dispositif d’inclusion numérique efficace et complet. Un travail plus ambitieux est indispensable. Nous essayons de nous y atteler (et ce n’est pas simple).
L’accès au matériel
Pour la mise à disposition de matériel pour ceux qui en ont le plus besoin, la ville a choisi de s’appuyer sur une association échirolloise récente : PC solidaire (site en cours de développement au moment où cet article est rédigé). Le processus est en cours de création : notre DSI remettra son matériel usagé à cette association, qui se chargera de le reconditionner et de le remettre gratuitement, via les maisons des habitants, aux bénéficiaires.
L’association a eu l’excellente idée de se pencher sur le schéma directeur de la ville et a choisi, librement, de s’en inspirer. Le système d’exploitation par défaut devrait donc être le même que celui est en cours de déploiement : Zorin OS.
L’accès à internet
C’est le point le plus difficile à travailler, et de loin. L’offre étant exclusivement privée, nous essayons de négocier avec les FAI (fournisseurs d’accès à internet) la mise en place d’une solution très abordable à destination des bénéficiaires de logement sociaux. Des discussions sont en cours, mais aujourd’hui aucune offre véritablement satisfaisante n’est en place. Seule proposition (pas suffisamment) connue, à destination des populations bénéficiant des minima sociaux, celle d’Orange, « Coup de pouce Internet », à 15,99€/mois.
La formation, l’information et l’assistance
Grâce à un financement de l’ANCT, la Ville et son CCAS ont pu, en 2021, recruter 4 conseillers numériques. Ils interviennent dans les maisons des habitants, les bibliothèques et la maison des associations. Spécialisés dans la médiation numérique et formés dans le cadre du dispositif de l’État ils réalisent, depuis juillet 2021, des accompagnements individuels, des ateliers et des sessions de formation. Malheureusement, l’État annonce une baisse des financements et ces emplois sont menacés. Nous travaillons donc à la mise en place d’un nouveau dispositif, pérenne cette fois-ci, et qui ne dépendra pas de financements extérieurs.
Quelques-uns de nos conseillers, au travail dans une MDH
D’autres initiatives existent à Échirolles depuis des années : « Les écrans, parlons-en ! », par exemple. Conçu par le service « éducation » de la ville en lien étroit avec le CCAS, ce dispositif part du principe qu’une bonne hygiène numérique passe aussi par l’éloignement raisonné des écrans.
Mais encore ?
La ville a choisi de ne pas limiter son aide aux seuls habitants, mais aussi aux nombreuses associations qui animent le territoire (→ https://asso-echirolles.fr). Notre tissu associatif est riche de ses bénévoles, dynamique et innovant dans ses actions. Sa contribution au « vivre ensemble » est majeure. L’étude « Échirolles numérique » de 2021 a montré que l’accès aux ressources numériques était très variable en fonction des associations. Nous avons donc décidé de leur apporter une aide sur deux volets : la création de sites web et (dans un second temps) la mise à disposition d’outils numériques de gestion associative.
Le principe est simple : la DSI de la ville prend en charge l’hébergement, crée un sous-domaine dédié à l’association, installe un CMS (système de gestion de contenu) libre et gère les mises à jour (CMS, thèmes, extensions…) et les sauvegardes. 6 ateliers de formation sont organisés pour apprendre à créer son contenu et à faire vivre le site. À l’issue de ces ateliers, l’association administre son site en autonomie. En cas de problème, un forum permet d’échanger avec le formateur et les autres associations qui bénéficient du dispositif. Le point fort : si les personnes en charge du site ne sont plus en mesure de s’en occuper, un retour en atelier est toujours possible pour qu’une nouvelle équipe s’en saisisse.
Inclusion vs dégooglisation
L’efficacité du dispositif d’inclusion numérique de la ville repose sur deux piliers principaux : le schéma directeur, boussole technique et politique de nos choix, et le travail en transversalité, qui garantit une présence partout sur le territoire et la prise en compte de la problématique dans sa globalité. Rattaché à la direction du numérique, il permet une action cohérente à l’échelle de la ville.
Ce lien entre action sociale et stratégie numérique est l’une des forces d’Échirolles. Il est l’un des éléments qui permettent de faire rayonner le schéma directeur à l’échelle de la commune, et pas seulement en interne. Mais une autre façon d’agir (et surtout d’interagir) au delà sur périmètre de la ville existe. Elle fera l’objet du cinquième et dernier article de cette série.
→ L’épisode 1 (structuration)
→ L’épisode 2 (transformation)
→ L’épisode 3 (solutions)
→ L’épisode 4 (vous êtes ici)
→ L’épisode 5 (fédération)
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